• Loin du soleil

    Loin du soleil

    Résumé
    Postée derrière sa haie, ou à travers la porte vitrée de la cuisine, Greta, qu'une maladie condamne à fuir le soleil, regarde grandir Loïc dans la campagne profonde, quelque part en France. Dans ce territoire abandonné, où planent les ombres du passé et la violence du présent, le destin de Loïc, très tôt frappé par le malheur, semble inexorable. Greta saura-t-elle infléchir le cours de cette vie ?

    Écrivain et comédienne, Françoise Henry a publié dix romans (Calmann-Levy, Pauvert, Grasset et Gallimard), dont Journée d’anniversaire (prix Cino del Duca, prix Comtois), Le Rêve de Martin (finaliste au Fémina, prix M. Audoux), Juste avant l’hiver (prix Ch. Exbrayat, prix Fondation Ch. Oulmont, prix d’Ambronay), La Lampe, et Plusieurs mois d’avril (Blanche/Gallimard). En 2019 elle a publié son premier recueil de nouvelles : Jamais le droit de crier aux éditions The Menthol House.

    Elle joue et écrit des pièces pour France-Culture et pour France-Inter. Elle intervient également dans les collèges, et anime des ateliers d’écriture en primaires, collèges et lycées. Elle est membre du C.A. de la Société des Gens de Lettres. En 2019, elle a été lauréate d'une résidence d’écriture à la Villa Marguerite Yourcenar.

    Note de l'éditeur
    A travers l’histoire d’une famille, et surtout d’un enfant qui devient adulte, le roman des gens de peu dans les territoires perdus de la République. « On retrouve dans ce nouveau roman la tonalité si singulière de l’auteure du Rêve de Martin : une justesse poignante, toute en sobriété et en délicatesse, dans l’attention portée aux “simples” dont nul n’a souci. » Sylvie Germain
    Ils recommandent !
    « Bien sûr je ne suis qu'une voisine : Greta. Mais j'ai tout vu, j'ai vécu l'histoire dès sa naissance si l'on peut dire. J'aurais aussi bien pu être un chat, ou un oiseau, partageant la vie de ce hameau. À cet instant, je serais plutôt une chouette-effraie, qui sait tourner la tête à cent quatre-vingts degrés. Sans bouger de sa branche elle épie tout, de ses grands yeux fixes. »

    --> Françoise Henry avec un récit simple nous amène dans les replis de l'âme humaine. Le récit est simple, comme l'histoire finalement, mais quelle émotion! Tel le courant d'un ruisseau, on se laisse emporter pour ne refermer le livre qu'une fois l'histoire terminée. Dans un petit hameau de 4 maisons un garçon de 30 ans réapparaît après une dizaine d'années d'absence. La voisine raconte ce qu'elle sait, témoin au sein du hameau des drames d'un foyer :elle déroule sur trente ans ce qu'elle a vu, prise à partie de temps en temps malgré elle. Situation du voisins: concerné mais pas impliqué. Elle soigne sa culpabilité de simple témoin et prend part comme elle le peut à la destinée du jeune Loïc. Elle est elle-même atteinte d'une maladie qui l'oblige à ne pas s'exposer à la lumière, à vivre et oeuvrer dans l'ombre. Elle nous montre en particulier comment une existence peut être reniée, un enfant, une personne peut être en mal d'amour. Elle nous montre la chute d'un homme dans l'alcool. Dans son récit, personne ne juge, le temps se déroule, c'est ainsi.
    On est proche de l'art de la narration des histoires grises de Philippe Claudel. Un très beau roman.

    Citations:

    -S'il te plaît, lui as-tu demandé, est-ce que tu pourrais me prendre dans tes bras ?
    Si je me souviens de ces termes avec exactitude, c'est qu'ils résonnent dans ma mémoire comme si je les avais moi-même entendus. Elle en a été bouleversée, Anne-Marie, ainsi qu'elle le sera toujours quand elle pense au moment où tu lui as adressé cette prière, à voix tellement peu forte que les hommes pris dans leur conversation l'ont à peine entendue Tu t'es retrouvé assis sur ses genoux tandis qu'elle te serrait contre elle, qui ne pouvait que répéter :
    - Mon petit, mon petit...p.75

    Tout le monde est retourné à son quotidien. On a de grands élans comme ça, on a les yeux embués quand on en parle, puis on se retrouve vite coincé dans ses habitudes. p.76

    On sait bien qu’il n’y a pas beaucoup de sécurité dans l’amour, et personne ne peut être assuré d’être aimé aujourd’hui, ou demain. Pourtant les enfants, au moins, devraient éprouver cette sécurité-là : être aimés par leurs parents. Ne pas savoir si l’on est aimé est peut-être la chose la plus déstabilisante qui soit, cela peut vous plonger dans un abîme de panique, vous conduire à des gestes fous.

    Maintenant, tu sais bien qu'elle s'est tirée définitivement. Qu'on t'a abusé. Que les avions ne transportent que des vivants. Que ces vivants, un jour ou l'autre, reviennent, ou alors ils meurent dans des crashs et on vous met forcément au courant. Tu sais, à sa décharge s'il en est besoin, qu'elle ne t'a jamais trahie. Mais cela ne te console pas.

     


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