-
Amour
Réalisé par Michael Haneke (2012)Avec Jean-Louis Trintignant, Emmanuelle Riva, Isabelle HuppertGeorges et Anne sont octogénaires. Un jour, Anne est victime d'une attaque cérébrale et est paralysée d'un côté. Le couple va être mis à rude épreuve.
Quel film !
Des dialogues extrêmement bien écrits, un scénario qui montre la descente vers le handicap, la dépendance et la grande dépendance liés à l'âge. L'amour d'un couple octogénaire.
La patience, la compréhension, l'intelligence du mari.
Les relations avec leur fille, sa détresse, sa colère, son impuissance.
Un film qui montre, avec juste ce qu'il faut de dialogues : les mots qui meublent, ceux qui construisent, ceux qui socialisent, ceux qui fâchent...
Un film sur la vieillesse, très actuel.
Quelques notes prises après la moitié du film, tellement les scènes et les dialogues me parlaient :
Lorsque le mari dit « je suis dépassé », on se dit presque « enfin » tellement il fut comme parfait jusque là. Dans la scène qui suit, elle recrache l'eau qu'il tente désespérément de lui faire avaler, il la gifle.
Le père qui raconte à sa fille leurs journées : « Rien de tout cela ne mérite d'être montré. »
Licenciement de l'infirmière :
- Comme vous voulez, monsieur.
(…)
- Je ne sais pas ce que vous vous imaginez, mais j'ai abandonné une autre place pour travailler ici. Vous auriez dû rélféchir avant si vous aviez besoin d'une deuxième infirmière ou pas.
- Avant je ne savais pas à quel point vous étiez incompétente.
- Qu'est ce que ça veut dire ?
- Je ne veux pas en discuter avec vous et d'ailleurs vous ne comprendriez pas.
- Personne ne m'a jamais fait de remontrances.
- Tant mieux pour vous. Combien je vous dois ?
- 780 euros. (…) Ca ne m'est jamais arrivé une chose pareille. Mais pour qui vous vous prenez ? Moi ça fait des années que je fais ce boulot. Ce n'est pas vous qui allez m'apprendre ce que je dois faire .
- Vous avez 20 euros ?
(...)
- Non.
- Alors prenez les 800 et partez.
- Vous êtes un méchant vieux bonhomme. Plutôt à plaindre.
- Je vous souhaite de tout cœur qu'un jour quelqu'un vous traite comme vous traitez vos patients et qu'il n'y ait aucun moyen de vous défendre ; Allez, maintenant disparaissez. Dehors. Allez.
- Va t'faire foutre, vieux con.
Le père à sa fille :
« Je n'ai pas le temps de m'occuper de votre inquiétude. »
La fille et son père :
- Tu peux pas continuer comme ça , papa .
- Qu'est-ce que tu proposes ?
- Tu veux pas qu'on parle sérieusement, toi et moi ?
- Qu'est ce que tu appelles parler sérieusement ? Tu veux prendre maman chez toi ? Tu veux l'expédier dans une maison de retraite, c'est ça que tu veux ? Hein ? Allez ! Parle sérieusement avec moi.
-
Commentaires