• Le grand méchant renard

    Benjamin Renner

    Face à un lapin idiot, un cochon jardinier, un chien paresseux et une poule caractérielle, un renard chétif tente de trouver sa place en tant que grand prédateur. Devant l'absence d'efficacité de ses méthodes, il développe une nouvelle stratégie. Sa solution : voler des oeufs, élever les poussins, les effrayer et les croquer. Mais le plan tourne au vinaigre lorsque le renard se découvre un instinct maternel...

    --> Comme c'est drôle, et tout la famille l'a lu!


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  • Mon ami Dahmer

    Derf Backderf

    Derf Backderf a passé son enfance à Richfield, petite ville de l’Ohio située non loin de Cleveland. En 1972, il entre au collège, où il fait la connaissance de Jeffrey Dahmer, un enfant solitaire au comportement un peu étrange. Les deux ados se lient d’amitié et font leur scolarité ensemble jusqu’à la fin du lycée. Jeffrey Dahmer deviendra par la suite l’un des pires serial killers de l’histoire des États-Unis. Son premier crime a lieu à l’été 1978, tout juste deux mois après la fin de leur année de terminale. Il sera suivi d’une série de seize meurtres commis entre 1987 et 1991. Arrêté en 1991, puis condamné à 957 ans de prison, Dahmer finira assassiné dans sa cellule en 1994.
    Mon Ami Dahmer est donc l’histoire de la jeunesse de ce tueur, à travers les yeux de l’un de ses camarades de classe. Précis et très documenté, le récit de Derf Backderf (journaliste de formation) décrit la personnalité décalée de Dahmer qui amuse les autres ados de cette banlieue déshumanisée typique de l’Amérique des années 1970. Dahmer enfant vit dans un monde à part, ses parent le délaissent, il est submergé par des pulsions morbides, fasciné par les animaux morts et mortifié par son attirance pour les hommes. Personnage fascinant, voire attachant car presque victime de son environnement, Dahmer vit une implacable descente aux enfers vers une folie irréversible.

    --> Oui pour le thème, saisissant... bien évidemment. Non pour les dessins. Si le graphisme ne m'a pas déplu, il est répétitif et de mon point de vue il sabre la narration.


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  • L'étranger

    Jacques Ferrandez

    Le jour où sa mère est morte, Meursault a remarqué qu’il faisait très chaud dans l’autobus qui le menait d’Alger à l’asile de vieillards, et il s’est assoupi. Plus tard, dans la chambre mortuaire, il a apprécié le café que lui offrait le concierge, a eu envie de fumer, a été gêné par la violente lumière des lampes électriques. Et c’est avec une conscience aiguë du soleil qui l’aveugle et le brûle que l’employé de bureau calme et réservé va commettre un acte irréparable.
    Camus présente un homme insaisissable amené à commettre un crime et qui assiste, indifférent, à son procès et à sa condamnation à mort.

    --> Cette adaptation respecte le texte initial. Quel défi de mettre en image un homme aussi ... particulier que Meursault (tourmenté? ou tourmenteur? !!) Cela semble un pari réussi. Bravo.

    L'étranger


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  • L'étendar collégien est levé!

    Glawdys Constant

    C'est une fille de 3ème qui fait le porte parole des élèves de son collège et nous raconte les idées stupides des parents.....
    11 idées stupides aussi réelles les unes que les autres ........
    Ce livre est très simple à lire et très drôle.
    Pour chaque , cette fille va nous raconter ce que les ados pensent et ce qu'ils vivent.

    --> C'est assez drôle, mais pas non plus hilarant. C'est un peu vrai, mais j'aurais choisi d'autres exemples. Et je crois que je pourrais faire rire aussi...


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  • Tout foutre en l'air

    Antoine Dole

    Lorsqu'elle rencontre Olivier sur internet, elle a enfin le sentiment de pouvoir tout partager avec quelqu'un. Y compris ses pensées les plus secrètes, ses peines parfois aussi. Malgré les mises en gardes de ses parents, leurs craintes de la voir sortir avec un garçon plus âgé qu'elle, l'influence qu'il a sur elle grandit. Au point de s'enfuir avec lui, d'être prête à le suivre n'importe où, jusqu'au bout. Pourtant, au fil de leur échappée nocturne, son instinct reprend le dessus : elle veut vivre sa vie à elle. Un texte troublant qui évoque avec justesse la solitude d'une adolescente et les dérives des relations virtuelles.

    --> Dans la collection "D'une seule voix". Une nouvelle, qui pourrait sortir d'un atelier d'écriture. Une ado qui rencontre Olivier sur internet, tombe amoureuse est prête à le suivre dans son suicide. Texte troublant,oui un peu. Qui évoque la solitude d'une adolescente, oui. Avec justesse, je ne sais pas. Et les dérives des relations virtuelles, bof. Une dérive, oui, et un peu extrême quand même.


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  • Charlotte Bousquet

    Jaypee

    Ca fait trois semaines, maintenant, que je chante dans le groupe. Je n'ai plus peur d'être regardée, moins qu'avant en tout cas et quand je me rends aux toilettes, j'arrive même à ne pas m'enfuir comme une voleuse lorsque d'autres filles y entrent.

    Je me dis que la vie est belle, que je ne devrais plus avoir peur des autres, que ce n'est qu'une question de mois, d'années - deux ans maximum avant d'être opérée, même si ce n'est pas obligé. Avant que mon vieux costume de garçon soit définitivement oublié, brûlé, anéanti.

    --> Une bande dessinée qui aborde la transexualité chez mon éditeur préféré, dans la lignée de "Mots rumeurs Mots cutters". Ce ne sont pas les mêmes auteurs, et le sujet est traité avec autant de finesse. Ils savent aborder des sujets délicats sans larmoyer, juste sensibiliser. Bravo !


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  • Au moins un

    Irène Cohen-Janca

    Premier jour au centre d’appels. Docile et résignée, Marie apprend les règles du télémarketing en open space : tournures de phrases positives, attitude calme en toutes circonstances, “le sourire qui s’entend” comme dit son superviseur. Mais quand on veut lui imposer de s’appeler Sonia, Marie sent qu’elle est en train de s’oublier. Jusqu’au jour où elle recroise Madame “Au moins un”, cette professeur de français qui recommandait à ses élèves d’apprendre au moins un poème par coeur : un poème pour soi, comme un abri pour se réfugier, n’importe où et n’importe quand. Revient en mémoire à la jeune fille le souvenir de son poème-portrait, “Marie” de Guillaume Apollinaire. Le déclic. Marie refuse de se laisser étouffer par cette formatrice au brushing parfait, par son petit ami Mickaël qui aimerait qu’elle soit un peu plus “comme tout le monde” et la trompe, et par sa mère qui voudrait qu’elle pense comme elle. Marie veut devenir coiffeuse. Et plus question de perdre ses rêves de vue.

    --> Une nouvelle, dans une collection ado nommée "D'une seule voix: des textes d'une seul souffle. Des textes à dire, à partager avec soi et le monde." Cela est vite lu. J'ai pensé aux récits gratuits et de qualité variée "Raconter la vie", avec tout de même un petit plus littéraire qui tient dans ce "au moins un"... ce poème, au moins un que la prof de 6ème répétait qu'il faut en connaître au moins un "que vous pourrez réciter à vous-même, n'importe où et n'importe quand. Enfermé dans un cachot, égaré dans un désert, oublié par tous, il vous restera toujours le poème."..

    Avec Madame "Au moins un."? C'était notre professeur de français en sixième et on l'appelait comme ça parce qu'elle répétait sans se lasser qu'il fallait apprendre au moins un poème par coeur dans sa vie. Elle disait un que vous pourrez vous réciter à vous-même, n'importe où et n'importe quand. Enfermé dans un cachot, égaré dans un désert, oublié par tous, il vous restera toujours le poème. On se voyait mal errant dans le désert ou croupissant au fond d'un cachot, on riait bêtement mais on l'écoutait. La preuve, je me souviens exactement de ses mots. Quand on lui demandait pourquoi il fallait absolument l'apprendre par coeur, elle répondait qu'à cette seule condition Le poème fait vraiment partie de nous, coule en nous, devient comme un abri on l'on pourra toujours se réfugier, une petite cabane d'où personne ne nous délogera.


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  • Le faire ou mourir

    Claire-Lise Marguier

    Damien est un garçon trop sensible, méprisé par ses copains de classe depuis toujours et incompris de ses parents. Dès l’arrivée dans son nouveau collège, il se retrouve par miracle sous la protection de la bande de gothiques et de son leader, Samy, un garçon lumineux, intelligent et doux, en dépit de son look radical. Très vite, Damien devient Dam, adopte piercings et vêtements noirs et, surtout, trouve auprès de Samy un véritable ami, et peut-être plus, au point de déclencher des représailles chez son père, contre ces "mauvaises fréquentations".
    Au fur et à mesure des pages, le lecteur découvre la profondeur de la souffrance de Dam : depuis longtemps il a pris l’habitude de se scarifier les cuisses, incapable qu’il est d’exprimer sa souffrance et sa solitude. Il lui faut chaque soir "libérer son sang" pour se sentir mieux. "Tant que je saigne, je suis vivant", dit-il. Car Dam a peur, de tout le monde et surtout de lui-même. Samy, à l’inverse, est un garçon bien dans sa tête et dans son corps, et sait dire très naturellement son attirance pour Dam. Les deux garçons finissent par s’afficher ensemble au collège et tant pis si on les traite de "lopettes satanistes". Résistant à la colère paternelle, Dam retrouve Samy en cachette, pour parler, écouter de la musique et s’embrasser. L’amour entre les deux garçons est si puissant qu’on pourrait espérer qu’il libère Dam de sa souffrance. Le jour de son anniversaire, les deux garçons se retrouvent dans sa chambre et le titre du roman trouve enfin son explication : faire l’amour pour la première fois… ou mourir.

    Résumer ce livre est une entreprise frustrante car il contient bien plus que ces mots clefs si tendance dans le roman ado: gothiques, homosexualité, scarifications. C’est un roman exceptionnel par sa justesse d’écriture, son émotion, et la fin vous laissera pantois. Ce premier roman est une grande découverte.

    --> Je l'ai lu il y a un bon moment déjà. Un roman assez choc, mais à un moment où le thème n'était pas porteur pour moi. Il y a une grande originalité dans la fin qui propose deux issues au roman.


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  • Alabama Monroe

     

    Réalisé par Felix van Groeningen (2012)
     
     
    Avec Johan Heldenbergh, Veerle Baetens, Nell Cattrysse

    Élise et Didier sont amoureux malgré leurs différences religieuses et philosophiques. Leur fille tombe malade et leur relation est mise à l'épreuve.


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  • Seuls

    Réalisé par David Moreau
     
    Avec Sofia Lesaffre, Stéphane Bak, Jean-Stan du Pac

    Leïla, 16 ans, se réveille en retard comme tous les matins. Sauf qu'aujourd'hui, il n'y a personne pour la presser. Où sont ses parents? Elle prend son vélo et traverse son quartier, vide. Tout le monde a disparu. Se pensant l'unique survivante d'une catastrophe inexpliquée, elle finit par croiser quatre autres jeunes: Dodji, Yvan, Camille et Terry. Ensemble, ils vont tenter de comprendre ce qui est arrivé, apprendre à survivre dans leur monde devenu hostile… Mais sont-ils vraiment seuls ?

    --> Je n'ai vraiment pas aimé. Rien ne m'a retenue dans ce film, même pas le fait que ce soit l'adaptation d'une Bande dessinée que j'ai appréciée. A fuir pour moi.


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  • Lucy

     

    Réalisé par Luc Besson (2014)
     
    Avec Scarlett Johansson, Morgan Freeman, Choi Min-Sik

     

    À la suite de circonstances indépendantes de sa volonté, une jeune étudiante voit ses capacités intellectuelles se développer à l’infini.

    --> Pas facile comme concept... dire que le cerveau humain est exploité à 20% de ses capacités, et imaginer une drogue qui explose ces capacités. C'est tordu mais bien rendu. Malheureusement un peu too much à la fin pour moi.


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    Mille petits riens

    Jodi Picoult

     

     

    Ruth est sage-femme depuis plus de vingt ans. C'est une employée modèle. Une collègue appréciée et respectée de tous. La mère dévouée d'un adolescent qu'elle élève seule. En prenant son service par une belle journée d'octobre 2015, Ruth est loin de se douter que sa vie est sur le point de basculer. Pour Turk et Brittany, un jeune couple de suprémacistes blancs, ce devait être le plus beau moment de leur vie : celui de la venue au monde de leur premier enfant. Le petit garçon qui vient de naître se porte bien. Pourtant, dans quelques jours, ses parents repartiront de la Maternité sans lui. Kennedy a renoncé à faire fortune pour défendre les plus démunis en devenant avocate de la défense publique. Le jour où elle rencontre une sage-femme noire accusée d'avoir tué le bébé d'un couple raciste, elle se dit qu'elle tient peut-être là sa première grande affaire. Mais la couleur de peau de sa cliente, une certaine Ruth Jefferson, ne la condamne-t-elle pas d'avance ? Avec ce nouveau roman captivant et émouvant, Jodi Picoult aborde de front le grand mal américain et nous montre ― à travers les petits riens du quotidien, les pas vers l'autre ― comment il peut être combattu.

     

    → C'est étonnant comme parfois un livre vous happe dès les premières pages. Mille petits riens est de ceux là. C'est une voisine qui l'a d'abord lu dans le cadre d'une club lecture. Il prit alors sa place sur ma pile à lire. Mais la pile est haute. C'est en remarquant ensuite sa bonne note sur babelio (4,49) que je l'ai remonté.

    C'est un récit dans le roman, celui d'une femme noire, sage-femme, accusé du meurtre d'un bébé d'un couple ultra raciste. c'est la société américaine qui est mise en exergue.

    La justice ne pourra être équitablement rendue tant que ceux qui ne sont pas concernés ne s'indignent pas avec ceux qui le sont.

    Benjamin Franklin

     

     

    Je voulais qu'elle voit de ses propres yeux que l'amour ne dépend pas de ce qu'on regarde, mais entièrement de la personne qui regarde.

     

    Les bébés sont comme des ardoises vierges. Ils ne viennent pas au monde déjà chargés des engagements pris par leurs parents, des promesses formulées par leur église, de cette capacité qu'ont certains à ranger les êtres humains dans deux groupes distincts : ceux qu'ils aiment et ceux qu'ils n'aiment pas. En réalité, ils arrivent sans rien, à part un besoin immense d'être rassurés. Et ce besoin peut être comblé par n'importe qui : ils ne jugeront pas la personne qui les prendra dans ses bras.
    Une question me traverse l'esprit : combien de temps faut-il pour que ce vernis naturel s'écaille au contact de l'éducation reçue ?

     

     

     

    Assister à la naissance de Louis nous a toutes affectées, chacune à notre manière. Christina a accouché par césarienne. Rachel a eu cinq enfants. Et moi je suis devenue sage-femme.

     

     

    Le plus beau bébé qu'il m'est été donné de voir est né sans visage.

     

    p.19

     

     

     

    • Je suis désolée, a-t-elle dit d'un ton contrit, visiblement bouleversée. C'est juste que... C'est un monstre.

    • C'est un bébé, ai-je rectifié en la bousculant pour passer. J'ai rattrapé le père dans la salle des parents.

    • Votre femme et votre fils ont besoin de vous.

    • Ce n'est pas mon fils. Cette...chose...

    • ...ne vivra pas longtemps. Je vous conseille donc de lui donner sans tarder tout l'amour que vous avez emmagasiné pour lui.

     

    p.20

     

     

     

    Avais-je raison d'obliger ce père à se confronter à son enfant mourant ? N'outrepassais-je pas là mon rôle d'infirmière ? Si ma chef m'avait posé ces questions à l'époque, j'aurais répondu que j'avais été formée pour aider les parents à faire le deuil de leur enfant mort. Si cet homme refusait d'admettre qu'il s'était passé quelque chose de terrible – ou, pire, s'il feignait de croire toute sa vie qu'il ne s'était rien passé-, un trou s'ouvrirait en lui. Minuscule au début, cette faille continuerait de grandir, encore et encore, jusqu'au jour où, sans crier gare, il prendrait conscience du vide qui l'habitait.

     

    p.21

     

     

    Vous croyez vraiment que si j'étais blanche, je serais assise en face de vous aujourd'hui ?

     

    Il est bien sûr parfaitement impossible d'examiner une affaire impliquant la seule infirmière noire d'un service hospitalier, un père néonazi et la décision mécanique prise par un membre de l'administration hospitalière sans envisager un instant un problème d'ordre raciste.

     

    Mais.

     

    Mais les avocats de la défense publique qui prétendent que la justice est aveugle sont de gros menteurs. Il suffit de suivre dans les médias les affaires à connotations raciales pour constater rapidement que les avocats, les juges et les jurés se donnent un mal de chien pour faire croire qu'il n'est surtout pas question de couleur de peau, alors même que le contraire est évident. Tous les avocats de la défense publique vous diront également que, bien que la majorité de leurs clients soient des personnes de couleur, il est fortement déconseillé de jouer la carte raciale pendant un procès.

     

    Pourquoi ? Parce qu'il est carrément suicidaire d'aborder la question raciale dans une salle d'audience. Vous ne connaissez pas les opinions des jurés. Et vous n'êtes pas non plus sûrs à cent pour cent de ce que pense le juge. En fait, la manière la plus sûre de perdre un procès dont l'objet était en lien avec la question raciale consiste à dire les choses ouvertement. Si vous voulez avoir une chance de gagner la partie, vous essayez d'offrir autre chose aux douze jurés : un fragment de preuve susceptible d'innocenter votre client, de sorte que ces hommes et ces femmes puissent rentrer chez en continuant à faire semblant de croire que le monde dans lequel nous vivons est un monde d'égalité.

     

    P: 248

     

     


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  • Matrix

     

    Réalisé par Lilly Wachowski et Lana Wachowski (1999)
     
    Avec Keanu Reeves, Laurence Fishburne, Carrie-Anne Moss

     

    Thomas est un hacker perdu dans la vie. Il est contacté par Morpheus qui lui montre la réalité, une humanité réduite en esclavage par les machines.


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  • The Truman show

    Réalisé par Peter Weir (1998)
     
    Avec Jim Carey, Laura Linney, Noah Emmerich

     

    Truman mène une vie idyllique avec sa femme à Seaheaven. Star à son insu d'une télé-réalité géante, ses doutes vont l'amener à découvrir la vérité.

    --> 20 ans... comment être passé à côté de ce film depuis 20 ans ?! Un film incontournable. J'ai eu un peu peur au début... où va-t-on? Un petit côté sans queue ni tête. Et peu à peu on comprend ce qu'il se passe, cet homme acteur malgré lui, manipulé, évoluant dans un décor de cinéma, chaque seconde de sa vie. Ce ne fut pas sans me rappeler les rêves récurrents de ma jeunesse où je croyais évoluer dans un décor de théâtre où chacun jouait un rôle à mes dépends. Fascinant. Et ce fut tourner avant l'heure des téléréalités!

     


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    Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates

    Annie Barrows (décédée en 2008)

    Mary Ann Shaffer (fille de la soeur de Annie Barrows)

    "Je me demande comment cet ouvrage est arrivé à Guernesey ? Peut-être les livres possèdent-ils un instinct de préservation secret qui les guide jusqu'à leur lecteur idéal..."

    Janvier 1946. Londres se relève douloureusement des drames de la Seconde Guerre mondiale et Juliet, jeune écrivaine anglaise, est à la recherche du sujet de son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, un natif de l'île de Guernesey, va le lui fournir? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre son monde et celui de ses amis - un monde insoupçonné, délicieusement excentrique. Celui d'un club de lecture créé pendant la guerre pour échapper aux foudres d'une patrouille allemande un soir où, bravant le couvre-feu, ses membres venaient de déguster un cochon grillé (et une tourte aux épluchures de patates...) délices bien évidemment strictement prohibés par l'occupant.

    Jamais à court d'imagination, le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates déborde de charme, de drôlerie, de tendresse, d'humanité Juliet est conquise. Peu à peu, elle élargit sa correspondance avec plusieurs membres du Cercle et même d'autres habitants de Guernesey , découvrant l'histoire de l'île, les goûts (littéraires et autres) de chacun, l'impact de l'Occupation allemande sur leurs vies...

    Jusqu'au jour où elle comprend qu'elle tient avec le Cercle le sujet de son prochain roman. Alors elle répond à l'invitation chaleureuse de ses nouveaux amis et se rend à Guernesey. Ce qu'elle va trouver là-bas changera sa vie à jamais.

    --> Je n'ai pas relu ce roman qui sort cette semaine en adapatation cinématographique. Mais à l'image de l'engouement qu'il a suscité, j'en garde un  très bon souvenir, autour de la lecture, de la découverte des autres, de l'époque - seconde gm, de l'ambiance ilienne. Je compte bien le voir sur grand écran.


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  • Albert Camus

    (1913 - 1960)

    • L'absurdité

    «L'absurde est la notion essentielle et la première vérité.» Le Mythe de Sisyphe

    «Un homme est toujours la proie de ses vérités.» Le Mythe de Sisyphe

    • La morale

    «L'honneur est la dernière richesse des pauvres.» Les Justes

    «Il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser.» La Peste

    • Le rébellion

    «La liberté, seule valeur impérissable de l'histoire.» L'Homme révolté

    «J'ai compris qu'il ne suffisait pas de dénoncer l'injustice, il fallait donner sa vie pour la combattre.» Les Justes

    • Le pessimisme

    «Tout homme est un criminel qui s'ignore.» L'Homme révolté

    «Celui qui désespère des événements est un lâche, mais celui qui espère en la condition humaine est un fou.» Carnets

    • La politique

    «Gouverner, c'est voler, tout le monde sait ça.» Caligula

    «La société politique contemporaine: une machine à désespérer les hommes.» Actuelles


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  • Le mythe de Sisyphe

    Albert Camus (1942)

    Dans le mythe de Sisyphe, Albert Camus aborde les problèmes d'une "sensibilité absurde qu'on peut trouver éparse dans le siècle". Cet essai philosophique s'ouvre donc logiquement sur l'exposé d'un problème considéré par l'auteur comme préalable à toute réflexion sur l'absurdité de la condition humaine: le suicide.

    LE SUICIDE

    Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux: c'est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie. Le reste, si le monde a trois dimensions, si l'esprit a neuf ou douze catégories, vient ensuite. Ce sont des jeux ; il faut d'abord répondre. Et s'il est vrai, comme le veut Nietzsche, qu'un philosophe, pour être estimable, doive prêcher d'exemple, on saisit l'importance de cette réponse puisqu'elle va précéder le geste définitif. Ce sont là des évidences sensibles au coeur, mais qu'il faut approfondir pour les rendre claires à l'esprit.

    Si je me demande à quoi juger que telle question est plus pressante que telle autre, je réponds que c'est aux actions qu'elle engage. Je n'ai jamais vu personne mourir pour l'argument ontologique. Galilée, qui tenait une vérité scientifique d'importance, l'abjura le plus aisément du monde dès qu'elle mit sa vie en péril. Dans un certain sens, il fit bien. Cette vérité ne valait pas le bûcher. Qui de la Terre ou du Soleil tourne autour de l'autre, cela est profondément indifférent. Pour tout dire, c'est une question futile. En revanche, je vois que beaucoup de gens meurent parce qu'ils estiment que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue. J'en vois d'autres qui se font paradoxalement tuer pour les idées ou les illusions qui leur donnent une raison de vivre (ce qu'on appelle une raison de vivre est en même temps une excellente raison de mourir). Je juge donc que le sens de la vie est la plus pressante des questions.

    L'ABSURDE

    Il arrive que les décors s'écroulent. Lever, tramway, quatre heures de bureau ou d'usine, repas, tramway, quatre heures de travail, repas, sommeil et lundi mardi mercredi jeudi vendredi et samedi sur le même rythme, cette route se suit aisément la plupart du temps. Un jour seulement, le « pourquoi » s'élève et tout commence dans cette lassitude teintée d'étonnement. « Commence », ceci est important. La lassitude est à la fin des actes d'une vie machinale, mais elle inaugure en même temps le mouvement de la conscience. Elle l'éveille et elle provoque la suite. La suite, c'est le retour inconscient dans la chaîne, ou c'est l'éveil définitif. Au bout de l'éveil vient, avec le temps, la conséquence : suicide ou rétablissement. En soi, la lassitude a quelque chose d'écoeurant. Ici je dois conclure qu'elle est bonne. Car tout commence par la conscience et rien ne vaut que par elle. Ces remarques n'ont rien d'original. Mais elles sont évidentes : cela suffit pour un temps, à l'occasion d'une reconnaissance sommaire dans les origines de l'absurde. Le simple « souci » est à l'origine de tout.

    De même et pour tous les jours d'une vie sans éclat, le temps nous porte. Mais un moment vient toujours où il faut le porter. Nous vivons sur l'avenir : « demain », « plus tard », « quand tu auras une situation », « avec l'âge tu comprendras ». Ces inconséquences sont admirables, car enfin il s'agit de mourir. Un jour vient pourtant et l'homme constate ou dit qu'il a trente ans. Il affirme ainsi sa jeunesse. Mais du même coup, il se situe par rapport au temps. Il y prend sa place. Il reconnaît qu'il est à un certain moment d'une courbe qu'il confesse devoir parcourir. Il appartient au temps et, à cette horreur qui le saisit, il y reconnaît son pire ennemi. Demain, il souhaitait demain, quand tout lui-même aurait dû s'y refuser. Cette révolte de la chair, c'est l'absurde.

    Un degré plus bas et voici l'étrangeté : s'apercevoir que le monde est « épais », entrevoir à quel point une pierre est étrangère, nous est irréductible, avec quelle intensité la nature, un paysage peut nous nier. Au fond de toute beauté gît quelque chose d'inhumain et ces collines, la douceur du ciel, ces dessins d'arbres, voici qu'à la minute même, ils perdent le sens illusoire dont nous les revêtions, désormais plus lointains qu'un paradis perdu. L'hostilité primitive du monde, à travers les millénaires, remonte vers nous. Pour une seconde, nous ne le comprenons plus puisque pendant des siècles nous n'avons compris en lui que les figures et les dessins que préalablement nous y mettions, puisque désormais les forces nous manquent pour user de cet artifice. Le monde nous échappe puisqu'il redevient lui-même. Ces décors masqués par l'habitude redeviennent ce qu'ils sont. Ils s'éloignent de nous. De même qu'il est des jours où, sous le visage familier d'une femme, on retrouve comme une étrangère celle qu'on avait aimée il y a des mois ou des années, peut-être allons-nous désirer même ce qui nous rend soudain si seuls. Mais le temps n'est pas encore venu. Une seule chose : cette épaisseur et cette étrangeté du monde, c'est l'absurde.

    Il arrive que les décors s'écroulent. Lever, tramway, quatre heures de bureau ou d'usine, repas, tramway, quatre heures de travail, repas, sommeil et lundi mardi mercredi jeudi vendredi et samedi sur le même rythme, cette route se suit aisément la plupart du temps. Un jour seulement, le « pourquoi » s'élève et tout commence dans cette lassitude teintée d'étonnement. « Commence », ceci est important. La lassitude est à la fin des actes d'une vie machinale, mais elle inaugure en même temps le mouvement de la conscience. Elle l'éveille et elle provoque la suite. La suite, c'est le retour inconscient dans la chaîne, ou c'est l'éveil définitif. Au bout de l'éveil vient, avec le temps, la conséquence : suicide ou rétablissement. En soi, la lassitude a quelque chose d'écoeurant. Ici je dois conclure qu'elle est bonne. Car tout commence par la conscience et rien ne vaut que par elle. Ces remarques n'ont rien d'original. Mais elles sont évidentes : cela suffit pour un temps, à l'occasion d'une reconnaissance sommaire dans les origines de l'absurde. Le simple « souci » est à l'origine de tout.

    De même et pour tous les jours d'une vie sans éclat, le temps nous porte. Mais un moment vient toujours où il faut le porter. Nous vivons sur l'avenir : « demain », « plus tard », « quand tu auras une situation », « avec l'âge tu comprendras ». Ces inconséquences sont admirables, car enfin il s'agit de mourir. Un jour vient pourtant et l'homme constate ou dit qu'il a trente ans. Il affirme ainsi sa jeunesse. Mais du même coup, il se situe par rapport au temps. Il y prend sa place. Il reconnaît qu'il est à un certain moment d'une courbe qu'il confesse devoir parcourir. Il appartient au temps et, à cette horreur qui le saisit, il y reconnaît son pire ennemi. Demain, il souhaitait demain, quand tout lui-même aurait dû s'y refuser. Cette révolte de la chair, c'est l'absurde.

    Un degré plus bas et voici l'étrangeté : s'apercevoir que le monde est « épais », entrevoir à quel point une pierre est étrangère, nous est irréductible, avec quelle intensité la nature, un paysage peut nous nier. Au fond de toute beauté gît quelque chose d'inhumain et ces collines, la douceur du ciel, ces dessins d'arbres, voici qu'à la minute même, ils perdent le sens illusoire dont nous les revêtions, désormais plus lointains qu'un paradis perdu. L'hostilité primitive du monde, à travers les millénaires, remonte vers nous. Pour une seconde, nous ne le comprenons plus puisque pendant des siècles nous n'avons compris en lui que les figures et les dessins que préalablement nous y mettions, puisque désormais les forces nous manquent pour user de cet artifice. Le monde nous échappe puisqu'il redevient lui-même. Ces décors masqués par l'habitude redeviennent ce qu'ils sont. Ils s'éloignent de nous. De même qu'il est des jours où, sous le visage familier d'une femme, on retrouve comme une étrangère celle qu'on avait aimée il y a des mois ou des années, peut-être allons-nous désirer même ce qui nous rend soudain si seuls. Mais le temps n'est pas encore venu. Une seule chose : cette épaisseur et cette étrangeté du monde, c'est l'absurde.

    LA REVOLTE

    Voici le premier progrès que l'esprit de révolte fait faire à une réflexion d'abord pénétrée de l'absurdité et de l'apparente stérilité du monde. Dans l'expérience absurde, la souffrance est individuelle. À partir d'un mouvement de révolte, elle a conscience d'être collective, elle est l'aventure de tous. Le premier progrès d'un esprit saisi d'étrangeté est donc de reconnaître qu'il partage cette étrangeté avec tous les hommes et que la réalité humaine, dans sa totalité, souffre de cette distance par rapport à soi et au monde. Le mal qui éprouvait un seul homme devient peste collective. Dans l'épreuve quotidienne qui est la nôtre, la révolte joue le même rôle que le cogito dans l'ordre de la pensée : elle est la première évidence. Mais cette évidence tire l'individu de sa solitude. Elle est un lieu commun qui fonde sur tous les hommes la première valeur. Je me révolte, donc nous sommes.

     


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