• de Bruce Chatwin

     

    LECTURE EN COURS

     

    Citations:

    - page 12: La loi sur les droits à la terre - le Land Rights Act - donnait aux "propriétaires" aborigènes des titres de propriétés sur leur pays, à condition que celui-ci soit inoccupé; et le travail qu'Arkady s'était inventé consistait à traduire la "loi tribale" dans le langage juridique de la couronne.

    Personne ne savait mieux que lui que les jours "idylliques" de la chasse et de la cueillette étaient finis - si tant est qu'ils aient jamais été idylliques. Ce que l'on pouvait faire pour les aborigènes, c'était préserver la plus essentielle de leurs libertés: celle de rester pauvres ou, comme il l'exprimait avec plus de délicatesse, l'espace dans lequel ils puissent être pauvre.

    - page 24: Blesser la terre [...] s'est se blesser soi-même, et si d'autres blessent la terrre, c'est vous-mêmes qu'ils atteignent. Le pays doit rester vierge, comme il était au Temps du Rêve, à 'époque où les ancêtres amenèrent le monde à l'existence en le chantant.

    - page 36:Les Pintupi étaient la dernière tribu"sauvage" à avoir été contactée dans le Grand Désert Occidental et introduite à la civilisation blanche. Jusqu'à la fin des années 1950, ils avaient continué à pratiquer la chasse et la cueillette, nus dans les dunes, comme ils l'avaient fait pendant au oins dix mille ans.

    C'étaient des gens insouciants et très ouverts d'esprit, qui ne connaissaient pas ces rudes rites d'initiation propres aux groupes plus sédentaires. Les hommes chassaient le kangourou et l'émeu. Les femmes cueillaient des graines, ramassaient des racines et tout ce qui pouvait se manger. En hiver, ils s'abritaient derrière des pare-vent de spifinex; et, même en pleine sécheresse, l'eau leur faisait rarement défaut. Une bonne paire de jambes était leur valeur la plus sûre et ils riaient sans cesse. Les quelques Blancs qui les visitèrent furent surpris de voir leurs nourrissons gras et en bonne santé.

    Mais le gouvernement décréta que les hommes de l'âge de pierre devaient être sauvés ... pour le Christ, si besoin était. En outre on avait besoin du Grand Désert Occidental pour y mener à bien des opérations minières, éventuellement des essais nucléaires. Il fut donc ordonner d'embarquer les Pintupi dans des camions de l'armée et de les installer dans des lotissements du gouvernement. Nombre d'entre eux furent envoyés à Popanji, un camp situé  l'ouest d'Alice Springs, où ils moururent victimes d'épidémies, se prirent de querelle avec les hommes des autres tribus, se mirent à boire et à jouer du couteau.


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  • Le collier rouge

    de Jean-Christophe Rufin

    En 1919, le juge Lantier du Grez est, pour sa dernière affaire, confronté à Morlac, un ancien poilu arrêté pour comportement anarchiste lors d'un défilé: il avait décoré son chien de sa médaille militaire et tenu des propos antimilitaristes. Entre l'aristocrate et le paysan, le dialogue s'instaure peu à peu, faisant remonter les souvenirs d'une époque tourmentée.

    --> Un court roman qui se déroule sur 4 jours. Que nous pourrions lire en 4 petites heures. C'est de fidélité qu'il s'agit et aussi de ce qui dirige la guerre. Une histoire originale toute en finesse. L'histoire de cet homme, de ce chien et aussi de la guerre. Un bon roman, à partager.


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  • Sous le figuier

    Réalisé par Anne-Marie Etienne, avec Gisèle Casadesus, Anne Consigny, Jonathan Zaccaï, Marie Kremer

    Nathalie, son meilleur ami Christophe et Joëlle, une jeune mère de famille, sont trois adultes en crise sur le plan professionnel et personnel qui se retrouvent ensemble un été pour accompagner Selma, une vieille dame de 95 ans, voyante amateur, qui est sur le point de mourir, dans sa grande maison de vacances.

    Bien vivante dans sa tête, avec le fil conducteur d'une liste de souhaits à réaliser avant et après sa mort — notamment que tous trois fassent la fête puis une sieste sous le figuier de la maison de vacances après sa disparition —, Selma les amène à reconsidérer leurs choix de vie avec une plus grande sérénité, en particulier sous l'angle de l'amour et de l'engagement.

    --> Ce film ouvre beaucoup de possibilités d'interprétations on peut le recevoir chacun avec sa sensibilité. Peut-être que certains s'y ennuieront. Je l'ai trouvé très touchant,juste ce qu'il faut: pas trop. Il interroge sur le sens de notre vie sur Terre, nos choix. Sujet bien dangereux que la réalisatrice a traité sans tomber dans des lieux communs. Le sourire de Selma à l'aube de sa vie est à l'image de mes oncles et tantes du côté de ma maman. Cela fait du bien de voir cette approche de la mort partagée par d'autres. En serai-je capable?


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  • Travail soigné

    de Pierre Lemaitre

    Dès le premier meurtre, épouvantable et déroutant, Camille Verhoeven comprend que cette affaire ne ressemblera à aucune autre.
    Et il a raison. D'autres crimes se révèlent, horribles, gratuits... La presse, le juge, le préfet se déchaînent bientôt contre la "méthode Verhoeven". Policier atypique, le commandant Verhoeven ne craint pas les affaires hors normes, mais celle-ci va le laisser totalement seul face à un assassin qui semble avoir tout prévu. Jusque dans le moindre détail. Jusqu'à la vie même de Camille qui n'échappera pas au spectacle terrible que le tueur a pris tant de soin à organiser, dans les règles de l'art.......

    " Il y a eu meurtre à Courbevoie... ". Message bien laconique pour un crime aussi épouvantable. Camille Verhœven comprend très vite que dans cette affaire les explications rationnelles seront inopérantes. Et il a raison. Parce que les crimes illogiques, horribles, gratuits, vont se succéder, que la presse va très vite se déchaîner contre la " méthode Verhoeven ", que le juge Deschamps, le Parquet, le ministre lui-même, n'auront de cesse de le dessaisir de l'affaire pour manquements à la discipline. Et parce que Camille Verhoeven va formuler une hypothèse... à laquelle personne ne veut croire. Une hypothèse hors nonnes. Camille a beau y être habitué, ça agace. Et il va bientôt se retrouver seul face à un assassin qui semble avoir tout compris, tout prévu, tout manipulé. Jusqu'au moindre détail. Jusqu'à la vie même de Camille qui n'échappera pas au spectacle terrible que le tueur a pris tant de soin à organiser dans les règles de l'art.

    --> Attention spoiler? Ce criminel en série s'applique à reproduire des scènes de crimes lues dans des livres. Lorsque Verhoeven fait cette analogie pour le double peurtre pour lequel il enquête, il découvre alors 4 autres affaires similaires. Et le meurtrier prépare un nouveau meurtre pour le livre... qu'il a lui même écrit et dans lequel il fait du Capitaine Verhoeven un co-auteur. Un livre terrifiant.


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  • Nos voisins d'en dessous

    de Bill Bryson

    L'Australie n'est pas seulement célèbre pour ses kangourous, ses drag-queens et ses surfeurs. On y trouve aussi les bestioles les plus voraces et venimeuses du globe, des déserts où mieux vaut ne pas s'aventurer pour un petit besoin, et puis de drôles de gens persuadés que vous les prenez pour des ploucs du bout des antipodes. Bill Bryson, l'illustre auteur chez Payot de Motel Blues et American Rigolos, aimerait ressembler à Indiana Jones plutôt qu'à Mister Bean. Le voici donc surarmé de courage pour sillonner l'Australie et en aborder les thèmes les plus divers: sa flore, sa faune et sa population, mais aussi l'histoire très singulière de son exploration et de sa colonisation, sans oublier la " question aborigène ", car si une plume aussi caustique traite d'un sujet aussi grave, c'est pour mieux nous en révéler toutes les aberrations.

    --> Un mélange d'humour pour apporter des informations sérieuses, c'est un livre plutôt plaisant. C'est un véritable récit de voyage, avec l'art de raconter les histoires. Il nous donne sa sensibilité à ce pays, il nous fait partager ses rencontres et ses impressions. A lire sans aucun doute si vous voyagez là-bas! On apprend beaucoup de choses, des généralités aux faits plus anecdotiques.

    Citations:

    - ce pays ne connaît pas de coups d’État, n 'épuise pas ses réserves de poissons , n'arme pas d'horrible despotes, ne pratique pas la culture de la drogue de façon indécente . Bref, c'est un pays qui ne joue pas les gros bras et ne fait pas sentir sa puissance d'une manière provocante et déplacée. Un pays stable , pacifique et correct. Un pays qui n'a ps besoin d'être surveillé du coin de l'oeil , ce qui fait qu'on ne le regarde même plus

    - Si La Pérouse avait été plus rapide , il aurait pu proclame l'Australie terre française et épargner à ce pays deux cents ans de cuisine britannique.

    - En fait, je pense qu'il est tout simplement impossible de répertorier en une seule vie l'intégralité des dangers qui vous guettent dans le moindre buisson d'acacia ou la moindre flaque d'eau de cette contrée si étonnamment riche en espèces aux crocs venimeux ou acérés

    -Ma promenade m'a conduit devant des magasins au luxe tapageur - Prada,Hermès, Ralph Lauren. Impeccable. Mais pas très intéressant. Je n'avais pas parcouru treize mille kilomètres pour contempler des serviettes de bain signées Ralph Lauren.

    - la plupart des serpents ne vous feront aucun mal . Si vous vous trouvez dans le bush face à l'un d'eux, arrêtez-vous net et laissez-le passer tranquillement sur vos chaussures.
    Personnellement, au palmarès des "conseils les moins susceptibles d'être suivis" j'accorde le premier prix à celui-là.

    - Après des années d'études patientes et laborieuses (avec le cricket il ne peut en être autrement) , j'en suis arrivé à la conclusion que ce jeu gagnerait beaucoup à l'introduction de quelques chariots de golf. Ceux qui prétendent que les Anglais ont inventé le cricket uniquement pour rendre intéressante et palpitante toute autre forme d'activité humaine ont tort. Loin de moi l'idée de dénigrer un sport qui fait le bonheur de millions de gens - dont certains arrivent même à garder les yeux ouverts pendant les matchs- mais, franchement, c'est un jeu bizarre. C'est le seul sport qui inclut une pause pour le thé. C'est le seul sport qui porte le même nom qu'un insecte. C'est le seul sport où les spectateurs brûlent autant de calories que les joueurs ( et même plus , s'ils sont un brin enthousiaste). C'est la seule activité de type compétitif- mis à part les concours de boulangers- où les acteurs s'habillent tout en blanc le matin et se retrouvent aussi immaculés en fin de journée.

    - Un homme arrive à la finale de la coupe de football australien à Melbourne et constate avec surprise que le siège à côté de lui est vacant . Or généralement , tous les billets de finale sont vendus des mois à l'avance et il ne reste jamais le moindre place libre. L'homme s'étonne donc.
    - excusez-moi dit-il à son voisin , mais comment se fait-il que cette place soit inoccupée?
    - c'est la place de ma femme, réplique celui-ci, un peu morose . Malheureusement elle est décédée.
    - Mais c'est affreux ! Je suis terriblement navré!
    - Ouais . Elle n'a jamais raté un match de sa vie.
    - Vous auriez pu proposer sa place à un ami ou a l'un de vos parents?
    - Impossible :ils sont tous à l'enterrement.


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