• Le restaurant de l'amour retrouvé

    de Ogawa Ito

     Une jeune femme de vingt-cinq ans perd la voix à la suite d’un chagrin d’amour, revient malgré elle chez sa mère, figure fantasque vivant avec un cochon apprivoisé, et découvre ses dons insoupçonnés dans l’art de rendre les gens heureux en cuisinant pour eux des plats médités et préparés comme une prière.
    Rinco cueille des grenades juchée sur un arbre, visite un champ de navets enfouis sous la neige, et invente pour ses convives des plats uniques qui se préparent et se dégustent dans la lenteur en réveillant leurs émotions enfouies.
    Un livre lumineux sur le partage et le don, à savourer comme la cuisine de la jeune Rinco, dont l’épice secrète est l’amour.

     → Il est question de saveurs, de couleurs, d'odeurs, de temps... mais il est aussi question d'amour, d'émerveillement, de filiation. Le récit est empreint d'une grande délicatesse, il est frais.... c'est un bijou, jusqu'aux deux tiers. Rinco semble réussir à s'affranchir d'une filiation douloureuse et d'un chagrin d'amour pas moins douloureux : l'histoire est concentrée sur la réussite de son restaurant et c'est un pur bonheur de lire sa cuisine. Et puis l'histoire de sa mère et la réalité de la maladie et de la mort la rattrape. Mais « personne ne doit mourir en vain » se rappelle-t-elle lorsqu'un pigeon vient s'écraser sur un carreau. Je m'arrête là, l'histoire étant déjà très dévoilée. Un petit coup de cœur.

     Extraits:

     p: 37

     […] j'ai soigneusement lavé les raisins sauvages cueillis dans la matinée et je les ai mis à cuire pour préparer du vinaigre balsamique. Dans douze ans, il serait prêt. Quelle saveur aurait-il?Les yeux clos, j'ai essayé de l'imaginer.

     P:38

     De la paume de mes mains fraîchement lavées, j'ai délicatement effleuré les aliments. Puis, comme on berce une vie nouvelle à peine éclose, un par un, je les ai pris entre mes mains, les ai portés jusqu'à mon visage et, les yeux clos, j'ai parlé avec eux pendant quelques secondes.

     "Si tu cuisines en étant triste ou énervée, le goût ou la présentation en pâtissent forcément. Quand tu prépares à manger, pense toujours à quelque chose d'agréable, il faut cuisiner dans la joie et la sérénité. "

     P: 115

     Mes souvenirs les plus chers, je les range bien à l'abri dans mon cœur, et je ferme la porte à clé. Pour que personne ne me les vole. Pour les empêcher de se faner à la lumière du soleil. Pour éviter que les intempéries ne les abîment.

     P:121

     Le début de l'été s'annonçait et l'Escargot était toujours fermé, seul le temps s'écoulait vaguement, passant au-dessus de moi, imperturbable.

     Et puis, je ne faisais plus de vrais repas.

     Je ne voulais plus voir de sang, ni en manger.

     Je me nourrissais de préférence d'aliments sans vie.

     Mon corps avait bizarrement maigri, ma peau était rugueuse.

     Mais je m'en fichais.

     La plupart des mes repas se composaient de plats tout prêts, certains jours, il m'arrivait même de manger des nouilles instantanées matin, midi et soir.

     Du coup j'étais passée experte dans l'art de cuisiner ce genre de plats. A tel point que j'aurais pu, sans mentir, me présenter comme « spécialiste en plats tout prêts ». Dans les placards de cuisine de ma mère, il restait encore des montagnes de paquets de nouilles instantanées à la date de péremption dépassée.

     Les plats préparés, dénués de tout lien affectif ou émotif, étaient, dans mon état d'hyperémotivité, la meilleure des nourriture.

     Ma mère aussi s'était peut-être nourrie presque exclusivement de plats tout prêts pour ne rien ressentir, ne rien penser.

     Page 121

     Un repas c'est parce que quelqu'un d'autre le prépare pour vous avec amour qu'il nourrit l'âme et le corps.

    Mais aussi:

    L’amour n’a pas besoin d’artifices, alors j’ai simplement ajouté une pincée de sel.

     


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  • Je peux très bien me passer de toi

    Marie Vareille

    Chloé et Constance sont bonnes copines, bien qu’elles n’aient en commun que leurs vies sentimentales catastrophiques. Un soir, les deux jeunes femmes décident de prendre leur vie en main en concluant un pacte. Chloé, séductrice dans l’âme et Parisienne jusqu’au bout des ongles, devra s’exiler en pleine campagne avec l'interdiction d’approcher un homme pendant six mois. Constance, incorrigible romantique, s’engagera à coucher le premier soir avec un parfait inconnu. Des vignobles du Sauternais à Londres en passant par Paris, cet étrange pacte entraînera les deux amies bien plus loin que prévu…

    --> J'ai choisi ce livre pour lire quelque chose de léger, type chick lit. Le titre et la note de babelio m'ont fait choisir celui-là C'était réussi, livre bien dans le genre, on passe les pages sans s'en rendre compte. Mais finalement... quel ennui! On pressent toujours 10 pages avant ce qu'il va se passer, les émois et intrigues de Constance et Chloé ne m'ont vraiment pas emportée. Est-ce le genre qui ne me convenait pas ce jour-là?


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  • Les cerfs-volants de Kaboul

    Khaleid Hosseini

    De Kaboul à San Francisco, des années 70 à nos jours, une déchirante histoire d'amitié et de trahison, avec, en arrière-plan, la chronique tourmentée d'un pays dévasté : l’Afghanistan.

    Bien que frères de lait, Amir et Hassan ont grandi dans des mondes différents : le premier est le fils d’un riche commerçant, le second est le fils de leur Serviteur. Inséparables, liés par une même passion, les deux garçons se vouent une amitié indéfectible.
    Mais ce lien va se briser à jamais. Alors que sous ses yeux Hassan subit une véritable ignominie, Amir reste pétrifié. Peur ? Lâcheté ? Honte ? Pris dans une terrible confusion des sentiments, il n'esquissera pas un geste pour sauver son ami.

    Été 2001. Réfugié depuis plusieurs années aux États-Unis, Amir reçoit un appel du Pakistan. Il existe un moyen de te racheter, lui annonce la voix au téléphone. Mais ce moyen passe par une plongée au cœur de l'Afghanistan des talibans... et de son propre passé.

    --> Ce roman nous tient en haleine avec une narration digne d'un conteur. On rentre dans la peau du narrateur, à mi-1chemin entre le conte et la confidence. Dans le fond, l'histoire tragique de l'Afghanistan et des habitants de Kaboul. L'histoire lie Amir (le narrateur) et Hassan, son serviteur «hazara» dans une amitié qui pouvait sembler improbable, puis dans une répudiation qui semble inévitable pour Amir. 25 ans plus tard, alors qu'il vit aux États-Unis, il a la possibilité de réparer la culpabilité qui le ronge. Il reviendra à Kaboul, et nous, lecteurs, traversons avec cette narration 25 années de l'histoire afghane.


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  • Hostiles

    Franck Thilliez

    Marc et Léa, deux inconnus piégés dans la carcasse d'une voiture. L'homme a pris en stop la femme, paumée sur une route des Cévennes, puis l'automobile, percutée par un objet non identifié, est tombée dans un précipice. Les heures s'écoulent, sans âme qui vive pour secourir les blessés. Dans l'habitacle, la panique enfle cependant que la nuit, bruissant d'insectes, tombe et que se profilent des ombres inquiétantes...

    Inaugurant cette deuxième saison estivale des "Petits Polars du Monde," Hostiles, la nouvelle écrite par Franck Thilliez, renoue avec une spécialité de ce maître du thriller : un huis clos oppressant où fermentent les secrets, où la claustrophobie le dispute à la paranoïa.

    --> C'est un récit court et haletant, un très bon petit polar. Ce soir, en rentrant du travail, une mouche était enfermé dans l'habitacle de ma voiture... brrrrrr.


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  • Americanah

    de Chimamanda Ngozi Adichie

    « En descendant de l'avion à Lagos, j'ai eu l'impression d'avoir cessé d'être noire. »

    Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Jeune et inexpérimentée, elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l'Amérique qui compte bien la rejoindre.

    Mais comment rester soi lorsqu'on change de continent, lorsque soudainement la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés?

    Pendant quinze ans, Ifemelu tentera de trouver sa place aux États-Unis, un pays profondément marqué par le racisme et la discrimination. De défaites en réussites, elle trace son chemin, pour finir par revenir sur ses pas, jusque chez elle, au Nigeria.

    À la fois drôle et grave, doux mélange de lumière et d'ombre, Americanah est une magnifique histoire d'amour, de soi d'abord mais également des autres, ou d'un autre. De son ton irrévérencieux, Chimamanda Ngozi Adichie fait valser le politiquement correct et les clichés sur la race ou le statut d'immigrant, et parcourt trois continents d’un pas vif et puissant.

    --> Du Nigéria vers les Etats-Unis, un aller et un retour empreint du romanesque de la narratrice Ifemelu. L'auteurlui prête sa parole: on vit pour commencer le Nigéria, puis l'exil: l'enjeu de trouver du travail, une bourse pour étudier. Installée aux Etats-Unis la narratrice décrit à travers un blog à succès une société raciale qui ne le dit pas. On vit ses aventures amoureuses et ses échecs. Parallèlement, on prend des nouvelles d'Obinze, son amour de jeunesse qui rêvait d'Amérique mais qui ne connaitra que l'Angleterre et sera reconduit à la frontière. Pour finir, nous suivons le retour choisi d'Ifem au pays. Un récit qui montre une certaine facette de l'immigration africaine, qui donne envie de comprendre toujours plus. Un récit dans lequel le cheveu crépu, la coiffure de la femme africaine prend beaucoup de sens.


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  • Petit pays

    Gaël Faye

    En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…
    « J’ai écrit ce roman pour faire surgir un monde oublié, pour dire nos instants joyeux, discrets comme des filles de bonnes familles: le parfum de citronnelle dans les rues, les promenades le soir le long des bougainvilliers, les siestes l’après-midi derrière les moustiquaires trouées, les conversations futiles, assis sur un casier de bières, les termites les jours d’orages... J’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu’à le rester avant d'être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d’exilés, de réfugiés, d’immigrés, de migrants. »
    Avec un rare sens du romanesque, Gaël Faye évoque les tourments et les interrogations d’un enfant pris dans une Histoire qui le fait grandir plus vite que prévu. Nourri d’un drame que l’auteur connaît bien, un premier roman d’une ampleur exceptionnelle, parcouru d’ombres et de lumière, de tragique et d’humour, de personnages qui tentent de survivre à la tragédie.

    --> Ce que j'ai aimé dans cette histoire, c'est comprendre enfin- un peu- le conflit Tutsi-Hutu, situer le Rwanda et le Burundi, j'ai aimé être bousculée par cette histoire à couper le souffle qui illustre une dure réalité. L'âge du narrateur au fil du récit montre comment la jeunesse peut basculer dans une incroyable violence.


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  • Anima

    de Wadji Mouawad

    Sa femme a été assassinée et violée. Waach se lance sur les traces du meurtrier, un Indien mohawk qui profane les plaies ouvertes dans le ventre de ses victimes, ainsi que fait le mâle de la termite, perforant l’abdomen des femelles pour les ensemencer. De cette poursuite du monstre, les animaux sauvages ou domestiques sont les témoins, ils se relaient pour prendre en charge la narration. Un roman totémique et animiste.

    --> Une scène de crime trop violente est le seul reproche que je fais à ce livre qui surprend par le point de vue narratif (des animaux) et un récit -certainement documenté- qui nous amène sur la piste des indiens d'Amérique du côté de la frontière canadienne (on commence le road movie  Chateaugay) jusqu'au massacre de Sabra et Chatilla. Les animaux sont les témoins de la quête de Waach. Regard objectif de bêtes qui ne possèdent pas la parole, qui sont là mais dont on ne se préoccupe pas. Quelle bonne idée!


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  • Instincts

     

     de Sarah Marquis

    Embarquez avec Sarah Marquis pour une incroyable traversée à pied de l'Australie. Pour la première fois, après 23 ans d'expéditions, l'aventurière des sables se lance un défi encore plus fou, encore plus extrême pour réaliser son rêve : un face-à-face avec la nature de 4 mois sans vivres ni ressources. Livrée à elle-même, elle affronte les Kimberley, ses savanes, ses gorges et ses forêts tropicales, terre vierge et redoutable. Pour survivre, la connaissance et la maîtrise de la faune et de la flore sont ses meilleurs atouts. La récolte des fruits du baobab et la chasse aux insectes ou aux serpents sont ses rituels quotidiens. Pour manger, elle a dû parfaire l'art de la pêche, pour puiser l'eau douce, elle a dû maîtriser le calendrier des marées puis la rendre potable grâce à un filtre en céramique. Il ne faut rien négliger, ni la chaire délicieuse des branches des arbres Pandanu, ni les vertus médicinales des plantes du bush. À l'aube, fronde et machette à la taille, Sarah, près d'un abreuvoir naturel et garde-manger pour tous les prédateurs, installe ses pièges à crabes et ses filets de pêche. Au royaume des crocodiles, elle est sur le qui-vive car elle sait que la moindre négligence pourrait lui être fatale. Le soir venu, au campement, une fois le panneau solaire en charge et la caméra infrarouge lancée, laissez-vous comme elle bercer par le roulis du hamac et goûtez à la nuit sauvage. Toute sa vie, Sarah s'est préparée pour ce challenge. De son propre aveu, la plus difficile de ses expéditions. Dans Face-à-face nature, elle vous invite à la partager. « Pour survivre dans la nature vous devez oublier votre enveloppe humaine et suivre votre instinct animal. »

    -->  Voilà un récit vers lequel je ne serais pas allée en librairie et j'ai été agréablement surprise par le témoignage de cette expédition. Si j'y ai trouvé des lenteurs et des redondances, elles vont avec l'esprit de cette expédition et surtout de son auteure. Je me suis surprise à écouter mon estomac différemment au fil du récit. Car il faut le dire Sarah Marquis dans son mode survie parle des dangers extérieurs qu'elle peut rencontrer (animaux, chutes de pierres, incendies) mais elle parle surtout de cette faim qui la tenaille et de la quête d'eau. Tout cela est bien retranscrit au cœur d'un récit qui vante un retour sur soi au cœur d'une nature hostile mais finalement magnifique et par là même généreuse. Au cœur du livre, quelques belles photographies sur lesquelles je me suis précipitées une fois le livre en main, mais ces photographies ont pris un tout autre sens une fois le récit achevé : je les ai regardées avec détachement au début pour vibrer avec elles à la fin. C'est alors que j'ai réalisé que Sarah Marquis m'avait emmenée en voyage : merci, merci !

     

     


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  • Le confident

    Hélène Grémillon

    Camille vient de perdre sa mère. Parmi les lettres de condoléances, elle découvre un étrange courrier, non signé. Elle croit d'abord à une erreur mais les lettres continuent d'arriver, tissant le roman de deux amours impossibles, de quatre destins brisés. Peu à peu, Camille comprend qu'elle n'est pas étrangère au terrible secret que cette correspondance renferme.

    Dans ce premier roman sur fond de Seconde Guerre mondiale, Hélène Grémillon mêle de main de maître récit historique et suspense psychologique.

    "Le confident" a obtenu cinq prix littéraires et été traduit en vingt-sept langues.

    --> Je ne sais plus comment ce livre est arrivé sur ma pile à lire... trop de livres dans mon pense-bête. Probablement les thèmes des secrets de famille, récits, suspens que j'affectionne. C'est un livre qui m'a happé. Comment le mal d'enfant peut amener à un tel plan. D'où l'auteure tire-t-elle son inspiration? Une petite longueur aux 3/4 du roman, lorsque je pensais avoir tout compris, et finalement j'ai été emportée jusqu'au bout avec l'envie de le recommander. Aux femmes surtout.

    Spoiler:

    Camille est éditrice et reçoit en même temps que les condoléances pour le décès de sa mère un début de correspondance qu'elle pensera un moment être un stratagème d'auteur pour l'approcher avant de comprendre que le bébé de l'histoire qu'elle lit n'est autre qu'elle-même. Elle s'appelle Louise pour Annie, sa mère naturelle. Mère porteuse après avoir donné une parole de jeune fille certainement trop naïve à Madame M., bourgeoise arrivée depuis peu au village qui fait tout pour la rendre épanouie dans son plaisir de peindre. Ce n'est que le début de l'histoire, des vies chargées de secrets.

    Citations:

    - Ne cherche jamais à te faire aimer des gens comme tu voudrais qu'ils t'aiment, ce n'est pas ça, le véritable amour. Il faut accepter que les gens t'aiment à leur manière.

    - Ce ne sont pas les autres qui nous infligent les pires déceptions, mais le choc entre la réalité et les emballements de notre imagination.

    - Au petit déjeuner, il m’avait dit que c’était drôle la vie quand même, après ce long temps sans les voir, il trouvait, à certains, un charme nouveau et, à d’autres, plus de charme du tout.
    Je me souviens parfaitement de cette phrase et je sais pourquoi. C’était une de ces phrases qui taisent ce dont elles parlent vraiment, et qui laissent un arrière-goût à ceux qui les prononcent comme à ceux qui les entendent. Une « phrase clé » dont on se souvient plus tard en se disant : c’était donc ça que ça voulait dire. Comment ai-je pu ne pas m’en rendre compte à cet instant ?

    - L'amour est un principe mystérieux, le désamour plus encore, on arrive à savoir pourquoi on aime, jamais vraiment pourquoi on n'aime plus.

    - La manipulation psychologique est une arme comme une autre, ni plus ni moins faillible, la seule en tout cas qui permette le crime parfait.

    - On peut cacher son malheur au milieu de gens malheureux, pas au milieu de gens heureux.

    - On ne peut pas reprocher à la vie de vous reprendre ce que vous ne regardiez plus.

    - J’ai toujours pensé que les secrets doivent mourir avec ceux qui les ont portés.

     

     


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    Carrières de sable

    de Jérôme Baccelli

    Un jour, un consultant d’une grande banque multinationale perd son téléphone, rentre en dépression, puis s’aperçoit qu’il se dissout : littéralement, qu’il se transforme en sable. Quelques jours après, une de ses collègues d’une compagnie pétrolière voit disparaître son nom des systèmes informatiques de son entreprise, puis de la Sécurité sociale, de l’Etat, etc. Commence une vague de disparitions à l’échelle mondiale.
    Pourtant, Francis Kiu, Lorraine Delvaux, et leurs congénères continuent d’œuvrer dans l’ombre, de manipuler des graphiques, de s’exprimer sur facebook. Un enquêteur tente l’impossible : s’accrocher à la biographie de ce cadre aux activités tentaculaires qu’est Francis Kiu, dont il finit par se demander de quoi fût bâtie la carrière… sinon de sable. Au fil de son investigation, on croise un krach boursier, des Roms envahissant le siège d’entreprises désertées des grandes métropoles, des soupçons de complot contre les technologies modernes.

     


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  • Vous n'aurez pas ma haine

    Antoine Leiris

    Antoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, le 13 novembre 2015, assassinée au Bataclan. Accablé par la perte, il n’a qu’une arme : sa plume.
    À l’image de la lueur d’espoir et de douceur que fut sa lettre « Vous n’aurez pas ma haine », publiée au lendemain des attentats, il nous raconte ici comment,
    malgré tout, la vie doit continuer.
    C’est ce quotidien, meurtri mais tendre, entre un père et son fils, qu’il nous offre. Un témoignage bouleversant.

    Ancien chroniqueur culturel à France Info et France Bleu, Antoine Leiris est journaliste. Vous n’aurez pas ma haine est son premier livre.

    --> Comme beaucoup, le texte d'Antoine Leiris m'a émue au plus au point lors de sa diffusion. Alors j'avais peur 1- de ne pas retrouver le texte dans le livre (mais si, il y est) 2- de trouver fade le reste: comment l'auteur pourrait-il réussir à coucher d'autres mots qui puissent nous toucher encore?
    Il y arrive brillamment, quelques larmes ont coulé sur mes joues et je ferme le livre admirative des sentiments de cet homme et pleine de confiance en une humanité profonde. Merci aussi de nous  rappeler la nécessité d'éduquer.

    Melvil ne pourra pas pas passer ces pages de sa vie comme elle passait les pages de l'histoire. Je n'ai pas de baguettes magique.Notre coccinelle s'est sur le nez de la sorcière elle avait une Kalachnichnikov en banboubouliere et la mort au bout du doigt .

    Un enfant ne s'encombre pas des choses de grands. Son innocence est notre sursis.

    J'ai laissé ce petit manège continuer autant qu'elles en auraient besoin. Elles désiraient donner un peu de l'amour d'une maman à un enfant qui en manquerait tellement, je le prenais, qu'importe qu'il mange ou non ces potages. Je comprenais aussi que mon fils, s'il n'aura plus l'amour de sa mère, aura la tendresse de toutes les autres, dans des petits pots pleins de compotes.

    - On devrait distribuer des gilets fluorescents à tous ceux que l'on a envie d'éviter. Le soutien psychologique en a ce matin-là, ce qui me facilite la tâche. Je ne veux pas leur parler. J'ai l'impression qu'ils veulent me voler. Me prendre mon malheur, lui appliquer un baume de formules toutes faites, pour me le rendre dénaturé, sans poésie, sans beauté, insipide.

    - [...] répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes.

     


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  • En attendant Bojangles

    Olivier Bourdeaut

    Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur "Mr. Bojangles" de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
    Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
    Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
    L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.

    L’optimisme des comédies de Capra, allié à la fantaisie de L’Écume des jours.

    --> L'auteur est un orfèvre des adjectifs et rythme son écriture de rimes infinies. C'est un poète des mots dont les recettes n'ont pas été sans m'évoquer le chef Boby Lapointe. le récit est comme une danse qui nous emporte et une sorte de magie opère dans laquelle notre propre folie titille sans cesse nos zygomatiques, à moins que ce ne soit l'inverse. Un tendre coup de coeur. Bénédicte, Georgette, Elisabeth, Jeanne, Liberty nous manque à chaque fois qu'on pose le livre.

     Citations:

    Ceci est mon histoire vraie, avec des
    mensonges à l’endroit, à l’envers, parce
    que la vie c’est souvent comme ça.

    1

    Mon père m’avait dit qu’avant ma naissance, son métier c’était de chasser les mouches avec un harpon. Il m’avait montré le harpon et une mouche écrasée.
    – J’ai arrêté car c’était très difficile et très mal payé, m’avait-il affirmé en rangeant son ancien matériel de travail dans un coffret laqué. Maintenant j’ouvre des garages, il faut beaucoup travaillé mais c’est très bien payé.
    A la rentrée des classes, lorsqu’aux premières heures on fait les présentations, j’avais parlé, non sans fierté, de ses métiers mais je m’étais fait gentiment gourmander et copieusement moquer.
    – La vérité est mal payée, pour une fois qu’elle était drôle comme un mensonge, avais-je déploré.

    -Pauline, où sont mes espadrilles?
    Et Maman répondait:
    -A la poubelle, Georges! C’est encore là qu’elles vous vont le mieux!
    Et Maman lui lançait:
    -Georges, n’oubliez pas votre bêtise, on en a toujours besoin!
    Et mon père répondait:
    -Ne vous en faites pas, Hortense, j’ai toujours un double sur moi!

    D’elle mon père disait qu’elle tutoyait les étoiles, ce qui me semblait étrange car elle vouvoyait tout le monde, y compris moi.

    Le problème c'est qu'elle perdait complètement la tête. Bien sûr, la partie visible restait sur ses épaules, mais le reste, on ne savait pas où il allait.

    Maman était installée au deuxième étage de la clinique, celui des déménagés du ciboulot. Pour la plupart le déménagement était en cours, leur esprit partait petit à petit, alors ils attendaient calmement la fin du nettoyage, en mangeant des médicaments.

    Le miroir est plus objectif, il juge vraiment, parfois cruellement, mais sans mettre d'affectif.

    Mais enfin, dans quel monde vivons nous? On ne vend pas les fleurs, les fleurs, c'est joli et c'est gratuit, il suffit de se pencher pour les ramasser. Les fleurs c'est la vie, et à ce que je sache on ne vend pas la vie

    Les ennemis les plus dangereux sont ceux qu'on ne soupçonne pas !

    Elle avait réussi à donner un sens à ma vie en la transformant en un bordel perpétuel. Sa trajectoire était claire, elle avait mille directions, des millions d’horizons, mon rôle consistait à faire suivre l’intendance en cadence, à lui donner les moyens de vivre ses démences et de ne se préoccuper de rien.

     

     


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  • Le dîner

    d'Herman Koch (2013)

    Succès phénoménal aux Pays-Bas, alliance détonante d'une comédie de moeurs à l'humour ravageur et d'un roman noir à la tension implacable, Le Dîner dresse le portrait de notre société en pleine crise morale. Deux frères se donnent rendez-vous avec leurs épouses dans un restaurant branché d'Amsterdam. Hors-d'oeuvre : le maître d'hôtel s'affaire. Plat principal : on parle de tout, des films à l'affiche, des vacances en Dordogne. Dessert : on évite soigneusement le véritable enjeu du dîner, les enfants. Car leurs fils respectifs ont commis un acte d'une violence inouïe. Un café, un digestif, l'addition. Reste la question : jusqu'où irions-nous pour préserver nos enfants ?

    --> Il est des livres que l'on choisit pour leur titre et leur couverture, le dîner a été un de cela. De l'humour, du roman noir, de la tension... ce roman est une véritable surprise par ces portraits psychologiques. Ils sont effleurés, mais on mesure toute leur profondeur et les portraits ont de quoi nous amener à nous interroger sur ce qui régit les relations avec les autres. Dans le couple, la famille, la fratrie, en société, en politique. Les non dits, les secrets sont évoqués. Les déroulement du récit qui n'est pas linéaire nous réserve quelques surprises. Le narrateur  a l'esprit particulièrement tortueux que certaines scènes paraissent invraisemblables, mais l'art de l'auteur nous permet d'y croire. Il interroge sur les formes de violences sociales.

    C'est un récit truculent, où les personnages entretiennent des rapports complexes où le narrateur se raccroche sans arrêt à l'image de ce que doit être une "famille heureuse".

    Un récit qui ne ressemble pas à grand chose d'autre. A lire

    SPOILER:

    Deux couples mangent dans un grand restaurant. Le narrateur juste avant le repas a vu qqc sur le tél. de son fils qu'il n'aurait pas dû voir. Ce repas ne l'enjoue pas c'est le moins qu'on puisse dire. Il va dîner avec son frère, promis futur ministre et les épouses respectives. Le fils du narrateur, Michel et son cousin Rick ont mis à mort une sdf dans un distributeur automatique. La scène a été filmée sans qu'ils soient reconnaissables et l'enjeu de la soirée est de voir comment chaque adulte veut couvrir ou révéler ce que son fils a fait. Un troisième enfant, Beau, fils adoptif du politicien s'avère être maître chanteur.

    A aucun moment autour de la table les faits ne sont clairement évoqués, alors qu'il semble qu'il faille prendre à l'initiative du politicien une décision: il veut révéler l'affaire et sortir de la vie politique. Les trois autres trouvent que c'est folie, qu'il décide ainsi de l'avenir des garçons et qu'il n'en a pas le droit.

    Dénouement: Au cours de la soirée Michel et Rick vont vraisemblablement se débarrasser de Beau. Claire abîmera le visage du beau Serge l'obligeant à nepas faire sa carrière politique, évitant à son mari violent de la faire (la violence serait-elle dans les gênes?), avec la complicité de Babette, la femme de Serge.

    Citations:

    - On n'a pas besoin de tout savoir les uns des autres. Les secrets ne sont pas un obstacle au bonheur.

    - Le proviseur était probablement contre le réchauffement de la planète, et l'injustice en général. Peut-être ne mangeait-il pas de viande de mammifères et était-il antiaméricain, ou bien en tout cas contre Bush - en adoptant ce dernier point de vue, les gens se croyaient autorisés à ne plus réfléchir à rien. Quand on était contre Bush, on avait le coeur au bon endroit, et on pouvait se comporter vis-à-vis de son entourage comme le pire des rustres.

    - Cela arrive plus souvent qu'on ne le souhaite, dans ces restaurants prétendument haut de gamme, on perd le fil de la conversation à force d'être confronté à ces innombrables interruptions comme les explications bien trop détaillées sur le moindre pignon de pin dans son assiette, le débouchage interminable des bouteilles de vin et le remplissage opportun ou non de nos verres sans que personne n'ait rien demandé

    - Si je devais donner une définition du bonheur, ce serait celle-ci : le bonheur se satisfait de lui-même, il n'a pas besoin de témoin. " Toutes les familles heureuses se ressemblent, les familles malheureuses le sont chacune à leur façon", dit la première phrase d'Anna Karénine, de Tolstoï.
    Je me contenterai tout au plus d'y ajouter que les familles malheureuses - et au sein de ces familles en premier lieu les couples malheureux - n'y parviennent jamais seules.
    Plus il y a de témoins, mieux cela vaut. Le malheur est toujours en quête de compagnie.
    Le malheur ne peut supporter le silence - et encore moins les silences gênés qui s'installent lorsqu'il se retrouve seul.
    Aussi nous sommes-nous souri, Claire et moi, dans le café quand on nous a servi nos bières, sachant que bientôt nous allions passer toute une soirée en compagnie des Lohman : nous vivions le plus beau moment de la soirée, tout n'irait par la suite que de mal en pis. p.14

    - Je sais parfaitement que, dans les restaurants haut de gamme, on privilégie la qualité et non la quantité, mais il y a vide et vide. En l'occurrence, on avait été visiblement très loin dans l'exagération du vide, de la partie de l'assiette sans aucune nourriture.

    - L'expérience m'a appris que, face à des intelligences inférieures, le mieux est de mentir effrontément; en mentant, on donne aux abrutis la possibilité de battre en retraite sans perdre la face.  (NB: c'est quand Paul est avec le proviseur de Michel après son devoir sur la peine de mort)


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  • Le temps est assassin

    de Michel Bussi

    Eté 1989
    La Corse, presqu'île de la Revellata, entre mer et montagne.
    Une route en corniche, un ravin de vingt mètres, une voiture qui roule trop vite... et bascule dans le vide.
    Une seule survivante : Clotilde, quinze ans. Ses parents et son frère sont morts sous ses yeux.
    Eté 2016
    Clotilde revient pour la première fois sur les lieux de l'accident, avec son mari et sa fille ado, en vacances, pour exorciser le passé.
    A l'endroit même où elle a passé son dernier été avec ses parents, elle reçoit une lettre.
    Une lettre signée de sa mère.
    Vivante ?

    --> Vous avez aimé les précédents ? Bussi est un conteur fidèle qui nous emmène cette fois dans les tortueuses routes de Corse. Notre soif de suspens est étanchée.
    Le titre du livre fort bien trouvé m'a entêté tout au long de la lecture en me rappelant des vieux refrains.
    Alors je ne résiste pas :
    « Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie et l'aimer même si

    Le temps est assassin et emporte avec lui
    Les rires des enfants et les mistral gagnants » (Renaud)
    « Quand l'amour le plus fou de la terre
    Se débat dans une odeur de fin
    Je dis qu'c'est ça la vraie misère
    Je dis qu'le temps est assassin. » (Véronique Sanson)
    et enfin :
    « le temps est assassin.
    Parfois il y a des circonstances atténuantes » (M. Bussi)

    Citations:

    "Non ! répéta Clotilde dans sa tête. Quinze ans que je tiens le choc, quinze ans que je joue les démineuses, ma grande, vingt ans que je joue la copine cool, mon Frankie, celle qui ne se plaint jamais, celle qui a le sourire banane, la fofolle, la rigolote, celle qui dédramatise, celle qui recolle les morceaux, celle qui assure, celle qui tient la route, le volant du quotidien, en chantonnant pour que le trajet vous soit moins long. Et je vous demande quoi en retour ? Juste quinze minutes ! Quinze minutes sur vos quinze jours de vacances ! Quinze minutes sur tes quinze ans de vie, ma grande ! Quinze minutes sur nos vingt ans d'amour, mon chéri ! Quinze minutes contre tout le reste, un quart d'heure de compassion pour mon enfance qui s'est ratatinée ici, sur ces rochers qui s'en contrefoutent, qui ont tout oublié et qui seront encore là dans mille ans. Quinze minutes dans une vie, c'est trop demander ?
    Ils lui en accordèrent dix."


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  • 13 à table! Année 2016

    Collectif: 12 nouvelles écrites par Françoise Bourdin, Michel Bussi, Maxime Chattam, Stéphane De Groodt, Françoise d'Epenoux, Karine Giebel, Douglas Kennedy, Alexandra Lapierre, Agnès Ledig, Nadine Monfils, Romain Puertolas, Bernard Werber.

    Les plus grands auteurs de la littérature contemporaine ont pris cette année encore leur plus belle plume pour vous concocter un délicieux recueil de nouvelles autour d'un thème : frère et sœur. Ceux qui s'aiment, ceux qui se détestent... Souvenirs d'enfance, vie commune, haine larvée ou avouée, à chacun sa recette. Douze fratries à découvrir sans modération.

    Cent balles / Françoise Bourdin: 2 frères que tout oppose, sauf le lien du sang.

    La seconde morte / Michel Bussi: Aurélie Leroy s'invente presque malgré elle une soeur Alexandra Leroy depuis le CP. Comment gère-t-elle la renommée de cette soeur?

    Ceci est mon corps, ceci est mon pêché / Maxime Chattam: des disparitions en nombre n'en sont pas, les enquêteurs ont la certitude que ce sont des meurtres. Des homicides liés à un food truck, des analyses ADN dans les excréments des clients pour nous révéler une horreur à vomir!

    Frères Coen / Stéphane De Groodt: Texte déroutant on l'on passe d'un jeu de mot à l'autre sur une trame narrative absurde. Si j'ai par moment eu l'impression de retrouver l'habileté de Boby Lapointe, je n'ai en revanche pas accroché au surréalisme du texte. Trop loufoque, déjanté? Mais avant tout la découverte d'un auteur atypique que je ne connaissais pas. Un peu de recherche: il est chroniqueur TV. Je relis le texte à haute voix et il se révèle.

    La main sur le coeur / François d'Epenoux: Une fratrie qui s'ignore et le désir d'une mère de réunir ses trois enfants déguisés comme autrefois. Le garçon, déguisé en Napoléon portera la main au coeur...

    Aleyna / Karine Giebel: "Les nations unies estiment que chaque année dans le monde, plus de cinq mille femmes meurent au nom de "l'honneur". L'auteur nous invente une nouvelle pour illustrer l'un de ces drames.

    Tu peux tout me dire / Douglas Kennedy: Justement, toute vérité n'est pas bonne à dire. Une nouvelle pas très rythmée, dont le contenu a glissé sur moi, qui neressemble pas à ce que j'ai lu de l'auteur. Quoi que... avec D. Kennedy l'intrigue est longue à se mettre en place. Ici aussi. Comme c'est une nouvelle, on n'a pas le temps de s'intéresser à cette histoire. Décevant.

    Fils unique / Alexandra Lapierre: Un portrait de fils unique bien dressé, un homme qui veut vainement fonder une famille mais un épilogue où il découvre qu'il a une fratrie, plus complexe qu'on pourrait le penser. L'auteur sait ménager e la surprise jusqu'à la fin.

    Karen et moi / Agnes Ledig: Je retrouve avec bonheur la narration d'Agnès Ledig: de la fraîcheur, de l'humor, des phrases qui s'enchaînent et nous identifient aux personnages. J'aurais un peu modifié la fin de l'histoire pour que la fratrie soit celle de deux mères et non "karen et moi".

    La robe bleue / Nadine Monfils:

    Le premier Rom sur la lune / Romain Puertolas:

    Jumeaux, trop jumeaux / Bernard Werber:

     

     

     

     

    Citation:

    - Aurélie Leroy...
    Je lève la main.
    La maîtresse me regarde. Plus longtemps que les autres. Avec un sourire plus grand que pour les autres. Comme si elle me connaissait déjà.
    - Alexandra. Alexandra Leroy, c'est ta grande sœur?
    Je suis surprise, je baisse la tête, puis je dis oui.


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  • Pensées en chemin

     

    Axel Kahn

    Axel Kahn marcheur ? On le savait généticien, médecin, humaniste. On le découvre ici en randonneur de haut niveau, capable d’avaler deux mille kilomètres en parcourant « sa » France de la frontière belge dans les Ardennes à la frontière espagnole sur la côte atlantique, au Pays basque. Itinéraire buissonnier qui le conduit de la vallée de la Meuse à Saint-Jean-de-Luz, en passant par Vézelay, le Morvan, la Haute-Loire, les Causses et le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle pendant sept cents kilomètres.
    Le livre qu’il a tiré de ce périple est plusieurs choses à la fois : un carnet de voyage curieux, drôle, rêveur, où nous sont contées les anecdotes d’une traversée haute en couleurs ; une sorte de manuel d’histoire, où remontent à notre mémoire quelques-uns des lieux célèbres du passé de la France. Mais aussi une réflexion sur l’état de notre pays, la désertification de beaucoup de régions, la pauvreté de certaines, les effets ravageurs de la mondialisation. « Sécession », énonce-t-il : « J’appelle ainsi la rupture d’une partie de la population avec la vie politique ordinaire, l’apparente rationalité de son discours et ceux qui le tiennent. » Comme on voit, l’humaniste engagé n’a pas disparu derrière le marcheur.
    Et puis ce livre est aussi l’occasion de rencontrer à chaque étape des hommes et des femmes qui racontent chacun un bout de la vraie France d’aujourd’hui, celle dont on n’entend jamais parler.

    --> Je m'attendais à plus de pensées personnelles et moins d'érudition, passée la surprise j'ai apprécié la connaissance dispensée par l'auteur.


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  • La fabrique du monde

    Sophie Van der Linden

    Et je me vois là, dans tout ça. Une petite chinoise de dix-sept ans, une paysanne, partie à l’usine parce que son grand frère entrait à l’université. Quantité des plus négligeables, petite abeille laborieuse prise au piège de sa ruche. Enfermée là pour une éternité.
    Aujourd’hui en Chine. Mei, jeune ouvrière de dix-sept ans vit, dort et travaille dans son usine. Elle rêve aussi.

    Confrontant un souffle romantique à l’âpre réalité, La Fabrique du monde est une plongée intime dans un esprit qui s’éveille à l’amour, à la vie et s’autorise, non sans dommage, une perception de son individualité.

    --> Le résumé de l'éditeur dit mieux que je ne pourrai l'exprimer ce que j'ai trouvé dans ce court roman. Une belle surprise.

    "Onze heures du soir, collation de nuit. On est tous comme des morts-vivants. Même pas le courage de parler de Lin. Et arrivent ces interminables heures nocturnes. Ce ne sont d'ailleurs plus des heures ni des minutes, c'est un temps arrêté, mou, de souffrance, dans lequel on s'englue. Dix fois, cent fois, écarquiller les yeux pour chasser le flou, battre des paupières et, sans être vue, arrêter un instant pour se frotter les yeux, les tempes, retrouver un semblant de lucidité. Les néons clignotent. Par moments, je crains de devenir aveugle avant le jour. Les machines continuent de vrombir avec régularité, mais c'est le seul bruit discernable, plus de cris des contremaîtres, plus d'ordres lancés à tue-tête, plus de haut-parleurs, il y a comme un silence, en dépit du bruit sourd des moteurs. J'ai atrocement mal à la nuque. Les points douloureux sont de plus en plus précis. Je change de position, sans cesse, tente de me redresser mais ne tiens pas. Je m'empêche constamment de tout faire valser, de fondre en larmes comme un enfant qui croit encore que pleurer de rage changera les choses, pourra les arrêter. Je souffle, je souffle, tenir. La fatigue, commence à me submerger, la douleur devient si aiguë qu'elle en est insupportable... Mais c'est le chant du premier oiseau du matin. S'accrocher, se réveiller, se secouer. Le tas de tissus de la découpe a considérablement diminué. On est en train de coudre nos dernières pièces, les dernières, toutes dernières..."

     


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  • Le secret du mari

    de Liane Moriarty

    Jamais Cecilia n'aurait dû lire cette lettre trouvée par hasard dans le grenier. Sur l'enveloppe jaunie, quelques mots de la main de son mari : « À n'ouvrir qu'après ma mort ». La curiosité est trop forte, elle l'ouvre et le temps s'arrête... À la fois folle de colère et dévastée par ce qu elle vient d'apprendre, Cecilia ne sait que faire : si elle se tait, la vérité va la ronger, si elle parle, ceux qu elle aime souffriront.
    Liane Moriarty brosse un tableau nuancé et émouvant de l'amour (marital et familial) et se révèle bien mieux qu un simple auteur de best-sellers : une romancière dont les personnages attachants pourraient être vos amis ou vos voisins, avec leurs qualités et leurs failles.

    --> Une écriture un peu lisse, mais un secret qui tient en haleine notre lecture.


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  • Arrêtez-moi là!

    de Iain Levison

    Charger un passager à l'aéroport, quoi de plus juteux pour un chauffeur de taxi? Une bonne course vous assure une soirée tranquille. Ce soir-là, pourtant, c'est le début des emmerdes... Tout d'abord la cliente n'a pas assez d'argent sur elle et, pour être réglé, il vous faut entrer dans sa maison pourvue d'amples fenêtres (ne touchez jamais aux fenêtres des gens!). Plus tard, deux jeunes femmes passablement éméchées font du stop. Seulement, une fois dépannées, l'une d'elles déverse sur la banquette son trop-plein d'alcool. La corvée de nettoyage s'avère nécessaire (ne nettoyez jamais votre taxi à la vapeur après avoir touché les fenêtres d'une inconnue!). Après tous ces faux pas, comment s'étonner que deux policiers se pointent en vous demandant des comptes? Un dernier conseil: ne sous-estimez jamais la capacité de la police à se fourvoyer!

    --> Un démarrage rapide, j'ai plongé dans ce livre, la narration m'a tenu en haleine. Un peu de longueur en milieu de livre, mais rien de décourageant. Et enfin, la fin... la fin... à lire pour découvrir la fin, que j'ai préféré ignorer.

     


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  • Dans la peau d'un maton

    de Arthur Frayer

    Que savons-nous vraiment de la prison ? Uniquement ce que veulent bien nous en dire des détenus ou des membres de l’administration pénitentiaire.

    Arthur Frayer a voulu aller plus loin. Pour voir par lui-même ce qui se passe dans ce monde clos, ce jeune journaliste a passé le concours de gardien de prison et est devenu, l’espace de quelques mois, un « infiltré ». En stage à Fleury-Mérogis, puis en poste à Orléans, il raconte ses mois passés en détention. On découvre avec lui, en partageant son inquiétude, son étonnement et souvent sa colère, la réalité des maisons d’arrêt surpeuplées, les humiliations quotidiennes – pour les détenus comme pour les matons –, le désespoir et la folie, la roublardise de tous, le poids de l’enfermement.

    Au fil des jours, toutes les certitudes du journaliste vacillent : comment rester juste ? Comment œuvrer à la réinsertion quand on doit exercer un métier épuisant dans des conditions si difficiles ?

    De cette expérience hors du commun est né un récit bouleversant, d’une force rare.

    --> Un travail journalistique, qui se laisse lire de manière fluide. L'auteur ne s'attarde pas en analyse, même pas à la fin. Un livre instructif, un regard sur la prison.


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  • Un tout petit rien

    Camlle Anseaume

    Le monde de Camille, 25 ans, s'écroule lorsqu'elle se découvre enceinte de l'homme avec qui elle partage ses nuits mais pas beaucoup plus.

    "Le plus gros engagement qu'on ait pris ensemble, c'était de se dire qu'on s'appellerait en fin de semaine. C'était quand même un mardi. [...] C'est beaucoup plus que sexuel, c'est beaucoup moins qu'amoureux. C'est nos culs entre deux chaises..."

    Son amant claque la porte en apprenant la nouvelle. Commencent alors pour elle douze semaines d'hésitation, entre réunions avec ses amies, rencontres houleuses avec sa famille, et rendez-vous médicaux. Camille fait des listes de "pour" et "contre", désespère en montant les sept étages qui la mènent à sa chambre de bonne, et pleure quand un de ses yaourts vient s'écraser en bas... Le temps file mais elle ne parvient pas à faire son choix: garder l'enfant et l'élever seule, ou s'en séparer et tenter de reprendre le cours normal de sa vie ?

    Camille Anseaume signe, avec une justesse remarquable, un très joli roman sur le passage à la fois douloureux et réjouissant d'une existence à une autre. Un récit plein de poésie, tendre et drôle, qui décrit finalement plus la venue au monde d une mère que celle d'un enfant.

    --> Plus que le statut de mère célibataire, c'est tout simplement la manière de raconter sa grossesse qui m'a touchée dans ce récit. Même dans une grossesse partagée en couple, en famille, l'enfant est portée par la femme, seule. Au delà de toutes les partages possibles lors des examens, des discussions pour projeter l'arrivée de bébé, les techniques de préparation à l'accouchement suivies avec le papa; c'est bien dans le seul corps de la mère que la vie prend racine et ce récit de mère célibataire en est un très beau témoignage.

     


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  • Tout bouge autour de moi

    de Dany Laferrière

    Le 12 janvier 2010, Dany Laferrière se trouvait à Port-au-Prince. Un an après, il témoigne de ce qu'il a vu. Sans pathos, sans lyrisme. Des "choses vues" qui disent l'horreur, mais aussi le sang-froid des Haïtiens. Que reste-t-il quand tout tombe ? La culture. Et l'énergie d'une forêt de gens remarquables.

    --> C'est un témoignage, celui de Dany Laferrière. Un témoignage du terrible tremblement de terre qui a secoué Port-au-Prince en 2010. Des chapitres courts, comme autant de portraits de scènes prise sur le vif. Pas seulement le jour même mais aussi après. L'auteur sera rapidement rapatrié au Canada, il nous y livre là aussi quelques chapitres lorsqu'il observe le désastre derrière le petit écran. Puis il revient rapidement à Port-au-Prince pour les obsèques de sa tante et continue les portraits, chapitre après chapitre.


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  • Moyenne

    de Laurence Kiberlain

    J'ai toujours été moyenne en tout. Moyenne en cours, j'ai eu le bac avec la moyenne, j'étais moyenne à la fac, moyenne jolie, moyenne intelligente, moyenne intéressante.
    Certains événements m'ont obligée à me dépasser.
    Depuis je ne peux plus n'être que moyenne.

    --> Un nouveau roman sur le handicap (IMC: infirme moteur cérébral). Un récit. Actuel, factuel, fort. Les phrases courtes s'en tiennent aux faits et sont tout à fait adaptées à un récit intime sur lequel on veut témoigner sans trop s'épancher. Un livre très touchant sans misérabilisme.


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  • Un moment de couple

    de Nelly Alard

    Juliette, ingénieur dans l'informatique, et Olivier, journaliste, ont deux enfants et une vie de couple moderne. Lorsque Olivier avoue à sa femme avoir une liaison, l'univers de Juliette vacille. Comment survivre à la trahison? C'est à cette question que ce roman, écrit au scalpel, sans concession mais non sans humour, entend répondre. Rien n'y échappe, ni les risques de la vie à deux et les glissements du désir ni les contradictions d'un certain féminisme et la difficulté d'être un homme aujourd'hui.

    --> Une moitié de roman longue... où j'ai failli abandonner à plusieurs reprises. Et puis, finalement l'adultère mérite peut-être ces longueurs. Dans ce que vivent Juliette et Olivier, rien n'est finalement très tranché et cette longueur nous le montre. Heureusement, le dénouement réserve une petite coupure dans le scénario, que ce soit le dénouement de l'histoire de V et Olivier ou celle de Juliette. A lire? Pourquoi pas.

     

     


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     La démesure

    ... soumise à la violence d'un père

    de Céline Raphaël

    "Céline est privée de nourriture, battue des années durant, enfermée. Elle craint chaque week-end pour sa vie, travaille, travaille encore, pour briller et jouer les pianistes prodiges en gardant le secret sur l’horreur de sa vie familiale. Et autour d’elle, un silence assourdissant. Comment suspecter l’horreur de la servitude sous les atours de l’excellence ? L’exigence absolue de la perfection qui devient justification de tous les excès et de tous les abus et qui mystifie l’entourage d’autant plus facilement que cette esclave n’est pas affectée à une tâche de souillon mais à une production artistique réservée aux élites ?"  Daniel Rousseau.

    --> Un roman témoignage, probablement réparateur pour son auteure, mais pas seulement. Elle veut aussi sensibiliser. Mais pas seulement. Elle montre, sans théorie superflue des mécanismes qui se sont mis en place chez elle, chez son père. Elle témoigne aussi des lieux traversés pendant son placement. L'anorexie est aussi au coeur du roman. Ca glace parfois le sang, pourtant ce n'est jamais larmoyant. Et quel titre! Il est parfaitement adapté, comme chaque mot de la narration.

    Citations:

    - Dès que nous sommes arrivés à la maison, il m'a jetée par terre sur le carrelage de l'entrée. J'étais sur le ventre. D'une main, il m'a maintenu la tête contre le sol, de l'autre, il m'a mis les deux mains dans le dos et a appuyé son genou contre mon dos. Il m'écrasait. J'étais à moitié consciente. Je savais que maman et Marie l'imploraient de me laisser tranquille, mais je ne réagissais plus. Au bout de quelques minutes, il me demanda si j'étais calmée et prête à travailler sérieusement. Sans attendre ma réponse, il m'a lâchée et nous sommes retournés dans la salle de jeu pour travailler.

    - Aujourd'hui, j'ai renoué avec cet instrument.
    Pour moi. Parce que je me suis rendu compte qu'il a le pouvoir de rendre les gens heureux, le temps d'un morceau.

    - Un soir, peu après mon dixième anniversaire, alors que j'avais reçu de nombreux coups et que je n'avais pas eu le droit de dîner, mon père a décidé que je n'irai pas me coucher sans une dernière punition. Il m'a emmenée dans la cuisine et m'a fait asseoir à table. Il a ensuite pris une assiette et y a mélangé de l'omelette froide, un yaourt, du pain, de l'eau et de la salade.
    "Tu ne sortiras de table que lorsque tu auras tout fini. Tout. Y compris la sauce."
    J'ai alors osé me tourner vers lui, entre bravade et désespoir. Je lui ai demandé, en larmes, ce que je lui avais fait pour mériter de souffrir comme il me faisait souffrir. Même Haydn, notre berger allemand, était mieux traité que moi. Mon père m'a répondu froidement, en me regardant droit dans les yeux :
    "Tu es pire qu'un chien."

    Ces mots irrémédiables ont marqué ma chair jusqu'au sang. Je ne les oublierai jamais. J'ai beaucoup de mal à m'en défaire.

    - " J'avais beaucoup de mal à gérer l'enfermement. Je faisais des crises d'angoisse violentes tant je me sentais seule et perdue. Aujourd'hui encore, j'ai des difficultés avec la contrainte de temps et d'espace à laquelle nous devons tous nous soumettre. "

    "« Tu es pire qu’un chien. »
    Ces mots irrémédiables ont marqué ma chair jusqu’au sang. Je ne les oublierai jamais. J’ai beaucoup de mal à m’en défaire."

    " Pour la première fois de ma vie, je n'avais plus peur de mourir seule pendant le week-end. Pour la première fois de ma vie, je savais que si je n'étais pas au lycée le lundi matin, quelqu'un s'apercevrait de mon absence et appellerait les secours. "

    " «[...]Je suis perplexe. Tu as attendu quatorze ans pour parler? Tu ne pouvais pas te rebeller avant si c'était si terrible que cela chez toi?»
    Le ton était donné. Comme d'autres, elle ne me croyait pas et avait sans doute été séduite par les beaux discours de mon père. Mes parents étaient visiblement trop bien habillés pour avoir osé maltraiter leur fille. "

    " Ces adultes ignorent le courage qu'il faut pour se libérer d'un asservissement, encore plus quand cet état est imposé par ceux-là mêmes qui doivent être des protecteurs. Pour l'enfant, en prendre conscience et le dénoncer nécessitent une maturité exceptionnelle ou une détresse extrême. "

     


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  • Depuis quelques jours, je découvre des courts témoignages de vie, téléchargeable sur le site "Raconter la vie"


    Le projet Raconter la vie par raconterlavie

     

    Des petits livres

    Un site internet participatif

    Parler de la société réelle

    Donner la parole, faire sortir de l'obscurité

    Raconter la vie est un projet initié (ou soutenu?) par Pierre Rosanvallon. De simples gens témoignent de leur vie dans un court texte.

    Marin pêcheur

    --> la vie d'un marin retraité. Des faits. Les postes qu'il a occupé sur chaque bateau, le nom des bateaux qui se sont succéder. Des naufrages: celui de son ami, celui de son bateau aussi.
    Un récit simple, qui donne l'image d'un homme simple à la dure vie de labeur.

    Je suis l'ombre fatiguée qui nettoie vos merde en silence

    --> Etudiante qui travaille dans la restauration rapide et qui étouffe de colère dans son poste.
    J'ai aussi été étudiante travaillant en restauration rapide, et je ne me suis pas du tout retrouvée dans son récit (sauf pour l'odeur qui reste pour moi un vif souvenir désagréable) Elle a quitté son travail, et elle a bien fait!

    Les drames qui peuplent mon bureau

    --> Psychologue scolaire en ZEP, elle donne à lire quelques vie de famille révélées par des signalement à l'école.
    Plaisir de lire l'écrit d'une collègue, qui écrit comme j'ai envie souvent de la faire: des tranches de vie des enfants que nous croisons, suivons, pour lesquels nous nous impliquons et que nous ne reverrons probablement pas.

    Matricule 113

    --> Etudiante caissière dans la grande distribution.
    Une écriture qui m'a plutôt ennuyée, et des faits trop généralistes, je recommande plutôt le roman Les tribulations d'une caissière de Anna Sam.

    Ligne 11

    --> Conducteur de métro.
    J'ai aimé le vocabulaire technique qui accompagne son récit. Et il faut bien l'avouer, prenant le métro à Paris je m'étais souvent demandée comment ces conducteurs voient les quais, les passagers, les tunnels... J'ai eu un bout de réponse.

    Ma machine et moi

    --> Du bonheur du confort moderne avec l'arrivée de la machine à laver à la panne pour laquelle il faut attendre la potentielle commande d'une pièce de rechange en Chine ou acheter une nouvelle machine parce que ce sera moins chère.
    --> Petit récit plein d'humour, chacun y retrouvera du vécu et se persuadera encore un peu plus que nos modes de consommation nous font marcher sur la tête.

    Les cheveux d'Elsa

    --> Terrible témoignage, brut de faits d'une mère dont la fille, 16 ans est atteinte d'un cancer qui va l'emporter en 14 mois.
    --> Tous les récits de Raconter la vie sont brefs. Ici, sont condensés la détresse face à la maladie, la force de combattre et une fin inéluctable. C'est dur.

    Street marketing

    Elle distribue des flyers destinés à faire entrer les passants dans une bijouterie sous prétexte d'y recevoir un bracelet pour la fête des mères.
    --> Un très court texte bien écrit avec une petite chute inattendue.

    Sous France

    Texte très court (3 pages?) d'une prostituée, ouvert sur l'espoir: elle "commence à voir un peu le jour" en commençant une formation dans la petite enfance.
    --> Court témoignage touchant.

    Aimer enseigner malgré tout

    Professeur de français en ZEP, de l'autre côté de Paris. Il a commencé proche de chez lui, a continué dans un collège difficile de centre ville, poursuit dans un établissement pour ainsi dire "noir".
    --> Il parle des difficultés, mais laisse surtout le sentiment d'accepter, et même de laisser penser que sa salle de classe demeure un monde à côté des trafics et incivilités du collège, sans pour autant dire qu'il fait mieux que les autres. C'est un témoignage qui n'est ni larmoyant, ni plaintif, juste un témoignage de faits, loin des préoccupations de ceux qui font les programmes de l'école.

    Fragments d'école

    .....
    --> .....

     

    Je me suis converti à l'islam

    Catholique converti à l'âge de 20 ans. L'éloignement des amis. Le regard de la famille. Son rapport à l'islam.
    --> Pas extrémiste du tout: un témoignage simple, concret et je dirais presque logique.

     

    L'heure du thé

    Dans un village, la narratrice a passé quelques années. Elle écrit. Elle se lie à une ancienne institutrice.
    --> Bof... j'ai trouvé ce récit obscur, comme si l'écrire faisait plaisir à l'auteur, mais l'auteur ne nous dit pas tout de sa motivation et cela rend le récit trop opaque.

     

     

     
    Pierre Rosanvallon, Le Parlement des invisibles par raconterlavie


    Pierre Rosanvallon devant les députés socialistes par GroupeSRC

     


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  • Merci pour ce moment

    de Valérie Trierweiler

    "Tout ce que j'écris est vrai. A l'Elysée, je me sentais parfois comme en reportage. Et j'ai trop souffert du mensonge pour en commettre à mon tour", Valérie Trierweiler.

    --> Allez, j'avoue, je l'ai lu. Personne ne s'en vante... Quelle provocation de révéler une part de la vie privée du Président. Est-ce respectueux de nos institutions?

    Valérie Trierweiler laisse surtout penser qu'elle est victime d'un homme menteur et manipulateur. Bon. Son témoignage, s'il était anonyme pourrait toucher. L'homme qu'elle aime éperdument n'est pas celui qu'elle croyait. Elle accuse en partie le pouvoir et sa fonction de l'avoir transformé, mais pas seulement. Elle accuse l'homme. On la sent manipulée. Mais qui des deux manipulait l'autre? Un couple sous influence. Je me suis demandée dans quelle mesure le couple pouvait être mis en scène pour servir la destinée de chacun. Et Valérie Trierweiler ne s'y est pas retrouvée. Elle clame n'avoir rien cherché. Tout juste a-t-elle soutenu quand il le fallait l'homme qu'elle aimait. Parce qu'elle est sincère, vraie, simple, humaniste, généreuse et j'en passe. Elle vient de chez les petites gens, elle ne possédait pas les codes de ces grands de la République (du royaume ai-je presque envie d'écrire). Elle ne possédait pas l'Etiquette. Trop de choses ont joué en sa défaveur. Et elle a souffert, beaucoup trop, des mensonges et de l'indifférence de son compagnon. Bon. Tout ça c'est ce qu'elle écrit. Son déballage. Parce qu'elle répète qu'elle n'aime pas déballer sa vie privée toutes les trois pages. Pourtant c'est ce qu'elle fait. Elle se clame sincère, mais parfois il ne faut pas en faire trop.

    Elle est probablement sincère, oui. Mais ce genre d'histoire je préfère les lire dans les romans de Tatiana de Rosnay. Ce roman se veut témoignage mais utilise les ficelles de la fiction en moins bien écrit. Cela fera du bien à son auteur. Cela ternira sans aucun doute l'image du Président encore un peu plus. Et cela donne un triste témoignage de nos institutions.

    Son récit est plaintif, larmoyant. Trop beaucoup trop. Elle est parfaite (enfin presque, elle dégage quelques défauts pour qu'on tende à l'écouter jusqu'au bout). Engagée dans les belles causes. Elle ne doit rien à personne. Finalement, tout le long du récit elle fait tout pour qu'on s'apitoie sur elle. Une fois le livre terminé, j'ai relevé la tête, regardé les gens qui m'entouraient, et je me dis que si elle est si malheureuse, il doit y avoir vraiment trop de gens malheureux sur terre.

    C'est un livre qui sent mauvais. Lisez-le pour savoir de quoi il s'agit (mais ne l'achetez pas!): il est un symptôme d'une République peut-être malade.

    "J'ai trop souffert" écrit-elle.... je préfère utiliser mon capital compassion pour d'autres souffrances.

    CITATIONS:

    - Je n'ai pas le droit de me plaindre : je traverse une épreuve, pas un drame.

     


    n dimanche de décembre, alors que nous déjeunons chez le couple Valls, la conversation se porte sur le ministre du Budget et son compte en Suisse.
    – C’est terrible pour lui, il ne dort plus, remarque Manuel Valls.
    Je lui réponds :
    – S’il ne dort pas, c’est qu’il n’a pas la conscience tranquille.
    – Ça n’a rien à voir, là on touche à sa dignité.
    Manuel Valls aurait pu choisir un autre mot que « dignité ». Le débat sur le mariage pour tous alimente alors la « fachosphère ». Sur Internet, l’extrême droite est remontée à bloc, je me fais insulter à longueur de temps. Donc la dignité de Cahuzac ne m’émeut pas autant que les autres convives.
    – Et moi ? Quand je me fais traiter de première pute de France, on ne touche pas à ma dignité ?
    D’une même voix, François et son ministre de l’Intérieur se récrient :
    – Ça n’a rien à voir.
    Non, rien à voir, lui est un homme politique drapé dans son honneur et moi une femme sans statut, une poupée vaudou que l’on peut insulter et traîner dans la boue. Je ne relève pas. Je suis convaincue que Jérôme Cahuzac va tomber. Je persiste :
    – Je suis sûre qu’il ment.
    Chacun reste sur ses positions. Les deux hommes le couvrent parce qu’il est l’un des leurs, un politique et un ami. Manuel Valls finira par lâcher à son propos :
    – On tient, on tient, jusqu’au moment où on ne tient plus.
     
    - Son assurance devrait me tranquilliser définitivement, mais le poison s'est installé.
    -Il n’arrive pas à m’expliquer clairement la distance qu’il veut installer entre nous sur certains sujets. Alors il agit à sa manière – pas vu, pas pris – en utilisant le non-dit, l’esquive et le mensonge.
    -Je me souviens du premier bâton de rouge à lèvres un peu raffiné que je me suis offert, du sentiment de féminité qu'il m'a donné. Jusque-là, j'empruntais ceux de ma mère ou de ma grand-mère, mémé Simone, à qui je prenais aussi une poudre de riz dont je n'oublierai jamais la bonne odeur, malgré la marque bas de gamme. Ma petite grand-mère [...] n'était qu'une simple couturière avec ses doigts experts, mais elle était tellement coquette. [...] J'ai encore le goût de la pastille Pulmoll que nous venions régulièrement lui quémander à la porte de sa chambre.
     
    - Je viens d’une famille où l’on ne vit pas à découvert. Chez moi, on considère qu’on ne dépense pas l’argent que l’on n’a pas et nous continuons tous à faire attention au prix de chaque chose. J’en ai gardé des stigmates : je ne sais pas « claquer » ni « flamber ».
     
    - En dehors de Laurent Fabius, il ne faut pas être expert pour comprendre que la plupart des nouveaux ministres n’ont pas le niveau. Je suis affligée de ce que j’entends. Je les observe en silence, en me demandant comment tel ou tel a pu être nommé ministre. Équilibre de courant, équilibre de sexe, équilibre régional ou de parti. Peu sont là pour leur compétence.
     
    - La moitié des ministrables dont les noms circulent me sont d’ailleurs inconnus. Ils viennent des entrailles du PS, des radicaux et des Verts. Leur nomination est le résultat de calculs d’appareils, d’un jeu de billard à plusieurs bandes. Certaines femmes ministres sont même choisies sur catalogue.
     

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  • de Bruce Chatwin

     

    LECTURE EN COURS

     

    Citations:

    - page 12: La loi sur les droits à la terre - le Land Rights Act - donnait aux "propriétaires" aborigènes des titres de propriétés sur leur pays, à condition que celui-ci soit inoccupé; et le travail qu'Arkady s'était inventé consistait à traduire la "loi tribale" dans le langage juridique de la couronne.

    Personne ne savait mieux que lui que les jours "idylliques" de la chasse et de la cueillette étaient finis - si tant est qu'ils aient jamais été idylliques. Ce que l'on pouvait faire pour les aborigènes, c'était préserver la plus essentielle de leurs libertés: celle de rester pauvres ou, comme il l'exprimait avec plus de délicatesse, l'espace dans lequel ils puissent être pauvre.

    - page 24: Blesser la terre [...] s'est se blesser soi-même, et si d'autres blessent la terrre, c'est vous-mêmes qu'ils atteignent. Le pays doit rester vierge, comme il était au Temps du Rêve, à 'époque où les ancêtres amenèrent le monde à l'existence en le chantant.

    - page 36:Les Pintupi étaient la dernière tribu"sauvage" à avoir été contactée dans le Grand Désert Occidental et introduite à la civilisation blanche. Jusqu'à la fin des années 1950, ils avaient continué à pratiquer la chasse et la cueillette, nus dans les dunes, comme ils l'avaient fait pendant au oins dix mille ans.

    C'étaient des gens insouciants et très ouverts d'esprit, qui ne connaissaient pas ces rudes rites d'initiation propres aux groupes plus sédentaires. Les hommes chassaient le kangourou et l'émeu. Les femmes cueillaient des graines, ramassaient des racines et tout ce qui pouvait se manger. En hiver, ils s'abritaient derrière des pare-vent de spifinex; et, même en pleine sécheresse, l'eau leur faisait rarement défaut. Une bonne paire de jambes était leur valeur la plus sûre et ils riaient sans cesse. Les quelques Blancs qui les visitèrent furent surpris de voir leurs nourrissons gras et en bonne santé.

    Mais le gouvernement décréta que les hommes de l'âge de pierre devaient être sauvés ... pour le Christ, si besoin était. En outre on avait besoin du Grand Désert Occidental pour y mener à bien des opérations minières, éventuellement des essais nucléaires. Il fut donc ordonner d'embarquer les Pintupi dans des camions de l'armée et de les installer dans des lotissements du gouvernement. Nombre d'entre eux furent envoyés à Popanji, un camp situé  l'ouest d'Alice Springs, où ils moururent victimes d'épidémies, se prirent de querelle avec les hommes des autres tribus, se mirent à boire et à jouer du couteau.


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  • Nos voisins d'en dessous

    de Bill Bryson

    L'Australie n'est pas seulement célèbre pour ses kangourous, ses drag-queens et ses surfeurs. On y trouve aussi les bestioles les plus voraces et venimeuses du globe, des déserts où mieux vaut ne pas s'aventurer pour un petit besoin, et puis de drôles de gens persuadés que vous les prenez pour des ploucs du bout des antipodes. Bill Bryson, l'illustre auteur chez Payot de Motel Blues et American Rigolos, aimerait ressembler à Indiana Jones plutôt qu'à Mister Bean. Le voici donc surarmé de courage pour sillonner l'Australie et en aborder les thèmes les plus divers: sa flore, sa faune et sa population, mais aussi l'histoire très singulière de son exploration et de sa colonisation, sans oublier la " question aborigène ", car si une plume aussi caustique traite d'un sujet aussi grave, c'est pour mieux nous en révéler toutes les aberrations.

    --> Un mélange d'humour pour apporter des informations sérieuses, c'est un livre plutôt plaisant. C'est un véritable récit de voyage, avec l'art de raconter les histoires. Il nous donne sa sensibilité à ce pays, il nous fait partager ses rencontres et ses impressions. A lire sans aucun doute si vous voyagez là-bas! On apprend beaucoup de choses, des généralités aux faits plus anecdotiques.

    Citations:

    - ce pays ne connaît pas de coups d’État, n 'épuise pas ses réserves de poissons , n'arme pas d'horrible despotes, ne pratique pas la culture de la drogue de façon indécente . Bref, c'est un pays qui ne joue pas les gros bras et ne fait pas sentir sa puissance d'une manière provocante et déplacée. Un pays stable , pacifique et correct. Un pays qui n'a ps besoin d'être surveillé du coin de l'oeil , ce qui fait qu'on ne le regarde même plus

    - Si La Pérouse avait été plus rapide , il aurait pu proclame l'Australie terre française et épargner à ce pays deux cents ans de cuisine britannique.

    - En fait, je pense qu'il est tout simplement impossible de répertorier en une seule vie l'intégralité des dangers qui vous guettent dans le moindre buisson d'acacia ou la moindre flaque d'eau de cette contrée si étonnamment riche en espèces aux crocs venimeux ou acérés

    -Ma promenade m'a conduit devant des magasins au luxe tapageur - Prada,Hermès, Ralph Lauren. Impeccable. Mais pas très intéressant. Je n'avais pas parcouru treize mille kilomètres pour contempler des serviettes de bain signées Ralph Lauren.

    - la plupart des serpents ne vous feront aucun mal . Si vous vous trouvez dans le bush face à l'un d'eux, arrêtez-vous net et laissez-le passer tranquillement sur vos chaussures.
    Personnellement, au palmarès des "conseils les moins susceptibles d'être suivis" j'accorde le premier prix à celui-là.

    - Après des années d'études patientes et laborieuses (avec le cricket il ne peut en être autrement) , j'en suis arrivé à la conclusion que ce jeu gagnerait beaucoup à l'introduction de quelques chariots de golf. Ceux qui prétendent que les Anglais ont inventé le cricket uniquement pour rendre intéressante et palpitante toute autre forme d'activité humaine ont tort. Loin de moi l'idée de dénigrer un sport qui fait le bonheur de millions de gens - dont certains arrivent même à garder les yeux ouverts pendant les matchs- mais, franchement, c'est un jeu bizarre. C'est le seul sport qui inclut une pause pour le thé. C'est le seul sport qui porte le même nom qu'un insecte. C'est le seul sport où les spectateurs brûlent autant de calories que les joueurs ( et même plus , s'ils sont un brin enthousiaste). C'est la seule activité de type compétitif- mis à part les concours de boulangers- où les acteurs s'habillent tout en blanc le matin et se retrouvent aussi immaculés en fin de journée.

    - Un homme arrive à la finale de la coupe de football australien à Melbourne et constate avec surprise que le siège à côté de lui est vacant . Or généralement , tous les billets de finale sont vendus des mois à l'avance et il ne reste jamais le moindre place libre. L'homme s'étonne donc.
    - excusez-moi dit-il à son voisin , mais comment se fait-il que cette place soit inoccupée?
    - c'est la place de ma femme, réplique celui-ci, un peu morose . Malheureusement elle est décédée.
    - Mais c'est affreux ! Je suis terriblement navré!
    - Ouais . Elle n'a jamais raté un match de sa vie.
    - Vous auriez pu proposer sa place à un ami ou a l'un de vos parents?
    - Impossible :ils sont tous à l'enterrement.


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  • Embrouille en Provence

    Peter Mayle

    Quand le milliardaire français Francis Reboul vient chercher Sam Levitt jusqu'à Los Angeles pour lui demander de servir de prête-nom dans une société immobilière à Marseille, Sam est à la fois tenté et un peu réticent : pourquoi cet homme, à qui il a volé pour plusieurs millions de grands crus lors de son dernier séjour en France, veut-il lui confier cette délicate besogne ?
    Mais, emporté par l'enthousiasme de sa petite amie séduite à l'idée de prendre des vacances dans le midi de la France, Sam accepte. Il va devoir déjouer les manoeuvres et intrigues de deux autres candidats en lice dans ce projet architectural qui suscite polémiques et rivalités : une Parisienne, qui veut bétonner la magnifique anse des Pêcheurs, et un lord anglais, déjà acoquiné avec le président du comité de sélection, un Corse mafieux...
    Le personnage principal de cette histoire très enjouée de corruption et de magouilles est bien sûr la Provence, et particulièrement Marseille avec sa gastronomie, son Vieux Port, ses petits bistrots et sa douceur de vivre.

    --> J'ai choisi ce livre dans le cadre d'une opération masse critique organisée par Babelio. J'ai lu, il y a déjà longtemps, Une année en Provence du même auteur. J'en ai un bon souvenir. Quelle déception ici. On retrouve un univers animé par la passion que l'auteur a pour la Provence mais on ne sort pas des clichés: sur la Provence, sur les riches qui fréquentent la Côte d'Azur, les américains, les belles filles, la cuisine française. C'est parfois charmant, à l'image d'une Année en Provence, mais c'est la plupart du temps assez insipide. Les dialogues sont décevants. Et l'histoire n'est pas portée par l'intrigue, qui m'a ennuyée.

    Voici donc, je remercie babelio et l'éditeur, mais recommande de se tourner plutôt vers un livre comme Une année en Provence..


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