• Khalil

    Khalil

    Yasmina Khadra

    Vendredi 13 novembre 2015. L'air est encore doux pour un soir d'hiver. Tandis que les Bleus électrisent le Stade de France, aux terrasses des brasseries parisiennes on trinque aux retrouvailles et aux rencontres heureuses. Une ceinture d'explosifs autour de la taille, Khalil attend de passer à l'acte. Il fait partie du commando qui s'apprête à ensanglanter la capitale.
    Qui est Khalil ? Comment en est-il arrivé là ?
    Dans ce nouveau roman, Yasmina Khadra nous livre une approche inédite du terrorisme, d'un réalisme et d'une justesse époustouflants, une plongée vertigineuse dans l'esprit d'un kamikaze qu'il suit à la trace, jusque dans ses derniers retranchements, pour nous éveiller à notre époque suspendue entre la fragile lucidité de la conscience et l'insoutenable brutalité de la folie.

    --> Dans ce nouveau tome sur l'islamisme montant, Yasmina Khadra prend la voix d'un terroriste qui a grandi à Mollenbeck. Directement inspiré de l'actualité des dernières années, il nous fait entrer dans la peau puis dans la tête de Khalil, kamikaze du stade de France dont la ceinture d'explosifs ne se déclenchera pas. On suit alors son désœuvrement, on doute, mais on mesure la détermination qui l'anime, ses fondements pseudo-philosophiques. On mesure son isolement familial et amical. Il n'y a plus que dans son réseau qu'il trouve une place. Restant déterminé, il est candidat à un autre attentat et attend le jour où il sera élu. Son entourage familial et amical lui exprime son désaccord sur ses postures extrémistes, mais rien n'y fait: Khalil est désormais radicalisé et c'est le sens de sa vie. Rien ne semble pouvoir le faire changer d'avis. Sauf s'il commence à se poser des questions. Des questions, justement, il ne faut pas en poser au sein du réseau. Mais il ne peut plus les retenir lorsqu'il s'agira d'affronter la mort de sa soeur jumelle victime d'un attentat dans le métro.

    Citations:

    - Un pays ne se construit pas sur l’identité, mais sur la citoyenneté.

    - Pourquoi ? hurla-t-il. Pour le paradis ? Il est autour de toi, en vrai. Regarde comme la campagne est belle. Il y a des oiseaux dans les arbres et tu peux courir dans les champs jusqu’à tomber dans les pommes. Si tu n’es pas content, attends le printemps. Mais qu’est-ce que tu as dans le crâne ?

    - Rayan n’avait même pas de camp. Il n’était rien d’autre qu’un figurant relégué au fond des coulisses, sans idéal et sans cause. Que savait-il de la religion, du devoir sacré du croyant, du véritable exercice de la foi ? Il ne savait même pas pourquoi il était sur terre. Parce qu’il avait réussi à l’école, il était persuadé de triompher dans la vie. Trimer dans une entreprise ne lui suffisait pas, il devait en plus s’imposer des heures sup’ pour joindre les deux bouts, sans se rendre compte qu’il n’était qu’un galérien banalisé. Son monde n’était qu’illusions, ses rêves des pièges mortels, ses ambitions des carottes en carton.

     


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