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Par Pavi le 1 Mai 2020 à 16:34
L’histoire d’un ouvrier, entre France et Brésil.
Parcours de lutte et de rébellion, voyage au centre de l'héritage familial, aventure politique intime et histoire d'une rédemption amoureuse, Les Insurrections singulières emboite les pas d'abord incertains d'un fils d'ouvrier en délicatesse avec lui-même. Entre la France qu'on dit profonde et la terre nouvelle du Brésil, sur les traces d'un pionnier oublié de la sidérurgie du XIXe siècle, Jeanne Benameur signe le roman d’une mise au monde.--> Roman social, sans être militant. Il s'agit de l'itinéraire d'Antoine, à l'aube de ses 40 ans en crise. Ouvrier à l'usine métallurgique en quête d'identité parce qu'il est certainement passé à côté jusqu'à maintenant. Il n'y pas que les 40 ans, il y a aussi sa rupture avec Karima. Un retour chez ses parents, une errance, une rencontre avec Marcel, bouquiniste solitaire, vieil ami des parents, puis une quête sur les traces de Jean de Monlevade, polytechnicien à l'origine de l'installation de la sidérurgie au Brésil. C'est le livre d'une renaissance pour Antoine auprès de Thaïs. Un itinéraire original imaginé par Jeanne Benameur à la suite de rencontres avec les ouvriers d'Arcelor Mittal. Une insurrection singulière? Je découvre cette auteure, et ne vais pas m'arrêter là !
Citations:
- Pas d'arrière boutique dans la tête de ces gens.
- De la bouche du métro arrivent des gens, par grappes. Des femmes avec leurs cabas encore vides et des gosses autour. Prêts à se mêler à la foule qui grossit devant les étals, joyeusement. Des jeunes aussi, en petites bandes, qui viennent acheter le tee-shirt ou la paire de baskets de marque, à bas prix, des filles, les yeux brillants, en route pour de nouvelles fringues, de nouvelles rencontres, des rigolades. Elles s'interpellent, parlent fort, sourient et éclatent de rire. p. 51
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Par Pavi le 28 Avril 2020 à 11:07
Cinq guerriers français, lassés des combats, ont décidé de s'en prendre à l'un des leurs qui tue et viole sans distinction. Surnommé la Bête, il répand la désolation sur son passage. Les compagnons se lancent ensemble à sa poursuite. Avec la guerre de Cent ans en toile de fond.
--> Je suis un peu déroutée par ce roman et ses courtes phrases. Du roman épuré. Une histoire, une quête, un conte. Du roman noir en littérature blanche. Un olni (Objet littéraire non identifié) pour moi. Il ne m'a pas emporté... mais je le relirai peut-être.
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Par Pavi le 29 Mars 2020 à 15:38
Qui est vraiment Norman Jail ? Quand Clara pousse la porte de sa maison du bord de mer, au printemps de l'an 2000, elle veut comprendre pourquoi ce mystérieux écrivain est resté l'homme d'un seul roman, Qui se souviendra de nous ?, paru l'année de ses vingt ans en pleine Occupation. Étudiante en littérature, la jeune femme découvre peu à peu que derrière le pseudonyme de Norman Jail se cache un maître de l'illusion dévoré par la rage d'écrire, auteur de nombreux manuscrits inédits sous les noms d'Alkin Shapirov, de José Manuel Ortega ou de Jean-François Purcell. Norman Jail ne dit pas forcément la vérité. Le secret de cet homme fascinant est à rechercher dans les plis de la fiction. Trois jours avec Norman Jail est un roman brillant, jubilatoire, en même temps qu'une réflexion passionnante sur la force et la magie de l'écriture.
--> Un écrivain qui écrit sur l'écriture... perso ça ne m'attirait pas vraiment. Et puis... quelle bonne surprise! A chaque page, je voulais retenir des citations: ça fourmille de jeux de mots, de métaphores, sans ennui, sans redondance.Sans vérité toute trouvée, le roman offre une réflexion sur l'écriture, mais pas seulement. Le rythme est donné par les questions d'une étudiante en lettres qui vient s'entretenir avec l'auteur. Elle nous permet de ne pas nous égarer dans les méandres paradoxaux de l'écrivain et une pointe de suspens nous tient trois jours avec ce livre. Que doit-on croire ou imaginer? Trois jours, c'est exactement le temps qu'il m'aura fallu pour apprécier ce roman. Lu au bon moment pour moi, je ne sais pas si j'aurai tant apprécié à un autre moment.
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Par Pavi le 25 Mars 2020 à 22:43
Florent Buisson et Nicolas Da Cunha
Mars 2020. À quelques semaines des élections municipales, partez à la rencontre des élus préférés des Français. Du maire d'une petite commune iséroise de 14 habitants, perchée dans la montagne, au maire de Lyon. Du maire de Trèbes, dans l'Aude, qui a connu un attentat et des inondations meurtrières la même année, au maire de Tramayes, première commune fonctionnant avec 100% d'énergie renouvelable. En passant par le doyen de tous, âgé de 97 ans... Quels doutes les animent ? Quelles forces les font avancer ? Quelles relations entretiennent-ils avec l'État ? Découvrez dans cet ouvrage des histoires détonantes ou d'autres, plus attachantes : celles de leur quotidien.
--> Les auteurs présentent 26 maires, assez différents les uns des autres: maires des villes et des campagnes, hommes et femmes (5), maires de toutes régions (dont 1 dom), des maires qui se sont illustrés par leurs idées novatrices ou précurseurs (transition écologique) ou parce qu'ils ont assumé leur fonction dans des situations de crises imprévisibles (attentat, catastrophe naturelle), maire porteurs de lois, de festival, maire montagnard, maires de tous âges... les auteurs leur ont donné la parole et on lit ce qui les rassemble et ce qui les fait différents. A l'image de notre pays, c'est une France diverse qu'on se plaît à imaginer. Les propos sont simples, pas besoin d'être politologue pour feuilleter ces portraits. Des portraits souvent empreints d'humanité. Une lecture agréable..
Merci à l'éditeur et à l'opération masse critique pour cet envoi.
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Par Pavi le 4 Mars 2020 à 08:51
Christophe Léon
Le grand-père de Thomas est un amoureux des plantes, et il compte bien profiter des vacances avec son petit-fils pour l'initier à leurs surprenants secrets. Au programme : dégustation de fleurs, parties de morpion végétal, fabrication d'instruments verts... Et dire que Thomas craignait de s'ennuyer !
--> Découverte de cette collection de mini-roman: Petite poche chez Thierry Magnier. Dégusté en 10 min, une parenthèse dans une journée. Mauve, tussilage, bourrache et sureau noir sont les plantes que le grand-père de Thomas va lui présenter cet été. Une histoire qui rend hommage à la nature et à la transmission. Ces mini romans peuvent être la découverte du plaisir de lire, ainsi ce tome est-il proposé dans le cadre de l'opération Facile à lire.
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Par Pavi le 15 Février 2020 à 14:21
Nathacha Appanah
«Sa mère et sa sœur savent que Loup dort en prison, même si le mot juste c’est maison d’arrêt mais qu’est-ce que ça peut faire les mots justes quand il y a des barreaux aux fenêtres, une porte en métal avec œilleton et toutes ces choses qui ne se trouvent qu’entre les murs. Elles imaginent ce que c’est que de dormir en taule à dix-sept ans mais personne, vraiment, ne peut imaginer les soirs dans ces endroits-là.»
Comme dans le poème de Verlaine auquel le titre fait référence, ce roman griffé de tant d’éclats de noirceur nous transporte pourtant par la grâce de l’écriture de Nathacha Appanah vers une lumière tombée d’un ciel si bleu, si calme, vers cette éternelle douceur qui lie une famille au-delà des drames.--> Une sensation d'étrangeté et de plaisir face à l'écriture de Nathacha Appanah. Une écriture qui m'a emportée de pages en pages. Il y de la poésie et du rythme, son écriture touche l'âme. Pour narrer un récit familial triste, elle trouve des mots, des sensations qui en disent suffisamment et pas trop. C'est l'histoire d'Eliette qui devient Phenix après l'incendie qu'elle déclenche et met fin à son enfance abîmée, son enfance-objet. Comment aimer être mère, comment savoir aimer? Paloma et Loup ses enfants sont les héritiers de l'histoire maternelle. Jeune adulte, Paloma s'affranchit d'un héritage lourd alors que loup est encore trop jeune pour partir et elle promet de revenir le chercher. Loup avant sa majorité tentera de la rejoindre en voiture dans cette cité de C., dans le nord (Caen??), ce qui le mènera en prison. Et nous, lecteurs sommes témoins de ces brisures, ces enfermements physiques et psychologiques mais aussi d'un amour filial et maternel qui résiste et semble renaitre avec les évènements.
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Par Pavi le 13 Février 2020 à 22:00
Jean-Claude Grumberg
Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron. Non non non non, rassurez-vous, ce n'est pas Le Petit Poucet ! Pas du tout.
Moi-même, tout comme vous, je déteste cette histoire ridicule. Où et quand a-t-on vu des parents abandonner leurs enfants faute de pouvoir les nourrir ? Allons... Dans ce grand bois donc, régnaient grande faim et grand froid. Surtout en hiver. En été une chaleur accablante s'abattait sur ce bois et chassait le grand froid. La faim, elle, par contre, était constante, surtout en ces temps où sévissait, autour de ce bois, la guerre mondiale. La guerre mondiale, oui oui oui oui oui.--> Je découvre Jean-Claude Grumberg à travers ce conte, car il s'agit bien d'un conte. Le décor est planté où vivent le pauvre bucheron et la pauvre bûcheronne. Un évènement va pertuber cette vie établie, un cadeau tombé du train... c'est un conte, on y entendra ce que l'on souhaite, ce que l'on pourra y entendre. C'est court et c'est vif, c'est au temps de la shoah. Comme tout conte, le dénouement nous offrira un retour à un équilibre et l'auteur nous rappellera que rien n'est vrai. La seule chose qui mérite d'exister dans les histoires comme dans la vraie vie c'est... l'amour.
Citations:
Enfin, quelquefois, une main dépassait d'une de ces lucarnes et lui répondait. Quelquefois aussi l'une de ces mains lançait à son intention quelque chose qu'elle courait alors ramasser en remerciant le train et la main.
Ce n'était la plupart du temps qu'un bout de papier qu'elle défroissait avec soin et un immense respect avant de le replier et de la ranger sur son coeur. Etait-ce l'annonce d'un cadeau à venir?
Longtemps après le passage du train, lorsque la nuit tombait, lorsque la faim se faisait trop sentir, lorsque le froid la mordait davantage et afin que son coeur ne se serre pas trop, elle redépliait le papier avec un respect religieux et elle contemplait les gribouillis inintelligibles, indéchiffrables. Elle ne savait ni lire ni écrire, en aucune lange. Son bonhomme de mari savait lui, un peu, mais elle ne voulait pas partager avec lui, ni avec personnes ce que son train lui offrait.Voilà la seule chose qui mérite d'exister dans les histoires comme dans la vie vraie. L'amour, l'amour offert aux enfants, aux siens comme à ceux des autres. L'amour qui fait que, malgré tout ce qui existe, et tout ce qui n'existe pas, l'amour qui fait que la vie continue.
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Par Pavi le 10 Février 2020 à 23:44
Jacques Gamblin et Thomas Coville
En janvier 2014, Thomas Coville tente pour la 4ème fois de battre le record du tour du monde à la voile en solitaire sur son trimaran de 30 mètres. L'anticyclone de Sainte-Hélène s'installe. L'aventure tourne court. Pendant trente jours, Jacques Gamblin écrit quotidiennement à son ami pour lui dire son admiration, le soutenir, l'encourager, le hisser vers le haut et l'humilité à la fois.
Un homme sur terre écrit à un homme en mer, un point jaune se déplaçant sur la carte du monde. Au fil des jours, des mois, des années, la correspondance se poursuit et se déploie. L'intimité, la complicité, l'amitié, l'amour ne cessent de croître, laissant entrevoir une relation d'une force et d'une sincérité stupéfiantes entre ces deux aventuriers.
En 2016, Thomas Coville fait une 5ème tentative. Jacques Gamblin l'accompagne toujours, épistolairement, comme un frère d'armes, un compagnon de vie. Le 25 décembre 2016, le navigateur pulvérise le record.
Ce livre n'est pas une correspondance ordinaire. C'est la rencontre de deux hommes, de deux destins extraordinaires. C'est un voyage physique, géographique et mental. L'un parcourt la France et joue ses textes d'un plateau à l'autre. L'autre soliste joue contre le temps autour de la planète. Il travaille la mer au corps à corps, sa survie en bandoulière. Des hommes de courage, de doute, de passion, de quête et de conquêtes qui ont en commun l'humour comme élégance et l'audace comme raison de vivre.-->Un livre en 3 voyages
Une touchante correspondance en 2014, brute et véridique. Elle n'a pas été fabriquée pour être lu de nous, lecteurs, et elle transpire la sincérité: c'est ça qui m'a emporté, lu en une soirée... J.Gamblin a de l'humour, rebondit sur les mots. Il entame une correspondance à sens unique car dans un premier temps T.Coville ne répond pas. Jusqu'au 6 février où T.Coville offre "enfin" ses mots. Comme un cadeau fait à J.Gamblin qu'ils ont ensuite décidé de nous faire partager. Merci. J'ai été touché. Je ne sais pas si ça fonctionnera avec tous, je connais -un peu- la mer, je suis ces aventures en solitaire autour du monde, tout cela m'a parlé.
La correspondance du convoyage, fort différente, ne porte pas l'adrénaline de la situation de course. J'ai moins aimé et j'ai pensé à l'importance des déclencheurs d'écriture, au contexte.
Enfin, lors de la tentative de 2016 les deux hommes se connaissent mieux, ils ont déjà expérimentés leurs échanges. La correspondance est d'emblée à double sens. Une part de spontanéité ou de découverte ou d'attente s'est évanouie. Mais la course s'en mêle, la conversation à sens unique, l'attente et l'incertitude du terrien et son soutien à toute épreuve.
Citations:
Je parle à un homme qui ne tient pas en place.
Quand je lui parle vers le sud, il est peut-être à l'ouest, quand je suis moi-même à l'ouest et lui parle vers l'est, il a peut-être perdu le nord et le rattrape au vol. Alors pourquoi parler si c'est dans le vide que je parle? Pourquoi envoyer chaque journée une bouteille dans les airs si peut-être mes paroles ne sont jamais bues? Et si, par magie, tu me reçois, quel est ce droit que je m'octroie de t déranger dans ton travail? Pourquoi?
Jac
p:19
Depuis hier, j'ai décidé de péter un maximum et avec énormément de puissance pour t'envoyer de l'air dans ta toile au moment du pot au noir! Je vais péter dans les calmes. Tu vas voir la différence. Tu vas le sentir le pet au noir! Il va te dnner envie de le fuir à toutes jambes!
p:21
Ce que tu m'as écrit m'a sans doute transformé à jamais. Amitié.
Thomas
p:37
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Par Pavi le 10 Février 2020 à 00:32
Alain Giorgetti
Adèm est allongé sur la plage, incapable de bouger. Pour quitter son pays, il a payé très cher sa traversée. Malheureusement, l'embarcation a fait naufrage. Où sont les autres ? Qu'est devenue sa soeur avec qui il se trouvait ? Attendant que le jour se lève et la venue peut-être des secours, il se souvient de toute son histoire. Enfance insouciante dans la montagne, ombres de la dictature, disparition de son père enlevé par la milice, de sa mère partie le rejoindre. Puis la fuite avec sa soeur, les camps, l'espoir têtu d'arriver de l'autre côté de la mer, là où il est permis d'espérer un futur.
Les souvenirs et les pensées d'Adèm se mêlent au rythme des vagues. Il s'accroche à sa mémoire afin de conjurer la nuit qui menace de l'engloutir. On ne sait pas d'où il vient, ni quelle langue il parle, ni comment s'appelle son pays, mais ses paroles nous emportent en un long poème faisant écho à tous les exils. Au nôtre ?--> C'est l'histoire d'un Exil, un exil qui pourrait se situer dans n'importe quel pays, n'importe quel continent, une dictature qui pourrait toucher n'importe quel peuple, c'est le choix de fuir. C'est l'histoire de déchirures, de l'espoir de revenir, mais partir avant tout. Adèm est dans l'eau, dans la nuit, ses pensées racontent ses dernières heures passées, ses derniers mois, ces dernières années, sa vie. Sa soeur, sur la route avec lui. Sa mère, son père, l'oncle Virgile... qui lui a appris à nager, son village de montagne, la Zamti , John. Ce sont des souvenirs. C'est assez intemporel et paradoxalement très contemporain. Puis Adèm est seul sur les galets, incapable de remuer. Il poursuit son récit de souvenirs... jusqu'à la presque fin qu'il ne faut pas divulgacher.
Alain Giorgetti nous ramène à la réalité à la fin du récit. C'est brutal et attendu à la fois. Car si son récit est empreint de poésie, elle est là pour narrer une réalité. Pour expliquer nous dit-il à ses petits enfants d'où viennent tous ces gens, ces familles qui ont connu l'exil.
Merci aux éditions Alma et à l'opération Masse critique. C'est une découverte que je n'aurais probablement pas faite sans eux. Une découverte qualitative tant sur le plan de l'écriture que sur le thème.
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Par Pavi le 11 Janvier 2020 à 13:40
Cécile Coulon
Dans sa ferme isolée au bout d'un chemin de terre, appelée le Paradis, Emilienne élève seule ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel. Devenue adolescente, Blanche rencontre Alexandre, son premier amour. Mais, arrivé à l'âge adulte, le couple se déchire lorsqu'Alexandre, dévoré par l'ambition, exprime son désir de rejoindre la ville tandis que Blanche demeure attachée à son coin de terre.
--> Bête et paradis. Deux mots qui s'associent, deux mots qui s'opposent. Le paradis semble être un endroit comme il en existe encore quelques uns, survivant dans un monde différent du monde en mouvement. L'auteure glisse juste ce qu'il faut de suspens pour tenir le lecteur en haleine, tout en prenant le temps de raconter. La mort des parents, un unique amour de jeunesse, la vieillesse de la grand-mère, la présence de ce jeune homme employé, adopté comme un frère. Cet amoureux qui ne peut pas.se satisfaire d'une vie ai paradis. Qui s'en va, puis revient. Et l'espoir, vague, que cela puisse se finir bien. Finalement la descente aux enfers qui semblait inévitable aura bien lieu. L'auteure a joué de nos sentiments, balancement entre espoir, rage et désespoir. Dans une bête au paradis on a le sentiment de vivre un huis clos dans une époque révolue.
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Par Pavi le 31 Décembre 2019 à 16:33
Les Doges, un lieu-dit au fin fond des Cévennes. C’est là qu’habite Gus, un paysan entre deux âges solitaire et taiseux. Ses journées : les champs, les vaches, le bois, les réparations. Des travaux ardus, rythmés par les conditions météorologiques. La compagnie de son chien, Mars, comme seul réconfort. C’est aussi le quotidien d’Abel, voisin dont la ferme est éloignée de quelques mètres, devenu ami un peu par défaut, pour les bras et pour les verres.
Un jour, l’abbé Pierre disparaît, et tout bascule : Abel change, des événements inhabituels se produisent, des visites inopportunes se répètent.
Un suspense rural surprenant, riche et rare.--> Gus est paysan, pas agriculteur. Il vit seul et le portrait qu'en dresse l'auteur fait penser qu'il ne peut pas en être autrement. Dans la vie rude des saisons cevenoles, Gus apprend à connaitre son plus proche voisin Abel. Solitaire aussi, la relation entre les hommes est faite de menus services, allant jusqu'à acheter une botteleuse en commun et ils fleurtent même avec l'amitié. Mais des secrets sont cachés dans cette relation et Franck Bouysse les divulgue avec parcimonie dans sont récit. Il nous tient en haleine jusqu'au bout. C'est un roman noir de la condition humaine.(même auteur : Né d'aucune femme)
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Par Pavi le 31 Décembre 2019 à 16:28
« L’amour, ce mot ne finit pas de bégayer en elle, violent et incertain. Sa profondeur, sa vérité ne cessent de lui échapper, depuis l’enfance, depuis toujours, reculant chaque fois qu’elle croit l’approcher au plus près, au plus brûlant. L’amour, un mot hagard. »
Pour cette rentrée littéraire 2013, l’avant Mai 68 puis sa traversée font irruption dans l’oeuvre de Sylvie Germain.
Comme une tapisserie de légende, les fils de l’intime et du tragique se tissent en Petites scènes capitales, qui du berceau jusqu’à la mort disent l’infini bonheur d’être au monde, fût-ce au prix de douleurs difficiles à endormir.
L’élève de Levinas raconte Lili, ses parents, sa belle-mère, ses soeurs et frère par alliance, etc., guidée par ce qu’un autre disciple de Levinas – Alain Finkielkraut – dénomme La sagesse de l’amour.
Telle celle d’une tragique grecque des temps modernes, sa plume inspirée conduit jusqu’à une magnifique catharsis.
L’AUTEUR
Depuis presque trente ans Sylvie Germain construit une oeuvre singulière imposante et cohérente. Couronnée de nombreux prix littéraires : Prix Femina en 1989 pour Jours de
colère, Grand Prix Jean Giono en 1998 pour Tobie des Marais, Prix Goncourt des lycéens en 2005 pour Magnus, Prix Jean Monnet de littérature européenne en 2012 et Grand Prix SGDL
de littérature 2012 pour l’ensemble de son oeuvre, elle a publié aux éditions Albin Michel trois romans : Magnus (2005), L’inaperçu (2008), Hors champ (2009), un hommage à ses parents :
Le monde sans vous (2011) et un retour sur son parcours d’écriture : Rendez-vous nomades (2012). Elle vit et travaille à Angoulême. Elle voyage souvent, invitée pour des conférences
aux quatre coins de France et du monde. Elle vient d’être élue à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique au fauteuil de Dominique Rolin. La date de sa réception sera connue ultérieurement.--> Une disciple de Levinas, multi-récompensée... je ne suis pas rompue à la littérature et je ne savais pas à quoi m'attendre. J'ai découvert une écriture tout à fait accessible, Des phrases travaillées qui se succèdent sans liaison mais avec raison. Des faits et des ellipses qui laissent le lecteur s'approprier l'histoire. On traverse la vie de Lili/Barbara, le tragique c'est le lecteur qui le construit. La dernière scène est restée opaque à mes yeux, mais le tout me laisse un agréable sentiment de lecture!
Citations:
Georges-Edouard Falaize arrive le jour de l'enterrement, il se rend directement au cimetière. Quand Chantal l'aperçoit, elle lâche le bras de sa mère et va directement vers lui. Elle lui saisit la main, ils rejoignent e cortège côte à côte. Paul, Jeanne-Joy, le père se relaient auprès de Viviane qui avance d'un pas mal assuré, ou plutôt récalcitrant, comme si elle tentait de retarder l'instant de l'inhumation. Chantal marche la tête haute, la bouche et le regard durs, elle ne pleure pas. Lili, si. Personne ne lui tient la main, son père est trop soucieux de Viviane pour s'occuper de sa fille, et trop frappé de chagrin pour s'inquiéter de sa peine. On porte en terre son Feu-Follet. Tout en pleurant Christine, Lili se demande si la douleur de son père serait aussi vive s'il l'avait perdue, elle, sa fille. Va-t-il lui retirer l'amour, à ses yeux déjà insuffisant, qu'il lui porte, lui en vouloir d'être sauve tandis que son Feu-Follet est morte? L'affection qu'elle porte à Christine est-elle condamnée à se doubler d'une jalousie inconsolable, à perpépuité?
page 66
scène 18
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Par Pavi le 24 Novembre 2019 à 11:09
Françoise Frenkel
En 1921, Françoise Frenkel, jeune juive polonaise passionnée par la langue et la culture françaises, fonde la première librairie française de Berlin "La Maison du Livre".
Rien où poser sa tête raconte son itinéraire : contrainte, en raison de ses origines juives, de fuir l'Allemagne en 1939 après la prise de pouvoir d'Hitler, elle gagne la France où elle espère trouver refuge.
C'est en réalité une vie de fugitive qui l'attend, jusqu'à ce qu'elle réussisse à passer clandestinement la frontière suisse en 1943.
Le récit qu'elle en tire aussitôt et qu'elle choisit d'écrire en français dresse un portrait saisissant de la France du début années quarante.
De Paris à Nice, Françoise Frenkel est témoin de la violence des rafles et vit sans cesse menacée. Tantôt dénoncée, tantôt secourue, incarcérée puis libérée, elle découvre une population divisée par la guerre dont elle narre le quotidien avec objectivité.
Rien où poser sa tête, soixante-dix ans après sa publication en 1945 à Genève, conserve, miraculeusement intactes, la voix, le regard, l'émotion d'une femme, presque une inconnue, qui réussit à échapper à un destin tragique.--> Récit autobiographique de l'exil de Françoise Frankel pour échapper à la déportation. Pas de misérabilisme, des faits. Polonaise passionnée de langue française, elle ouvre une librairie francophone à Berlin qu'elle fuira en 1939 pour la France. De paris à Nice en passant par Vichy et Avignon. Puis la Savoie pour gagner la Suisse. Elle écrira publiera son livre en 1945, à peine 2 ans après avoir rejoint la Suisse. Son récit sera ensuite redécouvert dans un vide grenier de Nice et republié, préfacé par Patrick Modiano. Un livre que me fait découvrir une dame âgée de 85 ans, amie d'enfance de ma maman et juive, enfant cachée de nice...
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Par Pavi le 12 Novembre 2019 à 01:07
de Margareth Atwood
Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d'esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, « servante écarlate » parmi d'autres, à qui l'on a ôté jusqu'à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l'austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler… En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.
Paru pour la première fois en 1985, La Servante écarlate s'est vendu à des millions d’exemplaires à travers le monde. Devenu un classique de la littérature anglophone, ce roman, qui n'est pas sans évoquer le 1984 de George Orwell, décrit un quotidien glaçant qui n'a jamais semblé aussi proche, nous rappelant combien fragiles sont nos libertés. La série adaptée de ce chef-d’oeuvre de Margaret Atwood, avec Elisabeth Moss dans le rôle principal, a été unanimement saluée par la critique.
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Par Pavi le 3 Novembre 2019 à 21:03
Peter Mayle
Installé près de Ménerbes, l'écrivain Peter Mayle a visité les arrière-salles de Provence, à l'heure où le vin semble plus clair ; tracé le portrait d'Amédée, fermier et vigneron pour qui «Vous aimez le lapin ?» signifie généralement : «Puis-je emprunter le pré du bas pour y planter de la luzerne ?» ; écouté avec le sérieux d'un profane et l'ironie d'un Londonien les pourparlers, les mots, les marques d'affection d'un village du Lubéron, et fini par comprendre la formule chantante - mais combien mystérieuse - lâchée au milieu des repas : Encoredupaingue ?.Cette chronique quotidienne et malicieuse a fait le tour du monde. Elle connaît en France un succès sans précédent.
--> L'auteur anglais vient s'installer en Provence. En 12 chapitres pour une année il porte un regard londonien. Le couple a bien l'intention de s'intégrer dans sa nouvelle vie.
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Par Pavi le 3 Novembre 2019 à 20:54
Dominique Pénide
Au pays d'Alzheimer, les moments burlesques malmènent " le devoir de mémoire ". Personne n'en sort intact, ni le patient, ni son entourage. Trois femmes, la mère, le fille, la garde-malade, font face chacune à sa manière au temps qui se déglingue. Avec une franchise bouleversante et déterminée Dominique Pénide dit cette épreuve, entre abattement et haine, compassion et découragement. ...Je t'ai fixée d'un air hagard, en songeant que désormais tu allais oublier et oublier encore. Jusquà la signification des gestes les plus simples de la vie courante. Bientôt, tu ne te rappelleras plus à quoi sert une fourchette, tu essaieras de couper ta viande avec un peigne, comme dans les histoires de fous, et un jour, tu ne sauras plus que je suis ta fille. J'ai si peur de ne plus te connaître, le jour où tu ne me reconnaîtras plus.
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Par Pavi le 3 Novembre 2019 à 20:46
Alors ça fait mal là, et puis là ça tire, et quand je fais ça j'ai comme une douleur de l'autre côté, alors vous comprenez, Docteur, j'ai préféré vous appeler pour vous en parler, des fois que... Tu les écoutes dix fois, cent fois de suite. Tu as de la patience, docteur Sachs, tu rassures toutes leurs angoisses, tu écoutes leurs mots pour mieux soigner leurs maux. À toi, on peut tout dire, d'ailleurs on te dit tout. Et tout ce qu'on te dit, tu en feras un roman : parce que tu ne peux pas tout garder pour toi, parce que toi aussi, tu as des maux à dire. C'est ça, La Maladie de Sachs : une succession de récits apparemment anodins, qui se rejoignent, se complètent et finissent par trouver un sens : l'histoire d'une vocation mêlée à un trop-plein de sentiments. Roman singulier, roman exceptionnel : l'ouvrage de Martin Winckler rencontra un accueil enthousiaste et reçut le prix du Livre Inter 1999, avant qu'Albert Dupontel ne vienne incarner le docteur Sachs dans l'adaptation cinématographique de Michel Deville : La maladie de sachs. --Karla Manuele
--> Dans la salle d'attente du Docteur Sachs les patients souffrent en silence. Dans son cabinet, les plaintes se dévident, les douleurs se répandent. Qui soigne la maladie de Sachs? En 1999 Michel Delville en tire un film (Alberts Dupontel, Valérie Dréville)
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Par Pavi le 3 Novembre 2019 à 20:40
Patrick Süskind
"Lorsque lui arriva cette histoire de pigeon qui, du jour au lendemain, bouleversa son existence, Jonathan Noël avait déjà dépassé la cinquantaine, il avait derrière lui une période d'une bonne vingtaine d'années qui n'avait pas été marquée par le moindre événement, et jamais il n'aurait escompté que pût lui arriver rien de notable sauf de mourir un jour. Et cela lui convenait tout à fait. Car il n'aimait pas les événements, et il avait une véritable horreur de ceux qui ébranlaient son équilibre intérieur et chamboulaient l'ordonnance de sa vie."
Qu'est-ce qu'un "événement" ?
Que se passe-t-il, en somme, quand "il se passe quelque chose" dans la vie d'un homme ?
Tel est au fond le sujet, étonnamment simple et profond, de ce nouveau conte philosophique et cocasse de l'auteur du "Parfum".
Patrick Süskind est né en 1949 à Ambach, en Bavière. Il a fait des études littéraires à Munich et à Aix-en-Provence et exerce le métier de scénariste. Outre "Le parfum", best-seller mondial, il a écrit une pièce de théâtre à un personnage, "La contrebasse".
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Par Pavi le 3 Novembre 2019 à 20:32
Luis Sepulveda
Antonio José Bolivar connaît les profondeurs de la forêt amazonienne et ses habitants, le noble peuple des Shuars. Lorsque les villageois d'El Idilio les accusent à tort du meurtre d'un chasseur blanc, le vieil homme quitte ses romans d'amour - seule échappatoire à la barbarie des hommes - pour chasser le vrai coupable, une panthère majestueuse...
"Il possédait l'antidote contre le redoutable venin de la vieillesse. Il savait lire. "
"Il ne lui faut pas vingt lignes pour qu'on tombe sous le charme de cette feinte candeur, de cette fausse légèreté, de cette innocence rusée. Ensuite, on file sans pouvoir s'arrêter jusqu'à une fin que notre plaisir juge trop rapide." Pierre Lepape, Le Monde
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Par Pavi le 3 Novembre 2019 à 20:29
Ernest Hemingway
Tu veux ma mort, poisson pensa le vieux. C'est ton droit. Camarade, j'ai jamais rien vu de plus grand, ni de plus noble, ni de plus calme, ni de plus beau que toi. Allez, vas-y, tue-moi. Ca m'est égal le quel de nous deux tue l'autre. Qu'est-ce que je raconte ? pensa-t-il. Voilà que je déraille. Faut garder la tête froide. Garde la tête froide et endure ton mal comme un homme. Ou comme un poisson. Le vieil homme et la mer a pour héros Santiago, un vieux pêcheur cubain très pauvre. Il n'a qu'une affection dans sa vie : un gamin qui l'accompagne à la pêche. Mais la pêche est depuis longtemps mauvaise, et les parents du gamin ne veulent plus qu'il aille avec ce trop vieil homme qui n'a pas rapporté un poisson depuis si longtemps- depuis quatre-vingt-quatre jours exactement. Alors, le quatre-vingt-cinquième jour, le vieux prend son bateau et part tout seul sur la mer. Un énorme espadon mord à son hameçon. Après une lutte terrible qui dure trois jours, il a enfin raison du grand poisson et peut l'amarrer mort dans sa barque. Mais, comme le vieux, enfin, met le cap sur la terre, les requins arrivent et, malgré ses efforts pour les chasser, ils dévorent peu à peu l'espadon tout entier. Quand Santiago rentre au port, complètement épuisé, il ne reste de l'espadon que la tête et l'arête. Il faut voir dans ce poème épique, aux résonances bibliques et homériques, une parabole : celle de la victoire dans la défaite. C'est un thème cher à Hemingway. L'homme ne triomphe jamais tout à fait - et ici l'échec est total. Mais ce qui importe c'est l'effort pour braver le destin - et ici l'effort est immense. Ce récit est écrit dans une langue familière et grandiose à la fois. Hemingway y réussit, avec une aisance admirable, la synthèse difficile entre une vision réaliste de la vie et une mystique du courage et de l'espoir indestructibles de l'homme. On a vu avec raison dans Le vieil homme et la mer un des chefs-d'œuvre de Hemingway.
Autre résumé:
À Cuba, le vieux Santiago ne remonte plus grand-chose dans ses filets, à peine de quoi survivre. La chance l’a déserté depuis longtemps. Seul Manolin, un jeune garçon, croit encore en lui. Désespéré, Santiago décide de partir pêcher en pleine mer. Un marlin magnifique et gigantesque mord à l’hameçon. Débute alors le plus âpre des duels… Combat de l’homme et de la nature, roman du courage et de l’espoir, Le vieil homme et la mer est un des plus grands livres de la littérature américaine.--> Il était une fois un vieil hoome tout seul dans son bateau qui pêchai au milieu du Gulf Stream. En qauatre-vingt-quatre jours, il n'avait pas pris un poisson. Les quarante premiers jours, un jeune garçon l'accompagna; mais au bout de ce temps, les parents du jeune garçon déclarèrent que le vieux était décidément sans remède et Salao ce qui veut dire aussi guignard qu'on peut l'être. On embarqua donc le gamin sur un autre bateau, lequel, en une semaine, ramena trois superbes poissons."...
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Par Pavi le 3 Novembre 2019 à 20:17
Daniel Pennac
LES DROITS IMPRESCRIPTIBLES DU LECTEUR :
1- Le droit de ne pas lire.
2- Le doit de sauter des pages.
3- Le droit de ne pas finir un livre.
4- Le droit de relire.
5- Le droit de lire n’importe quoi.
6- Le droit au bovarysme ( maladie textuellement transmissible ) .
7- Le droit de lire n’importe où.
8- Le droit de grappiller.
9- Le droit de lire à haute voix.
10- Le droit de nous taire.--> Le verbe lire ne supporte pas l'impératif. p.48 Il n'ose compter les heures passées à atteindre cette 48ème page. Lui (...) qui, finalement, s'est levé sans attendre le dessert "excusez-moi, il faut que je lise!"
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Par Pavi le 3 Novembre 2019 à 20:11
Amadou Hampâté Bâ
En 1991, Théodore Monod écrivait à propos d'Amadou Hampâté Bâ : Puissent ceux qui le découvriront... se sentir moralement enrichis et fortifiés par la découverte de celui qui fut à la fois un sage, un savant et un spirituel... Hampâté Bâ venait de mourir.
Et à travers lui, le formidable témoignage d'un penseur et conteur du Mali qui avait su reprendre à son compte les traditions d'oralité de son pays.
Dès l'enfance, nous étions entraînés à observer, à regarder, à écouter, si bien que tout événement s'inscrivait dans notre mémoire comme dans une cire vierge.
Pour raconter l'enfance en son pays, l'auteur choisit d'évoquer la savane ouest-africaine, la brousse dévorée par le soleil, battue par les tornades, griffée par le fleuve Niger qui traverse le pays.
Au centre de son récit : le royaume de Bandiagra au début du siècle, régi par un islam sévère qui encadre la vie des jeunes enfants.
L'auteur y grandit dans le respect de deux principes fondamentaux : l'honneur et le respect maternel. Un enfant peut désobéir à son père mais jamais à sa mère.
Il faut souligner le talent narratif de l'auteur qui explose littéralement à travers ce récit de son enfance et de son adolescence malienne. Amadou Hampâté Bâ, qui demeure avant tout un magnifique conteur, y décrit avec force humour (mais aussi horreur) les événements drôles ou terribles qui ont façonné son pays... et sa personnalité.--> Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle". Je me répète souvent cette phrase qui mêle la tradition orale à l'écriture, toutes deux mémoires des hommes. Ce, depuis que j'ai lu ce livre... il y à 20 (?) ans.
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Par Pavi le 18 Septembre 2019 à 22:44
Vercors
Le Silence de la mer, publié le 20 février 1942, fut le premier livre des Éditions de Minuit, fondées clandestinement à l'automne 1941 par Vercors (pseudonyme de Jean Bruller) et Pierre de Lescure.
Le récit met en scène une famille française qui oppose son silence à l'officier allemand qu'elle a été contrainte de loger, révélant ainsi "la vie sous-marine des sentiments cachés, des désirs et des pensées qui nient et qui luttent". Vercors invitait les Français à refuser l'occupation allemande, la trahison de Pétain et les pièges d'une propagande prônant le mariage des deux peuples, alors qu'elle masquait la barbarie et la servitude. Sa nouvelle fit entrer le livre en guerre, en proposant une voie d'insoumission aux écrivains, et connut un grand retentissement dans le monde.
Les autres écrits, qui accompagnent Le Silence de la mer, ont pour cadre la France occupée par l'Allemagne hitlérienne. Tous invitent l'homme, conscient de ses devoirs, à l'engagement et à la dignité.
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Par Pavi le 9 Septembre 2019 à 23:30
de Françoise Arnault
« Papa et maman vivent comme s'ils n'avaient pas d'enfants. Des oiseaux exotiques. Ils descendent sur terre une fois par semaine, le dimanche... »À Paris, dans les années 1960, Clémence et sa soeur cadette sont élevées par leurs grands-parents paternels dans une atmosphère froide et oppressante. Spectatrice et prisonnière de la comédie cruelle des adultes, Clémence voue un amour fou à sa mère, Angèle, si élégante et joyeuse. La grand-mère, elle, poursuit sans fin cette femme d'une haine implacable. Clémence n'a alors que seize ans.
--> Ce petit roman est à découvrir. Le roman commence par des brides de souvenirs, comme si la narratrice effectuait un retour dans le passé par associations d'idées. Le lien ne se fait pas immédiatement, cela rend la lecture active avec la peur de ne pas comprendre où veut en venir l'auteure. La crainte également de rester sur un roman thérapeutique et personnel. Et puis vers le milieu on est emporté dans cette histoire, on comprend la place de chacun, jusqu'à comprendre la couverture. Un bien agréable moment de lecture.
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Par Pavi le 25 Août 2019 à 18:25
de Laurent Gaudé
Lorsque commence le récit, Luciano Mascalzone, un traîne-savate vivant de petites rapines, revient après quinze années de prison à Montepuccio, un village des Pouilles aux façades sales où les heures passent dans une fournaise qui abolit les couleurs. Autour, ce ne sont que collines et mer enchevêtrées. « Il m'a fallu du temps mais je reviens. Je suis là. Vous ne le savez pas encore puisque vous dormez. Je longe la façade de vos maisons. Je passe sous vos fenêtres. Vous ne vous doutez de rien. Je suis là et je viens chercher mon dû. » Son dû, c'est Filomena Biscotti, une femme qu'il désire depuis qu'il l'a rencontrée et dont le souvenir n'a cessé de le hanter. Ce que Luciano ignore, c'est que celle qui lui ouvre sa porte et qui se laisse dépuceler est la sœur cadette de celle qu'il convoitait, Immacolata. Battu à mort par les villageois, il meurt dans le dégoût du monde. Immacolata donne naissance à un fils. C'est ainsi que naît la lignée des Mascalzone, qui portera le nom de Scorta : d'une erreur, d'un malentendu. « D'un homme qui s'était trompé. Et d'une femme qui avait consenti à ce mensonge parce que le désir lui faisait claquer les genoux. »
Avec une imagination qui semble avoir atteint son apogée, inondée de fraîcheur et poussée par la musicalité d'un style irréprochable, Laurent Gaudé raconte l'existence des Scorta de 1870 à nos jours. Chronique d'une famille qui vivra certes pauvrement, mais dans l'éternel désir « de manger le ciel et de boire les étoiles », Le Soleil des Scorta est une fresque vivante et volcanique.--> J'ai envie d'écrire "éblouissant" comme le soleil estival de Montepuccio, mais aussi "étouffant" comme la destinée auquelle on a l'impression de ne pas échapper, ou "entrainant" comme ce récit d'une saga familiale qu'on n'a pas envie de quitter. ça sent l'Italie à plein nez. Ce récit nous interroge sur nos origines, nos destinées, la famille, nos racines. Notre héritage subit et l'importance de construire par soi-même nos vies, le rôle des secrets de famille confiés avant de mourir et l'inéluctable fin qui nous attend tous. C'est un roman riche que je vais avoir plaisir à recommander.
- Nous n'avons été ni meilleurs ni pires que les autres, Elia. Nous avons essayé. C'est tout. De toutes nos forces, nous avons essayé. Chaque génération essaie. Construire quelque chose. Consolider ce que l'on possède. Ou l'agrandir. Prendre soin des siens. Chacun essaye de faire au mieux. Il n'y a rien à faure d'autre que d'essayer. Mais il ne faut rien attendre de la fin de la course. Tu sais ce qu'il y a, à la fin de a course? La vieillesse. Rien d'autre. Alors écoute, Elia, écoute ton vieil oncle Faelucc' qui ne sait rien de rien et n'a pas fait d'études. Il faut profiter de la sueur. C'est ce que je dis, moi. Car ce sont les plus beaux moments de la vie. Quand tu te bats pour quelque chose, quand tu travailles jour et nuit comme un damné et que tu n'as plus le temps de voir ta femmes et tes enfants, quand tu sues pour construire ce que tu désires, tu vis les plus beuax moments de ta vie. Crois-moi. Rien ne valait pour ta mère, tes oncles et moi les années où nous n'avions rien, pas un sou en poche, et où nous nous sommes battus pour le bureau de tabac. C'étaient des années dures. Mais pour chacun d'entre nous, ce furent les plus beaux instants de notre vie. Tout à construire et un appétit de lion. Il faut profiter de la suer, Elia. Souviens-toi de cela. Après, tout finit si vite, crois-moi.
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Par Pavi le 3 Août 2019 à 18:30
Leïla Slimani
« Leïla Slimani a reçu le prix Goncourt 2016 pour Chanson douce paru chez Gallimard. Remarquée dès son premier roman, Dans le jardin de l’Ogre, publié lui aussi chez Gallimard, Leïla Slimani a obtenu un immense succès de librairie. Ce livre-ci rassemble les textes qu’elle a écrits pour Le 1. Six petits bijoux, chacun doté d’une force qui impressionne, servis par une plume déliée, un regard tout en finesse, qu’il s’agisse de courtes nouvelles à la Tchekhov – Le diable est dans les détails – ou de textes engagés : ainsi Intégristes je vous hais, rédigé dans l’urgence et la rage au lendemain des attentats du 13 novembre 2015. Nous vous proposons ainsi de mieux connaître les multiples facettes d’une jeune auteure dont la voix n’a pas fini de nous interpeller, tantôt par un murmure, tantôt par un cri. »
Éric Fottorino,
Directeur de l’hebdomadaire Le 1-->
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Par Pavi le 3 Août 2019 à 18:28
Joseph Ponthus
"À la ligne" est le premier roman de Joseph Ponthus. C'est l'histoire d'un ouvrier intérimaire qui embauche dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons. Jour après jour, il inventorie avec une infinie précision les gestes du travail à la ligne, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps. Ce qui le sauve, c'est qu'il a eu une autre vie. Il connaît les auteurs latins, il a vibré avec Dumas, il sait les poèmes d'Apollinaire et les chansons de Trenet. C'est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène. Et, en allant à la ligne, on trouvera dans les blancs du texte la femme aimée, le bonheur dominical, le chien Pok Pok, l'odeur de la mer.
Par la magie d'une écriture tour à tour distanciée, coléreuse, drôle, fraternelle, la vie ouvrière devient une odyssée où Ulysse combat des carcasses de boeufs et des tonnes de boulots comme autant de cyclopes.--> A la ligne est un récit sans pause, sans respiration. Sans plainte. Un témoignage d'un homme qui ne s'attarde pas sur ce qu'il pourrait faire d'autre. Un rude expérience de travail à la chaîne moderne. L'intérim. Ce n est pas larmoyant, c'est dit. On se demande quoi en faire quand on a tourné la dernière page. le sentiment que le travail à la chaîne pourrait nous avaler. Avec calme, l'auteur pousse un cri.
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Par Pavi le 3 Août 2019 à 18:15
de Leïla Slimani
orsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame.
À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture.
Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.
Le fait-divers sordide avait inspiré à l’écrivaine franco-marocaine Leila Slimani la trame de son livre à succès “Chanson Douce”, prix Goncourt 2016. Yoselyn Ortega, la “nounou tueuse”, comme l’ont renommée les médias anglo-saxons, a été reconnue coupable par la justice new-yorkaise du meurtre des deux enfants qu’elle gardait en 2012 et devrait être condamnée à la prison à perpétuité.-->
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Par Pavi le 3 Août 2019 à 18:13
de Philippe Grimbert
Souvent les enfants s'inventent une famille, une autre origine, d'autres parents. Le narrateur de ce livre, lui, s'est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu'il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas... Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque. Et c'est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu'il lui incombe de reconstituer. Une histoire tragique qui le ramène aux temps de l'Holocauste, et des millions de disparus sur qui s'est abattue une chape de silence.
--> François est chétif, fils d'un couple sportif Tania et Maxime dont on ne puet douter de l'amour qui les rassemble. François s'est inventé un frère. Qu'est ce qui ne va pas? Qu'est ce qu'il ne comprend pas? A 15 ans alors qu'à l'école est projeté un film sur la shoah, il passe à tabac son voisin. C'est alors que Louise chez qui il passe du temps depuis tout petit lui révèle ce que tout le monde sait, sauf lui. L'existence de Simon et Hanna... redoutable secret. L'arrestation de Simon et Hanna alors qu'ils allaient rejoindre Maxime derière la ligne de démarcation. L'acte délibéré d'aHannah qui redoutait de revoir Tania dont la présence auprès de Maxime était inconvenante en l'absence de son frère....
"DEPUIS QUE JE POUVAIS LES NOMMER, LES FANTÔMES CESSAIENT DE ME HANTER"
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Par Pavi le 1 Juillet 2019 à 18:25
Franck Bouysse
"Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile.
— Et alors, qu'y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je.
— Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.
— De quoi parlez-vous ?
— Les cahiers… Ceux de Rose."
Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin.
Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec 'Né d’aucune femme' la plus vibrante de ses oeuvres.
Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine.--> Wahou... les cahiers de Rose, son histoire. Accrochez-vous c'est une histoire peu banale qui risquera de vous accompagner, de vous hanter. La manière dont ses confidences arrivent à la connaissance du prêtre est originale. L'écriture de Rose, l'écriture de F.Bouysse, porte la force d'un secret révélé. Témoigner de l'irracontable... Je ne veux pas en révéler trop. Une sombre mais belle lecture. La fin reste un peu mystérieuse pour moi.
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