• Femmes puissantes

    Femmes puissantes

    Lorsque, à l'été 2019, Léa Salamé donne rendez-vous aux auditeurs de France Inter avec des entretiens intimistes autour de la puissance des femmes, personne n'imagine l'impact de ces émissions. Elles battent aussitôt des records d'écoute et suscitent des milliers de commentaires enthousiastes. Une seconde vague d'entretiens sera diffusée entre Noël et le jour de l'An. Une nouvelle saison sera lancée à l'été 2020.
    Ces entretiens frappent par la liberté et l'authenticité que permettent Léa Salamé et ses questions autour de la puissance des femmes : quelle est sa nature ? comment l'exercent-elles ? Quels sont les rapports entre féminité et pouvoir ? Comment ces femmes se sont-elles construites Si les femmes interviewées ont en commun d'être connues, elles n'en sont pas moins toutes différentes. Christiane Taubira explique comment elle a survécu à la Manif' pour tous et au déluge de haine misogyne et raciste ; Nathalie Kosciusko-Morizet s'adresse à toutes les femmes désireuses de devenir puissantes ; Laure Adler évoque comment elle a surmonté la mort d'un enfant ; Leïla Slimani parle de ses origines familiales et de la confiance en soi.
    Retravaillés pour ce livre afin d'en restituer toute l'intimité, les entretiens sont précédés d'un long texte très personnel de Léa Salamé qui se prête au jeu de l'introspection. Des femmes puissantes est la rencontre d'une personnalité hors norme avec son époque.

    On dit des femmes qu'elles sont belles, charmantes, piquantes, délicieuses, intelligentes, vives, parfois dures, manipulatrices ou méchantes. "Hystériques" lorsqu'elles sont en colère. "Arrivistes" lorsqu'elles réussissent. Mais on dit rarement d'elles qu'elles sont puissantes. Chez un homme, la puissance est légitime. Chez une femme, elle parait suspecte, contre-nature. J'ai voulu savoir pourquoi, et j'ai entamé un voyage dans les mystères du pouvoir au féminin. On se construit en se confrontant à d'autres vies que la sienne. J'ai rencontré des femmes dont j'admirais le courage, la liberté et la singularité. Ecrivaine, médecin, femme politique, cheffe d'entreprise, rabbine, sportive, jeunes ou plus âgées, de droite ou de gauche... elles ont toutes un point commun : leur force intérieure et leur influence dans la société, en un mot, leur puissance. Elles m'ont transformée, profondément. Ont fait voler en éclats mes préjugés. Mais surtout, comme à beaucoup d'auditrices, elles m'ont fait du bien.

     --> Un avis mitigé sur cette série d'entretiens que je suis contente d'avoir lus.
    En posant ses questions, Léa Salamé semble préjuger des réponses. Il semble qu'elle puisse également rapporter des propos d'une interview en préjugeant de leur interprétation. Du moins c'est ce que je ressens et qui m'agace particulièrement: je ne suis pas amatrice du genre, ni de la journaliste.
    Cependant...
    J'ai bien aimé lire les propos de ces femmes diverses. J'aime qu'on leur propose de définir la puissance. J'aime leurs réponses variées. Finalement j'ai été bien plus tolérante avec le travail de Léa Salamé à l'écrit... pourtant dans ce livre, on lit de la radio. Tout comme avec les podcasts, la parole est ici fixée, on (lecteur) peut revenir dessus.
    Je me suis surprise à écouter volontairement les émissions de cette année. Elles ont l'avantage de présenter un éventail de personnalités très différentes, dans un format finalement plutôt plaisant. Il faut reconnaître là le travail de L.Salamé.

    Léa Salamé: Est-ce que vous ne retenez du phénomène #MeToo que ses excès? J'ignore si c'est la cas autour de vous, mais j'ai vu des jeunes femmes me dire qu'elle avaient été touchées, harcelées, placées sous emprise ou qu'elles avaient été la cible du chantage d'un homme. Sans aller jusqu'au viol, la domination de l'homme sur le femme peut parfois prendre des aspects très subtils.
    Elisabeth Badinter: J'aime bien qu'on soit rigoureux avec les concepts. Celui d'emprise est incalculable et totalement personnel. Je trouve que c'est un peu facile.
    (...)
    Elisabeth Badinter: Vous m'avez mal entendue. Le fait que des femmes aient pu parler est un soulagement inouïe. De ce point de vue, je trouve #MeToo positif. Ce mouvement aura effectivement amélioré le sort des femmes victimes de violences physiques, en leur permettant de parler et en montrant l'ignominie qu'est le viol. #MeToo aura aussi amélioré leur sort dans le monde du travail. En revanche, il faut cesser de penser que la femme est une victime-née. Ou que es hommes sont tous des agresseurs potentiels, comme le dit Caroline De Haas. Ce n'est pas vrai. Laisser entendre cela est absolument dégueulasse et aura des conséquences très graves.
    Léa Salamé: Craignez-vous une guerre des sexes?
    Elisabeth Badinter: Je crains le séparatisme et la méfiance réciproque. J'entends beaucoup de jeunes hommes qui ne savent plus comment faire, quoi dire.
    (...)
    pp.127-128


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