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    Le mystère Henri Pick

    David Foenkinos

    En Bretagne, un bibliothécaire décide de recueillir tous les livres refusés par les éditeurs. Ainsi, il reçoit toutes sortes de manuscrits. Parmi ceux-ci, une jeune éditrice découvre ce qu'elle estime être un chef-d’œuvre, écrit par un certain Henri Pick. Elle part à la recherche de l'écrivain et apprend qu'il est mort deux ans auparavant. Selon sa veuve, il n'a jamais lu un livre ni écrit autre chose que des listes de courses... Aurait-il eu une vie secrète ? Auréolé de ce mystère, le livre de Pick va devenir un grand succès et aura des conséquences étonnantes sur le monde littéraire. Il va également changer le destin de nombreuses personnes, notamment celui de Jean-Michel Rouche, un journaliste obstiné qui doute de la version officielle. Et si toute cette publication n'était qu'une machination?
    Récit d'une enquête littéraire pleine de suspense, cette comédie pétillante offre aussi la preuve qu'un roman peut bouleverser l'existence de ses lecteurs.

    --> Difficile de donner mon avis sur ce livre qui me laisse une meilleure impression à la fin que durant tout le récit. J'ai perçu les trois-quarts de l'histoire comme un entre-soi du monde de l'édition, et bien que saisissant les intentions dénonciatrices de l'auteur, cela avait quelque chose d'ennuyeux. La dernière partie du récit apporte quelques rebondissements attendus et bienvenus. Le jeu de l'auteur à flirter avec la réalité et la fiction m'a dérangé: je ne suis pas assez avertie pour m'en amuser. Un bilan très mitigé finalement.


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  • Vous n'aurez pas ma haine

    Antoine Leiris

    Antoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, le 13 novembre 2015, assassinée au Bataclan. Accablé par la perte, il n’a qu’une arme : sa plume.
    À l’image de la lueur d’espoir et de douceur que fut sa lettre « Vous n’aurez pas ma haine », publiée au lendemain des attentats, il nous raconte ici comment,
    malgré tout, la vie doit continuer.
    C’est ce quotidien, meurtri mais tendre, entre un père et son fils, qu’il nous offre. Un témoignage bouleversant.

    Ancien chroniqueur culturel à France Info et France Bleu, Antoine Leiris est journaliste. Vous n’aurez pas ma haine est son premier livre.

    --> Comme beaucoup, le texte d'Antoine Leiris m'a émue au plus au point lors de sa diffusion. Alors j'avais peur 1- de ne pas retrouver le texte dans le livre (mais si, il y est) 2- de trouver fade le reste: comment l'auteur pourrait-il réussir à coucher d'autres mots qui puissent nous toucher encore?
    Il y arrive brillamment, quelques larmes ont coulé sur mes joues et je ferme le livre admirative des sentiments de cet homme et pleine de confiance en une humanité profonde. Merci aussi de nous  rappeler la nécessité d'éduquer.

    Melvil ne pourra pas pas passer ces pages de sa vie comme elle passait les pages de l'histoire. Je n'ai pas de baguettes magique.Notre coccinelle s'est sur le nez de la sorcière elle avait une Kalachnichnikov en banboubouliere et la mort au bout du doigt .

    Un enfant ne s'encombre pas des choses de grands. Son innocence est notre sursis.

    J'ai laissé ce petit manège continuer autant qu'elles en auraient besoin. Elles désiraient donner un peu de l'amour d'une maman à un enfant qui en manquerait tellement, je le prenais, qu'importe qu'il mange ou non ces potages. Je comprenais aussi que mon fils, s'il n'aura plus l'amour de sa mère, aura la tendresse de toutes les autres, dans des petits pots pleins de compotes.

    - On devrait distribuer des gilets fluorescents à tous ceux que l'on a envie d'éviter. Le soutien psychologique en a ce matin-là, ce qui me facilite la tâche. Je ne veux pas leur parler. J'ai l'impression qu'ils veulent me voler. Me prendre mon malheur, lui appliquer un baume de formules toutes faites, pour me le rendre dénaturé, sans poésie, sans beauté, insipide.

    - [...] répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes.

     


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  • Réalisé par Wes Ball (2014)
    Avec Dylan O'BRien, Aml Ameen, Will Poulter

    Thomas ne sait plus qui il est, ni d'où il vient. Ilse retrouve dans un monde mystérieux entouré par un grand labyrinthe impénétrable.

    --> L'idée en elle-même est séduisante: des jeunes adultes auxquels on a enlevé la mémoire sont enfermés dans un block entouré d'un mystérieux labyrinthe. Les deux derniers arrivés au block fragilisent l'équilibre de la communauté et réveillent la possibilité de s'évader. J'ai trouvé peu d'intérêt aux combats avec les griffeurs. La chute finale n'apporte que la nécessité de réaliser une suite. Un film pourquoi pas mais bof...


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  • Pour elle

     

     

    Réalisé par Fred Cavayé
    Avec Vincent Lindon, Diane Kriger, Lancelot Roch

    Lisa et Julien sont mariés et mènent une vie heureuse et sans histoire avec leur fils Oscar. Mais leur vie bascule, quand un matin la police vient arrêter Lisa pour meurtre. Elle est condamnée à 20 ans de prison. Persuadé de l'innocence de sa femme, Julien décide de la faire évader. Jusqu'où sera-t-il prêt à aller "pour elle" ?

    --> L'acteur Vincent Lindon: j'apprécie ses rôles, un brin tortueux à chaque fois. C'est lui qu'on suit tout au long du film, il monte l'évasion de son épouse pour fuir à l'étranger avec leur garçon.


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  • The lunchbox

    Réalisé par Ritesh Batra

    Avec Irrfan Khan, Nimrat Kaur, Nawazuddin Siddiqui

    Une erreur dans le service de livraison de lunchboxes met en relation une jeune femme au foyer et un homme plus âgé, au crépuscule de sa vie.

    --> Comme c'est lent et long, quel regret! L'idée est excellente, séduisante. Le cadre aussi: Bombay, ses couleurs, ses odeurs... on plonge dans l'ambiance de la ville avec ses livreurs. Cette relation pas petites mots a tout pour séduire. Oui mais. On a l'impression que le film n'avance pas, il manque les épices au film qu'Ila sait apporter à ses plats. Quel dommage.


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  • Le grimoire d'Arkandias

    Réalisé par Alexandre Castagnetti et Julien Simonet (2014)

    Avec Christian Clavier, Isabelle Nanty, Pauline Brisy

    Désireux d'échapper à son destin, Théo va mettre la main sur les secrets de création d'une bague d'invisibilité. Les ennuis commencent alors...

    --> Une variation sur le thème de la bague d'invisibilité, avec Christian Clavier et Isabelle Nanty. Pourquoi pas.


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  • Bienvenue à Gattaca

    Réalisé par Andrew Niccol

    Avec Ethan Hawke, Uma Thuman, Jude Law

     

    Dans un monde parfait, Gattaca est un centre d'études et de recherches spatiales pour des jeunes gens au patrimoine génétique impeccable.

     


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  • En attendant Bojangles

    Olivier Bourdeaut

    Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur "Mr. Bojangles" de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
    Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
    Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
    L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.

    L’optimisme des comédies de Capra, allié à la fantaisie de L’Écume des jours.

    --> L'auteur est un orfèvre des adjectifs et rythme son écriture de rimes infinies. C'est un poète des mots dont les recettes n'ont pas été sans m'évoquer le chef Boby Lapointe. le récit est comme une danse qui nous emporte et une sorte de magie opère dans laquelle notre propre folie titille sans cesse nos zygomatiques, à moins que ce ne soit l'inverse. Un tendre coup de coeur. Bénédicte, Georgette, Elisabeth, Jeanne, Liberty nous manque à chaque fois qu'on pose le livre.

     Citations:

    Ceci est mon histoire vraie, avec des
    mensonges à l’endroit, à l’envers, parce
    que la vie c’est souvent comme ça.

    1

    Mon père m’avait dit qu’avant ma naissance, son métier c’était de chasser les mouches avec un harpon. Il m’avait montré le harpon et une mouche écrasée.
    – J’ai arrêté car c’était très difficile et très mal payé, m’avait-il affirmé en rangeant son ancien matériel de travail dans un coffret laqué. Maintenant j’ouvre des garages, il faut beaucoup travaillé mais c’est très bien payé.
    A la rentrée des classes, lorsqu’aux premières heures on fait les présentations, j’avais parlé, non sans fierté, de ses métiers mais je m’étais fait gentiment gourmander et copieusement moquer.
    – La vérité est mal payée, pour une fois qu’elle était drôle comme un mensonge, avais-je déploré.

    -Pauline, où sont mes espadrilles?
    Et Maman répondait:
    -A la poubelle, Georges! C’est encore là qu’elles vous vont le mieux!
    Et Maman lui lançait:
    -Georges, n’oubliez pas votre bêtise, on en a toujours besoin!
    Et mon père répondait:
    -Ne vous en faites pas, Hortense, j’ai toujours un double sur moi!

    D’elle mon père disait qu’elle tutoyait les étoiles, ce qui me semblait étrange car elle vouvoyait tout le monde, y compris moi.

    Le problème c'est qu'elle perdait complètement la tête. Bien sûr, la partie visible restait sur ses épaules, mais le reste, on ne savait pas où il allait.

    Maman était installée au deuxième étage de la clinique, celui des déménagés du ciboulot. Pour la plupart le déménagement était en cours, leur esprit partait petit à petit, alors ils attendaient calmement la fin du nettoyage, en mangeant des médicaments.

    Le miroir est plus objectif, il juge vraiment, parfois cruellement, mais sans mettre d'affectif.

    Mais enfin, dans quel monde vivons nous? On ne vend pas les fleurs, les fleurs, c'est joli et c'est gratuit, il suffit de se pencher pour les ramasser. Les fleurs c'est la vie, et à ce que je sache on ne vend pas la vie

    Les ennemis les plus dangereux sont ceux qu'on ne soupçonne pas !

    Elle avait réussi à donner un sens à ma vie en la transformant en un bordel perpétuel. Sa trajectoire était claire, elle avait mille directions, des millions d’horizons, mon rôle consistait à faire suivre l’intendance en cadence, à lui donner les moyens de vivre ses démences et de ne se préoccuper de rien.

     

     


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  • Le dîner

    d'Herman Koch (2013)

    Succès phénoménal aux Pays-Bas, alliance détonante d'une comédie de moeurs à l'humour ravageur et d'un roman noir à la tension implacable, Le Dîner dresse le portrait de notre société en pleine crise morale. Deux frères se donnent rendez-vous avec leurs épouses dans un restaurant branché d'Amsterdam. Hors-d'oeuvre : le maître d'hôtel s'affaire. Plat principal : on parle de tout, des films à l'affiche, des vacances en Dordogne. Dessert : on évite soigneusement le véritable enjeu du dîner, les enfants. Car leurs fils respectifs ont commis un acte d'une violence inouïe. Un café, un digestif, l'addition. Reste la question : jusqu'où irions-nous pour préserver nos enfants ?

    --> Il est des livres que l'on choisit pour leur titre et leur couverture, le dîner a été un de cela. De l'humour, du roman noir, de la tension... ce roman est une véritable surprise par ces portraits psychologiques. Ils sont effleurés, mais on mesure toute leur profondeur et les portraits ont de quoi nous amener à nous interroger sur ce qui régit les relations avec les autres. Dans le couple, la famille, la fratrie, en société, en politique. Les non dits, les secrets sont évoqués. Les déroulement du récit qui n'est pas linéaire nous réserve quelques surprises. Le narrateur  a l'esprit particulièrement tortueux que certaines scènes paraissent invraisemblables, mais l'art de l'auteur nous permet d'y croire. Il interroge sur les formes de violences sociales.

    C'est un récit truculent, où les personnages entretiennent des rapports complexes où le narrateur se raccroche sans arrêt à l'image de ce que doit être une "famille heureuse".

    Un récit qui ne ressemble pas à grand chose d'autre. A lire

    SPOILER:

    Deux couples mangent dans un grand restaurant. Le narrateur juste avant le repas a vu qqc sur le tél. de son fils qu'il n'aurait pas dû voir. Ce repas ne l'enjoue pas c'est le moins qu'on puisse dire. Il va dîner avec son frère, promis futur ministre et les épouses respectives. Le fils du narrateur, Michel et son cousin Rick ont mis à mort une sdf dans un distributeur automatique. La scène a été filmée sans qu'ils soient reconnaissables et l'enjeu de la soirée est de voir comment chaque adulte veut couvrir ou révéler ce que son fils a fait. Un troisième enfant, Beau, fils adoptif du politicien s'avère être maître chanteur.

    A aucun moment autour de la table les faits ne sont clairement évoqués, alors qu'il semble qu'il faille prendre à l'initiative du politicien une décision: il veut révéler l'affaire et sortir de la vie politique. Les trois autres trouvent que c'est folie, qu'il décide ainsi de l'avenir des garçons et qu'il n'en a pas le droit.

    Dénouement: Au cours de la soirée Michel et Rick vont vraisemblablement se débarrasser de Beau. Claire abîmera le visage du beau Serge l'obligeant à nepas faire sa carrière politique, évitant à son mari violent de la faire (la violence serait-elle dans les gênes?), avec la complicité de Babette, la femme de Serge.

    Citations:

    - On n'a pas besoin de tout savoir les uns des autres. Les secrets ne sont pas un obstacle au bonheur.

    - Le proviseur était probablement contre le réchauffement de la planète, et l'injustice en général. Peut-être ne mangeait-il pas de viande de mammifères et était-il antiaméricain, ou bien en tout cas contre Bush - en adoptant ce dernier point de vue, les gens se croyaient autorisés à ne plus réfléchir à rien. Quand on était contre Bush, on avait le coeur au bon endroit, et on pouvait se comporter vis-à-vis de son entourage comme le pire des rustres.

    - Cela arrive plus souvent qu'on ne le souhaite, dans ces restaurants prétendument haut de gamme, on perd le fil de la conversation à force d'être confronté à ces innombrables interruptions comme les explications bien trop détaillées sur le moindre pignon de pin dans son assiette, le débouchage interminable des bouteilles de vin et le remplissage opportun ou non de nos verres sans que personne n'ait rien demandé

    - Si je devais donner une définition du bonheur, ce serait celle-ci : le bonheur se satisfait de lui-même, il n'a pas besoin de témoin. " Toutes les familles heureuses se ressemblent, les familles malheureuses le sont chacune à leur façon", dit la première phrase d'Anna Karénine, de Tolstoï.
    Je me contenterai tout au plus d'y ajouter que les familles malheureuses - et au sein de ces familles en premier lieu les couples malheureux - n'y parviennent jamais seules.
    Plus il y a de témoins, mieux cela vaut. Le malheur est toujours en quête de compagnie.
    Le malheur ne peut supporter le silence - et encore moins les silences gênés qui s'installent lorsqu'il se retrouve seul.
    Aussi nous sommes-nous souri, Claire et moi, dans le café quand on nous a servi nos bières, sachant que bientôt nous allions passer toute une soirée en compagnie des Lohman : nous vivions le plus beau moment de la soirée, tout n'irait par la suite que de mal en pis. p.14

    - Je sais parfaitement que, dans les restaurants haut de gamme, on privilégie la qualité et non la quantité, mais il y a vide et vide. En l'occurrence, on avait été visiblement très loin dans l'exagération du vide, de la partie de l'assiette sans aucune nourriture.

    - L'expérience m'a appris que, face à des intelligences inférieures, le mieux est de mentir effrontément; en mentant, on donne aux abrutis la possibilité de battre en retraite sans perdre la face.  (NB: c'est quand Paul est avec le proviseur de Michel après son devoir sur la peine de mort)


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  • Papillon

    (1973)

    Réalisé par Franklin J. Schaffner

    Avec Steve McQueen, Dustin Hoffman, Victor Jory.

    Henri "Papillon" Charrière, un malfrat de petite envergure, est jugé à tort pour un meurtre qu'il n'a pas commis. Celui-ci est condamné à vie dans une prison d'une colonie française : le bagne de Cayenne. Mais Papillon n'a qu'une seule idée en tête : s'évader. Malheureusement, ses régulières tentatives sont toujours restées sans réussite. Devant son acharnement, les dirigeants l'envoient sur Devil's Island, une prison dans la prison, dont jamais personne n'a réussi à s'échapper. Une épreuve terrible pour Papillon, qui découvre l'enfer de l'environnement carcéral...

    --> Tout au long du film, Papillon n'a de cesse d'élaborer un plan d'évasion. On découvre la rude vie des bagnards de Cayenne, un régime de punition d'un autre temps.

     

     

     

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