• La plus précieuse des marchandises

    La plus précieuse des marchandises

    Jean-Claude Grumberg

    Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron. Non non non non, rassurez-vous, ce n'est pas Le Petit Poucet ! Pas du tout.
    Moi-même, tout comme vous, je déteste cette histoire ridicule. Où et quand a-t-on vu des parents abandonner leurs enfants faute de pouvoir les nourrir ? Allons... Dans ce grand bois donc, régnaient grande faim et grand froid. Surtout en hiver. En été une chaleur accablante s'abattait sur ce bois et chassait le grand froid. La faim, elle, par contre, était constante, surtout en ces temps où sévissait, autour de ce bois, la guerre mondiale. La guerre mondiale, oui oui oui oui oui.

    --> Je découvre Jean-Claude Grumberg à travers ce conte, car il s'agit bien d'un conte. Le décor est planté où vivent le pauvre bucheron et la pauvre bûcheronne. Un évènement va pertuber cette vie établie, un cadeau tombé du train... c'est un conte, on y entendra ce que l'on souhaite, ce que l'on pourra y entendre. C'est court et c'est vif, c'est au temps de la shoah. Comme tout conte, le dénouement nous offrira un retour à un équilibre et l'auteur nous rappellera que rien n'est vrai. La seule chose qui mérite d'exister dans les histoires comme dans la vraie vie c'est... l'amour.

    Citations:

    Enfin, quelquefois, une main dépassait d'une de ces lucarnes et lui répondait. Quelquefois aussi l'une de ces mains lançait à son intention quelque chose qu'elle courait alors ramasser en remerciant le train et la main.
    Ce n'était la plupart du temps qu'un bout de papier qu'elle défroissait avec soin et un immense respect avant de le replier et de la ranger sur son coeur. Etait-ce l'annonce d'un cadeau à venir?
    Longtemps après le passage du train, lorsque la nuit tombait, lorsque la faim se faisait trop sentir, lorsque le froid la mordait davantage et afin que son coeur ne se serre pas trop, elle redépliait le papier avec un respect religieux et elle contemplait les gribouillis inintelligibles, indéchiffrables. Elle ne savait ni lire ni écrire, en aucune lange. Son bonhomme de mari savait lui, un peu, mais elle ne voulait pas partager avec lui, ni avec personnes ce que son train lui offrait.

    Voilà la seule chose qui mérite d'exister dans les histoires comme dans la vie vraie. L'amour, l'amour offert aux enfants, aux siens comme à ceux des autres. L'amour qui fait que, malgré tout ce qui existe, et tout ce qui n'existe pas, l'amour qui fait que la vie continue.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :