• L'attaque du Calcutta-Darjeeling

    L'attaque du Calcutta-Darjeeling

    1919. La Grande Guerre vient de se terminer en Europe. Après cette parenthèse éprouvante, certains Britanniques espèrent retrouver fortune et grandeur dans les lointains pays de l’Empire, et tout particulièrement en Inde. Ancien de Scotland Yard, le capitaine Wyndham débarque à Calcutta et découvre que la ville possède toutes les qualités requises pour tuer un Britannique: chaleur moite, eau frelatée, insectes pernicieux et surtout, bien plus redoutable, la haine croissante des indigènes envers les colons. Est-ce cette haine qui a conduit à l’assassinat d’un haut fonctionnaire dans une ruelle mal famée, à proximité? d’un bordel? C’est ce que va tenter de découvrir Wyndham, épaulé par un officier indien, le sergent Banerjee. De fumeries d’opium en villas coloniales, du bureau du vice-gouverneur aux wagons d’un train postal, il lui faudra déployer tout son talent de déduction, et avaler quelques couleuvres, avant de réussir à démêler cet imbroglio infernal.

    --> Un polar exotique et historique: voilà de quoi nous dépayser et apprendre sur l'Inde coloniale. Il semblerait que ce tome soit le premier de 4 opus. On rentre bien dans l'époque et l'action avec humidité et couleurs, la chaleur, accompagné d'un lexique adapté. On entre dans les tensions de l'Inde à cette époque: colonisation et racisme, début de la fin du Raj britannique. A l'époque Gandhi a 50 ans. L'enquête avance avec un duo composé du Britannique Wyndham, écorché de la Grande Guerre et le sergent Banerjee, officier indien, indigène au service de la couronne. Idéal pour explorer la position des rapports indis/britanniques. Ce livre est plus qu'un polar, à conseiller. Le deuxième opus vient de sortir en français.

    - Nous nous arrêtons devant une entrée assez grandiose. Sur une plaque de couvre vissée sur une des colonnes on peut lire Bengal club, fondé en 1827. A côté d'elle un panneau de bois annonce en lettres blanches:
    ENTREE INTERDITE AUX CHIENS ET AUX INDIENS
    Banerjee remarque ma désapprobation.
    "Ne vous inquiétez pas, monsieur, dit-il. Nous savons où est notre place. En outre les Britanniques ont réalisé en un siècle et demi des choses que notre civilisation n'a pas atteintes en plus de quatre mille ans.
    - Absolument", renchérit Digby.
    Je demande des exemples.
    Banerjee a un mince sourire. "Eh bien, nous n'avons jamais réussi à apprendre à lire aux chiens."

    - "Il y eu une époque, Sam, où les Indiens et les britanniques s'entendaient extrêmement bien. Les sahibs portaient des vêtements traditionnels et suivaient les coutumes locales. Et naturellement, ils épousaient des femmes indigènes. Cela a été une bonne chose pour les Indiens aussi. Les Britanniques ont apporté avec eux de nouvelles idées qui ont mené à une explosion de la culture chez les Bengalis. Elle a déclenché ce qu'ils aiment appeler la Renaissance du Bengale. Au cours du siècle dernier ce petit pays a produit plus d'artistes, de poètes, de philosophes et de scientifiques que la moitié de l'Europe. C'est du moins ce que vous diraient les Bengalis. L'ironie c'est que les nouvelles idées de démocratie et de raisonnement empirique apportées par les Britanniques, celles dont ils étaient si fiers et que les Bengalis ont adoptées avec tant d'enthousiasme, sont celles-là même que le gouvernement trouve aujourd'hui si dangereuses quand elles sont partagées par des gens à la peau brune." p.125

     


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