• Les délices de Tokyo

    Réalisé par Naomi Kawase (2016)
     
    Avec Kirin Kiki, Masatoshi Nagase, Kyara Uchida

     

    Les dorayakis sont des pâtisseries traditionnelles japonaise qui se composent de deux pancakes fourrés de pâte de haricots rouges confits, « AN ». Tokue, une femme de 70 ans, va tenter de convaincre Sentaro, le vendeur de dorayakis, de l’embaucher. Tokue a le secret d’une pâte exquise et la petite échoppe devient un endroit incontournable...

     --> Des Destins modestes pour des vies intenses. Faits de silence, elle porte une maladie dont Sentaro va s'affranchir malgré sa clientèle.

     


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  • L'apparition

     

    Réalisé par Xavier Giannoli
     
    Avec Vincent Lindon, Anatole Taubman, Galatea Bellugi

    Jacques est journaliste pour un grand quotidien régional en France. Sa réputation de reporter d'investigation talentueux et impartial attire l'attention du Vatican qui l'engage pour une mission très particulière : faire partie d'un comité chargé d'enquêter sur la véracité d'une sainte apparition dans un petit village français.

    --> Passionnante enquête sur la possible canonisation d'une supposée sainte. Une enquête qui soulève des questions, qui n'affirment pas de vérité toute faite. Que croire... C'est un polar qui propose une réflexion sur la foi, des mises en scène réelles qui agitent le spirituel.

    Comme dans à l'origine, du même réalisateur avec V.Lindon, on s'interroge sur les mensonges et la quête de vérité.


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  • Ce qui n'a pas de nom

    de Piedad Bonnett

    Dans ce court récit, Piedad Bonnett raconte à la première personne le suicide de son fils Daniel, vingt-huit ans, qui s'est jeté du toit de son immeuble à New York. Il était schizophrène. Dans un milieu bourgeois, corseté par des conventions en tout genre, il n'est pas de bon ton de parler crûment de la mort et de la folie ; c'est pourtant ce que fait l'auteur, dans une langue sobre et sans effets de manche, avec une sincérité bouleversante. Elle raconte la stupéfaction du deuil, les formalités de la mort occidentale, mais aussi et surtout le combat inégal d'un jeune homme contre la folie qui le cerne. Une plongée dans la douleur qui ne verse jamais dans l'apitoiement ou l'impudeur : l'écrivain n'a que les mots pour dire l'absence, pour contrer l'absence, pour continuer à vivre.

    --> Ce récit débute par le suicide de Daniel, le fils de l'auteure. Au désoeuvrement dans lequel peut plonger une mère, le récit apporte une explication sur le geste désespéré du suicide : la maladie, celle qui n'a pas toujours de nom. Daniel était schizophrène. le livre témoigne du parcours de Daniel. Au travers des yeux de sa mère. le début de la maladie, l'origine de la maladie, les relations sociales affectées, la difficulté de trouver des soins qui conviennent. Un récit fort sur la schizophrénie, le suicide, la mort d'un enfant.


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  • Sur la route de Madison

    Réalisé par Clint Eastwood (1995)
     
    Avec Clint Eastwood, Meryl Streep, Annie Corley

    La vie de Francesca se réduit aux tâches ménagères. Alors que son mari et ses enfants sont partis, elle fait la rencontre d'un photographe de passage.

    --> Il est des films qu'il faut revoir à un âge différent, sous un nouveau jour. Sur la route de Madison en est un!

    Inutile de montrer l'érotisme, l'évoquer suffit. L'Amérique puribonde  est le théâtre parfait de cette rencontre.


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  • A bras ouverts

    Réalisé par Philippe de Chauveron
     
    Avec Christian Clavier, Elsa Zylberstein, Ary Abittan

     

    Figure de la scène littéraire et médiatique française, Jean-Etienne Fougerole est un intellectuel humaniste marié à une riche héritière déconnectée des réalités. Alors que Fougerole fait la promotion dans un débat télévisé de son nouveau roman « A bras ouverts », invitant les plus aisés à accueillir chez eux les personnes dans le besoin, son opposant le met au défi d'appliquer ce qu'il préconise dans son ouvrage. Coincé et piqué au vif, Fougerole prend au mot son adversaire et accepte le challenge pour ne pas perdre la face. Mais dès le soir-même, on sonne à la porte de sa somptueuse maison de Marnes-la-coquette… Les convictions des Fougerole vont être mises à rude épreuve !

    --> Film revu (ou écouté), que j'avais oublié avoir déjà vu. Une bien vilaine note sur sens critique  pas méritée...(3,2), parce qu'après tout, cette comédie est criante de vérité, et ça fait du bien!


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  • Le joueur d'échecs

    Stefan Zweig

    Czentowic, champion d'échecs arrogant, esprit borné à outrance, inculte et étonnamment stupide, occupe le premier plan jusqu'à l'entrée en scène de Monsieur B. Dès lors que cet aristocrate autrichien s'intéresse à la partie livrée entre le champion et les passagers amateurs, la direction du texte bascule.

    Par un effet de symétrie, la narration se transforme en un face à face tendu entre un esprit brillant et rapide à l'intelligence abstraite et un cerveau au pragmatisme brutal, incapable de projection véritable. Mise en scène percutante de la résurrection de la folie, cette nouvelle oscille entre ouverture et enfermement.

    Dans cette avancée implacable de la stupidité destructrice, allégorie de la victoire du nazisme mais aussi chef-d’œuvre de composition, Zweig s'intéresse peu à la survie du corps, préférant montrer les réactions de l'esprit, qui trouve un symbole parfait dans ce jeu éminemment intelligent mais désespérément stérile.

    Publié en 1943, un an après le suicide de son auteur, Le Joueur d'échecs fait figure de testament dans l’œuvre de Zweig.

    --> Comment être passé à côté de ce court roman, cette petite nouvelle aussi longtemps? A lire, sans aucun doute. Pour la nouvelle elle-même et l'auteur, auteur qui se suicide en 1942, en exil, dénonçant une Europe meurtrissante.

    Le récit se déroule en croisière, sur un paquebot qui relie NY au Brésil. A bord, Mirko le champion du monde d'échec, issu d'un petit milieu, son histoire est dressé dès le début, il est devenu maître à ce jeu sans savoir lire, c'est un personnage arrogant. Un groupe de passagers le défie, mené par Mc Connor. La psychologie de ce personnage est intéressante, mais ce n'est rien par rapport au personnage que nous allons ensuite découvrir en la personnalité de M. B. : il passe par là, voit la partie en cours et s'en mêle. Sans prétention, il s'avère être redoutable et met le champion en difficulté. Le narrateur va retrouver ce M.B. pour comprendre qui il est et d'où lui vient cette maîtrise du jeu d'échecs et la seconde moitié du livre nous décrit comment M.B., détenu par la gestapo allemande meurt d'ennui et de folie dans une cellule jusqu'à ce qu'il subtilise un livre. Un livre! Voilà qui va pouvoir le sortir de l'ennui de sa cellule. Le livre dérobé s'avère être un manuel d'échec avec la description des grandes parties. M.B. va apprendre seul à jouer, seul il va construire un échiquier imaginaire (au départ avec de la mie de pain et un quadrillage imaginé sur sa couverture). Avec la force de la mobilisation de son imagination il jouera et rejouera les grandes parties du manuel, les connaitra par coeur. Il en créera de nouvelles, jouant les deux adversaires, virant à des situations schizophréniques. On comprend trop bien comment ce manuel d'échec constitue à la fois une libération et une prison pour son esprit. C'est fascinant.


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  • Une longue impatience

    Gaëlle Josse (2018)

    Ce soir-là, Louis, seize ans, n’est pas rentré à la maison. Anne, sa mère, dans ce village de Bretagne, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, voit sa vie dévorée par l’attente, par l’absence qui questionne la vie du couple et redessine celle de toute la famille.
    Chaque jour, aux bords de la folie, aux limites de la douleur, Anne attend le bateau qui lui ramènera son fils. Pour survivre, elle lui écrit la fête insensée qu’elle offrira pour son retour. Telle une tragédie implacable, l’histoire se resserre sur un amour maternel infini.
    Avec Une longue impatience, Gaëlle Josse signe un roman d’une grande retenue et d’une humanité rare, et un bouleversant portrait de femme, secrète, généreuse et fière. Anne incarne toutes les mères qui tiennent debout contre vents et marées.
    « C’est une nuit interminable. En mer le vent s’est levé, il secoue les volets jusqu’ici, il mugit sous les portes, on croirait entendre une voix humaine, une longue plainte, et je m’efforce de ne pas penser aux vieilles légendes de mer de mon enfance, qui me font encore frémir. Je suis seule, au milieu de la nuit, au milieu du vent. Je devine que désormais, ce sera chaque jour tempête. »

    --> Est-ce que cet adjectif, long, collé à ce ce nom, impatience, porte un nom en figure de style littéraire ? Dès le titre, ce livre nous emporte. Pourtant, après les deux premières pages, on peut se dire que tout a été dit ! Le fils de la narratrice, Louis, 16 ans, n'est pas rentré (on le sait déjà avec la quatrième de couverture). Gaëlle Josse arrive à nous transporter dans l'attente avec elle, l'attente d'une mère, d'une femme qui suivait son destin. Un remariage avec Etienne, deux enfants avec ce deuxième homme. Une nouvelle vie de riche au sens propre. Mais où se trouve la place de Louis ? Quelles relations pour Louis et ce nouveau père. Il n'en est pas question directement mais on comprend au fil du récit tout ce qui a échappé à Anne. Elle attend désormais l'irrattrapable. Elle remplit toutes ses tâches d'épouse et de mère pour ses deux enfants, et dans tous les moments qu'il lui reste, elle coud : on le découvrira à la fin. Ses lettres qui ponctuent le récit ne seraient en fait qu'une toile, un tableau qui malheureusement s'achève. J'ai lu ce roman d'une traite, les vacances me laissant le temps de ne pas le lâcher.

    N'est ce pas Pénélope qui coud en attendant le retour d'Ulysse?


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  • Dead Man Talking

     

    Réalisé par Patrick Ridemont (2013)
     
    Avec Patrick Ridemont, François Berléand, Virginie Efira

    20h. Un couloir de la mort quelque part. William Lamers est condamné au Poison pour homicides. La loi ne précisant pas la longueur de sa dernière déclaration, il va profiter de ce vide juridique pour défiler le fil de sa vie afin d’échapper à la sentence. Son exécution qui ne devait être qu’une formalité va alors devenir le plus incroyable des enjeux politique et médiatique.

    --> Original par la récupération de cette condamnation par un petit politique, qui place la question de la peine de mort au coeur du film. L'instrumentalisation de cette condamnation est sordide. Le dialogue entre le gardien et le condamne vers 1h15 du début du film mériterait une reptranscription. Encore des bons jeux d'acteurs.


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  • Victoria

     

    Réalisé par Justine Triet (2016)
     
    Avec Virginie Efira, Vincent Lacoste, Melvil Poupaud

    Victoria Spick, avocate pénaliste en plein néant sentimental, débarque à un mariage où elle retrouve son ami Vincent et Sam, un ex-dealer qu’elle a sorti d’affaire. Le lendemain, Vincent est accusé de tentative de meurtre par sa compagne. Seul témoin de la scène, le chien de la victime. Victoria accepte à contrecœur de défendre Vincent tandis qu'elle embauche Sam comme jeune homme au pair. Le début d’une série de cataclysmes pour Victoria.

    --> Beau rôle de composition de Virginie Efira en avocate, de femme en quête de sens de sexe mais qui ne se l'avoue pas, en mère qui délègue la garde de ses enfants, en femme trompée littérairement par son ex, en femme qui se cherche.


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  • Les beaux étés    Les beaux étésLes beaux étés

     

    Zidrou

    Jordi Lafebre

    Août 1973. Zidrou et Lafebre nous font une place dans la 4L rouge Esterel de la famille Faldérault: entre les parents et les 4 enfants, nous voici en route vers le Midi pour de "beaux étés" ! Chaque année, les mêmes rituels: Pierre, le père, rend ses planches de B.D. en retard, les chansons de vacances, l'étape pique-nique... Un mois pour oublier le quotidien, le couple qui bat de l'aile, Tante Lili malade. Des souvenirs à engranger qui font que la vie est plus belle, des moments précieux pour se rappeler l'essentiel. Cap au sud !

     

    → Des 3 premiers tomes lus, le dernier est mon préféré, mais il peine à remonter mon appréciation globale. J'aime l'idée de faire connaissance avec cette famille à différentes dates (1973 pour le premier tome, 1969 et 1962 pour les suivants. 1980 récemment paru). On s'attache clairement à la famille belge et sa R4 rouge Esterel, ses vacances en France, ses frites au retour. La famille qui s'agrandit, les rapports avec la grand-mère, et le grand-père, la difficulté du couple. Mais cette famille nombreuse et dynamique ne m'a pas transporté, j'ai lu en diagonale. C'était bien, mais j'en attendais trop. Déception.

     


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  • BLOODY FLEURY # 6

    Guerilla Social Club

    Marc Fernandez

    Deux hommes disparaissent à Madrid. Un autre à Paris et une femme à Buenos Aires. Chaque fois, le même scénario : les victimes sont enlevées et leur cadavre retrouvé mutilé. Toutes ont aussi un passé commun : leur combat contre les dictatures d’Amérique latine dans les années 1970 et 1980.
    Parmi ces disparus figure l’un des amis du journaliste madrilène Diego Martín. Il décide de se pencher sur cette affaire pour son émission de radio, aidé par la détective Ana Durán, sa complice de toujours, et par l’avocate Isabel Ferrer.
    Une enquête de tous les dangers qui va les mener de l’Espagne à l’Argentine en passant par le Chili, et les obliger à se confronter aux fantômes de l’Histoire. Ce qu’ils découvriront fait froid dans le dos, car, quarante ans après l’opération Condor, le rapace continue de voler.
    L’auteur de l’acclamé Mala Vida, finaliste du Grand Prix des lectrices de Elle, revient avec un nouvel opus, plus haletant que jamais, à cheval entre l’Europe et l’Amérique latine, où le passé vient frapper à la porte d’anciens guérilleros… Ennemis un jour, ennemis toujours.

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  • BLOODY FLEURY # 5

    Laurent Loison

    Branle-bas de combat au 36, quai des Orfèvres. Toujours assisté de sa complice Emmanuelle de Quezac et du fidèle capitaine Loïc Gerbaud, le célèbre et impétueux commissaire Florent Bargamont se trouve plongé dans une enquête explosive bien différente des habituelles scènes macabres qui sont sa spécialité.

    Un ministre vient en effet d’être abattu par un sniper à plus de 1200 m. Sachant que seules une vingtaine de personnes au monde sont capables d’un tel exploit, et que le projectile était trempé dans du cyanure, commence alors la traque d’un criminel particulièrement doué et retors.

    Les victimes se multiplient, sans aucun lien apparent et n’ayant pas toutes été traitées au cyanure. Balle ou carreau d’arbalète, la précision est inégalée. Ont-ils affaire à un ou plusieurs tueurs ? Un Guillaume Tell diaboliquement efficace se promène-il dans la nature ?

    Tandis que Barga doit faire face à de perturbantes révélations et se retrouve dans une tourmente personnelle qui le met K.O., les pistes s’entremêlent jusqu’au sommet de l’État, où le président de la République n’est peut-être pas seulement une cible.

     

    → -sans avoir encore lu le dernier dénouement.

     

    Un avis mitigé sur ce roman. L'intrigue, les interactions entre chaque personnage et les univers (le « 36 » et la haute sphère politique française) m'ont portée de page en page. Mais les dialogues.... comme je les ai trouvés pénibles, creux et souvent redondants. Peut-être utiles dans un scénario de série. Mais dans ce cas on a l'image. Ici, l'auteur a sûrement les images de ses personnages en train d'échanger quelques mots. Moi, non. Ça ne les met pas en valeur. Et bien souvent ils parlent alors que l'action se doit rapide, ou silencieuse, comme lorsque Emmanuelle et Xavier pénètrent chez Guillaume. C'est voulu ? Ces dialogues tuent toute vraisemblance. Il semblerait vouloir être parfois drôle avec des pointes de cynisme entre personnages, comme pour leur donner plus de personnalité. Pourtant l'auteur en dresse déjà des portraits psychologiques suffisamment étoffés dans sa narration.

     

    Donc.... à lire... en passant les dialogues !

     

     


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  • BLOODY FLEURY # 4

    Cirque mort

    Gilles Sebhan

    Est-ce que Théo est avec toi ? Pour le lieutenant Dapper, le malheur a commencé avec ces mots-là, ce jeudi noir où sa femme l'a appelé parce que leur fils n'était pas rentré à la maison, après la classe. Il enquêtait alors sur la disparition de deux garçons. Peu de temps avant, un événement avait horrifié les habitants de la petite ville : tous les animaux d'un cirque installé pour Noël avaient été décimés à la hache. Parce qu'un enfant disparu n'est jamais un enfant mort, il décide de suivre la piste que lui offre une lettre anonyme.

    --> Au coeur d'une psychiatrie infantile, c'est la que nous mène l'auteur, j'ai trouvé avec réussite. Dès le début, on est fixé: le psychiatre est passionné, fasciné par ses jeunes pensionnaires, les comprend, et remet en question la notion de normalité, cette question au coeur de la psychiatrie. Il va même plus loin, trop loin. Le portrait   du policier, enquêteur et père d'un disparu  m'a semblé parfois approximatif, comme si l'auteur n'arrivait pas à la faire basculer d'un personnage à l'autre. Parce qe c'est le but recherché: un nouveau Dapper devrait naitre à la fin du roman. De même le chapitre où Dapper arrive dans la maison du séquestré arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, même si on comprend ensuite pourquoi il s'y dirige.

    Citation:

    Les malades ne le sont que dans le cadre d'une société qui les fait souffrir. En liberté, ils deviendraient les grands sages de nos générations futures. Rêvons d'un monde renouvelé où les humiliés d'hier seront les maîtres de demain. Rêvons du royaume des insensés.

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  • BLOODY FLEURY # 3

    Oublier nos promesses

    Elsa Roch

    DANS PARIS, LA NUIT,
    UN FLIC ET DES VIES BRISÉES.

    Emma Loury aimait les causes perdues et dangereuses. Emma vient d’être découverte, sauvagement assassinée, dans son appartement du IVe arrondissement. Son amant, un officier français de retour d’Afghanistan, s’est enfui. Le coupable idéal.

    Le commissaire Marsac se plonge dans cette enquête avec rage : de l’avis de tous, Emma était une personnalité solaire et une excellente journaliste indépendante, qui se battait pour les femmes et contre la traite des êtres humains. Marsac se demande si la vraie raison de sa mort ne serait pas là. Mais alors pourquoi son compagnon a-t-il fui ?

    Jérôme a fui parce qu’Emma était toute sa vie, son dernier lien avec ce monde qu’il ne comprend plus. Il a fui parce qu’il est malade, plongé dans un syndrome post-traumatique, flirtant avec la folie. Il veut massacrer l’assassin comme Emma a été massacrée.

    S’engage alors une double chasse à l’homme dans un Paris insoupçonné, en proie aux trafiquants. Jérôme combat le mal par le mal et Marsac par la loi. Qui retrouvera le meurtrier d’Emma ?

    --> Le décor: les prostituées de l'est à Paris, sur lesquelles on reconstitue l'hymen parce que ça leur donne de la valeur. Les syndromes post-traumatiques au retour d'Afghanistan. Au 36, Marsac à qui Elsa échappe. C'est polar bien noir, et psychologique.

    SPOILER: Jérôme, l'amant d'Emma n'y est en effet pour rien. Il se révèlera être le père du bébé sauvagement sortie du ventre d'Emma lors du meurtre. Il trouve en son allié "Le Kid" un ennemi numéro puisque c'est ce dernier, camé, qui s'avèrera être le donneur d'ordre de l'élimination d'Emma et en suivant de son photographe. Les terribles barons de la pègre de l'est restant aux ordres du redoutable Kid. Les promesses oubliées sont celles de ce légionnaire, Kid pour Jérôme.


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  • BLOODY FLEURY # 2

    L'éé circulaire

    Marion Brunet

    Fuir leur petite ville du Midi, ses lotissements, son quotidien morne : Jo et Céline, deux soeurs de quinze et seize ans, errent entre fêtes foraines, centres commerciaux et descentes nocturnes dans les piscines des villas cossues de la région. Trop jeunes pour renoncer à leurs rêves et suivre le chemin des parents qui triment pour payer les traites de leur pavillon.Mais, le temps d'un été, Céline se retrouve au coeur d'un drame qui fait voler en éclats la famille et libère la rage sourde d'un père impatient d'en découdre avec le premier venu, surtout s'il n'est pas « comme eux ».L'été circulaire est un roman âpre et sombre, portrait implacable des « petits Blancs », ces communautés périurbaines renfermées sur elles-mêmes et apeurées. L'écriture acérée, la narration tendue imposent d'emblée le talent de Marion Brunet.

    -->Le récit débute comme une chronique sociale violente et cinglante. Céline et Jo, les deux sœurs ont 16 et 15 ans. La première tombe enceinte. Allumeuse, aguicheuse, baiseuse, dans cet état, cet été, il n'est plus question de continuer la même vie. Elle ira chaque jour chez ses grands parents. L'enjeu pour ses parents, Séverine (Cantinière) et Manuel (maçon espagnol), c'est de connaître le père. Séverine était à peine plus âgée que Céline pour sa première grossesse, mais au moins le père l'a assumée. Jo et ses yeux vairons n'a pas l'audace de sa sœur, ce qui l'intéresse cet été c'est le festival d'Avignon, ses théâtres, et Saïd, son copain de toujours qui pourrait être son petit ami. Ses parents ne voient pas ça d'un bon œil : il est arabe, et il se paye une voiture flambant neuve avec son petit boulot. Sûr qu'il trafique... (entre autre avec le père!). Voilà que pointe déjà la moiti du roman. On accroche à l'histoire dès le début, la narration est crue, comme le monde qui est décrit. C'est alors que le meurtre a lieu, un peu attendu. Mais pas plus de suspens ni d'enquête que ça. On reste dans le roman, noir. Mais pas vraiment le polar. Le roman noir. Et seul le lecteur connaîtra le père.

     

     

     

    • Céline à toujours aimé ça, reine de la fête, adulée des garçons – toutes bandes confondues. Même quand elle était plus jeune, il y avait des coins d’ombre où se laisser glisser contre le corps d’un petit ami, jouer à ne pas aller plus loin mais s’arrêter tout au bord. Eux rêvaient de ses doigts aux ongles roses sur leur petit pénis dressé ; elle serrait amoureusement de grosses peluches gagnées à la carabine en espérant des mots d’amour. Et s’il fallait se laisser tâter maladroitement les seins pour obtenir de pauvres Je t’aime balbutiants et autres dérivés sans imagination, elle était prête.

    • Manuel lève la tête et tend son regard vers les murs. Endetté jusqu’au cou mais propriétaire de sa maison en carton-pâte, de sa maison au crépi rose dans le lotissement social construit par une mairie vaguement socialiste, dans les années 80. Seulement il doit encore tellement de fric à son beau-père que c’est pas vraiment comme si elle était à lui. C’est plutôt comme si elle était à sa femme, la maison. Quant il y pense un peu trop, il a l’impression qu’on lui a coupé les couilles à la faucille. Et maintenant sa fille [enceinte à 16 ans], comme s’il était incapable de la surveiller. Au grand jeu de la vie, lui non plus n’a pas écrit les règles. Le problème, c’est qu’il pensait le contraire.


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  • BLOODY FLEURY # 1

    Plus jamais seul

    Caryl Férey

    Premières vacances pour Mc Cash et sa fille, Alice. L’ex-flic borgne à l’humour grinçant – personnage à la fois désenchanté et désinvolte mais consciencieusement autodestructeur – en profite pour faire l’apprentissage tardif de la paternité.
    Malgré sa bonne volonté, force est de constater qu’il a une approche très personnelle de cette responsabilité.
    Pour ne rien arranger, l’ancien limier apprend le décès de son vieux pote Marco, avocat déglingué et navigateur émérite, heurté par un cargo en pleine mer.
    Pour Mc Cash, l’erreur de navigation est inconcevable. Mais comment concilier activités familiales et enquête à risque sur la mort brutale de son ami?

    --> Intrigue sur fond d'actualité : l'immigration, la politique grecque.

    Le personnage de Mc Cash relève du plus pur polar et ses clichés. Borgne, goujat, ténébreux et arrogant, poursuivant ses intérêts. Il se lance sur les traces de son ami Marc perdu de vue et son ex épouse cette qu'il découvre être dans la même aventure. Son enquête le mène sur la route des migrants et le lecteur a droit à un développement vraisemblablement fort documenté de la politique grecque des années 2015. Au choix de le lire rapidement ou d'y passer plus de temps si les développements politiques nous intéressent. J'ai fait le premier choix. Les retrouvailles de Mc Grath et Angélique nous livrent 2 scènes torrides. Et les nouvelles responsabilités de Mc Grath comme père permettent à l'auteur de laisser percer quelques sentiments de ce borgne au cœur pas si impur.

    Polar est un terme qui colle bien à ce roman. Et c'est dans le cadre du prix des lecteurs de Bloody Fleury que je le lis. Alors, si ce n'est pas une lecture que je recommande à priori, je trouve cependant le choix parfaitement judicieux.

    Le décor en France d'Audierne à Brest et plus précisément Plougonvelin colle à mes aspirations !

     


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  • Mia & co (1)

    de Vanyda et Hitori De

    Mia, Gauthier, Louka et Zouzou forment une bande de copains inséparables. Élèves en classe de 4e, ils préfèrent se réunir à la « maison des copains » pour jouer à des jeux vidéo ou faire de la musique plutôt que se concentrer sur leurs devoirs. Mia ne sent pas vraiment d'affinités avec les groupes de filles de sa classe. Très soudée, la petite bande va grandir ensemble, au rythme des années scolaires, et découvrir que les relations filles-garçons, en grandissant, ça n'est plus vraiment simple...

    --> J'ai aimé cette manière de montrer une vie d'ado, qui échappe en partie à la compréhension de la mère que je suis. Mais est-ce cela qui fait un scénario un peu fourre tout, où les relations entre personnage s'arrête et reprennent sans crier gare. Dans ce cas c'est une réussite à côté de laquelle je suis passée. Car je n'ai pas bien compris.


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  •  

     
    Réalisé par Michael Haneke (2012)
    Avec Jean-Louis Trintignant, Emmanuelle Riva, Isabelle Huppert

     

    Georges et Anne sont octogénaires. Un jour, Anne est victime d'une attaque cérébrale et est paralysée d'un côté. Le couple va être mis à rude épreuve.

     

     

    Quel film !

     

    Des dialogues extrêmement bien écrits, un scénario qui montre la descente vers le handicap, la dépendance et la grande dépendance liés à l'âge. L'amour d'un couple octogénaire.

     

    La patience, la compréhension, l'intelligence du mari.

     

    Les relations avec leur fille, sa détresse, sa colère, son impuissance.

     

     

    Un film qui montre, avec juste ce qu'il faut de dialogues : les mots qui meublent, ceux qui construisent, ceux qui socialisent, ceux qui fâchent...

     

     

    Un film sur la vieillesse, très actuel.

     

     

    Quelques notes prises après la moitié du film, tellement les scènes et les dialogues me parlaient :

     

     

    Lorsque le mari dit « je suis dépassé », on se dit presque « enfin » tellement il fut comme parfait jusque là. Dans la scène qui suit, elle recrache l'eau qu'il tente désespérément de lui faire avaler, il la gifle.

     

     

    Le père qui raconte à sa fille leurs journées : «  Rien de tout cela ne mérite d'être montré. »

     

     

    Licenciement de l'infirmière :

    - Comme vous voulez, monsieur.

     

    (…)

     

    - Je ne sais pas ce que vous vous imaginez, mais j'ai abandonné une autre place pour travailler ici. Vous auriez dû rélféchir avant si vous aviez besoin d'une deuxième infirmière ou pas.

    - Avant je ne savais pas à quel point vous étiez incompétente.

    - Qu'est ce que ça veut dire ?

    - Je ne veux pas en discuter avec vous et d'ailleurs vous ne comprendriez pas.

    - Personne ne m'a jamais fait de remontrances.

    - Tant mieux pour vous. Combien je vous dois ?

    - 780 euros. (…) Ca ne m'est jamais arrivé une chose pareille. Mais pour qui vous vous prenez ? Moi ça fait des années que je fais ce boulot. Ce n'est pas vous qui allez m'apprendre ce que je dois faire .

    - Vous avez 20 euros ?

     

    (...)

    - Non.

    - Alors prenez les 800 et partez.

    - Vous êtes un méchant vieux bonhomme. Plutôt à plaindre.

    - Je vous souhaite de tout cœur qu'un jour quelqu'un vous traite comme vous traitez vos patients et qu'il n'y ait aucun moyen de vous défendre ; Allez, maintenant disparaissez. Dehors. Allez.

    - Va t'faire foutre, vieux con.

     

     

     

    Le père à sa fille :

     

    « Je n'ai pas le temps de m'occuper de votre inquiétude. »

     

     

     

    La fille et son père :

    - Tu peux pas continuer comme ça , papa .

    - Qu'est-ce que tu proposes ?

    - Tu veux pas qu'on parle sérieusement, toi et moi ?

    - Qu'est ce que tu appelles parler sérieusement ? Tu veux prendre maman chez toi ? Tu veux l'expédier dans une maison de retraite, c'est ça que tu veux ? Hein ? Allez ! Parle sérieusement avec moi.

     

     

     


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