• La prescription littéraire en réseaux

    La prescription littéraire en réseaux: enquête dans l'univers numérique.

    de Louis Wiart

    Un grand nombre de sites web se présentent aujourd'hui comme des services de réseautage social dédiés au livre. Les internautes s'y connectent pour rédiger des critiques, établir des évaluations, partager leurs expériences personnelles, mais aussi pour se documenter et trouver des idées de lecture. Ces plateformes de prescription littéraire en réseau ont eu tendance à se multiplier, sous l'effet de la montée en puissance de médias dits "sociaux" et de la vague d'innovations technologiques qui traversent l'industrie du livre. Quelles mutations ces réseaux induisent-ils dans les moyens d'accès aux oeuvres et aux informations ? Dans quelle mesure portent-ils des dynamiques particulières en matière de visibilité des oeuvres littéraires ? Quels sont les publics qui les fréquentent et de quelle façon les utilisent-ils ? Quels sont les acteurs engagés dans ce domaine d'activité et sur quels types de stratégies et de modèles économiques s'appuient-ils ? Ce sont les questions étudiées par Louis Wiart dans sa thèse de doctorat consacrée aux réseaux socionumériques littéraires et à la prescription de livres sur Internet, soutenue en 2015, dont cet ouvrage est issu. Appréhender la prescription littéraire dans le contexte historique, technique, social et économique qui marque son inscription dans l'industrie du livre à l'heure du Web social, telle est l'ambition centrale de cet ouvrage au coeur de l'actualité.

    --> Utilisateurs de Babelio, bienvenue dans notre monde !
    Parce que c'est bien de nous qu'il s'agit, babelionautes et autres utilisateurs de réseaux socionumériques sur le livre. Et puis aussi de ceux qui font de nous ces usagers : les créateurs et administrateurs de ses réseaux.

    Cet essai, issu de la recherche universitaire, s'intéresse à la pratique de la prescription littéraire dans les réseaux sociaux et à la place que ces réseaux occupent dans le monde du livre. Il s'agit d'une vulgarisation d'une thèse en sciences de l'information et de la communication soutenue par Louis Wiart en 2015.

    Le monde du livre est un objet social qui explique sa mise en réseau : au terme de communauté, on préfèrera le terme de réseau socionumérique qui fait moins référence à un ancrage géographique et émotionnel.
    L'auteur montre comment la technique proposée par les réseaux socionumériques contribue à renouveler les formes de prescription et de circulation de l'information sur les livres.

    La prescription littéraire est une prescription de jugement et l'auteur montre que les réseaux socionumériques apportent une valeur ajoutée à la prescription si bien qu'il veut définir la place qu'ils occupent dans ce marché économique.
    Qui sont les prescripteurs, quelle place ils occupent (consciemment/inconsciemment) entre l'offreur et l'acheteur.
    Dans cet ouvrage on comprend mieux comment sont constitués les réseaux : les acteurs (producteurs de contenus), les intermédiaires logistiques, les consommateurs (où la babelionaute que je suis se reconnaît) ; on identifie ce que les réseaux proposent aux internautes et dans quelles logique économique, ou pas, ils se placent. L'ouvrage donne lieu à une étude comparative des réseaux dans leur structure : pure players (professionnels) ou amateurs. Ce qui les distingue des médias traditionnels (comme l'absence de ligne éditoriale pour un responsable de babelio, mais plutôt un « métier d'agrégation »)

    Il est amusant à travers cet ouvrage de se retrouver, nous utilisateurs de Babelio, à travers les prescriptions sociale, éditoriale ou algorithmique...
    Il est instructif de mieux connaître ce marché, un marché encore mouvant, en cours de structuration.

    On retiendra enfin les effets «vedettariat » et « longue traine » que l'auteur met en évidence dans une étude de cas sur notre réseau social préféré : ils ont pour incidences la mise en avant de lecture de masse d'un côté, et de lectures de niche de l'autre. Les livres fragilisés se situeraient dans l'entre-deux (les romans « middlestars »)

    Voilà ce que j'ai compris de cet essai qui s'adresse plutôt à des professionnels du livre (comme attendu de la part de l'Enssib).

    Un grand merci aux presses de l'ENSSIB et à Babelio pour son opération masse critique ! J'en redemande !


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