• L'île des oubliés

    de Victoria Hilsop

    L'été s'achève à Plaka, un village sur la côte nord de la Crète. Alexis, une jeune Anglaise diplômée d'archéologie, a choisi de s'y rendre parce que c'est là que sa mère est née et a vécu jusqu'à ses dix-huit ans. Une terrible découverte attend Alexis qui ignore tout de l'histoire de sa famille : de 1903 à 1957, Spinalonga, l'île qui fait face à Plaka et ressemble tant à un animal alangui allongé sur le dos, était une colonie de lépreux ...
    Quels mystères effrayants recèle cette île que surplombe les ruines d'une forteresse vénitienne ?
    Pourquoi, Sophia, la mère d'Alexis, a-t-elle si violemment rompu avec son passé ?
    La jeune femme est bien décidée à lever le voile sur la déchirante destinée de ses aïeules et sur leurs sombres secrets ...
    Bouleversant plaidoyer contre l'exclusion, L'Île des oubliés, traduit dans vingt-cinq pays et vendu à plus de deux millions d'exemplaires, a conquis le monde entier.

    --> Premier intérêt de ce roman: découvrir l'existence -réelle- de cette léproserie à Spinalonga, la dernière en Europe. Le développement de cette cité -fictif?- est intéressant. Mais l'intrigue est centrée sur une histoire familiale, pas vraiment de suspens: dès le début du texte, on sait que Alexis, fille de Sophia a besoin de venir en Crète pour comprendre ses racines. Ainsi le roman soulève la question de nos racines, des secrets du passé. On s'attache à la vie de Maria. Le bémol: le roman souffre d'une écriture un peu plate, heureusement que le roman se déroule sur plusieurs années et que les évènements se succèdent.


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  • En finir avec Eddy Bellegueule

    de Edouard Louis

    Je suis parti en courant, tout à coup. Juste le temps d'entendre ma mère dire Qu'est-ce qui fait le débile là ? Je ne voulais pas rester à leur côté, je refusais de partager ce moment avec eux. J'étais déjà loin, je n'appartenais plus à leur monde désormais, la lettre le disait. Je suis allé dans les champs et j'ai marché une bonne partie de la nuit, la fraîcheur du Nord, les chemins de terre, l'odeur de colza, très forte à ce moment de l'année. Toute la nuit fut consacrée à l'élaboration de ma nouvelle vie loin d'ici". En vérité, l'insurrection contre mes parents, contre la pauvreté, contre ma classe sociale, son racisme, sa violence, ses habitudes, n'a été que seconde. Car avant de m'insurger contre le monde de mon enfance, c'est le monde de mon enfance qui s'est insurgé contre moi. Très vite j'ai été pour ma famille et les autres une source de honte, et même de dégoût. Je n'ai pas eu d'autre choix que de prendre la fuite. Ce livre est une tentative pour comprendre.

    -->Si ce livre avait été écrit par un garçon qui ne s'en était pas sorti par les études, aurait-il reçu la même écoute? Sont-ce les études de sociologie d'Edouard qui nous font lire ces lignes avec autant d'attention?

    Entre roman et témoignage. C'est un livre touchant, et même bouleversant. Mais. Il m'a semblé trop lourd de subjectivité. Un témoignage-fiction. C'est cette ambiguïté qui m'a dérangée. Des faits sont lâchés comme un témoignage, mais ils sentent la romance  ou tout du moins un manque de recul sur une enfance récente. Trop caricatural. Dans ses interviews, l'auteur parle de vérité, pas de caricature. Sûrement puisqu'il le dit. Mais sa vérité. C'est une lecture rapide, d'un week-end. A emprunter.

     


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  • La terre du bout du monde

    De Tamara Mc Kinley

    Angleterre, 1770. Susan Penhalligan accepte un mariage de raison pour sauver sa mère et son frère Billy de la misère. Mais son coeur est pris par Jonathan Cadwallader, parti courir les mers à bord de l’Endeavour du capitaine Cook.

    Quinze ans plus tard, Billy est déporté en Australie pour contrebande. De leur côté, Susan et son mari partent s’installer à Botany Bay, à quelques kilomètres du futur centre de Sydney, où l’Empire britannique a décidé de fonder une colonie. Ils y découvrent un continent fascinant ainsi que ses habitants, les aborigènes.

    Mais Susan est loin de se douter de tout ce qu’elle va devoir surmonter avant de pouvoir faire sienne cette terre du bout du monde…

    --> Une agréable manière de découvrir l'histoire de la colonisation de ce pays-continent. Et quand on prépare un voyage pour y aller... un incontournable! L'auteure nous prévient cependant qu'il y a des anachronismes.

    Je vais tenter de poursuivre la romance avec le deuxième tome pour savoir ce que deviennent les familles Collinson, Cadwallader et Penhalligan.


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  • Ne t'inquiète pas pour moi

    de Alice Kuipers

    Maman, je suis allée au supermarché. Regarde dans le frigo. J'ai arrosé les plantes. J'ai nettoyé la cage de Jeannot Lapin. J'ai rangé le salon. Et la cuisine. Et j'ai fait la vaisselle aussi. Je vais me coucher. Ton esclave à domicile, Claire.
    Une correspondance par Post-it sur le frigo entre une mère et sa fille. Lorsque la mère tombe malade, le temps presse mais l'espoir demeure.
    Un livre comme un trésor qui chuchote à l'oreille l'importance de ceux qu'on aime...

    --> 1 ou 2 heures de lecture pour ce roman "pos-itolaire" dans lequel nous lisons les post-it laissés à la maison par une mère (qui apprend cancer du sein) et sa fille de 16 ans, Claire. Une forme d'écriture originale, qui en dit plus que ce qu'elle laisse à lire, mais un peu lassante sur l'ensemble du livre.


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  •  

    de Tonino Benaquista

     

    --> Loufoque, drôle, mais des longueurs... j'ai eu du mal à le terminer.


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  • Certaines n'avaient jamais vu la mer

    De Julie Otsuka

    L'écriture de Julie Otsuka est puissante, poétique, incantatoire. Les voix sont nombreuses et passionnées. La musique sublime, entêtante et douloureuse. Les visages, les voix, les images, les vies que l'auteur décrit sont ceux de ces Japonaises qui ont quitté leur pays au début du XXe siècle pour épouser aux Etats-Unis un homme qu'elles n'ont pas choisi.
    C'est après une éprouvante traversée de l'océan Pacifique qu'elles recontrent pour la première fois à San Francisco leur futur mari. Celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui dont elles ont tant rêvé. Celui qui va tant les décevoir.
    A la façon d'un choeur antique, leurs voix s'élèvent et racontent leurs misérables vies d'exilées ... leur nuit de noces, souvent brutale, leurs rudes journées de travail dans les champs, leurs combats pour apprivoiser une langue inconnue, la naissance de leurs enfants, l'humiliation des Blancs, le rejet par leur progéniture de leur patrimoine et de leur histoire ... Une véritable clameur jusqu'au silence de la guerre. Et l'oubli.

    --> Une style direct, brut, qui interpelle. Des phrases courtes jusqu'à être un peu trop répétitif pour moi. Des phrases qui bousculent. "Certaines...". Les destin de centaines de femmes.


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  • Les gens heureux lisent et boivent du café

     

    Ils étaient partis en chahutant dans l'escalier. J'avais appris qu'ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m'étais dit qu'ils étaient morts en riant. Je m'étais dit que j'aurais voulu être avec eux.

    Diane perd brusquement son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l'exception de son coeur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l'existence. C'est peut-être en foulant la terre d'Irlande, où elle s'exile, qu'elle apercevra la lumière au bout du tunnel. Entre « Le Journal de Bridget Jones » et « Love Story », l'histoire de Diane nous fait passer par toutes les émotions. Impossible de rester insensible au parcours tantôt dramatique tantôt drôle de cette jeune femme à qui la vie a tout donné puis tout repris, et qui n'a pas d'autre choix que de faire avec.

    --> C'est une histoire terriblement attachante, mais que je n'ai pas trouvée à la hauteur de la présentation de l'éditeur, c'est dommage. On en sait peut-être trop avec la quatrième de couverture, comme si tout était dit. Cela reste une histoire émouvante, et même bouleversante. Une lecture aisée et agréable.


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  • Précieux cadavres

    de Dorothée Lizion

    La ville de Caen, celle que François Ier aime appeler la "Venise Normande", est en train de perdre ses plus illustres concitoyens. Ils sont retrouvés massacrés, griffés, déchiquetés, dans les fossés de la ville, comme de vulgaires déchets de boucherie. Un loup hors du commun est incriminé, faute de mieux.
    Le destin des bourgeois de Caen est remis entre les mains d'un louvetier pragmatique, réfléchi, témoins de faits improbables. Le seul élément qui leur échappera jusqu'à la dernière page est le réel mobile du meurtrier. et peut-être même le meurtrier lui-même ....


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  • Romantique, libérateur et totalement addictif, ce roman vous obsédera, vous possédera et vous marquera à jamais.
    Lorsqu’Anastasia Steele, étudiante en littérature, interviewe le richissime jeune chef d’entreprise Christian Grey, elle le trouve très séduisant mais profondément intimidant. Convaincue que leur rencontre a été désastreuse, elle tente de l’oublier – jusqu’à ce qu’il débarque dans le magasin où elle travaille et l’invite à un rendez-vous en tête-à-tête.
    Naïve et innocente, Ana ne se reconnait pas dans son désir pour cet homme. Quand il la prévient de garder ses distances, cela ne fait que raviver son trouble.
    Mais Grey est tourmenté par des démons intérieurs, et consumé par le besoin de tout contrôler. Lorsqu’ils entament une liaison passionnée, Ana découvre ses propres désirs, ainsi que les secrets obscurs que Grey tient à dissimuler aux regards indiscrets…

    Traduit de l’anglais par Denyse Beaulieu

    EL James, ancienne productrice de télévision, mariée et mère de deux enfants, vit à Londres. Depuis sa plus tendre enfance, elle rêvait d’écrire des récits dont les lecteurs tomberaient amoureux, mais avait mis ces rêves entre parenthèses pour se consacrer à sa famille et à sa carrière. Elle a enfin trouvé le courage de prendre sa plume pour rédiger son premier roman, Cinquante nuances de Grey. Elle est également l’auteur de Cinquante nuances plus sombres et de Cinquante nuances plus claires.


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  • Ken Follet 

    Ken Follet

     

    Pour Les piliers de la terre, voir l'article très complet de wikipédia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Piliers_de_la_terre

     


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  • Chers voisins

    Aurélie Champagne / Collectif

    Chers voisins inventorie les petits mots affichés dans les cages d'escaliers ou les parties communes des immeubles concernant les règles de vie ou l'exaspération des habitants face aux bruits et autres désagréments.

    --> à l'origine, il s'agit d'un blog: on a envoyé au blogueur des tas de petits mots trouvés dans les immeubles à destination d'un voisin. C'est drôle, surtout les premiers, parce que c'est redondant, et qu'ensuite on ne cherche plus que l'originalité. Une compilation a ensuite été diffusée en pdf, puis l'édition de ce livre.

    Ce que j'aime partiuclièrement, c'est le statut de cet écrit. "Le petit mot".

    Mon préféré: un mot pour dire à la voisine que c'est un plaisir de l'entendre pratiquer son instrument, au point d'éteindre la musique chez soi pour l'écouter jouer. (peut-être le seul mot gentil du recueil... ben c'est mon préféré, on ne se refait pas.)

    Le blog est ici: http://chersvoisins.net/

    et autre chose là: http://chersvoisins.tumblr.com/

     


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  • Cannibale

    de Didier Daenincks

    1931, l’Exposition Coloniale. Quelques jours avant l’inauguration officielle, empoisonnés ou victimes d’une nourriture inadaptée, tous les crocodiles du marigot meurent d’un coup. Une solution est négociée par les organisateurs afin de remédier à la catastrophe. Le cirque Höffner de Francfort-sur-le-Main, qui souhaite renouveler l’intérêt du public, veut bien prêter les siens, mais en échange d’autant de Canaques. Qu’à cela ne tienne ! Les « cannibales » seront expédiés.
         Inspiré par ce fait authentique, le récit déroule l’intrigue sur fond du Paris des années trente – ses mentalités, l’univers étrange de l’exposition – tout en mettant en perspective les révoltes qui devaient avoir lieu un demi-siècle plus tard en Nouvelle-Calédonie.

    --> sous forme conté, inspiré d'un fait réel, un grand-père témoigne aurpès de jeunes kanaks tenant un barrage de sa participation à l'exposition universelle de 1931. La moitié des participants, déjà parqués comme des animaux et obligés à se donner en spectacle, sont emportés sans consultation pour l'Allemagne: ils ont été la monnaie de change contre des crocodiles destinés à l'exposition!

    Citations:

    - "Tu vois, on fait des progrès : pour lui nous ne sommes pas des cannibales mais seulement des chimpanzés. Je suis sûr que quand nous serons là-bas, nous serons redevenus des hommes."

    - "Tous les enfants de la tribu m'entourent et me demandent comment c'était la France, Paris. Je leur invente un conte, je leur dis que c'est le pays de merveilles. Mais très tard, je raconte pour les Anciens. Je leur explique qu'on nous obligeait à danser nus, hommes et femmes; que nous avions pas le droit de parler entre nous, seulement de grogner comme des bêtes, pour provoquer les rires des gens, derrière la grille; qu'on insultait le nom légué par nos ancêtres." (p. 47)

     

    — Ah, c’est enfin vous, Grimaut ! Cela fait bien deux heures que je vous ai fait demander... Que se passe-t-il avec les crocodiles ? J’ai fait le tour du parc ce matin, avant de venir au bureau, je n’en ai pas vu un seul dans le marigot...
         Grimaut commence à transpirer. Il baisse les yeux.
         — On a eu un gros problème dans la nuit, monsieur le haut-commissaire... Personne ne comprend ce qui a bien pu se passer...
         — Cessez donc de parler par énigme ! Où sont nos crocodiles ?
         — Ils sont tous morts d’un coup... On pense que leur nourriture n’était pas adaptée... Á moins qu’on ait voulu les empoisonner...
         L’administrateur reste un instant sans voix, puis il se met à hurler.
         Grimaut déglutit douloureusement.
         — Morts ! Tous morts ! C’est une plaisanterie... Qu’est-ce qu’on leur a donné à manger ? De la choucroute, du cassoulet ? Vous vous rendez compte de la situation, Grimaut ? Il nous a fallu trois mois pour les faire venir des Caraïbes... Trois mois ! Qu’est-ce que je vais raconter au président et au maréchal, demain, devant le marigot désert ? Qu’on cultive des nénuphars ? Ils vont les chercher, leurs crocodiles, et il faudra bien trouver une solution... J’espère que vous avez commencé à y réfléchir...
         L’adjoint a sorti un mouchoir de sa poche. Il se tamponne le front.
         — Tout devrait rentrer dans l’ordre au cours des prochaines heures, monsieur le haut-commissaire... J’aurai une centaine de bêtes en remplacement, pour la cérémonie d’ouverture. Des crocodiles, des caïmans, des alligators... Ils arrivent à la gare de l’Est, par le train de nuit...
         — Gare de l’Est ! Et ils viennent d’où ?
         Grimaut esquisse un sourire.
         — D’Allemagne...
         — Des sauriens teutons ! On aura tout vu... Et vous les avez attrapés comment vos crocodiles, Grimaut, si ça n’est pas indiscret ?
         L’adjoint se balance d’un pied sur l’autre.
         — Au téléphone, tout simplement. Ils viennent de la ménagerie du cirque Höffner, de Francfort-sur-le-Main. C’était leur attraction principale, depuis deux ans, mais les gens se sont lassés. Ils cherchaient à les remplacer pour renouveler l’intérêt du public, et ma proposition ne pouvait pas mieux tomber...
         Albert Pontevigne fronce les sourcils.
         — Une proposition ? J’ai bien entendu... J’espère que vous ne vous êtes pas trop engagé, Grimaut.
         — Je ne pense pas... En échange, je leur ai promis de leur prêter une trentaine de Canaques. Ils nous les rendront en septembre, à la fin de leur tournée.

    Nous avons longé la Seine, en camion, et on nous a parqués derrière des grilles, dans un village kanak reconstitué au milieu du zoo de Vincennes, entre la fosse aux lions et le marigot des crocodiles. Leurs cris, leurs bruits nous terrifiaient. [...] Au cours des jours qui ont suivi, des hommes sont venus nous dresser, comme si nous étions des animaux sauvages. Il fallait faire du feu dans des huttes mal conçues dont le toit laissait passer l'eau qui ne cessait de tomber. Nous devions creuser d'énormes troncs d'arbres, plus durs que la pierre, pour construire des pirogues tandis que les femmes étaient obligés de danser le pilou-pilou à heures fixes. [...] J'étais l'un des seuls à savoir déchiffrer quelques mots que le pasteur m'avait appris, mais je ne comprenais pas la signification du deuxième mot écrit sur la pancarte fichée au milieu de la pelouse, devant notre enclos : Hommes anthropophages de Nouvelle-Calédonie.

     


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  • Le mystère de la tapisserie inachevée

     de François Vallet

    Résumé

    Pourquoi Lulu, ouvrier agricole dans la campagne normande se retrouve-t-il accusé de deux meurtres ?
    Pourquoi un instituteur en fin de carrière et une bibliothécaire vont-ils devenir contre toute attente chevaliers des Arts et Lettres ?
    Pourquoi Guillaume le Conquérant envahit-il l’Angleterre en 1066 ?
    Qui relie ces personnages que tout sépare à 928 ans d’écart ?
    C’est ce que nous dévoile ce roman qui nous fait revivre l’épopée normande du XIe siècle et vivre au XXe siècle une sombre histoire criminelle qui verra son dénouement éclairé par la clef du mystère de la Tapisserie inachevée.

    --> Les chapitres courts s'alternent: l'un raconte la tapisserie de Bayeux, l'autre se déroule en 1994. La narration de la tapisserie est agréable: pour qui connait ce chef d'oeuvre, on le voit se dérouler sous nos yeux. J'ai moins accroché avec l'écriture du polar contemporain: un meurtre (ou plutôt deux), une arrestation (celle de Lulu) et la visite d'un instituteur à une spécialiste des incunables. On sait que les histoires vont se rejoindre et que l'auteur "s'amuse" à nous faire passer d'une histoire à l'autre. D'un temps historique (1066) à un temps contemporain.
    ... je n'ai pas accroché. j'ai fais l'effort jusqu'à la moitié du roman, mais j'abandonne. Je suis lassée de l'écriture de ce polar. C'est bien l'écriture qui me gêne, et non l'intrigue qui elle m'a tenue en haleine jusqu'à lire la moitié du livre. Peut-être que j'y reviendrai...mais je ne crois pas!

    2 jours après... je me suis autorisée à sauter des pages pour ne plus lire que le fin du "polar". ça vaut le coup de connaître le dénouement.


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  • Voyage avec un âne dans les Cévennes

    En septembre 1878, R. L. Stevenson accompagné d'un âne – mais à pied – traversait en douze jours les Cévennes, de Monastier à Saint-Jean-du-Gard. Dormant sous les étoiles qui avaient éclairé la révolte des camisards, attiré par la voix lointaine d'une flûte, emporté par les ombres qui valsaient en mesure à l'appel du vent, se lavant dans l'eau courante des rivières, amical envers les moines trappistes comme envers les dissidents protestants, il découvrit la magie des rencontres, la complicité des paysages, l'ivresse de la liberté. Trouvant dans une approche sensuelle et poétique de la nature toutes les raisons de croire en l'amour qui allait changer son existence, il ramena de cette marche sur les chemins des bergers le livre le plus cordial et le plus confiant en la vie.

    --> Célèbre l'histoire de Molestine et son maître à travers les Cevennes? Je ne le savais pas avant de me rendre dans cette région originale, authentique, rude. Un incontournable si on va dans les Cévennes!

    Citations:

    -"Quant à moi, je voyage non pour aller quelque part, mais pour marcher. Je voyage pour le plaisir de voyager. L’important est de bouger, d’éprouver de plus près les nécessités et les embarras de la vie, de quitter le lit douillet de la civilisation, de sentir sous mes pieds le granit terrestre et les silex épars avec leurs coupants. Hélas ! tandis que nous avançons dans l’existence et sommes plus préoccupés de nos petits égoïsmes, même un jour de congé est une chose qui requiert de la peine. Toutefois, un ballot à maintenir sur un bât contre un coup de vent venu du nord glacial n’est point une activité de qualité, mais elle n’en contribue pas moins à occuper et à former le caractère. Et lorsque le présent montre tant d’exigences, qui peut se soucier du futur ?"

     

     


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  • Après l'extase, la lessive

    de Jack Kornfield

    Dans le domaine de la spiritualité, tous les récits, tous les enseignements, semblent avoir la même fin : l'éveil. Or, passé ce rare moment de plénitude, la vie reprend son cours, avec ses obligations et ses désagréments. Comme le résume avec humour Jack Kornfield : " Après l'extase, il y a la lessive ". Intrigué par ce versant jamais évoqué de la vie spirituelle, qui pourtant en éclaire la finalité, ce dernier a enquêté auprès de maîtres zen, de lamas, de rabbins, d'abbés ou de nonnes, qui, chacun à leur manière, tirent de leur expérience un message primordial : il n'existe pas de parcours idéal mais pour être authentique et bénéfique, la vie spirituelle doit se réaliser ici et maintenant.

    --> une écriture simple, qui me fait craindre des répétitions au début du livre. Peur d'avoir trop souvent envie de bailler, mais heureuse de pouvoir lire des sentiments bienveillants et rassurants...à suivre...

    Des citations (choisies par easy-redaction Babelio):

    p.195
    Pour quasiment tous les pratiquants, les phases d’éveil et d’ouverture sont suivies de périodes de peur et d’enfermement. Ces moments de sérénité profonde et d’amour nouveau laissent souvent place à des situations de perte, de fermeture, de peur, de découverte d’une trahison qui à leur tour disparaîtront devant l’équanimité et la joie.
    [...]La seule chose surprenante est de voir à quel point cette vérité nous surprend. Tout se passe comme si nous espérions au plus profond de nous-mêmes qu’une expérience, une importante réalisation, un nombre suffisant d’années dédiées à la pratique puissent enfin nous hisser hors d’atteinte de l’existence, au-delà des conflits ordinaires du monde.
    Nous nous accrochons à l’espoir de pouvoir, grâce à la vie spirituelle, nous élever au-dessus des blessures de notre souffrance humaine et ne jamais avoir à les endurer de nouveau.

    p.224
    Nos cultures patriacarles nous ont conditionnés à considérer les autorités comme étant supérieures, à ne faire confiance ni à nos corps ni à nos sensations et à suivre ceux qui “savent mieux”.Nous n’avons pas été encouragés ou initiés à penser par nous-mêmes. Le désir d’être secourus, de trouver quelqu’un qui connaît la vérité au milieu de ce monde de confusions, est à la base de nombreuses communautés de disciples aveugles.

     

    Nous avons tous besoin de périodes fécondes, de temps de jachère, d’instants où nous sommes ramenés plus près de l’humus de la terre.
    Comme si une chose en nous ralentissait et nous rappelait.
    Même si notre transformation est de taille, même si nous nous sentons sereins et inébranlables, par certains côtés notre retour va inévitablement nous tester.
    Les miennes... à venir....

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  • La vérité sur l'affaire Harry Québert / Joël Dicker

    de Joël Dicker

    *prix goncourt des lycéens 2012

    *grand prix du roman de l'académie française

    Joël Dicker, né à Genève le 16 juin 1985.

    À New York, au printemps 2008, alors que l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois. Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison. Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ? Sous ses airs de thriller à l’américaine, La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est une réflexion sur l’Amérique, sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias.

    --> Aïe pour la première moitié du livre... j'ai peiné. Je trouvais cette histoire caricaturale, les répétitions de l'auteur (pourtant utiles, on le comprend avec le dénouement) ennuyeuses, la langue pauvre... et c'était paradoxal pour parler d'un écrivain qui aurait écrit LE roman de sa vie, LE chef d'oeuvre. Mais j'avais lu plusieurs avis très positifs (et un très négatif), le roman a été récompensé... il fallait persévérer. Alors je ne dévoilerai rien de la deuxième moitié du roman. L'ensemble est réussi, on ne veut plus décrocher avant de connaitre la fin de l'histoire , et c'est essentiel. Un bon moment de lecture finalement.

    --> On y évoqie l'Alabama des années 60, peu après la fin de la ségrégation, à mettre en réseau avec Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur ou La couleur des sentiments.

     


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  • Un an

    de Jean Echenoz

    Présentation de l'éditeur

    « Une jeune femme, prénommée Victoire découvre un matin son ami Félix mort près d’elle dans son lit. Elle ne se souvient pas de ce qui est arrivé, mais elle file, dans le Sud-Ouest, en emportant ses économies. Sa fugue va durer un an, d’où le titre. Au début, tout va bien. Elle loue une villa au Pays basque, se trouve un amant. Mais l’amant lui vole ses sous et Victoire va parcourir une à une les étapes de la dégringolade sociale : après la villa, les chambres d’hôtel, de plus en plus miteuses, puis la belle étoile ; le vélo, puis l’autostop et, quand elle est devenue trop sale, trop dépenaillée pour le stop, la marche au hasard, l’association avec d’autres clochards, le chapardage, la promiscuité, la perte progressive de soi et du monde. L’histoire d’une errance en forme de descente, une aventure picaresque que l’auteur achève en la ramenant à son point de départ.Un an, dans sa simplicité linéaire, immédiate, met en valeur la poétique d’Echenoz. Celle-ci repose sur le combat perpétuel que se livrent une réalité mystérieuse et dont le sens fuit sans cesse – le monde, les objets, les personnes, les formes, les sons, les paroles, l’espace, le temps – et les mots pour la dire le plus exactement possible. » (Pierre Lepape, Le Monde)

    --> Le rythme de ce livre nous emporte littéralement dans le départ, la fuite, l'errance de Victoire... On a le sentiment qu'elle vit les évènements tels qu'ils se présentent. On sent l'absurdité de la situation, mais on y croit parce que l'écritue de l'auteur ne laisse pas de place au doute. C'est un court roman qui se lit d'un trait, bien qu'on soit parfois obligé de s'arrêter pour respirer un peu, regarder autour de soi et se rassurer avec la réalité.
    C'est le premier roman d'Echenoz que je lis, il faut que je continue...

    Citations:

    - Victoire, s'éveillant un matin de février sans rien se rappeler de la soirée puis découvrant Félix mort près d'elle dans leur lit, fit sa valise avant de passer à la banque et de prendre un taxi vers la gare Montparnasse. (=incipit)

    - Les événements lui reviendraient tôt ou tard en mémoire, sans doute, autant considérer par la fenêtre une zone rurale vaguement industrielle et peu différenciée, sans le moindre hameçon por accrocher le regard quand elle n'était pas masquée par le remblai. Pylônes, fils électriques et raccords d'autoroutes intersécants, fourragères, lotissements jouxtant des excavations. Isolés dans les friches parmi les animaux absents, se profilaient quelques locaux techniques dépendant d'on ne sait quoi, quelques usines d'on se demande quoi. Bien que de marques et d'essences limitées, les arbres étaient non moins semblables entre eux que les automobiles sur une route nationale un moment parallèle aux rails.


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  • En vieillissant les hommes pleurent

    deJean-Luc Seigle

    Présentation de l'éditeur

     9 juillet 1961. Dès le lever du jour, il fait déjà une chaleur à crever. Albert est ouvrier chez Michelin. Suzanne coud ses robes elle-même. Gilles, leur cadet, se passionne pour un roman de Balzac. Ce jour-là, la télévision fait son entrée dans la famille Chassaing. Tous attendent de voir Henri, le fils aîné, dans le reportage sur la guerre d'Algérie diffusé le soir même. Pour Albert, c'est le monde qui bascule. Saura-t-il y trouver sa place? Réflexion sur la modernité et le passage à la société de consommation, En vieillissant les hommes pleurent jette un regard saisissant sur les années 1960, théâtre intime et silencieux d'un des plus grands bouleversements du siècle dernier.

     Biographie de l'auteur

    Jean-Luc Seigle est romancier, auteur dramatique et scénariste. En vieillissant les hommes pleurent est son troisième roman après La Nuit dépeuplée (Pion, 2000) et Le
    Sacre de l'enfant mort (Pion, 2007).

    --> Dans ce roman, on apprend avec pudeur à connaitre Gilles, l'enfant de 10 ans lecteur d'Eugénie, comme un récit initiatique. Albert, le personnage principal, ouvrier à l'usine Michelin, qui vit sa dernière journée. Suzanne, sa femme, qui attend chaque jour des nouvelles de leur fils Henri en Algérie.

    Le roman est le récit d'une journée, celle où Albert a vraisemblablement décidé de mourir, celle où l'on attend, installe et regarde la télévision pour la première fois. Une journée où Albert lavera le corps de sa mère malade, où sa soeur viendra déjeuner et où il sera question de remembrement des terres agricoles qui appartiennent à leur mère. Pendant cette journée, Albert confiera la future instruction de son fils Gilles à Monsieur Antoine pour que Gilles n'arrête pas de lire, contrairement à ce qu'il vient d'écrire à ses parents. Suzanne trompera pour la première fois son mari dans un accord parfait avec son amant.

    Le récit est chargé d'émotion, les phrases riches de métaphores renouvelées. On pense comprendre beaucoup, et puis le dénouement nous plonge dans une intrigue plus historique qu'on ne le pensait depuis le début.

    Un beau roman, à recommander.

    ...qui donne envie de (re)lire Eugénie Grandet


    Citations:

    - Tout à l'heure je ne serai plus. Je ne serai plus ce que je suis maintenant et que je n'aime pas être. Je n'aime pas qui je suis. Je n'aime pas ce qu'il faudrait que je sois, je n'aime pas me réjouir de cette vie-là, je ne suis pas de cette vie, je suis d'un autre temps que je n'ai pas su retenir.

    - Quelque chose trembla en lui qu’il ne connaissait pas, qu’il n’avait jamais ressenti et qui le débordait. Ça hérissait ses poils jusqu’à la racine de ses cheveux. Les larmes inondèrent ses yeux noirs en même temps qu’il s’avouait son admiration pour son gamin. C’était effrayant. [ ..] In extremis, il réussit il réussit à ravaler ses pleurs sous ses paupières et à les manger dans ses yeux. Ça le brûlait tellement qu’au moment où il les rouvrit, il crut avoir perdu la vue.

    - ..Ces livres sans étagères, c'était moins impressionnant, moins intimidant qu'une bibliothèque. Ce désordre créait une proximité qui donnait immédiatement envie de lire. Trois gravures sous verre accrochées au mur représentaient des personnages antiques, un homme robuste, un jeune homme ravissant et une femme étrange portant un casque sur la tête, une chouette posée sur l'épaule. Gilles ne savait pas qu'il s'agissait de personnages de la mythologie grecque, que le plus âgé s'appelait Ulysse ; le plus jeune, Télémaque, et la femme, Athéna.
    -je sais aussi que tu aimes l'Histoire.
    -Oui, plus que la géographie.
    -En général, c'est ainsi. La géographie, il faut voyager pour l'aimer. L'histoire, elle vit avec nous, même si on reste sur place toute sa vie. Qu'on le veuille ou non, elle finit par s'asseoir à notre table...


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  • Les lits en diagonale

    d'Anne Icart

    Je préfère la photo où tu me serres dans tes bras. On a l'air de s'aimer à la folie. On s'aime à la folie. » De l'enfance à aujourd'hui, l'histoire bouleversante d'une petite s ur « normale » et de son frère « pas comme les autres ».


    Il a cinq ans de plus qu'elle, ils dorment dans la même chambre, leurs lits en diagonale, et il est son grand frère adoré, son héros. Anne a à peine sept ans - « l'âge de raison » - quand sa mère lui dit que Philippe est malade, et qu'il ne guérira pas. Elle ne comprend pas tout, elle est trop petite, mais elle reçoit l'essentiel, de plein fouet : elle comprend qu'il faudra toujours veiller sur lui. Ne jamais le laisser seul. L'aimer plus fort que les autres. De ce jour, elle va grandir le c ur accroché à son frère, « son héros aux ailes brisées », handicapé mental à cause d'une césarienne faite trop tard lors de sa naissance.
    Comme des instantanés ultrasensibles de leurs vies, les souvenirs affluent, mêlant passé et présent, parfois cruels et douloureux, le plus souvent tendres et joyeux, voire cocasses. Et avec eux des sentiments extrêmement forts, le désir sauvage de protéger, la honte, le remords, la rage impuissante, la culpabilité, la peur, la difficulté à construire sa vie à soi, à aimer d'autres hommes - mais surtout l'amour, cet amour plus fort que les autres. « Personne ne peut imaginer comme je suis nouée à toi ; même pas moi » : c'est ce qu'elle raconte ici, de leur enfance dans les années 1970 à aujourd'hui où « tout va bien », parce que le regret de ce qui aurait pu être a laissé la place à l'acceptation de ce qui est vraiment.
    Portée par une écriture lumineuse, l'émotion vous prend dès les premières pages et vous mène d'une traite jusqu'à la dernière ligne de ce récit aussi fort que bref : c'est rare.

    --> C'est un récit qui nous emporte, dans lequel on s'identifie, à tous les âges de la vie. Mais la narratrice ici nous raconte surtout son regard, sa vie avec ce frère, handicapé. Les phrases sont courtes, chacune pleine de puissance. Cela en fait un récit rapide, fort, dans lequel les citations pourraient être multiples. Un récit bouleversant.


    Citations:

     J'ai compris qu'on pouvait aimer et haïr à la fois. Et le dire . Regretter, en vouloir, mais admirer. Et le dire. Qu'être la sœur d'un handicapé, ce n'est pas plus facile que d'en être le mère ou le père. Et le dire. Que c'est différent. Qu'on s'en prend aussi pour toute la vie. De sa naissance à sa mort. Qu'on passe par tous les états. Mais que l'éventail de sentiments , du pire au meilleur, qu'offre cette fraternité bancale est un véritable don. Et le dire . Je le dis .

    - Ton lit est en diagonale du mien.J'aime y venir et m'endormir avec toi.Ce sentiment de quiétude,de sécurité que j'éprouve quand nous sommes collés l'un à l'autre me suivra pendant de longues années.Allongée contre toi, il me semblait que rien ne pouvait m'arriver.La nuit,je pouvais bien venir, je ne risquais rien puisque tu étais là.

    - La honte à l'adolescence d'avoir un frère handicapé, le remords ensuite, comme elle s'en est voulu, la fierté maintenant. Les regrets de tout ce qui aurait pu être et de tout ce qui est vraiment.

    - Rien ne peut être plus dur pour une mère et un père que d'enfanter un être diminué.C'est vrai.Surtout dans une société qui accepte si mal la différence.

    - Je voudrais que tu sois parfait. Mais tu ne l'es pas . Ça n'existe pas un handicapé parfait. Surtout si ça veut dire normal. Même si ç' aurait pu être pire .

     


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  • Nos silences

     

    de Wahiba Khiari

    Description de louvrage

     

    Algérie, années 1990. Elles ont été des milliers à être enlevées, violées, parfois assassinées, les filles de la décennie noire. Ces très jeunes filles, à qui l on a demandé de pardonner, se sont tues et ont ravalé leur honte. Tandis que résonne le cri de l une d entre elles, la narratrice raconte sa culpabilité d avoir choisi l exil et trouvé le bonheur. Deux voix de femmes en écho qui prennent la parole haut et fort, en mémoire de toutes les autres. L écriture pour vaincre les silences. Un roman contre l oubli.
     
    --> Il est des livres qui changent un petit quelque chose en nous. Nos silences a été de ceux-là.

     Citations:

    - La douleur est un cri du corps à l'espritpour qu'il =le protège. Mais quand le corps crie, il est souvent trop tard.

    - Un jour, lors d'un cours de "listening" j'ai voulu expliquer à mes élèves le sens de la chanson de John Lennon Imagine. L'idée que le paradis, l'enfer, ou la religion puisse ne pas exister les choquait. Ils avaient peur de ces mots perçus comme autant de blasphèmes. Je les ai amenés à "imaginer", juste "imaginer" un monde sans haine, sans violence, plus besoin de punitions ni de récompenses, pas de lois ni de règles. Je leur ai expliqué qu'on avait le droit de rêver et surtout le droit de l'exprimer avec des mots. Que s'ils parvenaient à penser le monde selon Lennon, ils comprendraient mieux lesens profond de l'islam, et des autres religions; le paradis, c'est un peu ça aussi.


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  •  

    Demain nous serons tous morts

    de Titouan Lamazou

    A 17 ans, Titouan Lamazou part vers les Caraïbes en bateau-stop sur {Vendredi 13}, le monocoque de Jean-Yves Terlain. Son service militaire, il l'accomplit sur {Pen Duick VI} sous les ordres d'Eric Tabarly. En 1982, tenaillé entre ses trois passions : la mer, l'écriture et la peinture, il passe un an dans le Haut Atlas marocain et en revient avec un premier roman d'aventures, {le Trésor de l'Atlas}. En 1986, il fait le tour du monde avec escale, puis entreprend de construire {Aquitaine II}. Enfin le 26 novembre 1989, il largue les amarres. 109 jours plus tard, après 46 000 kilomètres sans escale ni assistance au travers des océans, il rejoint en vainqueur et héros les Sables-d'Olonne. Seuls cinq marins ont déjà réussi à boucler le tour du globe sans mettre pied à terre - Robin Knox-Johnston détient le record en 313 jours. Ce livre sera au jour le jour le récit de son aventure mais aussi de tous les sentiments et réflexions d'un homme seul pendant quatre mois sur un bateau de 18 mètres. Patrick Le Roux est journaliste au service Sports de {Libération}. Il a tenté en juin 1987, avec Titouan Lamazou, de battre le record de la traversée de l'Atlantique.

    --> Pour pouvoir lire le livre, il est tout de même recommandé de connaître un petit quelque chose à la voile, aux allures du bateau. Mieux connaître un peu le parcours du Vendée Globe: les quarantièmes, les cinquantièmes, le Cap Horn , le pot au noir.

    Alors, la lecture n'est pas désagréable, on comprend mieux l'aventure de cet homme. On est surpris: il ne fait pas dans les bons sentiments dans son livre, ne cherche pas à séduire son lecteur. Et puis surtout il veut vaincre, il lâche du matériel à l'eau, il fait des parties de bluff avec les vacations quotidiennes. Livre surprenant qui aide à comprendre ce défi technologique et humain. A ne pas mettre entre toutes les mains: c'est un livre qu'on refermerait vite si on n'était pas passionné...


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  • Au début

    de François Bégaudeau

    Présentation de l'éditeur

     

    Au commencement était la grossesse, le ventre rond, empli de vie, gros de promesses.  Mais aussi d'appréhensions, de  réflexions, de souvenirs... Car l'attente de l'heureux  événement  engendre une foule de sentiments et de mouvements  contradictoires et  c'est pour les futurs parents l'occasion,  souvent, de faire le point sur leur propre  existence. Au début  est un romande femmes écrit par un homme, qui nous entraîne  dans l'infini mystère de la gestation : telle n'y avait pas songé  et puis c'est arrivé ; telle  autre a dû avoir recours à la  fécondation in vitro ; telle autre encore en aurait sans doute  voulu mais se voit confrontée aux réticences de son partenaire.  A ce choeur  féminin se mêle la voix d'un père qui recourt à  une mère porteuse. Treize tendres  aventures pleines de  suspense, d'humour et d'amour.

    Biographie de l'auteur

    François Bégaudeau est né en 1971 en Vendée. Il suit toute sa  scolarité à Nantes.  Dans les années 90, il est chanteur et  parolier de Zabriskie Point, groupe punk-rock. Il  enseigne le  français au collège et lycée pendant dix ans, expérience dont il  tire Entre  les murs (Verticales, 2006) adapté au cinéma par  Laurent Cantet. Au fil des mutations, il  abite Angers, Dreux  et Paris. Il a récemment publié La Blessure, la vraie  (Verticales,  2011).

    --> "défi littéraire" lancé par un éditeur, François Bégaudeau a choisi le thème de la grossesse. Il dit avoir cherché à être juste, intéressant et varié, et j'ai trouvé ça réussi!

    Le résultat, c'est 13 récits sur la grossesse. Chaque grossesse renvoie à l'histoire de chaque femme pendant la grossesse, et avant. 13 personnalités se construisent. Chacune vivant une grossesse unique. Qui désire l'enfant, qui n'accepte pas sa grossese, qui ne veut pas de grossesse, qui n'aboutit pas à la grossesse, qui ne peut pas avoir d'enfant, qui fait porter un enfant, qui revendique un enfant,adopté ou volé...

    Le style est particulier, des phrases courtes, qui font parfois appel au cynisme. A découvrir.


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  • Et au bout, l'océan

     

    de Fanny Leblond

    Ève, jeune femme active, mène une existence épanouie entre sa famille, son travail et ses amies d’enfance, Isabel et Agathe, au bord de l’Estuaire de la Gironde. Ce bel équilibre vacille lorsque ressurgit Xavier, son premier amour ; il chavire avec la mystérieuse disparition d’Isabel. Sa vie va alors voler en éclats. Les pans du passé qui remontent à la surface, la peur, les trahisons et Internet vont bouleverser ses certitudes et la conduire sur des rives dangereuses. Parviendra-t-elle à surfer les eaux troubles et tumultueuses de sa mémoire et à remonter le mascaret de ses émotions pour trouver enfin l’apaisement ? Et au bout, l’Océan.

    Fanny Leblond trace le portrait d’une jeune femme d’aujourd’hui en proie aux doutes et à une remise en question à l’aube de la quarantaine. Le lecteur épouse pas à pas ses tourments et ses inquiétudes jusqu’au dénouement final. Ce roman intimiste donne le premier rôle à l’ambiance, aux lieux, aux sensations et aux émotions.

    Fanny Leblond est née en Gironde en 1971. Après la Côte d’Azur et la Polynésie, elle vit maintenant au bord de l’Estuaire qui l’a vu naître et porte ses voyages proches ou lointains, réels ou de plume. Issue d’une filière scientifique, après des études de gestion elle revient à sa vocation première, l’enseignement.

    Elle cultive depuis toujours le plaisir de lire et celui d’écrire. Un plaisir surprenant. Un voyage excitant des idées aux mots, pour partager, suivre le chemin des gens ordinaires et faire de la vie quotidienne un roman, une aventure, un voyage.

    Elle aime les éclats de rire, l’odeur de la terre et le goût de la mer, mais n’apprécie guère les idées préconçues et les destructeurs de rêves.

    --> C'est une copine qui a reçu ce livre dans le cadre de l'opération masse critique. Je suis née au bord de la Dordogne, quelques kilomètres en amont de Bourg, j'ai régaté sur l'estuaire, l'odeur de la vase et le rythme des marées, j'ai grandi avec. On surnommait mon frère fouille vase...J'ai l'âge de l'auteur. Autant dire que j'ai immédiatement voulu le lire. J'aurais pû rapidement m'ennuyer, et non: l'histoire de ces femmes à l'approche de la quarantaine m'ont intriguée, j'ai voulu en savoir plus de page en page, et passé la moitié du livre, le suspens s'était installé: il me fallait aller jusqu'au bout.

    Je reprocherais quelques dialogues et une écriture "simple" qui m'ont donné l'impression de lire un bon scénario pour un futur film. mais pour le reste j'ai apprécié ce roman. Et surtout, j'ai été ravie de lire un roman proche de ma région natale, de mon histoire, jusqu'au tableau de Jofo évoqué dans le hall de la tour de Gassi. Merci à l'auteur et à Isa 70 qui me l'a prêté.


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  • La liste de mes envies

    de Grégoire Delacourt

    Présentation de l'éditeur

     

    Jocelyne, dite Jo, rêvait d être styliste à Paris. Elle est mercière à Arras. Elle aime les jolies silhouettes mais n a pas tout à fait la taille mannequin. Elle aime les livres et écrit un blog de dentellières. Sa mère lui manque et toutes les six minutes son père, malade, oublie sa vie. Elle attendait le prince charmant et c est Jocelyn, dit Jo, qui s'est présenté. Ils ont eu deux enfants, perdu un ange, et ce deuil a déréglé les choses entre eux. Jo (le mari) est devenu cruel et Jo (l épouse) a courbé l échine. Elle est restée. Son amour et sa patience ont eu raison de la méchanceté. Jusqu au jour où, grâce aux voisines, les jolies jumelles de Coiff Esthétique, 18.547.301 lui tombent dessus. Ce jour là, elle gagne beaucoup. Peut-être.

    Biographie de l'auteur

    Né en 1960 à Valenciennes, Grégoire Delacourt est publicitaire.
    Très remarqué pour L'Écrivain de la famille, son premier roman, on lui doit aussi de fameuses campagnes pour Coeur de Lion, EDF, Apple, Lutti (« Un Lutti d'offert, c'est un Lutti de perdu »).

    --> Un début un peu lent, une écriture un peu trop courante, et puis finalement, on tombe dans cette histoire, la vie de Jocelyne, heureuse (?) gagnante de l'euromillion, blogueuse. Elle a quelque chose de presque parfait, Jocelyne. La trahison sera un élément clé du dénouement. L'argent ne fait pas le bonheur, et ce roman fait tout pour le démontrer.

    Un bémol: l'écrivain est aussi publicitaire, et je suis quelque peu publiphobe... ce qui m'incite à me demander pourquoi. Face aux publicitaires la manipulation est toujours proche. Alors... dans quelle mesure le romancier manipule-il notre imagination?

    Citations:

    - Elle plante ses yeux dans les miens. Elle écrase sa main sur la mienne et dit: ma mère vit seule depuis plus de 10 ans. Elle se lève à 6 heures. Elle se prépare un café. Elle arrose ses plantes. Elle écoute les nouvelles à la radio. Elle fait un brin de toilette. Une heure plus tard, à 7 heures, sa journée est finie. Il y a deux mois, une voisine lui a parlé de votre blog et elle m'a demandé de lui acheter un machin - un machin dans son langage, c'est un ordinateur. Depuisk, grâce à vos passementeries, vos bouffettes et vos embrasses, elle a retrouvé la joie de vivre. Alors ne me dites pas que vous n'avez pas de réponses.

    - C'était une femme du quartier, une adorable petite branche d'arbre sec, comme l'était l'actrice Madeleine Renaud. Elle apportait des tagliatelles. Je toussai. Tant de sollicitude inattendue m'étouffait. Je n'avais pas l'habitude qu'on me donne quelque chose sans que je l'ai demandé. Je ne pus parler. Elle sourit, si douce. Elles sont aux épinards et au fromage frais. Des féculents et du fer. Vous avez besoin de force Jo. Je balbutiai un remerciement et mes larmes jaillirent. Inextinguibles.

    - Non, il n'y a pas de message dans ce que je fais. Juste du plaisir, de la patience. Oui, je pense que tout ce qui vient du passé n'est pas dépassé. Faire soi-même possède quelque chose de très beau; prendre le temps, c'est important. Oui, je pense que tout va trop vite. On parle trop vite. On réfléchit trop vite, quand on réfléchit! On envoie des mails, des textos  sans se relire, on perd l'élégance de l'orthogrpahe, la politesse, le sens des choses. J'ai vu des enfants publier des photos d'eux sur facebook où ils vomissent. Non, non, je ne suis pas contre le progrès; j'ai juste peur qu'il isole d'avantage les gens. Le mois dernier, une jeune fille a voulu mourir, elle a prévenu ses 237 amis et personne ne lui a répondu. (p: 95)

    - être riche, c'est voir tout ce qui est laid puisqu'on a l'arrogance de penser qu'on peut changer les choses. Qu'il suffit de payer pour ça. (p:101)


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  • Blog

    de Jean-Philippe Blondel

    Révolté par cette trahison, par ce " viol virtuel ", le narrateur décide de ne plus adresser la parole à son père. Pour se racheter, ce dernier lui fait un don... une plongée dans le passé qui ne sera pas sans conséquence. Un roman de la filiation et de l'écriture intime.

    --> Le père du narrateur est allé lire son blog et il décide de ne plus parler à son père. Pour renouer avec son fils, le père dépose devant sa chambre un carton rempli de souvenirs. Il va découvrir des secrets, qui vont lui permettre de revenir vers son père. C'est un court roman, auquel il manque quelque chose pour que je le conseille. Je l'ai trouvé un peu "fade". Alors que les ingrédients ado, blog, filiation, secret, mort avaient beaucoup pour me plaire.


    Citation:

    - C'est étrange, ces moments-là, quand, soudain, on devient les parents de ses parents. Quand, soudain, les aînés n'assurent plus. Fugitivement, je me suis vu dans trente ou quarante ans, en train de lui rendre visite, dans une maison de repos semblable à celle où croupit sa mère. Et lui, tête folle, souriant, incapable de se souvenir de mon nom - mon visage lui dit bien quelque chose, mais le nom alors là...
    C'est cette image-là, plutôt que son discours, qui m'a ébranlé. Ebranlé, mais pas au point de me faire oublier mon serment. Je ne parjure pas, moi. Enfin, pas tout de suite.

     


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  • L'empreinte de l'ange

    de Nancy Huston

    "Ch. b. à tt f. pour petit ménage, logée, sach. cuisiner." Saffie a vingt ans. Elle est allemande. À peine arrivée à Paris, elle répond à l'annonce du jeune musicien, Raphaël. Celui-là même qui lui ouvre la porte et qui reste médusé devant ces yeux de silence et cette présence-absence de la jeune femme. Amoureux, oui, déjà. Il lui propose le mariage quelques semaines plus tard. Elle accepte comme elle le fait de tout le reste : passivement. Son mutisme sec, pierreux, ne s'ébranle pas même à la naissance de leur fils. Il faut attendre LA rencontre, avec András, le luthier. Lui sait dialoguer avec le silence. En elle alors tombe la peur, comme une pluie ; se lève l'amour, comme le soleil... et fond le secret.
    Nancy Huston aime ses personnages. C'est pour cela sans doute que dès les premières lignes, on s'y attache avec une telle force. Comme dans Trois fois septembre (1989) ou La Virevolte (1994), elle rend admirablement dans L'Empreinte de l'ange (Grand Prix des Lectrices de Elle en 1998), et sans jamais juger, les passions, parfois dévastatrices, des êtres authentiques. --Laure Anciel --Ce texte fait référence à lédition Poche .

    Quatrième de couverture

    Paris, 1957. Saffie, vingt ans, arrive d'Allemagne. Rien ne semble lui donner l'envie de profiter de la vie. Elle s'éveille pourtant lorsqu'elle rencontre András, un juif hongrois émigré lui aussi. Ensemble, ils font face aux souvenirs, aux traumatismes que la guerre leur a fait subir à l'un comme à l'autre. Ce roman questionne l'Histoire, celle du passé, celle à venir, qui en découle. Il montre comment elle imprègne nos vies, sans distinction, sans récompense, et nous pousse subrepticement à toujours rester sur nos gardes.

    --> Bouleversante histoire construite par la féministe Nancy Huston. et ancrée à Paris entre 1957 et 1962, il y est question de migrants, d'Algérie, du génocide juif et surtout d'amour et de passion. J'ai été happée par les histoires de Saffie, Andras, Raphaël et Emil. Héritiers de leur histoire, chaque personnage suit sa propre logique, et on peut y croire. Comment vaincre ses peurs, sont-elles vaincues définitivement? On ne peut ignorer son passé. Qu'offre la passion? Cela peut-il durer?

    CITATIONS:

    - Dans chaque histoire d'amour fou il y a un tournant ; cela peut venir plus ou moins vite mais en général cela vient assez vite ; la plupart des couples ratent le tournant, dérapent, font un tonneau et vont s'écrabouiller contre le mur, les quatre roues en l'air.
    La raison en est simple : contrairement à ce qu'on avait cru pendant les premières heures, les premiers jours, tout au plus les premiers mois de l'enchantement, l'autre ne vous a pas métamorphosé. Le mur contre lequel on s'écrase après le tournant, c'est le mur de soi. Soi-même : aussi méchant, mesquin et médiocre qu'auparavant. La guérison magique n'a pas eu lieu. Les plaies sont toujours là, les cauchemars recommencent. Et l'on en veut à l'autre de ce qu'on n'ait pas été refait à neuf ; de ce que l'amour n'ait pas résolu tous les problèmes de l'existence ; de ce que l'on ne se trouve pas en fin de compte au Paradis, mais bel et bien, comme d'habitude, sur Terre.

    - Faut-il le lui dire? Après tout, se dit Andras, je pourrais m'inventer une autre autobiographie. Les compatriotes de Saffie n'auraient pas gazé les miens. Je n'aurais jamais eu de tantes ni d'oncles ne de grands-parents, chacun avec sa forme du nez, sa courbe du cou, sa couleur des yeux, ses rides de rire, les balles dans la nuque, le visage broyé sous des bottes... Je ne serais même pas d'origine hongroise, je ne m'appellerais pas Andras... Pourquoi lui dire ces choses là plutôt que d'autres? Sous prétexte qu'elles sont vraies? En quoi, au fond, cette vérité la concerne-t-elle? De quelles vérités se doit-on d'être au courant, et lesquelles peut-on se permettre d'ignorer? Puis-je me foutre de ce qui s'est passé ce matin, mais à l'autre bout du monde - ou alors ici même, mais en l'an mille? Saffie connaît-elle seulement le nom de Hiroshima? De quoi, se demande Andras, toujours dans la même fraction de seconde, a-t-on le droit de se foutre?


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  • d'Emily Brontë

    Là où la terre est sauvage et le vent glacial, là où les pentes sont hostiles, les esprits peuvent devenir rudes, tenaces. Ils peuvent aussi être incroyablement imaginatifs et poétiques.

    Enfant du Yorkshire, Emily Brontë se fait à la fois peintre réaliste, romancière gothique et poète du surnaturel dans cet ouvrage qui retrace, sur deux générations, les conséquences désastreuses d'un amour contrarié, celui d'Heathcliff et de Catherine. Elle y décrit à merveille la lande monochrome que seule la bruyère égaie ici et là, les marais dont l'humidité ronge les os et alourdit le coeur, les vents monotones et agressifs dont le sifflement effraie l'imagination. Elle dépeint avec véracité les tourments violents de la passion, de la vengeance et de la peur. Mais surtout, Emily Brontë démontre ses talents de composition, orchestrant sans dissonances les retours dans le temps, les intrusions de l'étrange et les changements de point de vue. Elle dévoile enfin la disposition romantique d'une jeune femme qui semble croire que le repos de l'âme ne se gagne qu'au terme d'une douloureuse errance. --Sana Tang-Léopold Wauters

     

    Présentation de l'éditeur

    Les Hauts de Hurle-Vent sont des terres balayées par les vents du nord. Une famille y vivait, heureuse, quand un jeune bohémien attira le malheur. Mr. Earnshaw avait adopté et aimé Heathcliff. Mais ses enfants l'ont méprisé. Cachant son amour pour Catherine, la fille de son bienfaiteur, Heathcliff prépare une vengeance diabolique. Il s'approprie la fortune de la famille et réduit les héritiers en esclavage. La malédiction pèsera sur toute la descendance jusqu'au jour où la fille de Catherine aimera à son tour un être misérable et fruste. Ce roman anglais, le plus célèbre du XIXe siècle à nos jours, a été écrit par une jeune fille qui vivait avec ses soeurs au milieu des landes de bruyère. Elle ne connut jamais cette passion violente ni cette haine destructrice. Elle imagina tout, même le fantôme de la femme aimée revenant tourmenter l'orgueilleux qui l'a tuée.

    Lecture à compléter par la bande dessinée:


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  • Le sel de la vie

    de Françoise Héritier

    Présentation de l'éditeur

     " II y a une forme de légèreté et de grâce dans le simple fait d'exister, au-delà des occupations, au-delà des sentiments forts, au-delà des engagements, et c'est de cela que j'ai voulu rendre compte. De ce petit plus qui nous est donné à tous : le sel de la vie". Dans cette méditation tout en intimité et en sensualité, l'anthropologue Françoise Héritier traque ces choses agréables auxquelles notre être profond aspire, ces images et ces émotions, ces moments empreints de souvenirs qui font le goût de notre existence, qui la rendent plus riche, plus intéressante que ce que nous croyons souvent et dont rien, jamais, ne pourra être enlevé à chacun.

    Biographie de l'auteur

    Auteur notamment des Deux Soeurs et leur mère et de Masculin/Féminin, Françoise Héritier est professeur honoraire au Collège de France, où elle a dirigé le Laboratoire d'anthropologie sociale. Elle a été directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales et présidente du Conseil national du sida.

    --> après avoir lu Le sel de la vie, on n'a qu'une envie: continuer la liste: sentir la chaleur du soleil à travers le pare-brise, frémir pendant toute la durée de l'éclipse, attendre patiemment le retour du libraire qui s'est absenté, s'évader en conduisant, recevoir une lettre, observer les oiseaux, manger des langoustines à la mayonnaise, croquer dans un abricot mûr, manger un kig ar farz avec de la sauce tomate, être client chez Histoire de chocolat à Brest, lécher ses doigts quand on prépare un gâteau au chocolat, faire une surprise, recevoir une surprise, regarder tomber la neige, entendre "je t'aime", cueillir des fraises, manger des framboises, choisir les petites routes plutôt que les autoroutes, rouler en 2CV, vivre quelques heures sans électricité, admirer un arc-en-ciel, écouter une chorale d'enfants, gravir des sommets, contempler la nature, réussir ses boutures, se présenter à un entretien, faire l'éloge de la lenteur, sentir l'odeur des vestiaires après un match, se présenter à un entretien, tondre la pelouse un jour de beau temps, passer une nuit dans la cité corsaire, sentir le foin, écouter France culture, choisir des épices, rendre service, manger des réglisses, écouter des paroliers francophones, retrouver son fils à la sortie de l'école, offrir un livre, annoncer à son garçon qu'il peut regarder le match de foot, recevoir les remerciements d'un élève, avoir des nouvelles d'un ancien élève, échanger sa maison...


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  • Les encombrants

    de Marie-Sabine Roger

    Présentation de l'éditeur

     Ils vivent seuls ou en maison de retraite ; ils parlent à leur animal de compagnie ou au téléphone, la plupart n’ont plus grand monde à qui parler. Ils ont en commun leur grand âge, une santé chancelante, et ce terrible et culpabilisant sentiment d’inutilité, comme d’encombrants meubles au rebut. Un recueil de nouvelles cinglantes et tendres, par l’auteur de La Tête en friche (Le Rouergue, 2008). Il y a cette mamie qui se réjouit de la venue de ses enfants et petits-enfants… qui ne resteront finalement pas pour le repas qu’elle aura mis la journée à préparer. Cette brave dame qui travaille en maison de retraite et donne de temps en temps des claques aux plus récalcitrants, aux plus capricieuses, pas de risques qu’ils se plaignent, ils ont trop besoin d’elle. Ce vieux monsieur qui se perd parfois en se promenant, et qu’on retrouve toujours plongé dans la contemplation d’un rosier. Cette centenaire dont l’anniversaire est célébré en grande pompe entre un député pressé et une équipe télé avide…

    Ils vivent seuls ou en maison de retraite ; ils parlent à leur animal de compagnie ou au téléphone, la plupart n’ont plus grand monde à qui parler. Ils ont en commun leur grand âge, une santé chancelante, et ce terrible et culpabilisant sentiment d’inutilité, comme d’encombrants meubles au rebut. Marie-Sabine Roger les évoque avec tendresse, avec bienveillance, sans pourtant épargner les plus acrimonieux mais surtout ceux qui sont autour : les égoïstes, les lâches, les profiteurs et les indifférents. Pleines d’humanité et de fraîcheur, ces nouvelles rendent dignité et reconnaissance aux vieilles personnes, rappelant qu’elles sont avant tout des personnes, simplement.
     

     Biographie de l'auteur

    Née en 1957 près de Bordeaux, Marie-Sabine Roger se consacre à l'écriture. Elle est notamment l'auteur du roman "La Tête en friche" (Le Rouergue, 2008), traduit dans une demi-douzaine de langues et adapté au cinéma par Jean Becker (2010, avec Gérard Depardieu et Gisèle Casadesus), et de "Vivement l'avenir" (Le Rouergue, 2010).

    --> 7 nouvelles très différentes les unes des autres. Tendres, caustiques, acerbes, délicates... chacune de ces nouvelles a sa personnalité, mais toutes parlent de la vieillesse, cette encombrante destinée qui nous concerne tous. Un petit livre rapidement avalé... qui demande un peu de temps à être digéré.

    - Eliette et Léonard --> Léonard assiste à l'agitation positive d'Eliette qui apprend que petits-enfant et arrières petits-enfants vont passer. Agitation qu'il accompagne de commentaires cyniques et de paroles répétitives, et pour cause... Léonard n'est pas celui qu'on croit.

    - Une garde de nuit --> tout ce qu'on n'aimerait jamais entendre sur le travail d'une aide soignante en maison de retraite...

    - Son père --> Une écriture moins directe, avec des sous-entendus, plus emprunte de vécu, peut-être.

    "Son père est en maison de retraite. Il va fêter ses quatre-vingt-neuf ans.
    Elle craint de le revoir. Elle le retrouve un peu plus faible, à chaque fois. Il diminue, il se dissout, par degrés infimes, subtils. Il jaunit, il se parchemine. Les voici presque aux derniers jours. Le temps pour s'aimer se fait court."

    - On n'a pas tous les jours cent ans --> Une centenaire, dans une maison de retraite, ça se fête et ça se montre. Le Maire et les télévisions sont là.

    - Rose thé --> Une femme dans la maison de sa mère décédée, un vieil homme qui se perd dans son jardin, auquel elle offre une rose. Et le fils de l'homme qui vient le chercher. Deux enfants face à la vieillesse de leur parent.

    - Vic --> Un vieil homme auquel on a collé un chien de compagnie, mais l'homme n'aime pas le chien. Le chien s'échappe et meurt.

    "Quoi, son âge? qu'on ne vienne pas l'emmerder avec ça. Soixante-dix-neuf ans aux jonquilles, et alors? Bon pied, bon oeil et bon coup de gachette.
    Et puis un chien, ça ne remplace pas une épouse, ça non! Ca soupire pareil, peut-être, mais ça ne fait pas les repas, ça ne tient pas la maison, ni le linge, ni rien. Ca lui coûte en croquettes, en véto. Même si ça ne parle pas - et c'est tant mieux! - pour faire des reproches, un chien, on a beau dire, c'est surtout du désagrément."

    - Comment fait-elle?


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