• Je parle à un homme qui ne tient pas en place

     

    Je parle à un homme qui ne tient pas en place

    Jacques Gamblin et Thomas Coville

    En janvier 2014, Thomas Coville tente pour la 4ème fois de battre le record du tour du monde à la voile en solitaire sur son trimaran de 30 mètres. L'anticyclone de Sainte-Hélène s'installe. L'aventure tourne court. Pendant trente jours, Jacques Gamblin écrit quotidiennement à son ami pour lui dire son admiration, le soutenir, l'encourager, le hisser vers le haut et l'humilité à la fois.
    Un homme sur terre écrit à un homme en mer, un point jaune se déplaçant sur la carte du monde. Au fil des jours, des mois, des années, la correspondance se poursuit et se déploie. L'intimité, la complicité, l'amitié, l'amour ne cessent de croître, laissant entrevoir une relation d'une force et d'une sincérité stupéfiantes entre ces deux aventuriers.
    En 2016, Thomas Coville fait une 5ème tentative. Jacques Gamblin l'accompagne toujours, épistolairement, comme un frère d'armes, un compagnon de vie. Le 25 décembre 2016, le navigateur pulvérise le record.
    Ce livre n'est pas une correspondance ordinaire. C'est la rencontre de deux hommes, de deux destins extraordinaires. C'est un voyage physique, géographique et mental. L'un parcourt la France et joue ses textes d'un plateau à l'autre. L'autre soliste joue contre le temps autour de la planète. Il travaille la mer au corps à corps, sa survie en bandoulière. Des hommes de courage, de doute, de passion, de quête et de conquêtes qui ont en commun l'humour comme élégance et l'audace comme raison de vivre.

    -->Un livre en 3 voyages

    Une touchante correspondance en 2014, brute et véridique. Elle n'a pas été fabriquée pour être lu de nous, lecteurs, et elle transpire la sincérité: c'est ça qui m'a emporté, lu en une soirée... J.Gamblin a de l'humour, rebondit sur les mots. Il entame une correspondance à sens unique car dans un premier temps T.Coville ne répond pas. Jusqu'au 6 février où T.Coville offre "enfin" ses mots. Comme un cadeau fait à J.Gamblin qu'ils ont ensuite décidé de nous faire partager. Merci. J'ai été touché. Je ne sais pas si ça fonctionnera avec tous, je connais -un peu- la mer, je suis ces aventures en solitaire autour du monde, tout cela m'a parlé.

    La correspondance du convoyage, fort différente, ne porte pas l'adrénaline de la situation de course. J'ai moins aimé et j'ai pensé à l'importance des déclencheurs d'écriture, au contexte.

    Enfin, lors de la tentative de 2016 les deux hommes se connaissent mieux, ils ont déjà expérimentés leurs échanges. La correspondance est d'emblée à double sens. Une part de spontanéité ou de découverte ou d'attente s'est évanouie. Mais la course s'en mêle, la conversation à sens unique, l'attente et l'incertitude du terrien et son soutien à toute épreuve.

     

    Citations:

    Je parle à un homme qui ne tient pas en place.

    Quand je lui parle vers le sud, il est peut-être à l'ouest, quand je suis moi-même à l'ouest et lui parle vers l'est, il a peut-être perdu le nord et le rattrape au vol. Alors pourquoi parler si c'est dans le vide que je parle? Pourquoi envoyer chaque journée une bouteille dans les airs si peut-être mes paroles ne sont jamais bues? Et si, par magie, tu me reçois, quel est ce droit que je m'octroie de t déranger dans ton travail? Pourquoi?

    Jac

    p:19

    Depuis hier, j'ai décidé de péter un maximum et avec énormément de puissance pour t'envoyer de l'air dans ta toile au moment du pot au noir! Je vais péter dans les calmes. Tu vas voir la différence. Tu vas le sentir le pet au noir! Il va te dnner envie de le fuir à toutes jambes!

    p:21

    Ce que tu m'as écrit m'a sans doute transformé à jamais. Amitié.

    Thomas

    p:37

     

     

     


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