• Petites scènes capitales

    Petites scènes capitales

    « L’amour, ce mot ne finit pas de bégayer en elle, violent et incertain. Sa profondeur, sa vérité ne cessent de lui échapper, depuis l’enfance, depuis toujours, reculant chaque fois qu’elle croit l’approcher au plus près, au plus brûlant. L’amour, un mot hagard. »
    Pour cette rentrée littéraire 2013, l’avant Mai 68 puis sa traversée font irruption dans l’oeuvre de Sylvie Germain.
    Comme une tapisserie de légende, les fils de l’intime et du tragique se tissent en Petites scènes capitales, qui du berceau jusqu’à la mort disent l’infini bonheur d’être au monde, fût-ce au prix de douleurs difficiles à endormir.
    L’élève de Levinas raconte Lili, ses parents, sa belle-mère, ses soeurs et frère par alliance, etc., guidée par ce qu’un autre disciple de Levinas – Alain Finkielkraut – dénomme La sagesse de l’amour.
    Telle celle d’une tragique grecque des temps modernes, sa plume inspirée conduit jusqu’à une magnifique catharsis.

    L’AUTEUR
    Depuis presque trente ans Sylvie Germain construit une oeuvre singulière imposante et cohérente. Couronnée de nombreux prix littéraires : Prix Femina en 1989 pour Jours de
    colère, Grand Prix Jean Giono en 1998 pour Tobie des Marais, Prix Goncourt des lycéens en 2005 pour Magnus, Prix Jean Monnet de littérature européenne en 2012 et Grand Prix SGDL
    de littérature 2012 pour l’ensemble de son oeuvre, elle a publié aux éditions Albin Michel trois romans : Magnus (2005), L’inaperçu (2008), Hors champ (2009), un hommage à ses parents :
    Le monde sans vous (2011) et un retour sur son parcours d’écriture : Rendez-vous nomades (2012). Elle vit et travaille à Angoulême. Elle voyage souvent, invitée pour des conférences
    aux quatre coins de France et du monde. Elle vient d’être élue à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique au fauteuil de Dominique Rolin. La date de sa réception sera connue ultérieurement.

    --> Une disciple de Levinas, multi-récompensée... je ne suis pas rompue à la littérature et je ne savais pas à quoi m'attendre. J'ai découvert une écriture tout à fait accessible, Des phrases travaillées qui se succèdent sans liaison mais avec raison. Des faits et des ellipses qui laissent le lecteur s'approprier l'histoire. On traverse la vie de Lili/Barbara, le tragique c'est le lecteur qui le construit. La dernière scène est restée opaque à mes yeux, mais le tout me laisse un agréable sentiment de lecture!

    Citations:

    Georges-Edouard Falaize arrive le jour de l'enterrement, il se rend directement au cimetière. Quand Chantal l'aperçoit, elle lâche le bras de sa mère et va directement vers lui. Elle lui saisit la main, ils rejoignent e cortège côte à côte. Paul, Jeanne-Joy, le père se relaient auprès de Viviane qui avance d'un pas mal assuré, ou plutôt récalcitrant, comme si elle tentait de retarder l'instant de l'inhumation. Chantal marche la tête haute, la bouche et le regard durs, elle ne pleure pas. Lili, si. Personne ne lui tient la main, son père est trop soucieux de Viviane pour s'occuper de sa fille, et trop frappé de chagrin pour s'inquiéter de sa peine. On porte en terre son Feu-Follet. Tout en pleurant Christine, Lili se demande si la douleur de son père serait aussi vive s'il l'avait perdue, elle, sa fille. Va-t-il lui retirer l'amour, à ses yeux déjà insuffisant, qu'il lui porte, lui en vouloir d'être sauve tandis que son Feu-Follet est morte? L'affection qu'elle porte à Christine est-elle condamnée à se doubler d'une jalousie inconsolable, à perpépuité?
    page 66
    scène 18


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