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La ballade de Lila K.
de Blandine Le Callet
Présentation de l'éditeur
La ballade de Lila K, c’est d’abord une voix : celle d’une jeune femme sensible et caustique, fragile et volontaire, qui raconte son histoire depuis le jour où des hommes en noir l’ont brutalement arrachée à sa mère, et conduite dans un Centre, mi-pensionnat mi-prison, où on l’a prise en charge.
Surdouée, asociale, polytraumatisée, Lila a tout oublié de sa vie antérieure. Elle n’a qu’une obsession : retrouver sa mère, et sa mémoire perdue.
Commence alors pour elle un chaotique apprentissage, au sein d’un univers étrangement décalé, où la sécurité semble désormais totalement assurée, mais où les livres n’ont plus droit de cité.
Au cours d’une enquête qui la mènera en marge de la légalité, Lila découvrira peu à peu son passé, et apprendra enfin ce qu’est devenue sa mère. Sa trajectoire croisera celle de nombreux personnages, parmi lesquels un maître érudit et provocateur, un éducateur aussi conventionnel que dévoué, une violoncelliste neurasthénique en mal d’enfant, une concierge vipérine, un jeune homme défiguré, un mystérieux bibliophile, un chat multicolore... Roman d’initiation où le suspense se mêle à une troublante histoire d’amour, La ballade de Lila Kest aussi un livre qui s’interroge sur les évolutions et possibles dérives de notre société.Biographie de l'auteur
Blandine Le Callet est née en 1969. Elle est maître de conférences à l’université Paris-XII et poursuit des recherches en philosophie ancienne et littérature latine sur les monstres dans la Rome antique (elle a publié un essai, Rome et ses monstres, paru en 2005 aux éditions J. Millon). Elle habite en région parisienne.
Son premier roman, Une pièce montée, a remporté un grand succès auprès de la critique et du public en 2006. Il a reçu le Prix des lecteurs du Livre de poche en 2007.--> écorchée vive sont les mots qui me sont venus à l'esprit au début de ce roman. Ma surprise a été de découvrir un récit de science fiction, situé dans un siècle. Dans une interview l'auteure explique que ce décalage dans le temps lui a permis de ne pas tomber dans un roman d'analyse sociologique. Le récit est très rythmé, et une fois commencé, on ne lache plus le roman. Après une séparation dramatique d'avec sa mère, Lila K. intègre un centre de rééducation et va devoir se reconstruire. Sa quête et seule raison de vivre la mène sur les traces de sa mère, mais pour cela elle doit déjouer les protections que les éducateurs qui lui veulent du bien ont mis en place. Elle grandit, intégrant un difficile équilibre entre normes sociales et développement personnel.
Citations:
- Mais ce que j'aimais le plus, c'était sa bienveillance. Tout le monde me considérait comme une détraquée, un mécanisme déréglé à réparer d'urgence. M. Kauffmann était le seul à ne pas me juger, à ne rien exiger. Il y avait chez lui une sorte de douceur, je ne sais comment dire...de tendresse, oui, c'est cela, de tendresse. Il me traitait comme une personne sans problème, avec tous les égards, et c'était merveilleusement réconfortant. Mais ça ne comblait pas le vide à l'intérieur de moi.
- Pour la première fois, je les sentais démunis, mal à l'aise, et peut-être conscients d'avoir commis une erreur. Je le voyais dans leurs yeux toujours un peu fuyants. Je le devinais dans leurs gestes précautionneux, comme si j'étais faite d'une matière fragile qu'ils tremblaient d'ébrécher en la manipulant. Voulez-vous que je vous dise? La culpabilité, il n'y a que ça de vrai. Arrangez-vous pour que les autres se sentent toujours un peu coupables à votre égard, et vous en obtiendrez ce que vous voulez.
- Laisse-moi t'expliquer: tu vois, avec un grammabook, on n'a qu'un écran vierge sur lequel vient s'inscrire le texte de ton choix. Un livre, lui, est composé de pages imprimés. Une fois que le texte est là, on ne peut plus rien changer. Les mots sont incrustés à la surface. Tiens, touche.
J'ai posé la main sur la feuille. J'ai palpé, puis j'ai gratté les lettres, légèrement, de l'index. M.Kauffmann disait vrai: elles étaient comme prise dans la matière.
- ça ne peut pas s'effacer?
- Non, c'est inamovible. Indélébile. Là réside tout l'intérêt: avec le livre, tu possèdes le texte. Tu le possèdes vraiment. Il reste avec toi, sans que personne ne puisse le modifier à ton insu. Par les temps qui courent, ce n'est pas un mince avantage, crois-moi, a-t-il ajouté à voix basse. Ex-libris veritas, fillette. La vérité sort des livres. Souviens-toi de ça: ex-libris veritas.- C’est cela, sans doute, faire son deuil : accepter que le monde continue, inchangé, alors même qu’un être essentiel à sa marche en a été chassé. Accepter que les lignes restent droites et les couleurs intenses. Accepter l’évidence de sa propre survie.
- Mon arbre généalogique ne ressemble pas à grand-chose, il faut bien le reconnaître. Deux rameaux coupés courts. Le destin a eu la main lourde, côté sécateur.
- Au fil des mois, j'ai appris à me tenir, à me coiffer, à châtier mon langage et, surtout, à imiter les autres. Imiter, d'après Fernand, c'était la clé, le fondement de toute vie en société (…) Avec ça tu devrais pouvoir faire illusion en toutes circonstances. Car c'était bien de cela qu'il s'agissait : faire illusion. Ce que j'étais au fond ne comptait pas vraiment, du moment qu'en surface, tout demeurait conforme.
Tags : lila, d’un, roman, mere, ballade
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Commentaires
Grâce à toi je l'ai lu et apprécié et l'ensemble a fait son chemin puisque Dixmois a eu envie de le lire aussi. Avec un petit message pour toi de sa part dans les commentaires : http://eastharlem.eklablog.com/la-ballade-de-lila-k-blandine-le-callet-a46474197
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Contente que tu m'aies conseillé ce livre. Je l'ai fini l'autre soir et ensuite j'en ai relu tout le début pour voir les choses avec un autre éclairage. Un très chouette roman. J'ai fait un article dessus que je viens de publier sur mon blog perso. Et demain, je vais devoir le rendre à la bibli. Alors ce soir, j'ai décidé de relire la fin ;)
Bon mercredi !!!