• Trois jours avec Norman Jail

     

    Eric Fottorino

     

     

     

    Citations:

    - Les souvenirs sont tissés d’imagination, voilà tout. Et plus nous racontons nos souvenirs rêvés, plus ils deviennent vrais, y compris pour les autres. Ils ne naissent plus du réel mais de l’image déformée que nous en avons tirée. C’est probablement ainsi que naissent les romans.

    - Un livre est un essaim de mots parfaitement alignés, sans hésitations ni repentirs.

    - Ma mère disait que j'étais un enfant débrouillard, car je savais faire chauffer mon lait sur la gazinière, moi j'entendais que j'étais un enfant des brouillards, perdu dans le monde des adultes...

    - Je crois qu'écrire c'est repartir chaque fois de sa faiblesse. Je passe en revue mes pages comme une armée en déroute, et quand je tombe sur un passage qui appelle à l'aide, je prends mon courage à deux mains, enfin surtout avec la main droite, et je redresse les phrases à coups d'imagination. Ca ne paie pas de mine mais ça produit son effet. L'espoir renaît précisément là, dans le maquis des mots mal fichus qui ont besoin de mots. Un stylo n'a de stylo que l'apparence. C'est une pelle et une pioche. Une plume, sûrement pas. Ou alors au moment des finitions, pour effacer le travail et faire croire au crime parfait.

    - L'écriture c'est la ligne de l'horizon. Elle s'éloigne à peine vous l'approchez. Ecrire est un commerce avec l'inaccessible qui vous laisse totalement démuni.

    - Chaque page blanche est une robe de mariée.
    J'ai épousé l'écriture, on s'est beaucoup trompés.

    - La majorité était alors fixée à vingt et un ans. Il tenait à devenir, avait-il prétendu, un écrivain mineur.

    - Je me suis souvent demandé pourquoi "cadeau" se dit aussi "présent". Je sais désormais. Le seul cadeau qui vaille, c'est de pouvoir dire maintenant "je suis, je vis". Hier est déjà mort et demain si incertain.

    - Pourquoi associez-vous la mémoire et la peur? (...)
    - Elles vont ensemble, elles viennent à l'aube ou à la tombée du jour. Elles vous font trembler. C'est terrible de se souvenir, passé un certain âge, surtout quand on a beaucoup aimé la vie.

    - Je vivais avec une femme sauvage. Une femme attirante comme le sont souvent les êtres désaxés. Elle était de ces créatures qui vous accrochent et vous écorchent dans un même regard.

    - Je ne suis pas un buveur, je suis un buvard.

    - Il n'avait d'armure que l'humour, celui qu'il retournait contre lui.


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