• Une longue impatience

    Une longue impatience

    Gaëlle Josse (2018)

    Ce soir-là, Louis, seize ans, n’est pas rentré à la maison. Anne, sa mère, dans ce village de Bretagne, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, voit sa vie dévorée par l’attente, par l’absence qui questionne la vie du couple et redessine celle de toute la famille.
    Chaque jour, aux bords de la folie, aux limites de la douleur, Anne attend le bateau qui lui ramènera son fils. Pour survivre, elle lui écrit la fête insensée qu’elle offrira pour son retour. Telle une tragédie implacable, l’histoire se resserre sur un amour maternel infini.
    Avec Une longue impatience, Gaëlle Josse signe un roman d’une grande retenue et d’une humanité rare, et un bouleversant portrait de femme, secrète, généreuse et fière. Anne incarne toutes les mères qui tiennent debout contre vents et marées.
    « C’est une nuit interminable. En mer le vent s’est levé, il secoue les volets jusqu’ici, il mugit sous les portes, on croirait entendre une voix humaine, une longue plainte, et je m’efforce de ne pas penser aux vieilles légendes de mer de mon enfance, qui me font encore frémir. Je suis seule, au milieu de la nuit, au milieu du vent. Je devine que désormais, ce sera chaque jour tempête. »

    --> Est-ce que cet adjectif, long, collé à ce ce nom, impatience, porte un nom en figure de style littéraire ? Dès le titre, ce livre nous emporte. Pourtant, après les deux premières pages, on peut se dire que tout a été dit ! Le fils de la narratrice, Louis, 16 ans, n'est pas rentré (on le sait déjà avec la quatrième de couverture). Gaëlle Josse arrive à nous transporter dans l'attente avec elle, l'attente d'une mère, d'une femme qui suivait son destin. Un remariage avec Etienne, deux enfants avec ce deuxième homme. Une nouvelle vie de riche au sens propre. Mais où se trouve la place de Louis ? Quelles relations pour Louis et ce nouveau père. Il n'en est pas question directement mais on comprend au fil du récit tout ce qui a échappé à Anne. Elle attend désormais l'irrattrapable. Elle remplit toutes ses tâches d'épouse et de mère pour ses deux enfants, et dans tous les moments qu'il lui reste, elle coud : on le découvrira à la fin. Ses lettres qui ponctuent le récit ne seraient en fait qu'une toile, un tableau qui malheureusement s'achève. J'ai lu ce roman d'une traite, les vacances me laissant le temps de ne pas le lâcher.

    N'est ce pas Pénélope qui coud en attendant le retour d'Ulysse?


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