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Après
de Nikki Gemmel
"C'est votre mère."
Dès que la porte s'est refermée.
J'ai su à ce moment-là qu'Elayn était morte.
Comment elle s'y était prise et pourquoi.--> C'est avant tout un témoignage, un avis, une introspection que nous livre ici l'auteure. De l'annonce de la mort de sa mère, supposée être un suicide ; on préférera le terme euthanasie, à la vie qui se poursuit, Nikki Gemmel nous livre ses doutes, ses regrets, ses questions. Dans un premier temps, l'enquête pour « mort suspecte ». Puis on plonge dans la complexité de leur relation mère-fille. Enfin la dernière partie du livre du livre nous révèle comment Elayn, la mère s'y est pris Nikki tente de comprendre le pourquoi et on plonge dans les questions du droit de mourir dans la dignité que cela pose à l'auteure. C'est un roman sincère mais pudique. C'est un roman de femmes. Il parlera à toutes celles qui sont confrontés à la douloureuse fin de vie d'elle-même ou de leur proche , particulièrement leur mère. L'empathie ce faisant il faudra peut-être entrecouper cette lecture d'un peu de légèreté... Nikki nous livre son chemin, ses réflexions. Elles ont alimenté les miennes. J'y ai trouvé quelques longueurs, mais que l'on pardonne à l'auteure tant ce qu'elle livre intime et en devenir. Ce n'est certainement pas un livre érudit ou théorique mais un témoignage. Et finalement l'avis de Nikki. J'espère aussi que la loi avancera rapidement. On maintient en vie à quel prix ? Tant de douleurs chroniques sont l'enfer pour ceux qui les vivent.
Citations: (au début de l'ouvrage, non représentatives de l'ensemble!)
Margareth Thatcher a déclaré dans une interview que, passé l'âge de quinze ans, elle n'avait plus rien trouvé à dire à sa mère. Cruel, mais tellement vrai, pour de si nombreuses femmes. Ces filles dont l'obsession transpire par tous les pores, impatientes de vivre leur vie, de prendre leur propre voie, et leur désir, leur besoin de se détacher, de mépriser le choix de leur mère. Ces enfants, trop vite dans le dédain et le jugement, et la vélocité mystérieuse dont ils font preuve avec égocentrisme. Ces filles qui voient leur mère comme des êtres qui épient leur bonheur et leur serrent la bride à coup de chut et d'affronts. Ces filles, si aveuglées par la fraîcheur de leur monde. Ces mères qui n'ont plus d'autres choix que de s'accrocher aux branches qu'elles leur laissent, ce que leurs filles peuvent même leur reprocher.
« Je veux rentrer à pied », articule l'adolescent submergé par l'émotion tout en repoussant le bras de sa mère. Il descend de la voiture en stationnement et se met à effectuer de grandes et furieuses enjambées à toute allure. « J'ai besoin d'être seul. » Je suis frappée par le gouffre qui se crée parfois entre une mère et son enfant : profond, impossible à traverser. L'impuissance d'une mère. Au moment où j'ai juste envie de le serrer contre moi. […] Son enfermement résonne alors en moi comme un reproche. p.97
Loin, vous pouvez vous réinventer, faire ce que vous voulez vraiment faire, être enfin vous-même, car vos proches ne sont pas en permanence en train de vous juger ou de vous critiquer. L'anonymat d'un exil est grisant et libérateur parce que, loin de chez vous, vous pouvez trouvez votre vrai moi. p.118
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