• Dix rêves de pierre

    de Blandine Le Callet

    Certaines inscriptions funéraires possèdent un singulier pouvoir d'évocation ; leur lecture fait surgir le fantôme de personnes disparues depuis parfois des siècles. Blandine Le Callet réunit dans ce recueil des épitaphes authentiques, à partir desquelles elle imagine les dernières heures, les derniers jours ou les derniers mois du défunt. Elle ressuscite un jeune esclave à qui l'on vient d'offrir sa liberté, un philanthrope piégé dans l'étouffant huis clos d'un bordel parisien, deux êtres unis par un amour hors norme en route vers leur destin, une vieille dame acariâtre rédigeant son testament, et bien d'autres encore... Dix destins arrêtés par des morts douces ou violentes, subites ou prévisibles, solitaires ou collectives. Dix nouvelles tour à tour poétiques, féroces, tendres, dramatiques, nostalgiques ou grinçantes, dépeignant une humanité toujours assaillie par les mêmes passions, les mêmes peurs et les mêmes espoirs. Dix "rêves de pierre" pour conjurer l'oubli.

    --> Des nouvelles un peu inégales à mon goût, mais de la surprise, de l'émotion, de l'humour, un joli cocktail au final. Ce livre me donne envie de prendre le temps de dénicher des épitaphes et d'imaginer, à mon tour.


    votre commentaire
  • La ballade de Lilia

    de Blandine Le Callet

    Présentation de l'éditeur

    La ballade de Lila K, c’est d’abord une voix : celle d’une jeune femme sensible et caustique, fragile et volontaire, qui raconte son histoire depuis le jour où des hommes en noir l’ont brutalement arrachée à sa mère, et conduite dans un Centre, mi-pensionnat mi-prison, où on l’a prise en charge. 

    Surdouée, asociale, polytraumatisée, Lila a tout oublié de sa vie antérieure. Elle n’a qu’une obsession : retrouver sa mère, et sa mémoire perdue. 
    Commence alors pour elle un chaotique apprentissage, au sein d’un univers étrangement décalé, où la sécurité semble désormais totalement assurée, mais où les livres n’ont plus droit de cité. 
    Au cours d’une enquête qui la mènera en marge de la légalité, Lila découvrira peu à peu son passé, et apprendra enfin ce qu’est devenue sa mère. Sa trajectoire croisera celle de nombreux personnages, parmi lesquels un maître érudit et provocateur, un éducateur aussi conventionnel que dévoué, une violoncelliste neurasthénique en mal d’enfant, une concierge vipérine, un jeune homme défiguré, un mystérieux bibliophile, un chat multicolore... Roman d’initiation où le suspense se mêle à une troublante histoire d’amour, La ballade de Lila Kest aussi un livre qui s’interroge sur les évolutions et possibles dérives de notre société.

    Biographie de l'auteur

    Blandine Le Callet est née en 1969. Elle est maître de conférences à l’université Paris-XII et poursuit des recherches en philosophie ancienne et littérature latine sur les monstres dans la Rome antique (elle a publié un essai, Rome et ses monstres, paru en 2005 aux éditions J. Millon). Elle habite en région parisienne. 
    Son premier roman, Une pièce montée, a remporté un grand succès auprès de la critique et du public en 2006. Il a reçu le Prix des lecteurs du Livre de poche en 2007.

    --> écorchée vive sont les mots qui me sont venus à l'esprit au début de ce roman. Ma surprise a été de découvrir un récit de science fiction, situé dans un siècle. Dans une interview l'auteure explique que ce décalage dans le temps lui a permis de ne pas tomber dans un roman d'analyse sociologique. Le récit est très rythmé, et une fois commencé, on ne lache plus le roman. Après une séparation dramatique d'avec sa mère, Lila K. intègre un centre de rééducation et va devoir se reconstruire. Sa quête et seule raison de vivre la mène sur les traces de sa mère, mais pour cela elle doit déjouer les protections que les éducateurs qui lui veulent du bien ont mis en place. Elle grandit, intégrant un difficile équilibre entre  normes sociales et  développement personnel.

    Citations:

    - Mais ce que j'aimais le plus, c'était sa bienveillance. Tout le monde me considérait comme une détraquée, un mécanisme déréglé à réparer d'urgence. M. Kauffmann était le seul à ne pas me juger, à ne rien exiger. Il y avait chez lui une sorte de douceur, je ne sais comment dire...de tendresse, oui, c'est cela, de tendresse. Il me traitait comme une personne sans problème, avec tous les égards, et c'était merveilleusement réconfortant. Mais ça ne comblait pas le vide à l'intérieur de moi.

    - Pour la première fois, je les sentais démunis, mal à l'aise, et peut-être conscients d'avoir commis une erreur. Je le voyais dans leurs yeux toujours un peu fuyants. Je le devinais dans leurs gestes précautionneux, comme si j'étais faite d'une matière fragile qu'ils tremblaient d'ébrécher en la manipulant. Voulez-vous que je vous dise? La culpabilité, il n'y a que ça de vrai. Arrangez-vous pour que les autres se sentent toujours un peu coupables à votre égard, et vous en obtiendrez ce que vous voulez.

    - Laisse-moi t'expliquer: tu vois, avec un grammabook, on n'a qu'un écran vierge sur lequel vient s'inscrire le texte de ton choix. Un livre, lui, est composé de pages imprimés. Une fois que le texte est là, on ne peut plus rien changer. Les mots sont incrustés à la surface. Tiens, touche.
    J'ai posé la main sur la feuille. J'ai palpé, puis j'ai gratté les lettres, légèrement, de l'index. M.Kauffmann disait vrai: elles étaient comme prise dans la matière.
    - ça ne peut pas s'effacer?
    - Non, c'est inamovible. Indélébile. Là réside tout l'intérêt: avec le livre, tu possèdes le texte. Tu le possèdes vraiment. Il reste avec toi, sans que personne ne puisse le modifier à ton insu. Par les temps qui courent, ce n'est pas un mince avantage, crois-moi, a-t-il ajouté à voix basse. Ex-libris veritas, fillette. La vérité sort des livres. Souviens-toi de ça: ex-libris veritas.

    - C’est cela, sans doute, faire son deuil : accepter que le monde continue, inchangé, alors même qu’un être essentiel à sa marche en a été chassé. Accepter que les lignes restent droites et les couleurs intenses. Accepter l’évidence de sa propre survie.

    - Mon arbre généalogique ne ressemble pas à grand-chose, il faut bien le reconnaître. Deux rameaux coupés courts. Le destin a eu la main lourde, côté sécateur.

    -  Au fil des mois, j'ai appris à me tenir, à me coiffer, à châtier mon langage et, surtout, à imiter les autres. Imiter, d'après Fernand, c'était la clé, le fondement de toute vie en société (…) Avec ça tu devrais pouvoir faire illusion en toutes circonstances. Car c'était bien de cela qu'il s'agissait : faire illusion. Ce que j'étais au fond ne comptait pas vraiment, du moment qu'en surface, tout demeurait conforme.

     


    4 commentaires
  • La pièce montée

    de Blandine Le Callet

    Présentation de l'éditeur

     

    " La pièce montée arrive, sur un plateau immense porté par deux serveurs. Vincent voit osciller au rythme de leur marche cette tour de Babel en choux à la crème, surmontée du traditionnel couple de mariés. Il se dit : C'est moi, ce petit bonhomme, tout en haut. C'est moi. Il se demande qui a pu inventer un gâteau aussi ridicule. Cette pyramide grotesque ponctuée de petits grains de sucre argentés, de feuilles de pain azyme vert pistache et de roses en pâte d'amande, cette monstruosité pâtissière sur son socle de nougatine. Et ce couple de mariés perché au sommet, qu'est-ce qu'il symbolise, au juste ? Les épreuves surmontées à deux ? L'ascension périlleuse jusqu'au septième ciel ? La prétention de ceux qui s'imaginent que l'amour va durer toujours ? "
     

     

    Biographie de l'auteur

    Blandine Le Callet est née en 1969. Une pièce montée est son premier roman.

    --> Petit roman lu il y 2 ou 3 ans, pendant l'été. Un bon moment de détente. L'auteure dit aujourd'hui qu'il n'est pas seulement drôle, mais grave aussi. Je l'avais trouvé assez juste: comme beaucoup de récits "sociologiques". Le mariage raconté de plusieurs points de vue narratifs.

    citations:

    "Fin janvier, les deux familles se rencontrent, lors du dîner de fiançailles organisé par les parents de Bérengère. Mme Le Clair est définitivement rassurée : chez les Clouet aussi, les fauteuils Louis XVI sont d'époque."

    "Le sens de l'humour, c'est une chose rare, je peux te le dire. C'est pour ça que c'est le bon. Parce qu'on a beau épouser M. Parfait, si M. Parfait n'est pas drôle, on finit par s'ennuyer...s'ennuyer à mourir."


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique