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Annie Sullivan et Helen Keller
de Joseph Lambert
Née en 1880 dans l’Alabama, la petite Helen Keller devient aveugle et sourde à l’âge de dix-neuf mois, probablement des suites d’une méningite. Elle devient alors incapable de communiquer avec son entourage, si ce n’est avec quelques gestes maladroits. Sa vie va être bouleversée à l’âge de six ans quand ses parents engagent Annie Sullivan comme gouvernante. Annie Sullivan, alors âgée de 20 ans, vient de finir ses études à l’Institut pour aveugles Perkins. Elle-même mal voyante, elle a appris à enseigner la langue des signes dans cette institution précurseur. Elle va prendre en charge l’éducation de Helen Keller, et au fil des mois elle va réussir non seulement à établir un contact avec l’enfant, mais à lui apprendre le langage des signes, puis l’écriture. Les deux femmes resteront amie à vie.
Helen Keller deviendra une figure de la société américaine, écrivain féministe, elle mènera également un combat politique, sera membre du parti socialiste américain et créera une fondation. Complémentaire des livres ou films existant à propos d’Helen Keller, cette bande dessinée est centrée sur l’histoire de cette extraordinaire rencontre et sur les nombreux obstacles contre lesquels va buter Annie Sullivan dans une famille très conservatrice du Sud des États-Unis. Une incroyable leçon d’humanité, magnifiquement dessinée par Joseph Lambert.--> Attention... pépite! L'histoire d'Helen Keller, je la connais, un peu, depuis longtemps déjà: une histoire qui avait marqué mon enfance. Quel plaisir de la retrouver, dans une bande dessinée extrêmement sensible qui nous démontre les caractères de la jeune Helen et de son professeur Annie. L'auteur est habile pour nous parler de la naissance du langage chez Helen. Les dessins et le scénario se complètent très bien. Une BD au service d'une histoire qui force l'admiration.
Extraits:
-Depuis que j'ai renoncé aux leçons régulières, je trouve qu'Hélène apprend beaucoup plus vite. J'ai le sentiment qu'un professeur dans une classe passe beaucoup de temps à faire régurgiter à l'enfant le savoir qu'il lui a inculqué. Pour moi, c'est de la complaisance et une perte de temps.
- Nous faisons chaque jour de longues promenades. Le parfum des fraises des bois embaume l'air. Notre but est le débarcadère au bord du Tennessee. On ne sait jamais comment on y arrive, et on se perd souvent en chemin, mais cela ne fait qu'ajouter à notre plaisir. Surtout que tout est nouveau, étrange. A vrai dire, j'ai l'impression de tout découvrir moi aussi. Helen m'interroge si souvent le long du chemin. Chaque mot nouveau semble en appeler de nombreux autres, qui deviennent nécessaires.
- Helen a une volonté de fer et elle n'a pas l'habitude de recevoir des ordres. Heureusement pour nous tous, je peux aussi me montrer très têtue, si nécessaire.
- Que ce soit vrai ou non, tu dois apprendre à maîtriser ton caractère.
Il y a aura toujours des gens pour nous insulter, volontairement ou pas. Nous n'avons aucun contrôle sur ces gens-là. Seulement sur nous-mêmes.- MADAME KELLER : Que se passe-t-il, Helen va bien ?
MONSIEUR KELLER : Non, elle ne va pas bien !
MONSIEUR KELLER : Elle est encore... Il est dix heures, et cette pauvre petite Helen n'a pas encore eu l'autorisation de petit-déjeuner. Elle est toujours en CHEMISE DE NUIT.
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