• Ne tirez pas sur l'oiseau

    Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur

    de Harper Lee

    Présentation de l'éditeur

     Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort. Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au cœur de la lutte pour les droits civiques -, connut un tel succès et reçut le prix Pulitzer en 1961. Il ne suffit pas en revanche à comprendre pourquoi ce roman est devenu un livre-culte aux Etats-Unis et dans bien d'autres pays, pourquoi, lors d'une enquête réalisée aux Etats-Unis en 1991, sur les livres qui ont changé la vie de leurs lecteurs, il arrivait en seconde position, juste après la Bible. La vérité est que, tout en situant son histoire en Alabama à une époque bien précise, Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance confrontée aux préjugés, au mensonge, à la bigoterie et au mal. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cet ouvrage tient du conte, de la court story et du roman initiatique. " Il a la légèreté et le poids que recherche le véritable amateur de roman et cette vertu si rare de pouvoir être lu à tout âge, quelle que soit l'éducation qu'on ait reçue, de quelque pays que l'on vienne, à quelque sexe que l'on appartienne. On y trouvera nécessairement un univers communiquant avec le sien par le miracle de l'écriture et de l'enfance ", écrit Isabelle Hausser dans la postface qu'elle a rédigée pour ce livre.

    Biographie de l'auteur

    Harper Lee est née en 1926 à Monroeville, Alabama. Elle entreprit des études de droit qu'elle abandonna pour écrire. Couronné par le prix Pulitzer en 1961, adapté au cinéma l'année suivante ce roman fait partie des plus grands best-sellers du XXe siècle. En dépit de son succès, Harper Lee n'a plus jamais rien publié et a choisi de vivre dans un quasi-anonymat entre New York et Monroeville.

     --> Situé dans les années 30 en Alabama, ce roman est un récit d'enfance. Raconté avec les doutes, les certitudes qu'un enfant de 6 à ---- ans peut construire à partir des éléments qu'il est capable de percevoir, avec toute son intelligence. Parce que Scout est une petite fille intelligente qui bénéficie de l'éducation d'un papa hors norme qui n'a de cesse de lui transmettre ses valeurs. Des valeurs d'humanité, de tolérance, d'écoute et de respect des autres, de compréhension, d'empathie... Les "belles paroles" d'Atticus arrivent toujours de manière argumentées et évidentes. C'est un roman agréable à lire qui dresse un tableau d'une Amérique à cette époque. Un roman à mettre en réseau avec "La couleur des sentiments" de Kathryn Stockett.

    Citations:

    --> Quand Calpurnia arriva, elle dit que ça tiendrait. En allant dans le jardin, nous vîmes qu'il était couvert d'une mince couche de neige molle.
    - On ne devrait pas marcher dessus, observa Jem. Regarde, comme chacun de tes pas l'abîme.
    Je me retournai pour regarder l'espèce de bouillie formée par mes empreintes. Jem dit que si nous attendions qu'il soit tombé un peu plus de neige, nous pourrions en faire un tas et, avec lui, un bonhomme de neige. Je sortis la langue pour attraper un gros flocon. Il me brûla.
    - Jem! C'est chaud!
    - Mais non, c'est tellement froid que ça brûle, au contraire! N'en mange pas, Scout, tu vas la gaspiller. Laisse-la tomber.
    - Mais j'ai envie de marcher dessus.
    - Je sais. On pourrait aller faire un tour chez Miss Maudie.
    Il traversa l'avant du jardin en sautillant. Je le suivis en mettant mes pieds dans ses empreintes.

    Jusqu'au jour où je craignis que cela me fut enlevé, je ne m'étais jamais rendu compte que j'aimais lire. Pense-t-on que l'on aime respirer ?

    - Je préfererais que vous ne tiriez que sur des boîtes de conserves, dans le jardin, mais je sais que vous allez vous en prendre aux oiseaux. Tirez sur tous les geais bleus que vous voudrez, si vous arrivez à les toucher, mais souvenez-vous que c'est un péché que de tuer un oiseau moqueur.
    Ce fut la seule fois où j'entendis Atticus dire qu'une chose était un péché et j'en parlai à Miss Maudie.
    - Ton père a raison, dit-elle. Les moqueurs ne font rien d'autre que de la musique pour notre plaisir. Ils ne viennent pas picorer dans les jardins des gens, ils ne font pas leurs nids dans les séchoirs à maïs, ils ne font que chanter pour nous de tout leur coeur. Voilà pourquoi c'est un péché de tuer un oiseau moqueur.

    - T'en fais pas, Scout. Notre professeur prétend que Miss Caroline expérimente une nouvelle méthode d'enseignement qu'elle tient de son école d'instituteurs. Bientôt, toutes les classes en bénéficieront. On n'aura plus besoin d'apprendre grand chose dans les livres - un peu comme si pour connaître les vaches, on allait en traire une, tu saisis?

    - Le problème de mes vêtements rendait tante Alexandra fanatique. Je ne pourrais jamais être une dame si je portais des pantalons ; quand j'objectais que je ne pourrais rien faire en robe, elle répliqua que je n'étais pas sensée faire des choses nécessitant un pantalon. La conception qu'avait tante Alexandra de mon maintien impliquait que je joue avec des fourneaux miniatures, des services de thé à poupées, que je porte le collier qu'elle m'avait offert à la naissance - auquel on ajoutait peu à peu des perles ; il fallait en outre que je sois le rayon de soleil qui éclairait la vie solitaire de mon père. Je fis valoir qu'on pouvait être un rayon de soleil en pantalon, mais Tatie affirma qu'il fallait se comporter en rayon de soleil, or, malgré mon bon fond, je me conduisais de plus en plus mal d'année en année. Elle me blessait et me faisait constamment grincer des dents, mais, quand j'en parlais à Atticus, il me répondit qu'il y avait déjà assez de rayons de soleil dans la famille et que je n'avais qu'à continuer à vivre à ma façon, peu lui importait la manière dont je m'y prenais.

    - Je n'ai jamais compris son obsession de l'hérédité. Pour moi, les gens bien étaient ceux qui faisaient de leur mieux en fonction de leur intelligence, mais, sans l'exprimer ouvertement, tante Alexandra semblait penser que plus une famille avait passé de temps sur une propriété, meilleure elle était.

    - Ce n'est pas parce qu'on est battu d'avance qu'il ne faut pas essayer de gagner.

    - Atticus disait parfois que le meilleur moyen de vérifier si un témoin mentait ou disait la vérité consistait à l'écouter au lieu de le regarder.

    - Tu ne comprendras jamais aucune personne tant que tu n'envisageras pas la situation de son point de vue.

    - Une salle d'audience est le seul endroit où un homme a le droit à un traitement équitable, de quelque couleur de l'arc-en-ciel que soit sa peau, mais les gens trouvent le moyen d'apporter leurs préjugés dans le box du jury.

    - Vois-tu, Scout, il se présente au moins une fois dans la vie d'un avocat une affaire qui le touche personnellement. Je crois que mon tour vient d'arriver. Tu entendras peut-être de vilaines remarques dessus, à l'école, mais je te demande une faveur : garde la tête haute et ne te sers pas de tes poings. Quoi que l'on dise, ne te laisse pas emporter. Pour une fois, tâche de te battre avec ta tête ... elle est bonne, même si elle est un peu dure. - On va gagner, Atticus ? - Non, ma chérie. - Alors pourquoi ... - Ce n'est pas parce qu'on est battu d'avance qu'il ne faut pas essayer de gagner.

    - C’est quoi un métis ?
      Un enfant à moitié blanc, à moitié noir … ils sont tristes
     Pourquoi tristes ?
      Parce qu’ils n’appartiennent à aucune communauté. Les gens de couleur n’en veulent pas parce qu’ils sont à moitié blancs ; les Blancs n’en veulent pas parce qu’ils sont de couleur.

    -Avant de vivre en paix avec les autres, je dois vivre en paix avec moi-même. La seule chose qui ne doive pas céder à la loi de la majorité est la conscience de l’individu.

    - Une salle d'audience est le seul endroit où un homme a e droit à un traitement équitable, de quelque couleur de l'arc-en-ciel que soit sa peau, mais des gens trouvent le moyen d'apporter leurs préjugés dans le box du jury. En grandissant, tu verras des Blancs tromper des Noirs tous les jours de ta vie, alors n'oublei pas ce que je vais te dire: lorsqu'un homme Blanc se comporte ainsi avec un Noir, quels que soient son nom, ses origines et sa fortune, cet homme blanc est une ordure.


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