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L'anomalie
"Il est une chose admirable qui surpasse toujours la connaissance, l’intelligence, et même le génie, c’est l’incompréhension."
En juin 2021, un événement insensé bouleverse les vies de centaines d’hommes et de femmes, tous passagers d’un vol Paris - New York. Parmi eux : Blake, père de famille respectable et néanmoins tueur à gages ; Slimboy, pop star nigériane, las de vivre dans le mensonge ; Joanna, redoutable avocate rattrapée par ses failles ; ou encore Victor Miesel, écrivain confidentiel soudain devenu culte.
Tous croyaient avoir une vie secrète. Nul n’imaginait à quel point c’était vrai.
Roman virtuose où la logique rencontre le magique, 'L’Anomalie' explore cette part de nous-même qui nous échappe.--> Ce livre est assez enthousiasmant: à la croisée des genres littéraires qui s'y retrouvent, savamment organisés. Selon que l'on soit un littéraire averti ou un amateur de lecture, il me semble qu'on y trouvera son compte. L'anomalie m'a embarquée par son intrigue, m'a amusée par des allusions à des titres, des personnes, des parodies... de l'humour. H. Le Tellier une complicité avec le lecteur. Une lecture à plusieurs niveaux. L'anomalie est-il un OLNI? A mes yeux qui découvre la littérature, un peu, oui! Le voilà récompensé par le prestigieux prix Goncourt, je m'en réjouis.
Citations:
On n'imagine pas tout ce que les tueurs à gages doivent aux scénaristes de Hollywood.
Le président américain reste bouche ouverte, présentant une forte ressemblance avec un gros mérou à perruque blonde. p.162
Victor observe toutes ces existences éparpillées, toutes ces anxiétés mouvantes dans la boîte de Petri démesurée qu'est le hangar - quel drôle de mot décidément -, sans savoir à laquelle s'attacher. Il s'abandonne à la fascination d'autres vies que la sienne. Il voudrait en choisir une, trouver les mots justes pour raconter cette créature, et parvenir à croire qu'il s'en est approché assez pour ne pas la trahir. Puis passer à une autre. Et une autre. Trois personnages, sept, vingt? Combien de récits simultanés un lecteur consentirait-il à suivre? p.172
- Je n'ai pas envie d'appeler le Français, boude le président en retournant s'asseoir. p.203
- Le président américain reste immobile, comme sonné. Le mathématicien observe cet homme primaire, et il se conforte dans l’idée désespérante qu’en additionnant des obscurités individuelles on obtient rarement une lumière collective. p. 206
- (...) Le président a insisté pour vous le dédicacer personnellement.
Adrian n'a pas le temps de placer un mot que le chef do protocole ajoute, impassible:
- Ne vous inquiétez pas, professeur. Nous lui avons donné un feutre à l'eau, cela partira au premier lavage. p.208
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