• Globalia

    Jean-Christophe Rufin

    L'univers de Jean-Christophe Rufin pourrait être celui d'un Nouveau Monde. Une démocratie compartimentée, régie par un calendrier où chaque jour a sa valeur, habillée de bulles de verre, assurant une température agréable et idéale toute l'année ; des indicateurs au service d'une protection sociale où dominent psychologues et officiers ; la volonté de faire perdurer les existences ; une prospérité ad vitam aeternam pour tous et tout le monde au pas. En somme, en apparence ça pourrait aller plus mal ! Seulement voilà, ce monde nouveau, calibré, mesuré, étudié, encadré est bien ennuyeux. On y bannit le passé, on y surveille la pensée, on contrôle les sorties du territoire, on montre du doigt les réfractaires. Tel est le prix et le revers de l'uniformisation. Un prix difficilement supportable pour Baïkal Smith qui tenterait bien l'aventure ailleurs, avec ses risques et périls. Globalia vaut donc bien Big Brother et 2004 revêt des allures de 1984. Sur les traces d'Orwell, mais pleinement inscrit dans son temps, Jean-Christophe Rufin épingle les travers de nos modernités, en proie aux totalitarismes. Non sans exagération, non sans drôlerie. L'écrivain, également estampillé "médecin sans frontières" (et Goncourt 2001 pour Rouge Brésil) se fait altermondialiste de la littérature. Avec un brio décapant, entre culture et intelligence. --Céline Darner

     


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  • Le collier rouge

    de Jean-Christophe Rufin

    En 1919, le juge Lantier du Grez est, pour sa dernière affaire, confronté à Morlac, un ancien poilu arrêté pour comportement anarchiste lors d'un défilé: il avait décoré son chien de sa médaille militaire et tenu des propos antimilitaristes. Entre l'aristocrate et le paysan, le dialogue s'instaure peu à peu, faisant remonter les souvenirs d'une époque tourmentée.

    --> Un court roman qui se déroule sur 4 jours. Que nous pourrions lire en 4 petites heures. C'est de fidélité qu'il s'agit et aussi de ce qui dirige la guerre. Une histoire originale toute en finesse. L'histoire de cet homme, de ce chien et aussi de la guerre. Un bon roman, à partager.


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  • Immortelle randonnée / Jean-Christophe Rufin

    Immortelle randonnée signe l'entrée de Jean-Christophe Rufin aux éditions Guérin. Humour, autodérision, portraits, rencontres, anecdotes... La finesse de l'analyse, la limpidité du style dessinent un tableau original et attachant de Compostelle.
    Jean-Christophe Rufin a rejoint Compostelle par le Chemin du Nord, le plus sauvage, celui qui longe la mer.
    Ce qu'il rapporte de ces 900 km à pied est la perception d'une humanité poétique et touchante. Son goût des gens, son sens de l'Histoire, de la singularité des lieux, des destins, la dérision qu'il s'applique à lui-même font de ce texte un manifeste enthousiaste et drôle du grand Chemin qui, certes, n'épargne pas le pèlerin mais dont celui-ci sort grandi et parfois même, heureux.

    --> En ouvrant un livre de Rufin, je suis exigeante: j'ai aimé tous ses livres. Un début de lecture aisé et agréable mais un petit quelque chose qui me gêne: je crois que c'est cette propension à opposer la condition de pèlerin à celle d'académicien. En nous rappelant qu'il est académicien, c'est comme s'il nous rappelait qu'il est faux pèlerin, juste en quête d'un sujet de livre. C'est dommage car je crois que c'est le contraire qui est attendu. Et puis on chemine avec l'auteur, on lit ce qu'il veut bien nous écrire: et finalement c'est bien avec le pèlerin qu'on termine le livre. Quelques pointes d'humour, on n'est jamais franchement hilare, mais la manière d'aborder cette grande randonnée est originale et tout compte fait plaisante.

    citations:

    Le chemin est une alchimie du temps sur l'âme.

     

     

    P :167 Une étrange douceur s’était emparée de moi. Je n’avais plus mal nulle part, entraîné que j’étais par les centaines de kilomètres parcourus. Mes désirs avaient maigri plus vite que moi : ils se réduisaient à quelques ambitions, certaines faciles à satisfaire, manger, boire, une autre assez inaccessible, mais j’en avais pris mon parti : dormir. Je commençais à percevoir en moi la présence d’un délicieux compagnon : le vide. Mon esprit ne formait plus d’image, aucune pensée, encore moins de projet. Mes connaissances, si j’en avais eues, avaient disparues dans les profondeurs et je n’éprouvai aucun besoin d’y faire appel.

    p :194

    Le pèlerinage est un voyage qui soude ensemble toutes les étapes de la croyance humaine, de l’animisme le plus polythéiste jusqu’à l’incarnation du Verbe. Le chemin réenchante le monde. Libre à chacun, ensuite, dans cette réalité saturée de sacré, d’enfermer sa spiritualité retrouvée dans telle religion ou dans telle autre ou dans aucune. Reste que, par le détour du corps et de la privation, l’esprit perd de sa sécheresse et oublie le désespoir où l’avait plongé l’absolue domination du matériel sur le spirituel, de la science sur la croyance, de la longévité du corps sur l’éternité de l’au-delà.

    La nuit tomba et je la contemplai longtemps avant de me coucher pour de bon. En une journée, j’avais tout perdu : mes repères géographiques, la stupide dignité que pouvaient me conférer ma position sociale et mes titres. Cette expérience n’était pas la coquetterie d’un week-end mais bien un nouvel état, qui allait durer. En même temps que j'en subissais l'inconfort et que je pressentais les souffrances qu'il me ferait endurer, j'éprouvais le bonheur de ce dépouillement. Je comprenais combien il était utile de tout perdre, pour retrouver l'essentiel. Ce premier soir, je mesurais la folie de l'entreprise autant que sa nécessité et je me dis que, tout bien considéré, j'avais bien fait de me mettre en route.

    LORSQUE, comme moi, on ne sait rien de Compostelle avant de partir, on imagine un vieux chemin courant dans les herbes, et des pèlerins plus ou moins solitaires qui l'entretiennent en y laissant l'empreinte de leurs pas. Erreur grossière, que l'on corrige bien vite lorsqu'on va chercher la fameuse credencial, document obligatoire pour accéder aux refuges pour pèlerins !
    On découvre alors que le Chemin est l'objet sinon d'un culte, du moins d'une passion, que partagent nombre de ceux qui l'ont parcouru. Toute une organisation se cache derrière le vieux chemin : des associations, des publications, des guides, des permanences spécialisées. Le chemin est un réseau, une confrérie, une internationale. Nul n'est contraint d'y adhérer, mais cette organisation se signale à vous dès le départ, en vous délivrant la credencial, ce passeport qui est bien plus qu'un bout de carton folklorique. Car, dûment fiché comme futur-ancien-pèlerin, vous recevrez désormais des bulletins d'études savants, des invitations à des sorties pédestres et même, si vous habitez certaines villes, à des séances de restitution d'expériences, organisées autour de voyageurs fraîchement rentrés. Ces rencontres amicales autour d'un verre s'appellent « Le vin du pèlerin » !
    J'ai découvert ce monde en entrant par une après-midi pluvieuse dans la petite boutique sise rue des Canettes à Paris, dans le quartier Saint-Sulpice, siège de l'association des Amis de Saint-Jacques. L'endroit détone, au milieu des bars branchés et des boutiques de fringues. Il fleure bon sa salle paroissiale et le désordre poussiéreux qui l'encombre a l'inimitable cachet des locaux dits « associatifs ». Le permanencier qui m'accueille est un homme d'un certain âge - on dirait aujourd'hui un « senior », mais ce terme n'appartient pas au vocabulaire jacquaire. Il n'y a personne d'autre dans la boutique et j'aurais l'impression de le réveiller s'il ne se donnait pas beaucoup de mal pour paraître affairé. L'informatique n'a pas encore pris possession du lieu. Ici règnent toujours la fiche bristol jaunâtre, les dépliants ronéotypés, le tampon baveux et son encreur métallique.

     

    Je me sens un peu gêné de déclarer mon intention - pas encore arrêtée, pensé-je - de partir sur le Chemin. L'ambiance est celle d'un confessionnal et je ne sais pas encore que la question du « pourquoi » ne me sera pas posée. Prenant les devants, je tente des justifications qui, évidemment, sonnent faux. L'homme sourit et revient à des questions pratiques : nom, prénom, date de naissance.
    Il me conduit peu à peu jusqu'au grand sujet : est-ce que je souhaite adhérer à l'association avec le bulletin - c'est plus cher - ou sans, c'est-à-dire en payant le minimum : il me donne les prix de chaque option. Les quelques euros de différence lui semblent suffisamment importants pour qu'il se lance dans une longue explication sur le contenu précis des deux formes d'adhésion. Je mets cela sur le compte d'un désir louable de solidarité : ne pas priver de Chemin les plus modestes. En cours de route, j'aurai l'occasion de comprendre qu'il s'agit de bien autre chose : les pèlerins passent leur temps à éviter de payer. Ce n'est souvent pas une nécessité, mais plutôt un sport, un signe d'appartenance au club. J'ai vu des marcheurs, par ailleurs prospères, faire d'interminables calculs, avant de décider s'ils commanderont un sandwich (pour quatre) dans un bar, ou s'ils feront trois kilomètres de plus pour l'acheter à une hypothétique boulangerie. Le pèlerin de Saint-Jacques, que l'on appelle un Jacquet, n'est pas toujours pauvre, loin s'en faut, mais il se comporte comme s'il l'était. On peut rattacher ce comportement à l'un des trois vœux qui, avec la chasteté et l'obéissance, marquent depuis le Moyen Âge l'entrée dans la vie religieuse ; on peut aussi appeler cela plus simplement de la radinerie.

    Et là, dans ces splendeurs, le Chemin m’a confié son secret. Il m’a glissé sa vérité qui est tout aussi devenue la mienne. Compostelle n’est pas un pèlerinage chrétien mais bien plus, ou bien moins selon la manière dont on accueille cette révélation. Il n’appartient en propre à aucun culte et, à vrai dire, on peut y mettre tout ce que l’on souhaite. S’il devait être proche d’une religion, ce serait la moins religieuse d’entre elles, celle qui ne dit rien de Dieu mais permet à l’être humain d’en approcher l’existence : Compostelle est un pèlerinage bouddhiste. Il délivre des tourments de la pensée et du désir, il efface la rigide enveloppe qui entoure les choses et les sépare de notre conscience ; il met le moi en résonance avec la nature.

    Avec un entrainement physique minimum, il est assez facile d'affronter les journées du pèlerin. Les nuits, c'est autre chose. Tout dépend de l'aptitude que l'on a à dormir n'importe où et avec n'importe qui. Il y a beaucoup d'injustice, en cette matière : certaines personnes, à peine la tête sur l'oreiller, s'endorment profondément et un train qui passe à proximité ne les réveille pas. D'autres, dont je fais partie, sont habitués aux interminables heures passées à plat dos, les yeux grands ouverts, les jambes agitées d'impatiences. Et quand, au terme de ces longues attentes, ils finissent par s'assoupir, une porte qui grince, une conversation chuchotée, un simple frôlement suffisent à les réveiller.

     

     


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  • Le grand coeur

    de Jean-Christophe Rufin

    Dans la chaleur d'une île grecque, un homme se cache pour échapper à ses poursuivants. Il évoque sa vie et tente de démêler l’écheveau de son incroyable destin. Fils d'un modeste pelletier, il est devenu l’homme le plus riche de France. Il a permis à Charles VII de terminer la Guerre de Cent ans. Il a changé le regard sur l'Orient, accompagnant le passage des Croisades au commerce, de la conquête à l’échange. Comme le palais auquel il a laissé son nom, château médiéval d’un côté et palais renaissance de l’autre, c’est un être à deux faces. Il a voyagé à travers tout le monde connu, aussi à l’aise dans la familiarité du pape que dans les plus humbles maisons. Parmi tous les attachements de sa vie, le plus bouleversant fut celui qui le lia à Agnès Sorel, la Dame de Beauté, première favorite royale de l’Histoire de France, disparue à vingt-quatre ans. Au faîte de sa gloire, il a connu la chute, le dénuement, la torture puis, de nouveau, la liberté et la fortune. Cet homme, c’est Jacques Coeur. Il faut tout oublier de ce que l'on sait sur le Moyen Âge et plonger dans la fraîcheur de ce livre. Il a la puissance d'un roman picaresque, la précision d’une biographie et le charme mélancolique des confessions.

    --> Encore un Jean-Christophe Rufin, que j'aime à lire décidément. Cette fois, l'intrigue nous emmène dans une France du XVème siècle. L'histoire de Jacques Coeur, que j'ai découverte ici est fascinante. Le roman de Ruffin nous montre l'histoire d'un point de vue économique et diplomatique. J'en sors avec une envie: courir à Brouges découvrir le Palais Jacques Coeur!


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  • Rouge Brésil

    de Jean-Christophe Rufin

    Un décor de jungle aux ténèbres frissonnantes, un impitoyable ciel de lumière que reflètent les eaux d'une baie tranquille, trop tranquille – et le doigt ironique de Dieu pointé à l'horizon : le Pain de sucre. En pleine tourmente Renaissance, des conquistadores français sont venus ici brûler la politesse aux Portugais, et fonder une "France antarctique" dans ce désert hospitalier aux seuls Indiens et à leur appétit de "cannibales" – bien moins dévastateur que les luttes fratricides qui déchirent huguenots et catholiques enfiévrés par un climat délétère.

    Au centre de ce tumulte : un frère et une sœur, deux orphelins d'origine à la fois obscure et chevaleresque, dont une belle et blonde Colombe bientôt rendue au glorieux état de "nature". Propos écologique et moral sans lourdeur, langue raffinée sans maniérisme, rigueur quasi scientifique dans la construction du récit, Rouge Brésil puise aux sources mêmes du roman populaire pour déployer une sorte de bande dessinée haute en couleurs et nous livrer un document historique d'une superbe originalité. --Scarbo

     

     

    Quatrième de couverture

    La conquête du Brésil par les Français est un des épisodes les plus extraordinaires et les plus méconnus de la Renaissance.Rouge Brésil raconte l'histoire de deux enfants, Just et Colombe, embarqués de force dans cette expédition pour servir d'interprètes auprès des tribus indiennes. Tout est démesuré dans cette aventure. Le cadre : la baie sauvage de Rio, encore livrée aux jungles et aux Indiens cannibales. Les personnages - et d'abord le chevalier de Villegagnon, chef de cette expédition, nostalgique des croisades, pétri de culture antique, précurseur de Cyrano ou de d'Artagnan. Les événements : le huis clos dramatique de cette France des Tropiques est une répétition générale, avec dix ans d'avance, des guerres de religion.Fourmillant de portraits, de paysages, d'action, Rouge Brésil, écrit dans une langue à l'ironie voltairienne, prend la forme d'un roman d'éducation et d'amour. Mais plus profondément, à travers les destins et les choix de Just et de Colombe, ce livre met en scène deux conceptions opposées de l'homme et de la nature. D'un côté, la civilisation européenne, conquérante et universelle, qui se veut libératrice et se découvre meurtrière. De l'autre, le monde indien, avec sa sensualité, son sens de l'harmonie et du sacré, le permament appel du bonheur...

    Rouge Brésil - Trailer from Miguelito Acosta on Vimeo.

    --> Rouge Brésil, pour moi, fut une lecture mixte: j'ai commencé par le téléfilm, et terminé avec lke livre. J'ai préféré lire la seconde partie, retrouver l'écriture de Rufin plutôt qu'accepter l'interprétation du réalisateur parce qu'en matière de diplomatie, et il en est question dans Rouge Brésil, Jean-Christophe Rufin sait raconter.

    Un roman qui narre une conquête du Brésil par les Européens et qui donne un point de vue de la Réforme outre-Atlantique. Un roman qui me donne envie de comprendre l'histoire, d'en savoir plus... d'apprendre encore. Un roman comme je les aime.


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  • L'abyssin / Jean-Christophe Ruffin

    Louis XIV n'a jamais rencontré le Négus, le mythique roi d'Éthiopie mais il y eut bien entre les deux souverains des contacts diplomatiques. Un ambassadeur fut envoyé par le Négus à la cour du Roi Soleil. C'est en se fondant sur ce fait historique que Jean-Christophe Rufin bâtit son premier roman, l'aventure extraordinaire de Jean-Baptiste Poncet, traversant les déserts d'Égypte et les montagnes d'Abyssinie avant de se retrouver à Versailles, un peu dépaysé mais sans rien perdre de son inépuisable ingéniosité. L'enjeu est de taille puisque l'Éthiopie est l'objet de la convoitise des jésuites, des capucins et de pas mal d'autres qui, sous prétexte de servir Dieu, mettraient volontiers le pays sous leur coupe. Ayant compris le résultat désastreux que sa mission pourrait entraîner, Poncet décide de tout faire pour sauvegarder la liberté et les mystères de l'Éthiopie. Derrière un récit captivant, dans une langue héritée de Voltaire et Diderot, se cache une réflexion tout à fait actuelle sur le fanatisme et la liberté des peuples. --Gérard Meudal --Ce texte fait référence à l'édition Broché .
     

     

    Quatrième de couverture

    À l'origine de ce livre, un fait historique : Louis XIV, le Roi-Soleil, est entré en relation avec le plus ténébreux, le plus mythique des grands souverains de l'Orient, le Négus. L'Abyssin est le roman de cette fabuleuse ambassade.Jean-Baptiste Poncet, jeune médecin des pachas du Caire, sera, par une extraordinaire réunion de circonstances, le héros de cette épopée baroque et poétique à travers les déserts d'Égypte et du Sinaï, les montagnes d'Abyssinie, de la cour du Roi des Rois à celle de Versailles et retour.Mais qu'on y prenne garde : derrière sa simplicité, sa tendresse, son humour, ce roman d'aventures recèle une fable tragique. Jean-Baptiste est l'homme qui, ayant découvert un nouvel empire et sa civilisation, fera tout pour déjouer les tentatives de ceux qui veulent le convertir : les jésuites, les capucins et tant d'autres. Grâce à lui, l'Éthiopie échappera à toute reconquête étrangère et gardera jusqu'à nos jours sa fierté et son mystère.L'Abyssin, tout en empruntant sa langue à Diderot et son rythme à Dumas, est un roman bien actuel, une parabole sur la haine du fanatisme, la force de la liberté et la possibilité du bonheur.

     

     

    --> De la diplomatie, de l'aventure au début du XVIIIème siècle, du Caire à l'Abyssinie en passant par Versailles. C'est de l'aventure de Jean-Baptiste Poncet qu'il s'agit dans ce livre. Je ne me suis pas ennuyée et j'ai été plongée dans un univers inconnu. Un voyage grâce au livre: voilà qui fait plaisir. Sur le fond, la prblématique des religions à l'époque est passionante aussi et donne envie d'en svoir toujours plus.

    Après le Parfum d'Adam, c'est mon deuxième livre du même auteur. Je vais continuer avec Rouge Brésil.

    "-Eh bien, expliquez-nous au moins ce que vous avez compris, dit le père de Monehaut avec patience, comme on calme un fou.

    - Que vous êtes une force, tout simplement.

    Des sourires de mépris parurent un instant sur quelques lèvres.

    - Une force au service de la force, continua Jean-Baptiste, et qui prend Jésus-Christ pour drapeau, un drapeau qui en vaut un autre quand il s'agit de cacher l'essentiel, qui est le pouvoir."

    "Les six jésuites faisaient bonne figure devant les sort et Poncet était plus affecté qu'eux. "C'est que moi, pensa-t-il, je suis libre de mes actes. Et responsable. Eux, n'ont pas leur volonté; ils obéissent..."

    "La diplomatie est un art qui requiert une si constante dignité, tant de majesté dans le maintien, tant de calme, qu'elle est fort peu compatible avec la précipitation, l'effort, bref avec le travail. M. de Maillet, en diplomate avisé, ne remplissait jamais si bien son rôle que dans ces moments où, n'ayant positivement rien à faire, il pouvait s'y consacrer tout entier. Ce rien, il parvenait alors à l'élever à la dignité d'une grâce d'Etat, nimbée comme il se doit de secret et parfumée de mépris à l'endroit de tous ceux qui auraient eu l'audace de lui demander des comptes sur l'emploi de son temps."

     "... car des gens heureux on ne sait pas grand chose. Ils vivent, voilà tout, et le bonheur leur tient lieu d'histoire"

     


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  • Le parfum d'Adam

    de Jean-Christophe Rufin

    Présentation de l'éditeur

    Pologne, printemps 2005. Juliette, jeune française, libère des animaux de laboratoire. Cette action militante va l'entraîner au coeur de l'écologie radicale... Des territoires indiens d'Amérique aux ghettos pour milliardaires du Lac Léman, ce roman explore le monde de l'écologie radicale consitutant selon le FBI la deuxième source de terrorisme mondial.

    Biographie de l'auteur

    Avant de connaître le succès littéraire avec ses romans (L'Abyssin, Rouge Brésil - prix
    Goncourt 2001 -, Globalia...), Jean-Christophe Rufin a été médecin, pionnier de l'action humanitaire " sans frontières ". Il a été sollicité à plusieurs reprises pour mener des opérations secrètes, notamment dans le cadre de libération d'otages (en Afrique et dans les Balkans). En créant une intrigue au croisement de la médecine et de l'espionnage, il explore deux mondes qu'il connaît de l'intérieur et qui ont de plus en plus de liens entre eux. Mais il utilise son expérience pour en faire une pure fiction, à la force narrative et descriptive peu commune.

    --> Aucune difficulté pour entrer dans ce livre, alors que j'étais plutôt impressionnée par l'idée de lire JC Rufin. On plonge dans l'intrigue...une enquête au coeur de l'écologie radicale. L'auteur, diplomate, en profite pour distiller quelques informations de bon sens. La surpopulation est parfois vue comme un danger pour l'homme, cela peut donner naissance à des thèses comme celle présentée dans le livre... à vous faire froid dans le dos. Un roman à lire, à partager. 


    Citations: 

    - Une image m'est venue: celle de deux fils ingrats qui dépouillent leur pauvre mère, la ruinent par leurs caprices. C'est un peu nous avec notre mère-nature,n'est-ce pas? Mais voilà, j'ai imaginé que l'un d'eux se servait de ce qu'il tirait de sa mère pour se rendre autonome, devenir indépendant et riche. L'autre restait brouillon, parasite et misérable. Eh bien, lequel fait le moins de mal à sa mère selon vous? Le riche. Au moins lui s'en va un jour et peut aider sa mère en retour. Le pauvre sera toujours à charge.
    Kerry ne savait pas de quoi elle était excédée: de piétiner les crottes des oies qui jonchaient le sol ou d'entendre ces paraboles écologiques.
    (p:471)

    - Elle [Kerry] réfléchit longuement à ce que devait être l'obéissance. Finalement elle parvint à la conclusion qu'Harrow avait raison. La foi n'a rien avoir avec la raison. Quand apparaît un saint-Augustin, c'est que déjà le feu sacré des premiers chrétiens s'est refroidi. Les grands choses ne se font que dans la soumission aveugle, une fois passée la première illumination de la conversion.


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