• Le jardin de Rose

    S'échapper de cette affreuse cité, voilà ce dont rêve Françoise. Un travail, c'est sûr, ça pourrait aider. Mais à son âge, le boulot, ça court pas les rues.

    Alors le jour où son amie Rose lui propose de s'occuper de cette parcelle de jardin, elle y voit une belle occasion de s'essayer à autre chose et de prouver ce dont elle est capable.

    Après tout, ça ne doit pas être bien compliqué.

    --> Ces jardins collectifs dans une cité font du bien au coeur. Nous ne sommes pas dans la mièvrerie, les clichés présents ancrent le sujet dans la réalité. Une réalité terne offre un horizon bien fade à Françoise, cinquantenaire au chômage. Elle va découvrir dans les jardins une fraternité, une renaissance, même si cela ne s'annonçait pas simple. Une bien belle bande dessinée qui met en valeur le lien social, les bienfaits du jardinage. Un petit coup de coeur.


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  • Seul au monde

    124 jours dans l'enfer du Vendée Globe.
    Le 11 mars 2017, au terme de 124 jours de navigation, Sébastien Destremau, 52 ans, clôture le huitième Vendée Globe, plus de cinquante jours après le vainqueur, Armel Le Cléac’h. Dix-huitième et dernier à avoir franchi la ligne d’arrivée aux Sables-d’Olonne, celui qui n’avait jusque-là jamais fait de course en solitaire vient d’écrire l’une des plus incroyables histoires humaines de la navigation.

    Cette aventure, qui inspira à son auteur l’autobiographie Seul au monde, Serge Fino nous la raconte aujourd’hui à travers une nouvelle série de bande dessinée en 5 volumes, qu'il a intégralement adaptée et dessinée. À l’image de son héros, le dessinateur se met lui-même en danger, travaillant pour la première fois en couleurs directes afin de rendre compte de l’expressivité et de la pleine force des éléments. De l’Atlantique aux mers du Sud et à travers les caps les plus périlleux du globe, revivez tant l’odyssée d’un navigateur hors norme que le voyage intérieur d’un homme mu par la seule force de ses rêves.

    --> Ce n'est pas tant l'aventure du Vendée Globe de Sébastien Destremeau qui nous est narrée que sa recherche intérieur, le témoignage d'un enfant en souffrance qui vraisemblablement reste en quête, adulte. Je n'ai pas lu son roman dont cette bande dessinée est l'adaptation. On face à un récit très personnel, proche de la confidence. C'est troublant. On reconnait parfaitement les traits de Sébastien Destremeau dans les portraits successifs. Un homme un peu à part dans cette tribu de navigateurs exceptionnels. Un peu à part? Ils le sont tous un peu. Lui, plus que d'autres.


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  • L'oasis

    Quelque part entre les "Souvenirs entomologiques" de Jean-Henri Fabre et l'émission « Silence, ça pousse » sur France 5, Simon Hureau raconte par le menu comment il a peu à peu redonné vie à son jardin abandonné à la friche par son ancien propriétaire. Sans connaissances particulières sur le sujet, l'auteur, avec beaucoup de recherches, de passion et d'huile de coude, parvient à recréer à partir d'un no-man's land une véritable oasis de biodiversité, et témoigne ainsi des capacités de résilience de la nature, pour peu qu'on lui file un coup de main. Un livre d'autodidacte érudit, passionné et passionnant.

    --> Amoureux des jardins… attention pépite ! Comme c’est beau un jardin, comme il est bien illustré cet album ! Des illustrations dignes d’un carnet d’entomologie. Simon Hureau réaménage son jardin. Avec le temps et semble-t-il beaucoup de bon sens, il témoigne de la diversité de la vie qui reprend place. On plonge dans ses planches comme en visite dans son jardin, témoin des transformations qu’il observe. C’est superbe et ça fait du bien. On ne s’étonne pas que cette bande dessinée soit préfacée par Gilles Clément. Et si vous n’êtes pas amoureux des jardins, peut-être le deviendrez-vous ?

     

    - La vie se complaît dans le fouillis, c'est son truc, on n'y peut rien. Mais les gens ont besoin de pouvoir passer la serpillière, faut que ce soit net, hygiénique. Pas de pot, la vie, c'est sale, elle en met partout si on la laisse faire; alors on la tient à distance... la nature a horreur du vide. p.86

    - Pour moi le jardin doit rester cette sorte de quête permanente d'équilibre entre le faire et le laisser-faire, entre le dompté et le sauvage, entre le désiré et l'incontrôlable, entre l'artificiel et le naturel... p.111

    - Le jardin, cette zone d'harmonie sur laquelle on se retrouve tous, bipèdes, bestioles à plumes, poils, six pattes, huit pattes ou aucune, avec le même objectif: être bien. Là. Se sentir chez soi. p.111


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  • Little tulip    Little tulip

    Emprisonné en même temps que ses parents, c'est à l'âge de sept ans que Pavel a découvert l'enfer du goulag. Séparé des siens, il a dû apprendre à survivre seul. Quelques années plus tard, il connaît bien les règles qui régissent son univers: la violence permanente, l'incurie des gardiens, la toute-puissance des chefs de gangs,... Il sait que s'adapter et s'endurcir ne suffisent pas.
    Grâce à ses talents de tatoueur, il obtient la protection de Kiril la Baleine, le plus cruel des caïds. Mais s'allier avec le diable a toujours un prix...

    --> 2 récits croisés : la vie de Pavel, little Tulip. Dans les goulags russes des années 50 et dans les années 70 à New-York. La violence est justifiée par le scénario qui nous plonge dans une vie de gangs. Un scénario qui sert le talent de l'art du tatouage qui est probablement le véritable objet de cette histoire. BD découverte à l'occasion de la sortie de sa suite: New York Cannibals qu'il faut que je me procure.

    --> Nous poursuivons l'histoire de Pavel avec celle de Tanaka, jeune japonaise adoptée par Paul/Pavlev à la fin du tome précédent. Cette jeune tatouée gonflée aux stéroïdes est aussi flic et en mal d'enfant. La découverte d'un enfant dans une poubelle donne lieu à un scénario à la frontière du fantastique. On retrouve plus que les souvenirs de Pavlev puisque quelques personnages du goulag se retrouvent dans ce NYC des années 90. Les dessins sont superbe et la couverture emblématique: une véritable réussite. L'histoire rentre un peu trop dans la magie et dans le fantastique à mon goût.


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  • Vacances au bled

    Férouze décide de partir un été en Algérie, tout comme Sélim, Nesrine et Sabrina. Leur point commun : des origines familiales à Sétif. Mais ils ne vont pas chercher les mêmes choses au bled : routine familiale, quêtes des racines ou éclate entre potes, l’été s’annonce contrasté.

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  • Petite mosquée dans la cité

    Imam du quartier, Moussa doit jongler entre son boulot d'architecte, les attentes des fidèles et l'organisation de la vie de la mosquée. Lorsque la mairie annonce que les locaux vont fermer à cause du projet de rénovation urbaine, c'est la crise.

    --> Cette "petite" bande dessinée témoigne de 10 années d'enquête sociologique de Solenne Jouanneau. C'est limpide et éclairant dans sa simplicité,  cela nous montre des enjeux sur la place de l'islam et du culte dans la cité. Une collection, sociorama, à découvrir pour qui veut lire de la "vulgarisation" sur des sujets actuels.


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  • Moderne Olympia

    En inaugurant la collection Musée d’Orsay-Futuropolis, Catherine Meurisse dynamite les conventions et livre certainement le livre le plus drôle de Futuropolis (bon, c’est vrai, il n’y en a pas
    beaucoup), à la manière de Nicolas de Crécy avec "Période glaciaire".

    Olympia s’ennuie au musée d’Orsay. Bien sûr, elle n’est pas une parfaite inconnue, elle a déjà posé pour Manet, connaît Toulouse Lautrec, et a de nombreux amis sortis de tableaux impressionnistes. Elle a même fait cascadeur pour un tableau de Courbet, L’Origine du monde. Mais ce qui l’intéresse par dessus tout, c’est la comédie, le cinéma. Elle rêve d’un grand rôle, mais on ne lui propose que des rôles de figurantes. Il faut dire que pour réussir au cinéma, il faut coucher. Et Olympia n’est pas prête à cela. C’est une fille romantique, qui rêve du grand amour.

    Il fallait tout le talent et l’humour de Catherine Meurisse pour faire se rencontrer le 3e, le 7e et le 9e art au Musée d’Orsay. Sous sa plume, les tableaux impressionnistes du célèbre musée parisien s’animent. Manet, Bouguereau, Bonnard, Lautrec, Cézanne, Renoir croisent le fer avec Ben Hur et Shakespeare. Ce n’est plus un livre, c’est un bouillon de culture dont le savant fou s’appelle Catherine Meurisse.

    --> L'Olympia accompagnée du fifre (Manet) sème la zizanie au musée d'Orsay surtout pour la belle Vénus qui voit en Olympia une concurrente à tous les castings -et ce, malgré son eczéma aux fesses- car l'heure est à la comédie musicale, castings et prises de vue en tout genre. Aux yeux de Vénus, les refusés restent des refusés et sont menacés d'exclusion avant l'intervention de Napoleon (Meissonier)

    Catherine Meurisse nous emmène avec imagination dans un dédale d'oeuvres du musée d'Orsay allant jusqu'à inventer une mise en scène des Oréades (William Bouguereau), juste incroyables!

    Des anges sont transformés en chiens de garde, l'Ours de Pompon et autres sculptures entre dans la mise en scène, l'architecture du musée sert au décor, le mobilier n'est pas reste (page 17)

    Un clin d'oeil au lama d'Hergé également page 44, "Quand Micheline pas contente, Micheline toujours faire ça."

    L'ensemble des oeuvres (une cinquantaine) citées sont référencées sur le site du musée d'Orsay https://www.musee-orsay.fr/fr/collections/publications/moderne-olympia.html. Je les reprends dans le commentaire ci-dessous.

    Le prévôt des marchands / Lucien Mélingue
    Mort de Francesca da Rimini et de Paolo Malatesta, La naissance de Vénus / Cabanel
    L'excommunication de Robert le Pieux / Jean-Paul Laurens
    Elephants d'Afrique /
    Charles Emile de Tournemine
     L'Adieu du roi Boabdil à Grenade / Alfred Dehodencq
    Exécution sans jugement sous les rois maures de Grenade / Henri Regnault
    Jerusalem /
    Jean-Léon Gérôme
    Panneau pour la baraque de la Goulue, à la Foire du Trône à Paris /
    Henri de Toulouse-Lautrec
    Dans un café / Edgard Degas
    La source et
    Alexandre DesgoffeVénus à Paphos / Ingres
    L'assaut, La jeunesse, l'amour et La naissance de Vénus, les Oréades / William Bouguereau
    La chaste Suzanne / Jean-Jacques Henner
    Répétition d'un ballet sur la scène, Portraits à la bourse / Edgard Degas
    L'Olympia, Le fifre, L'asperge, Sur la plage / Edouard Manet
    Romains de la décadence / Thomas Couture
    L'ours / pompon
    Femme piquée par un serpent / Auguste Clésinger
    La Falaise d'Etretat après l'orage, Un enterrement à Ornans / Gustave Courbet
    Campagne de France, 1814 / Ernest MeissonierBouclier avec le visage de Méduse / Arnold Böcklin
    Orphée / Gustave Moreau
    Jeunes Grecs faisant battre des coqs / Jean-Léon Gérôme
    Coquelicots, Déjeuner sur l'herbe, La gare Saint-Lazare / Claude Monet
    La barque pendant l'inondation, L'inondation à Port Marly / Alfred Sisley
    La plage de Trouville / Eugène Boudin
    La République / Honoré Daumier
    La chambre de Van Gogh à Arles
    La charmeuse de serpents, La Guerre / Le Douanier Rousseau
     Nymphéas bleus, Le bassin aux nymphéas, harmonie verte / Claude Monet
    Bal du Moulin de la galette/ Auguste Renoir
    La sieste / Van Gogh


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  • California dreamin'

    de Pénélope Bagieu

    Ellen naît en 1941 dans une famille juive de Baltimore et, petite déjà, rêve de devenir chanteuse. Sa voix est incroyable, mais sa personnalité aussi excentrique qu'attachante cache une faille de taille: Ellen est boulimique. Et grosse. Trop grosse pour espérer un jour devenir une star. Pourtant quand, à 19 ans, elle devient Cass Elliot, c'est pour échapper à son avenir de vendeuse de pastrami et tenter sa chance à New York ! C'est là que, happée par la folk de l'époque, Cass tombe amoureuse de Denny, le chanteur des Journeymen…

    --> 276 pages pour la biographie de Cass Elliot, une belle façon de découvrir ou redécouvrir la voix de Cass de The mamas and the papas. Une histoire de grosse au talent indéniable dont la route a été rendue sinueuse à cause de son physique. Son talent sera plus fort que son apparence, qu'elle assume.


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  • Harpignies

    Eric, un jeune dessinateur, trouve le chapeau de son ancêtre, le peintre Harpignies. Il décide d'usurper son nom et créer des faux tableaux pour résoudre ses problèmes d'argent. Mais l'amour, un expert véreux et la musique vont compliquer les choses. Le récit mêle la biographie du peintre, qui a réellement existé, et la vie fictive d'Eric.

    --> Une jolie Bande dessinée qui tente de faire sortir de l'ombre un peintre impressionniste méconnu par une histoire inattendue. Pourquoi pas.


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  • J'peux pas j'ai chimio

    Après un examen de routine, une femme découvre qu’elle a un cancer. Elle va passer par toutes les phases d’acceptation pour combattre vaillamment cette maladie qui en effraie plus d’un.Accompagnée de sa meilleure amie, son mari, elle a devoir affronter ses propres peurs et faire face aux réactions diverses et variées de l’entourage. Cet album est résolument positif. Il donne des clés de compréhension au malade et à ses proches, sur le ton de l’humour avec une grande dose de bienveillance. «  Cette femme va vivre son parcours de la combattante, les étapes, les embûches, évoquer le travail du personnel soignant, les longues heures d’attente, la solitude, la peur… L’héroïne veut mettre toutes les chances de son côté pour s’en sortir, elle testera tout ce qui est possible. C’est aussi une histoire qui finit bien, celle d’un cancer qui est éradiqué. J’peux pas j’ai chimio, rationalise ce qu’est le cancer grâce à l’expérience unique de nos auteures, Camille et Alexandra. Elles souhaitent faire passer un message optimiste et décalé pour aider les patients et leurs proches à garder moral et sérénité qui sont les meilleures armes pour une lutte efficace contre cet ennemi  ! Cet album devrait être remboursé par la sécurité sociale  !

    --> Je n'ai pas -encore?- tiré le mauvais numéro, je ne connais pas -plus- quelqu'un qui est malade, je ne soigne pas. Je suis curieuse c'est vrai (référence à la première page du livre). Curieuse de savoir pourquoi cette bande dessinée ne bougeait pas de sa présentation dans la bibliothèque. Emprunt 0. Moi-même en regardant la couverture, je n'ai pas foncé. Est-ce que j'aurais peur? Est-ce que je ne me sens pas concernée? Pourtant, nous le sommes tous plus ou moins, de plus ou moins près. Je l'ai emprunté et le livre à la maison il a suscité des remarques (eh bin, c'est gai ta lecture - ça doit donner le moral...). Comme quoi, cette couverture, ce titre, ne laisse pas indifférent mais aurait tendance à repousser. Alors, je n'hésite pas à le recommander. La chimiothérapie abordée sous l'angle de l'humour, non seulement il fallait oser et réussir n'était pas gagné. Beaucoup de gens se reconnaîtront dans les personnages. Tout se veut léger sans masquer la réalité, le graphisme et ses couleurs servent parfaitement le propos. Une réussite. Donc que vous soyez malade, soignant, ami de malade ou simplement curieux, lisez !

    "Si tu me lis, c'est que... soit, comme moi, t'as tiré un mauvais numéro, soit tu connais quelqu'un qui est malade, ou peut-être même que tu soignes. Et si c'est simplement la curiosité qui t'a conduit ici, alors ami lecteur, voici quelques petites choses à savoir".

    Tu vas pas le croire, mais les dinosaures avaient déjà des cancers! Rassure-toi, ce n'est pas la raison de leur disparition ;-)

    NAAAAN me raconte pas! ma soeur est morte d'un cancer, c'était horrible!

    QUOI§§§ Tes chimios le samedi? Ben, tous nos week-ends sont morts!


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  • Avant de "descendre combattre à la Fosse", le père d’Aldobrando sachant son heure venue, le confia à un mage. Celui-ci devrait le protéger et l’éduquer jusqu’à ce qu’il soit en âge de découvrir le vaste monde. Quelques années plus tard, voilà que la préparation d’une potion tourne au drame. Grièvement blessé à l’œil par un chat qui ne voulait pas bouillir, le mage demande à son jeune protégé d’aller en urgence lui quérir l’Herbe du loup. Mais comment peut-on se débrouiller en botanique alors que l’on a jamais mis un pied dehors et que l’on tombe nez à nez avec l’assassin du fils du Roi de Deux Fontaines ?

    --> Séduite par la couverture et le graphisme, le scénario ne m'a pas emportée. Si le destin d'Aldobrando m'a intriguée, sa quête et son aventure m'ont paru longues et ennuyeuse, comme la lecture. Ce n'était peut-être pas le bon moment.


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  • Les reflets changeants

    Nice, en plein mois de juillet. Elsa, la vingtaine, oscille entre deux hommes. L'un ne lui convient probablement plus, l'autre lui fait encore un peu peur. Jean, 50 ans, voyageur frustré, est conducteur de train. Il est forcé de rester à terre pour s'occuper d'Alda, sa fille, arrivée un peu trop vite dans sa vie, suite à une passade amoureuse. Du haut de ses 80 ans, Emile, devenu sourd pendant la guerre d'Algérie, supporte de moins en moins le silence dans lequel il est enfermé. Trois personnages qui ne se connaissent pas, mais qui vont se croiser cet été-là... Une rencontre qui ne les laissera pas indemnes.

    --> Deuxième BD d'Aude Mermilliod, encore une réussite, un doux graphisme et l'humain au coeur du scénario. Des destins qui se croisent, des tranches de vie intergénérationnelles.


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  • La légèreté

    Dessinatrice à Charlie Hebdo depuis plus de dix ans, Catherine Meurisse a vécu le 7 janvier 2015 comme une tragédie personnelle, dans laquelle elle a perdu des amis, des mentors, le goût de dessiner, la légèreté.

    Après la violence des faits, une nécessité lui est apparue : s'extirper du chaos et de l'aridité intellectuelle et esthétique qui ont suivi en cherchant leur opposé – la beauté.

    Afin de trouver l'apaisement, elle consigne les moments d'émotion vécus après l'attentat sur le chemin de l'océan, du Louvre ou de la Villa Médicis, à Rome, entre autres lieux de renaissance.

    --> LA BD d'après Charlie. On ne peut qu'être touché par ce témoignage. Et ce titre, ce nom si bien trouvé... la légèreté. On se sent tout petit, face au récit et aux dessins de Catherine Meurisse.

    - Moi, ce qui m'a paru le plus précieux, après le 7 janvier, c'est l'amitié et la culture.

    - Moi, c'est la beauté.

    - C'est pareil."


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  • Puisqu'il faut des hommes

    C'est un choix de lecture directement lié à la couverture que je ne regrette pas. La guerre d'Algérie reste un sujet encore trop peu traité, difficile à aborder avec la génération concernée pour laquelle une chape de silence s'impose souvent. J'espère qu'il y aura une suite, ce premier tome est une réussite, il ménage le suspens, nous met dans l'attente et surtout témoigne et sert le travail de mémoire.

    --> C'est un choix de lecture directement lié à la couverture que je ne regrette pas. Le titre, qui prend un sens dès le début, en change à la fin. La guerre d'Algérie reste un sujet encore trop peu traité, difficile à aborder avec la génération concernée pour laquelle une chape de silence s'impose souvent. J'espère qu'il y aura une suite, ce premier tome est une réussite, il ménage le suspens, nous met dans l'attente et surtout témoigne et sert le travail de mémoire.


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  • Le prince et la couturière

    Le prince Sébastien cherche sa future femme, ou plutôt, ses parents lui cherchent une épouse… De son côté, Sébastien est trop occupé à garder son identité secrète à l’abri des regards indiscrets. La nuit, il revêt les tenues les plus folles et part conquérir Paris sous les atours de l’époustouflante Lady Crystallia, l’icône de mode la plus courue de toute la capitale !

    Sébastien a une arme secrète : sa couturière, Francès, une des deux seules personnes à connaître son secret, et sa meilleure amie. Mais Francès rêve de s’accomplir par elle-même, et rester au service du prince lui promet une vie dans l’ombre… pour toujours. Combien de temps Francès supportera‑t-elle de vivre dans le boudoir de Sébastien en mettant ses rêves de côté ?
    Eisner Award 2019 (13-17)

    --> Le prince Sébastien aime à se travestir pour devenir Lady Cristallia. Il recrute et fait venir auprès de lui une jeune apprentie couturière aux talents prometteurs: Frances. Frances va travailler auprès de Sébastien/Lady Cristallia en respectant son secret, mais cela signifie aussi de garder l'anonymat de ses créations.... Belle manière de traiter le sujet avec un graphisme auquel j'ai pris goût au bout d'une vingtaine de pages.


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  • Malgré tout

    C'est l'histoire d'un amour à rebours. Une passion platonique mais éternelle entre deux êtres. D'un côté, il y a Ana. Sexagénaire charismatique, ancienne maire tout juste retraitée, mariée et maman. Une battante au grand coeur qui impose le respect. De l'autre, il y a Zeno. Célibataire endurci, libraire proche de la retraite et doctorant en physique qui aura mis quarante ans pour terminer sa thèse. Un esprit libre et voyageur, aussi séduisant que mystérieux.
    Au fil des années, ils ont tissé ensemble un amour impossible et intarissable. Tout en égrainant les excuses qui ont empêché qu'elle ne prenne forme, on remonte le temps de cette romance et de ses méandres... jusqu'à sa source.

    --> Cette histoire à rebours a tout pour plaire. Le scénario remonte le temps, pas à pas pour comprendre l'amour qu'Ana et Zeno éprouvent réciproquement. Ce qu'ont été leurs vies alors qu'ils se sont loupés. Ils ne se sont pas attendus pour vivre, et pourtant ils se sont rejoins. Les chapitres nous entraînent dans l'entrelacs de leurs deux vies. Les illustrations ne sont pas en reste. L'auteur, Jordi Lafebre est l'illustrateur des Beaux étés.


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  • El crape as pinches d'or

    Cette aventure de Tintin, Le crabe aux pinces d'or, a été traduite en picard du village d'Hollain, situé dans l'entité communale frontalière de Brunehaut, au sud de ce que l'on appelle la "Wallonie picarde", sous le titre :
    El crape as pinches d'or.
    On inclut souvent cette variété du sud-Tournaisis dans le "rouchi", ou parler de la région de Valeciennes: s'il est bien vrai que, selon l'adage, "la frontière n'arrête pas les nuages", ... elle n'arrête pas non plus le picard!
    Un groupe d'habitant d'Hollain a participé à cette traduction.

    --> Offert par un comité de jumelage à notre bibliothèque, je découvre ici avec amusement le plaisir de "lire du picard". Un jeu à voix haute, le plaisir des langues. Une aventure de Tintin est idéale pour cela.


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  • Les parents de Zara possèdent un magasin pour artistes. C’est là qu’elle découvre sa passion pour la peinture. Mais rien n’arrête sa fougue créatrice et ses dessins se poursuivent immanquablement au-delà de sa feuille, sur les tables, sur les murs… au désespoir de ses parents qui placent les tubes de couleur en hauteur et interdisent à Zara d’y toucher avant d’être assez grande pour les atteindre.

    --> Envie de découvrir Fred Bernard autrement que dans une collaboration avec François Roca? Celle-ci est une réussite: ça pétille de couleurs et de vie, un vrai travail d'artiste! Cet BD ne doit pas passer inaperçue, parlez en autour de vous!


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  • La rencontre de la dessinatrice Aude Mermilliod et du romancier Martin Winckler. Deux voix pour rompre le silence sur un sujet encore tabou, l'IVG. Si elle donne le choix, l'IVG ne reste pas moins un événement traumatique dans une vie de femme. Et d'autant plus douloureux qu'on le garde pour soi, qu'on ne sait pas dire l'ambivalence des sentiments et des représentations qui l'accompagnent. L'angoisse, la culpabilité, la solitude, la souffrance physique, l'impossibilité surtout de pouvoir partager son expérience. Avec ce livre, Aude Mermilliod rompt le silence, mêlant son témoignage de patiente à celui du médecin Martin Winckler. Leur deux parcours se rejoignent et se répondent dans un livre fort, nécessaire et apaisé.

    --> Agréablement étonnée de trouver Martin Winckler par ici et pas moins agréablement surprise de voir citer Anne Sylvestre, Aude Mermilliod nous livre un récit illustré qui ne peut pas laisser indifférent. C'est simple et touchant, C'est la vie. "Seule face à des émotions que je n'expliquais pas." Un récit graphique sur l'IVG.


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  • Quand Enola Holmes, soeur cadette du célèbre détective Sherlock Holmes, découvre que sa mère a disparu le jour de son anniversaire, en ne lui laissant pour mot qu'un recueil sur les fleurs, et un carnet de messages codés, elle se met rapidement à sa recherche.
    Elle va devoir recourir à son sens de la débrouille, ainsi qu'à d'ingénieuses techniques de déguisement afin de fuir le manoir familial alors que ses deux frères se sont mis en tête de l'envoyer en pension afin de faire d'elle une vraie ""Lady"".
    Mais rien ne la prépare à ce qui l'attend.
    Son chemin la conduit rapidement dans les quartiers sombres et malfamés de Londres, et elle se retrouve impliquée dans le kidnapping d'un jeune marquis.

    Enola arrivera-t-elle à s'en sortir seule, et continuer de suivre la piste de sa mère tout en échappant à ses deux frères??

    L' adaptation des romans de Nancy Springer.

    Le jour de son anniversaire Enola Holmes découvre que sa mère à disparue. Elle compte bien la retrouver elle même sans l'aide de son frère le célèbre détective privé Sherlock HOLMES une BD superbe qui se déroule sur 5 tomes.
    Ce livre est merveilleux Enola fait preuve de courage pour retrouvé sa mère. Grâce à des codes secrets elle pourra comprendre les mystérieux messages laissé par sa mère....
    Maéva Madeleine

    --> J'ai eu un peu de mal à faire coller l'ambiance graphique au scénario. Les illustrations aquarellées sont magnifiques. Le scénario quelque peu déroutant au début m'a finalement transportée et c'est avec curiosité que je lirai le tome 2. N'ayant pas lu le roman, je ne juge pas de la qualité de l'adaptation.


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  • Sans sang

    Une vieille Mercedes, trois hommes ouvrent le feu et tuent le père et son fils. La petite fille cachée dans une trappe a tout entendu et découvert le passé sulfureux de son père. Puis l'un des hommes ouvre la trappe, la voit... un instant, le temps s'arrête. Il referme la trappe. La petite survit. Quelques années après, ils se retrouvent..

    --> Excellent scénario, dont on se demande où il va nous mener. Une ambiance tragique, du suspens. Adapté d'un roman d'Alessandro Baricco, cette adaptation donne envie de remonter lire la source.


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  • Comment dire à son fils tant désiré qu'il est le plus formidable des petits garçons malgré le terrible diagnostic qui tombe comme un couperet : autisme, troubles psychomoteurs, inadaptation sociale...
    C'est le combat que va mener ce père, resté uni à sa femme malgré leur séparation, pour transformer ensemble une défaite annoncée en formidables petites victoires.

    --> Des graphismes déjà vus, mais capables de "porter des propos intimistes" comme l'exprime l'auteur Yvon Roy. Cette bande dessinée apporte un nouveau regard sur l'autisme. J'ai aimé le témoignage de l'auteur qui ne s'est pas toujours plié aux recommandations des "fonctionnaires" spécialistes et bienveillants sans pour autant les rejeter. Il a éduqué, suivant son intime conviction, et vient témoigner sans donner de préceptes absolus. A découvrir.


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  • Sacrées sorcières

    Attention ! Les vraies sorcières sont habillées de façon ordinaire et ressemblent à n'importe qui. Mais elles ne sont pas ordinaires. Elles passent leur temps à dresser les plans les plus démoniaques et elles détestent les enfants. La Grandissime Sorcière compte bien les faire tous disparaître. Seuls un jeune garçon et son extravagante grand-mère semblent capables de l'en empêcher...

    Pénélope Bagieu, l'autrice de Culottées, met son talent au service du géant de la littérature jeunesse en adaptant le conte merveilleusement noir de Roald Dahl.

    --> Je n'ai pas lu ce classique jeunesse. J'ai passé un moment agréable avec son adaptation BD, mais surtout cela a déclenché en moi l'immense envie de parcourir l'oeuvre de Roald Dahl, pour les petits... et les grands!

     


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  • Les brigades immunitaires

    Akane Shimizu

    Savez-vous ce qui se passe dans votre organisme quand de terribles microbes débarquent ? Des brigades immunitaires d’élite, toutes plus impitoyables les unes que les autres, sont chargées de les éradiquer pour protéger les autres cellules et les globules rouges…
    Pneumocoque, allergie, grippe, éraflure…
    Les batailles pour votre santé ne font que commencer !

    --> Un voyage original et éducatif dans le corps humain plutôt réussi. Ca vaut le coup de faire découvrir ce manga au plus grand nombre, lecteurs de mangas ou non.


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  • Le grand A

    Xavier Bétaucourt - Jean-Luc Loyer

    L'Hypermarché est-il un ogre qui dévore et détruit tout sur son passage ou est-il source de développement ? Comment fonctionnent les filières d'approvisionnement ? Les producteurs locaux sont-ils les laissés-pour-compte de ce gigantisme ? Les clients sont-ils les victimes de la guerre économique liée au modèle de consommation ou en sont-ils les bénéficiaires ? Les hypermarchés sont-ils responsables de la malbouffe ? Le petit commerce et la vie des centres-villes sont-ils victimes ou coupables de ne pas s'être adaptés ?

     

    Citation:

    Mon oncle dit toujours que si on veut se faire une idée du genre humain...Ben c'est ici, dans les hypermarchés qu'il faut venir. Tout le monde y est représenté.

     


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  • Dans les bois

    Emily Carroll

    Une cabane perdue dans la neige et des jeunes filles qui disparaissent tour à tour la nuit venue...
    Des monstres parasites cachés au fond des bois qui attendent la proie idéale pour faire ... leur nid.
    Emily Caroll nous livre un florilège de contes horrifiques à l’ambiguïté grinçante, et nous rappelle cette délicieuse sensation d'avoir peur, confortablement installé sous les couvertures, en toute sécurité.
    A moins que...

    --> J'aurais aimé être à la hauteur du travail de l'auteur, car à n'en pas douter il y en a. J'aime beaucoup l'univers graphique. En revanche, je ne suis pas du tout rentrée dans le scénario... au point d'abandonner, ce qui m'arrive rarement!


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  • A 4 mètres du sol

    Scénario: Charlotte Erlih

    Raoul, beau gosse, look de bad boy, sort d'un petit pavillon moderne et sans âme. Il pousse un scooter flambant neuf que son père, entrepreneur en bâtiment, vient de lui offrir. Il part retrouver sa bande de potes : Jessica la punkette révoltée, Ludo le bon vivant et Aurélie la ravissante métisse que Raoul courtise un peu. L'arrivée d'un nouveau, Yohann, va bouleverser le groupe et remettre en question la suprématie de Raoul.
    Yohann est funambule, il tend des fils dans la forêt et marche à plusieurs mètres de hauteur, puis filme ses exploits : il se prépare à entrer dans une école de cirque. D'un tempérament doux, visage délicat et fin, Yohann ne s'oppose pas frontalement à Raoul… mais son caractère aérien et ses exploits de funambule suffisent à l'imposer dans le groupe. Raoul va tout faire pour le contrer… Finira-t-il par accepter qu'un autre le dépasse ?

    --> Raoul est fougueux et fier, il a sa bande et ses admirateurs. Son mépris est imposé et joue avec le cynisme. L'arrivée de Yohann va perturber cet équilibre et révéler toute la rage de Raoul. Cette bande dessinée est intéressante à bien des égards et mérite qu'on s'y intéresse. Le personnage de Raoul qui glisse sur la pente de la délinquance n'est pas du tout jugé sur cette voie. La bande de copain (collégiens) montre plutôt bien ce qu'on peut vivre à cette âge. Le père de Raoul est aussi un personnage intéressant: bienveillant mais pas laxiste. Bref, je trouve que le scénario de cette BD est plutôt fin sans en faire des tonnes. La couverture n'est pas représentative du graphisme général mais prend sens avec l'ensemble de l'histoire. On est proche de la pépite selon moi. 


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  • La tristesse de l'éléphant

    Nicolas Antona - Nina Jacqmin

    "La vie, c'est des étapes...
    La plus douce, c'est l'amour,
    La plus dure, c'est la séparation,
    La plus pénible, c'est les adieux
    La plus belle, c'est les retrouvailles."

    L'histoire se passe en France au début des années 60. Elle met en scène Louis, un jeune homme un peu rondouillard, pas le style de garçon qui plait aux femmes. Orphelin, il grandira jusqu'à sa majorité dans un orphelinat, élevé par les frères jésuites. Son embonpoint naturel et ses problèmes de vue ne plaident pas en sa faveur lors de l’adoption, il verra ses camarades partir les uns après les autres. De toute façon, il n’a pas vraiment d’amis, Louis est le souffre-douleur de tous.
    Les seuls bons moments que connait Louis, sont ceux qu'il passe dans le cirque Marcos qui vient planter son chapiteau dans un terrain vague de la ville. Là, tout s'illumine en lui, il sourit, il s'égaie, et puis il y Clara, la dompteuse d'éléphants. Clara, magnifique, qui au gré des retours du cirque dans la ville devient sa confidente, son amie, son amante...
    Clara s’éprend de Louis et quittera sa famille et son cirque pour vivre avec lui.
    Ils connaîtront des jours heureux et insouciants...

    --> Il est des histoires, simples, qui vous tirent une larme. La tristesse de l'éléphant est de celles-là. Les dessins (au pastel, crayons?) emmènent notre imaginaire à croire à cette tendre bien que douloureuse histoire de Louis. A l'image de l'histoire de Louis, les couleurs suivent parfaitement le récit et le renforcent. Un complément texte/image qui m'a particulièrement marqué.


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  • Strange fruit

    Chatterlee,1927. Le fleuve Mississipi est en crue et menace de dévaster des villes entières. Des villes qui ont vécu il n'y a pas si longtemps encore de la richesse des plantations de coton où l'esclavage était de mise. Un être venu d'ailleurs aux pouvoirs extraordinaires descend littéralement du ciel et fait irruption au milieu de cette catastrophe naturelle. Sa peau est noire...

    --> Quels dessins! Je ne lis habituellement pas de comics et j'ai été littéralement séduite par le travail de J.G.Jones, mis en valeur dans la postface par une gallerie d'illustrations. Le thème est accrocheur: la grande crue de 1927 dans le Mississipi et le témoignage des tensions raciales qui régnaient. Pas sûr que l'histoire soit représentative de ce que l'on trouve dan les comics, mais ce fut pour moi une excellente manière d'entrer dans le genre.


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  • Les vermeilles

    Camille Jourdy

    Beau temps pour un pique-nique ! Pas pour Jo, la cadette, qui fuit sa famille recomposée le temps de se perdre dans une forêt mystérieuse, loufoque et pleine de vermeilles.

    Camille Jourdy offre aux jeunes lecteurs un récit initiatique de haute voltige.

    Ouvrage récompensé pour ses illustrations de la Mention prix BolognaRagazzi 2020, à la Foire du livre de jeunesse de Bologne. (catégorie Comics - Middle Grade)

    --> Cette bande dessinée aux couleurs douces m'a fait pensé à la nostalgie du goût sucré des sucres d'orge. C'est une plongée dans les jeux d'enfants, "et si on faisait comme si...". Je me suis laissée surprendre et c'est objectivement un petit bijou. Mais... je n'ai pas envie de sucre d'orge en ce moment. Ma note est totalement subjective: laissez-vous tenter par un voyage en enfance!


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