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Par Pavi le 22 Mars 2012 à 19:57
de Audur Ava Olafsdottir
Présentation de l'éditeur
Une étreinte furtive avec Anna, un bout de nuit, et Arnljotur s'est retrouvé père d'une petite fille. A vingt-deux ans, il abandonne sa famille et quitte sa terre d'Islande, avec dans ses bagages, quelques boutures de Rosa candida, une rose à huit pétales qu'il cultivait avec sa mère. Il part redonner vie à une roseraie à l'abandon dans un monastère gardé par un moine cinéphile. Un jour, Anna réapparaît pour lui confier sa fille, Flora Sol. Et si l'amour pouvait naître?
Biographie de l'auteur
Audur Ava Olafsdottir est née en 1958 à Reykjavík. Elle a fait des études d'histoire de l'art à Paris et est actuellement maître assistante d'histoire de l'art à l'Université d'Islande ainsi que directrice du Musée de l'université. Rosa candida est son troisième roman et le premier traduit en français.
Résumé éditeur 1ère édition
Le jeune Arnljótur va quitter la maison, son frère jumeau autiste, son vieux père octogénaire, et les paysages crépusculaires de laves couvertes de lichens. Sa mère a eu un accident de voiture. Mourante dans le tas de ferraille, elle a trouvé la force de téléphoner aux siens et de donner quelques tranquilles recommandations à son fils qui aura écouté sans s'en rendre compte les dernières paroles d'une mère adorée. Un lien les unissait : le jardin et la serre où elle cultivait une variété rare de Rosa candida à huit pétales. C'est là qu'Arnljótur aura aimé Anna, une amie d'un ami, un petit bout de nuit, et l'aura mise innocemment enceinte. En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d'Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.
-->C'est une sorte de roman initiatique où les évènements ne se succèdent pas à l'ordinaire. Le narrateur poursuit une quête personnelle, accepte la vie telle qu'elle se présente. Les paysages d'Islande, son pays qu'il a quitté sont omniprésents. Il découvre la vie de père, d'amant avec un faux flegme qui nous interroge. Un très beau roman.
Le portrait de ce jeune homme est touchant. Son amour pour les fleurs aussi, comme sa fausse insensibilité pour mère et fille.Citations:
- Je pourrais assurément me demander, tout comme elle, si je ne suis peut-être pas assez porté sur les femmes. Je peux bien tenir une femme dans mes bras pendant la moitié d’une nuit, mais je ne suis pas sûr de pouvoir la protéger contre ce qu’elle redoute. Les filles ont en général bien plus de choses à dire que moi, elles parlent de leur relation avec le grand-père dont elles étaient les chouchoutes, racontent qu’il leur a appris à jouer aux échecs et qu’il les emmenait au concert avant de tomber malade du cancer de la prostate. Elles vont parfois évoquer quelque événement dramatique, survenu dans leur famille, éventuellement au siècle dernier, si rien de tragique en dehors de la mort du grand-père, et parfois de la grand-mère peu après, ne s’est passé au cours des dernières années. Les femmes ont une très longue mémoire et sont sensibles à l’effet des choses singulières qui se sont produites dans leur famille au cours des deux cents dernières années ; après quoi elles vont jusqu’à essayer de me relier à leurs racines historiques. J’aurais bien du mal à me présenter de la sorte à qui que ce soit, même s’il est tout à fait envisageable de coucher avec une fille.
- Chaque fois que papa a besoin de donner du poids à ses paroles, il tire maman de sa tombe pour l'appeler en renfort.
- On pense à la mort. Quand on a eu un enfant, on sait qu'on mourra un jour.
- Etre un homme, c'est pouvoir dire à une femme de ne pas se faire de soucis superflus
- Il faut regarder la souffrance dans les yeux pour pouvoir partager celle de ceux qui souffrent.
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Par Pavi le 22 Mars 2012 à 18:39
de Pierre Gagnon
Présentation de l'éditeur
"Léo est devenu vieux. Les vieux oublient, s'étouffent, font répéter, voient trouble, tombent, n'en veulent plus, en veulent encore, ne dorment plus la nuit, dorment trop le jour, font des miettes, oublient de prendre leurs médicaments, nous engueulent tant qu'on serait tenté de les engueuler à notre tour, pètent sans le savoir, répondent quand on n'a rien demandé, demandent sans attendre de réponse, échappent puis répandent, ont mal, rient de moins en moins, gênent le passage, s'emmerdent, souhaitent mourir et n'y parviennent pas..." À la retraite, le narrateur décide d'adopter Léo, 99 ans, que rien ne prédestinait à venir s'installer chez lui. C'est le début d'une grande aventure, faire de tour petits riens. De silences qui veulent dire beaucoup, de tendresse, de rires pour conjurer le déclin... Mon vieux et moi, est-ce que ça peut durer toujours, comme dans les romans d'amour ?Biographie de l'auteur
Pierre Gagnon est né en 1957 à Arthabaska. Il vit à Québec depuis 1960. D'abord musicien, il publie en 2005 5-FU (éditions L'Instant mème), qui s'élève en haut du palmarès des meilleures ventes au Québec. Mon vieux et moi est son quatrième livre.
--> C'est plus une nouvelle qu'un roman. Une histoire tendre entre 2 hommes. Un portrait de la vieillesse avec un condensé de vérités.
Citations:
Léo est devenu vieux. Les vieux oublient, s'étouffent, font répéter, voient trouble, tombent, n'en veulent plus, en veulent encore, ne dorment plus la nuit, dorment trop le jour, font des miettes, oublient de prendre leurs médicaments, nous engueulent tant qu'on serait tenté de les engueuler à notre tour, pètent sans le savoir, répondent quand on n'a rien demandé, demandent sans attendre de réponse, échappent puis répandent, ont mal, rient de moins en moins, gênent le passage, s'emmerdent, souhaitent mourir et n'y parviennent pas... (p. 49).
Je ne connais presque rien de Léo et j'ai réussi à l'aimer. Je suis fier de moi.Bientôt, il me faudra le rendre. Il me semble que l'on ne fait que ça de notre vivant, abandonner ceux qu'on aime.
- Souvent, il m’aide à prendre des décisions. Par exemple, lorsque j’hésite entre une émission télévisée plutôt qu’une autre, je lui cède la télécommande et il éteint, tout simplement.
- Un jour, Léo m'avait demandé :
- Si tu l'aimes, pourquoi tu la prends pas avec toi, ta tante ? Tu serais pas obligé de faire tout ce trajet ...
Depuis, chaque matin, seul devant la glace, cette question revenait me visiter.- Maintenant, Léo entame une période de rébellion. Dès que je l'installe devant la fenêtre, le reflet de sa propre image le trouble et il se met à engueuler le type qu'il voit.
- Il attend quelqu’un… plus tard devant l’évidence que personne ne viendra, il se remet en route pour sa chambre ou la salle de bains. Voilà, c’est tout.Ca s’appelle vieillir. Jamais on ne raconte ces choses là, bien sûr.Ca n’intéresse personne.
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Par Pavi le 21 Mars 2012 à 01:49
de Aki Shimazaki
Présentation de l'éditeur
Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d'abord à Tokyo puis à Nagasaki. Elle reconstitue le puzzle d'une vie familiale marquée par les mensonges d'un père qui l'ont poussée à commettre un meurtre.
Obéissant à une mécanique implacable qui mêle vie et Histoire, ce court premier roman marie le lourd parfum des camélias (tsubaki) à celui du cyanure. Sans céder au cynisme et avec un soupçon de bouddhisme, il rappelle douloureusement que nul n'échappe à son destin.Biographie de l'auteur
Née au Japon, Aki Shimazaki vit à Montréal depuis plus de dix ans. Tsubaki est le premier volet de sa pentalogie Le Poids des secrets, qui comprend également Hamaguri, Tsubame, Wasurenagusa et Hotaru (tous publiés par Leméac/Actes Sud). Elle a remporté le prix Ringuet de l'Académie des lettres du Québec pour Hamaguri et le prix Canada-Japon pour Wasurenagusa.
--> 5 tomes pour une même histoire racontée de 5 points de vue. Au coeur de cette histoire, un secret: un homme qui a eu deux enfants de deux femmes. Deux enfants du même âge: Yukiko et Yukio. Chaque tome est très court, se lit en moins de 2 heures. Ils sont écrits de manière poétique et pudique et nous proposent aussi une lecture de l'histoire japonaise: la colonisation de la Corée, les bombes atomiques et la guerre, vue du Japon avec le recul du temps.
--> Tome 1, Tsubaki - l'histoire vue par Yukiko, où l'on découvre l'existence d'un demi-frère de quelques semaines son ainé.
--> Tome 2, Hamaguri (= palourde japonaise)- le récit de Yukio, l'enfant illégitime nous fait revivre l'amitié et l'mour qui lie Yukio et Yukiko, et d'un point de vue historique nous situe la position des japonais dans la seconde guerre mondiale.
--> Tome 3,Tsubame (= hirondelle) - le récit de Mariko, la mère de Yukio nous fait revenir au Japon des années 20 et du terrible tremblement de terre de 1921 lorsqu'elle a été séparée de sa mère et le récit s'achève lorsque Mariko est grand-mère. C'est le statut des migrants coréens qui occupe la place principale du roman, la poids de l'hérédité, la place du nom, la valeur de l'héritage d'une histoire familiale. L'exil, la migration (l'hirondelle) sont au coeur du récit.
--> Tome 4, Wasurenagusa (=myosotis - Ne m'oubliez pas) - Le récit de Kenji Takahashi. Stérile, héritier d'une grande lignée, il décide de vivre sa vie après un court mariage raté. C'est ainsi qu'il épouse Mariko et adopte Yukio. Dans ce tome, on découvre que l'histoire de Kenji est elle aussi lourde de secrets, passés sous silence par ses parents. On songe au phénomène sociologique et psychologique de reproduction puisqu'il est finalement lui aussi "d'origine douteuse"!
Kenji est un personnage très attachant de cette "saga": il est tolérant avec les autres, fort dans ses échecs, entier dans l'affection qu'il offre.--> Tome 5, Hotaru (= Luciole) - Point d'orgue de cette pentalogie, le récit gagne encore en puissance. Tsubaki, petite fille de Mariko recueille sa confession: celle du tome 3 n'était pas complète. On termine cette série en pensant que chacun porte son secret. Il faut lire les 5 tomes, ce dernier manquerait à l'édifice. Jeunes filles, ne tombez pas dans l'eau sucrée...
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Par Pavi le 13 Mars 2012 à 19:12
de Harper Lee
Présentation de l'éditeur
Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort. Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au cœur de la lutte pour les droits civiques -, connut un tel succès et reçut le prix Pulitzer en 1961. Il ne suffit pas en revanche à comprendre pourquoi ce roman est devenu un livre-culte aux Etats-Unis et dans bien d'autres pays, pourquoi, lors d'une enquête réalisée aux Etats-Unis en 1991, sur les livres qui ont changé la vie de leurs lecteurs, il arrivait en seconde position, juste après la Bible. La vérité est que, tout en situant son histoire en Alabama à une époque bien précise, Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance confrontée aux préjugés, au mensonge, à la bigoterie et au mal. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cet ouvrage tient du conte, de la court story et du roman initiatique. " Il a la légèreté et le poids que recherche le véritable amateur de roman et cette vertu si rare de pouvoir être lu à tout âge, quelle que soit l'éducation qu'on ait reçue, de quelque pays que l'on vienne, à quelque sexe que l'on appartienne. On y trouvera nécessairement un univers communiquant avec le sien par le miracle de l'écriture et de l'enfance ", écrit Isabelle Hausser dans la postface qu'elle a rédigée pour ce livre.
Biographie de l'auteur
Harper Lee est née en 1926 à Monroeville, Alabama. Elle entreprit des études de droit qu'elle abandonna pour écrire. Couronné par le prix Pulitzer en 1961, adapté au cinéma l'année suivante ce roman fait partie des plus grands best-sellers du XXe siècle. En dépit de son succès, Harper Lee n'a plus jamais rien publié et a choisi de vivre dans un quasi-anonymat entre New York et Monroeville.
--> Situé dans les années 30 en Alabama, ce roman est un récit d'enfance. Raconté avec les doutes, les certitudes qu'un enfant de 6 à ---- ans peut construire à partir des éléments qu'il est capable de percevoir, avec toute son intelligence. Parce que Scout est une petite fille intelligente qui bénéficie de l'éducation d'un papa hors norme qui n'a de cesse de lui transmettre ses valeurs. Des valeurs d'humanité, de tolérance, d'écoute et de respect des autres, de compréhension, d'empathie... Les "belles paroles" d'Atticus arrivent toujours de manière argumentées et évidentes. C'est un roman agréable à lire qui dresse un tableau d'une Amérique à cette époque. Un roman à mettre en réseau avec "La couleur des sentiments" de Kathryn Stockett.
Citations:
--> Quand Calpurnia arriva, elle dit que ça tiendrait. En allant dans le jardin, nous vîmes qu'il était couvert d'une mince couche de neige molle.
- On ne devrait pas marcher dessus, observa Jem. Regarde, comme chacun de tes pas l'abîme.
Je me retournai pour regarder l'espèce de bouillie formée par mes empreintes. Jem dit que si nous attendions qu'il soit tombé un peu plus de neige, nous pourrions en faire un tas et, avec lui, un bonhomme de neige. Je sortis la langue pour attraper un gros flocon. Il me brûla.
- Jem! C'est chaud!
- Mais non, c'est tellement froid que ça brûle, au contraire! N'en mange pas, Scout, tu vas la gaspiller. Laisse-la tomber.
- Mais j'ai envie de marcher dessus.
- Je sais. On pourrait aller faire un tour chez Miss Maudie.
Il traversa l'avant du jardin en sautillant. Je le suivis en mettant mes pieds dans ses empreintes.Jusqu'au jour où je craignis que cela me fut enlevé, je ne m'étais jamais rendu compte que j'aimais lire. Pense-t-on que l'on aime respirer ?
- Je préfererais que vous ne tiriez que sur des boîtes de conserves, dans le jardin, mais je sais que vous allez vous en prendre aux oiseaux. Tirez sur tous les geais bleus que vous voudrez, si vous arrivez à les toucher, mais souvenez-vous que c'est un péché que de tuer un oiseau moqueur.
Ce fut la seule fois où j'entendis Atticus dire qu'une chose était un péché et j'en parlai à Miss Maudie.
- Ton père a raison, dit-elle. Les moqueurs ne font rien d'autre que de la musique pour notre plaisir. Ils ne viennent pas picorer dans les jardins des gens, ils ne font pas leurs nids dans les séchoirs à maïs, ils ne font que chanter pour nous de tout leur coeur. Voilà pourquoi c'est un péché de tuer un oiseau moqueur.- T'en fais pas, Scout. Notre professeur prétend que Miss Caroline expérimente une nouvelle méthode d'enseignement qu'elle tient de son école d'instituteurs. Bientôt, toutes les classes en bénéficieront. On n'aura plus besoin d'apprendre grand chose dans les livres - un peu comme si pour connaître les vaches, on allait en traire une, tu saisis?
- Le problème de mes vêtements rendait tante Alexandra fanatique. Je ne pourrais jamais être une dame si je portais des pantalons ; quand j'objectais que je ne pourrais rien faire en robe, elle répliqua que je n'étais pas sensée faire des choses nécessitant un pantalon. La conception qu'avait tante Alexandra de mon maintien impliquait que je joue avec des fourneaux miniatures, des services de thé à poupées, que je porte le collier qu'elle m'avait offert à la naissance - auquel on ajoutait peu à peu des perles ; il fallait en outre que je sois le rayon de soleil qui éclairait la vie solitaire de mon père. Je fis valoir qu'on pouvait être un rayon de soleil en pantalon, mais Tatie affirma qu'il fallait se comporter en rayon de soleil, or, malgré mon bon fond, je me conduisais de plus en plus mal d'année en année. Elle me blessait et me faisait constamment grincer des dents, mais, quand j'en parlais à Atticus, il me répondit qu'il y avait déjà assez de rayons de soleil dans la famille et que je n'avais qu'à continuer à vivre à ma façon, peu lui importait la manière dont je m'y prenais.
- Je n'ai jamais compris son obsession de l'hérédité. Pour moi, les gens bien étaient ceux qui faisaient de leur mieux en fonction de leur intelligence, mais, sans l'exprimer ouvertement, tante Alexandra semblait penser que plus une famille avait passé de temps sur une propriété, meilleure elle était.
- Ce n'est pas parce qu'on est battu d'avance qu'il ne faut pas essayer de gagner.
- Atticus disait parfois que le meilleur moyen de vérifier si un témoin mentait ou disait la vérité consistait à l'écouter au lieu de le regarder.
- Tu ne comprendras jamais aucune personne tant que tu n'envisageras pas la situation de son point de vue.
- Une salle d'audience est le seul endroit où un homme a le droit à un traitement équitable, de quelque couleur de l'arc-en-ciel que soit sa peau, mais les gens trouvent le moyen d'apporter leurs préjugés dans le box du jury.
- Vois-tu, Scout, il se présente au moins une fois dans la vie d'un avocat une affaire qui le touche personnellement. Je crois que mon tour vient d'arriver. Tu entendras peut-être de vilaines remarques dessus, à l'école, mais je te demande une faveur : garde la tête haute et ne te sers pas de tes poings. Quoi que l'on dise, ne te laisse pas emporter. Pour une fois, tâche de te battre avec ta tête ... elle est bonne, même si elle est un peu dure. - On va gagner, Atticus ? - Non, ma chérie. - Alors pourquoi ... - Ce n'est pas parce qu'on est battu d'avance qu'il ne faut pas essayer de gagner.
- C’est quoi un métis ?
Un enfant à moitié blanc, à moitié noir … ils sont tristes
Pourquoi tristes ?
Parce qu’ils n’appartiennent à aucune communauté. Les gens de couleur n’en veulent pas parce qu’ils sont à moitié blancs ; les Blancs n’en veulent pas parce qu’ils sont de couleur.-Avant de vivre en paix avec les autres, je dois vivre en paix avec moi-même. La seule chose qui ne doive pas céder à la loi de la majorité est la conscience de l’individu.
- Une salle d'audience est le seul endroit où un homme a e droit à un traitement équitable, de quelque couleur de l'arc-en-ciel que soit sa peau, mais des gens trouvent le moyen d'apporter leurs préjugés dans le box du jury. En grandissant, tu verras des Blancs tromper des Noirs tous les jours de ta vie, alors n'oublei pas ce que je vais te dire: lorsqu'un homme Blanc se comporte ainsi avec un Noir, quels que soient son nom, ses origines et sa fortune, cet homme blanc est une ordure.
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Par Pavi le 29 Février 2012 à 21:59
de Kathryn Stockett
Présentation de l'éditeur
En 1962, à Jackson, Mississipi, chez les Blancs, ce sont les Noires qui font le ménage et élèvent les enfants. Sans mot dire, sous peine de devoir prendre la porte. Est-ce le cas de Constantine, l’employée des Phelan, dont on n’a plus aucune nouvelle ? Mais franchement, qui s’en soucierait ? Ses amies, Minny et Aibileen, et surtout Skeeter, la propre fille des Phelan. La jeune étudiante blanche et les deux employées noires vont lier une alliance imprévisible pour « comprendre ». Passionnant de bout en bout, La Couleur des sentiments a déjà conquis plus de deux millions de lecteurs, dont Steven Spielberg qui en a acquis les droits.
-> 3 narratrices pour ce récit situé dans le Mississipi des années 60. 2 bonnes et une Blanche, pour raconter la vie des noires au service des Blanches. Derrière une apparente simplicité, le récit est plein de finesse. Le dénouement, assez attendu, n'en est pas moins fort. Un beau livre.
Il y est fait référence (au moins à 3 reprises) à "Tirez pas sur l'oiseau moqueur/Harper Lee", que plusieurs des personnages du livre ont lu. Un livre à mettre en réseau, et que j'ai hâte de lire à la suite. (Publié en 1960, l'intrigue se situe dans l'Alabama)Citations:
- Ce mot de vérité... depuis l'âge de 14 ans j'essaie de dire la vérité aux Blanches de mon travail chez elles. "On veut rien changer ici", dit Aibileen, puis on se tait toutes les deux en pensant à toutes ces choses qu'on veut pas changer. Puis Aibileen me regarde bien en face et elle dit: "Alors. Ca te paraît complètement fou comme idée?"
- Les femmes, c'est pas comme les hommes. Une femme vous battra pas à coups de batons. Miss Hilly prendra jamais un pistolet pour me tirer dessus. Miss Leefolt viendra pas mettre le feu à ma maison. Non, elles veulebt se garder les mains propres, les Blanches. Alors, elles ont une trousse de petits outils brillants et coupants comme les ongles de sorcières, bien propres et bien rangés comme sur les tablettes de dentiste. Et quand elle s'en servent, elles prennent tout le temps. [...] la Blanche oublie jamais. Elle continuera tant que vous serez pas morte.
- "Un jour, un Martien plein de sagesse descendit sur la Terre pour nous apprendre une ou deux choses.
- Un Martien? Grand comment?
-Oh, environ deux mètres.
- Comment il s'appelait?
- Martien Luther King."- Je reste avec les yeux au plafond parce que ça, c'est un choc auquel je pourrai jamais m'habituer, même si j'y ai déjà eu droit avec les quatre autres. Le jour où votre enfant vous dit qu'il vous déteste, et ils passent tous par là, c'est comme un grand coup de pied dans le ventre.
- J'ai jamais vu une chose pareille de ma vie. Il y en a des dizaines. Des cuvettes de toilettes! Au beau milieu de la pelouse de Miss Hilly. De toutes les formes et de toutes les tailles. Des bleues, des roses, des blanches... Avec ou sans lunette, avec ou sans réservoir pour la chasse d'eau. Des modernes, des vieilles avec la chaîne. On dirait presque une foule de gens, à voir comment certaines se parlent avec leur lunette relevée pendant que les autres écoutent avec leur lunette rabattue.
- Tous les après-midi on s'assoit dans le fauteuil à bascule, Baby Girl et moi, pour qu'elle fasse sa sieste. Je lui dis, tu es gentille, tu es intelligente, tu es importante. Mais elle grandit et je sais que bientôt, ces mots-là suffiront pas.
"Aibi ? Tu me lis une histoire ?" Je cherche dans le livre celle que je vais lire. Je peux pas lire une fois de plus Georges le petit Curieux parce qu'elle veut plus l'entendre. Pas plus que Chicken Little ou Madeline. Alors on se balance un moment dans notre fauteuil. Mae Mobley pose la tête sur mon uniforme. On regarde le pluie qui tombe dans un reste d'eau au fond de la piscine en plastique vert. Je dis une prière pour Myrlie Evers. J'aurais voulu pouvoir m'absenter pour assister aux funérailles. Je pense à son fils de dix ans. Quelqu'un m'a dit qu'il avait pleuré en silence du début à la fin. Je me balance et je prie, je suis affreusement triste, et tout à coup, je ne sais pas comment, les mots me viennent.
"Il était une fois deux petites filles. L'une avait la peau noire, l'autre la peau blanche." Mae Mobley lève les yeux vers moi. Elle écoute. "La petite fille noire dit à la petite fille blanche : "Pourquoi as-tu la peau si claire ? " La petite fille blanche répondit : "Je n'en sais rien. Pourquoi ta peau est-elle si noire ? A ton avis qu'est-ce que ça veut dire ?" Mais aucune de ces petites filles ne connaissaient la réponse. Alors la petite blanche dit : "Et bien, voyons. Tu as des cheveux, j'ai des cheveux". J'ébouriffe un peu les cheveux de Mae Mobley. La petite fille noire dit: "J'ai un nez , tu as un nez. " Je lui pince doucement le nez. Elle tend la main et fait pareil. La petite fille blanche dit : "Tu as des doigts de pied, j'ai des doigts de pied". et je chatouille les doigts de pied de Mae Mobley, mais elle peut pas me faire la même chose parce que j'ai mes chaussures de travail blanches. "Donc, on est pareilles! On est pas de la même couleur et c'est tout" dit la petite fille noire. La petite fille blanche dit qu'elle est d'accord et elles deviennent amies. Fin".
Baby girl se contente de me regarder. Seigneur c'était une histoire triste ou je ne m'y connais pas. Même pas une histoire d'ailleurs, il ne s'y passe rien. Mais Mae Mobley sourit et elle dit :" Raconte là encore". Alors je recommence. La quatrième fois, elle s'endort. Je lui dis doucement à l'oreille : " J'en aurais une meilleure la prochaine fois.
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Par Pavi le 26 Février 2012 à 22:43
deGilles Legardinier
4ème de couverture:
Comme tout le monde, Julie a fait beaucoup de trucs stupides. elle pourrait raconter la fois où elle a enfilé un pull en dévalant les escaliers, celle où elle a tenté de réparer une prise électrique en tenant les fils entre ses dents, ou encore son obsession pour le nouveau voisin qu'elle n'a pourtant jamais vu -obsession qui lui a valu de se coincer la main dans sa boîte aux lettres en espionnant un mystérieux courrier...
Mais touut cela n'est rien, absolument rien, à côté des choses insensées qu'elle va tenter pour approcher cet homme dont elle veut désormais percer le secret. Poussée par une inventivité débridée, à la fois intriguée er attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle ignore tout, Julie va prendre des risques toujours plus délirants, jusqu'à pouvoir enfin trouver la réponse à cette question qui révèle tellement : pour qui avons-nous fait le truc le plus idiot de notre vie ?
Biographie de l'auteur
Avec cette première comédie, Gilles Legardinier, déjà remarqué pour ses deux thrillers L'exil des Anges et Nous étions les hommes, révèle une nouvelle facette d'une imagination qui n'a pas fini de surprendre. Drôle, percutant, terriblement touchant, son nouveau roman confirme ce que tous ceux qui ont lu un de ses livres savent déjà : Gilles a le don de raconter des histoires originales qui nous entraînent ailleurs tout en fraisant résonner notre nature la plus intime. Voici un livre qui f ait du bien !
--> Un petit moment de détente, j'ai ri, mais... il manque un petit quelque chose pour que je le recommande. Ce qui m'a le plus étonnée, c'est que ce roman soit écrit par un homme. C'est une narratrice, et pendant toute la lecture j'étais étonnée que ce soit un homme qui écrive. Et finalement, à la fin du roman, cela crève les yeux: tout dans l'histoire de Julie met en avant un homme "taiseux", et largement excusable pour ses secrets. Une écriture au service des hommes tout compte fait.
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Par Pavi le 8 Février 2012 à 00:43
de Hélène Gestern
Présentation de l'éditeur
Une petite annonce dans un journal comme une bouteille à la mer. Hélène cherche la vérité sur sa mère, morte lorsqu’elle avait trois ans. Ses indices : deux noms et une photographie retrouvée dans des papiers de famille, qui montre une jeune femme heureuse et insouciante, entourée de deux hommes qu’Hélène ne connaît pas. Une réponse arrive : Stéphane, un scientifique vivant en Angleterre, a reconnu son père. Commence alors une longue correspondance, parsemée d’indices, d’abord ténus, puis plus troublants. Patiemment, Hélène et Stéphane remontent le temps, dépouillant leurs archives familiales, scrutant des photographies, cherchant dans leur mémoire. Peu à peu, les histoires se recoupent, se répondent, formant un récit différent de ce qu’on leur avait dit. Et leurs découvertes, inattendues, questionnent à leur tour le regard qu’ils portaient sur leur famille, leur enfance, leur propre vie. Avec Eux sur la photo, Hélène Gestern nous livre une magnifique réflexion sur le secret de famille et la mémoire particulière que fixe la photographie. Elle suggère que le dévoilement d’éléments inconnus, la résolution d’énigmes posées par le passé ne suffisent pas : ce qui compte, c’est la manière dont nous les comprenons et dont nous acceptons qu’ils modifient, ou pas, ce que nous sommes.
Biographie de l'auteurHélène Gestern vit et travaille à Nancy. Eux sur la photo est son premier roman.
--> Coup de coeur pour ce roman qui mêle la correspondance et les secrets de famille. Chaque chapitre est introduit par la description d'une photographie. Hélène et Stéphane engagent une correspondance à la recherche d'un passé secret qui les relie. La correspondance qu'ils engagent nous tient en haleine. L'écriture est agréable.
Citations:
- "Oui, il est insupportable de ne pas savoir ; ce silence familial est un poison qui contamine tout ce qu’il touche, nos rêves, nos peurs, nos vies d’adultes. Et il finit par nous replier autour de de nos questions trente ou quarante ans après."
- "La photographie a fixé pour toujours trois silhouettes en plein soleil, deux hommes et une femme. Ils sont tout de blanc vêtus et tiennent une raquette à la main. La jeune femme se trouve au milieu : l’homme qui est à sa droite, assez grand, est penché vers elle, comme s’il était sur le point de lui dire quelque chose. Le deuxième homme, à sa gauche, se tient un peu en retrait, une jambe fléchie, et prend appui sur sa raquette, dans une posture humoristique à la Charlie Chaplin. Tous trois ont l’air d’avoir environ trente ans, mais peu être le plus grand est-il un peu plus âgé. Le paysage en arrière-plan, que masquent en partie les volumes d’une installation sportive, est à la fois alpin et sylvestre : un massif, encore blanc à son sommet, ferme la perspective en imprimant sur la scène une allure irréelle de carte postale.
Tout, dans ce portrait de groupe, respire la légèreté et l’insouciance mondaine."- "Comme il est ironique de penser, en attendant, que la suite de nos recherches dépend des souvenirs improbables d’un homme au cerveau en partie mort et d’une vieille femme à la mémoire dévastée. Curieuse allégorie de ce présent que nous ressuscitons de ses ruines de papier, une photo après l’autre"
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Par Pavi le 5 Février 2012 à 20:05
de Anne Berest
Présentation de l'éditeur
Trois soeurs que la vie a éloignées se retrouvent chez leur père pour fêter l’anniversaire de l’aînée, Irène. Au cours du dîner, la tension monte entre les trois jeunes femmes et leur belle-mère, Catherine, qu’elles détestent. Le repas vire au règlement de compte jusqu’à ce que Catherine révèle un lourd secret de famille : Irène ne connaîtrait pas son vrai père.Biographie de l'auteur
Anne Berest est née en 1979. Elle rejoint l’équipe du Théâtre du Rond-Point et fonde Les Carnets du Rond-Point dont elle est la rédactrice en chef. La Fille de son père est son premier roman.
--> Irène pense qu'elle est l'enfant illégitime sous-entendu par Catherine. Le lecteur se doute bien qu'il s'agit en fait de la narratrice. Ce qui m'a frappé, c'est cette place un peu transparente que s'accorde la narratrice en s'attardant sur les autres. Elle traverse la vie des autres comme un fantôme, parle des gestes, des incidents des autres. Bien peu des siens.Beaucoup de passages méritent d'être cités. Si le roman ne m'a pas apporté beaucoup de surprises, j'ai plutôt apprécié la réaction de l'avocat, qui n'allait pas dans le sens que je pensais.
Citations:
- l faudrait pouvoir, à l'aide d'un filtre magique ou d'une visionneuse interne, remonter le temps et se revoir, avant. Se souvenir de ce que nous pensions alors, de nos impressions, mais avec la prescience des événements à venir, afin de ne pas oublier certains détails que nous regretterons, plus tard, d'avoir négligés au profit de futilités qui occupaient nos esprits et nous semblaient, alors, de la plus haute importance - et que nous avons, depuis, évidemment oubliées.
- Les pères qui n'ont que des filles, comme les mères qui n'ont que des fils, restent pour toujours des rois et des reines absolus. Quelque chose en eux résiste, qui ne se dissout pas dans la progéniture.
- Il y avait chez eux* des produits qui n'existaient pas ailleurs. Des savons écaillés qui trempaient dans un jus marronnâtre, des granules d'arnica, des boîtes de nourriture qu'on ne voyait jamais dans nos supermarchés, c'était comme aller dans un pays étranger, la vieillesse.
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Par Pavi le 30 Janvier 2012 à 21:53
de Katarina Mazetti
Présentation de l'éditeur
Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari, qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothécaire et citadine, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance, rempli de livres. Au cimetière, elle croise souvent le mec de la tombe d'à côté, dont l'apparence l'agace autant que le tape-à-l'œil de la stèle qu'il fleurit assidûment. Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s'en sort comme il peut, avec son bon sens paysan et une sacrée dose d'autodérision. Chaque fois qu'il la rencontre, il est exaspéré par sa voisine de cimetière, son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie. Un jour pourtant, un sourire éclate simultanément sur leurs lèvres et ils en restent tous deux éblouis... C'est le début d'une passion dévorante. C'est avec un romantisme ébouriffant et un humour décapant que ce roman d'amour tendre et débridé pose la très sérieuse question du choc des cultures.Biographie de l'auteur
Née en 1944, Katarina Mazetti est journaliste à la radio suédoise. Auteur de livres pour la jeunesse et de romans pour adultes, elle a rencontré un succès phénoménal avec Le Mec de la tombe d'à côté, traduit en de nombreuses langues. Son œuvre est publiée en France par les éditions Gaia.
--> Un roman frais, non dénué d'humour, éclairé des différences culturelles, de ce qui nous fait autre. Un livre que je recommande.
Citations:
- J'en étais sûr. Elle a tout l'air de quelqu'un qui lit sans arrêt de son plein gré. De gros livres, avec des petits caractères et sans images.
- Réparer des bulles de savon éclatées et faire sourire des poupées de chiffon ça peut prendre du temps.
- Nos opinions s'accordaient comme deux aiguilles qui tricotent le même pull, et nous contemplions avec ravissement le motif qui apparaissait.
- Il nous est arrivé de louer une cassette vidéo. C'est à dire, on ne loue pas un film, on ne réussit jamais à se mettre d'accord sur le choix. On en loue toujours deux. Ensuite elle va chercher son fourre tout fleuri pendant mon film, et moi je m'endors pendant le sien. On va aussi bien ensemble que la merde et les pantalons verts, comme disait mon grand-père. Et je ne veux pas que ça s'arrête. A chaque jour suffit sa peine, je n'aurai qu'à apprendre à faire avec.
- Jamais un point de croix ne franchira ma porte, et il est probable qu'un Käthe Kollwitz ne franchira la sienne..(paroles de Désirée)
Je devrais peut-être lui faire cadeau de quelques broderies de maman (paroles de Benny)
Elle ne sait même pas préparer des boulettes de viande, ai-je dit.Elle sait seulement lire des livres et parler des théories d'un certain Lacong.( paroles de Benny)-Et je me suis attaquée à la mission d'être une Epouse Epanouie. Au bout de six mois nous avions un mariage aussi confortable qu'une paire de pantoufles qui s'est faite à vos pieds. Nous partagions de façon solidaire les dépenses et les tâches ménagères, nous donnions des diners pour nos collègues avec du demestica bien frais et de la veritable feta bulgare, nous décapions des meubles chinés chez les brocanteurs et chacun découpait des articles de journaux qui pouvaient interesser l'autre.Notre vie dans le lit double était un peu problèmatique et nous étions d'accord pour mettre cela sur le compte de mon enfance pauvre du point de vue sensuel. Orjan se donnait beaucoup de peine avec des préludes qui ne duraient jamais moins d'une demi-heure et moi , je restais sèche comme du papier de verre numéro 5, c'est dire si nous grincions.
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Par Pavi le 22 Janvier 2012 à 21:38
de Karine Fougeray
--> C'est un petit recueil de courtes nouvelles écrites par une malouine. Chacune d'entre elle est délectable, l'auteure a le sens des métaphores, légères, gaies, non dénuées d'humour. Elle parleront aux bretons et aux amoureux de la Bretagne, sans aucun doute. Aux autres aussi sûrement.
Citations...
- Sur la cale: "La porte couine et quelqu'un qui n'est pas du coin entre dans le bar. C'est peut-être un touriste, un commercial, un homme qui cherche son chemin. Mais tous savent qu'il n'est pas du coin parce qu'il n'a pas l'attitude adéquate. L'homme se dirige vers le comptoir et ne dit pas: "Marcel, mets-moi un jus, mais: un café, s'il vous plaît." Il boit son café et demande alors à toute l'assemblée: "à quelle heure est la pleine mer, aujourd'hui?""
- Elle fait des galettes, c'est toute sa vie: "Elle nous nourrit de galettes. C'est sa façon à elle de donner de l'amour."
- A la pêche: "Il pleure. Oui, c'est nul, il pleure, à son âge. Là, le cul dans cette mare, son doigt qui pisse le sang. Son portable noyé est un poisson mort au ventre métallique qui rigole vers le paradis."
- Ballon vole: "Il lit Ouest-France, elle tricote en silence. Autour d'eux, on entend juste le froissement du papier journal et le cliquetis des aiguilles. Ils ne regardent pas la mer parce que cela fait cinquante ans qu'ils viennent là et qu'elle n'est jamais partie sans crier gare."
- Les bonnes: "Elle entendit enfin le sens des mots du dentiste. Et sut qu'il y avait un bas, un haut, et qu'ils ne pouvaient se rejoindre."
- A la vase de chocolat: "On va faire un gâteau à la vase de chocolat."
- Bain de mer: - -
- La mer a tout emporté: "Pour tout cela, vrai, il remercia la mer."
- Un amour de crustacé: "Finalement, la blonde se soumet, elle n'a pas le choix. - Je prendrai... je prendrai un café, s'il vous plaît"
- Week-end: "- Voilà, c'est que nous deux, ce week-end, on ne va pas venir. Enfin, on aimerait pour une fois, à titre exceptionnel, ne pas aller en bateau. Tu comprends? Dis, tu veux bien comprendre?"
- L'appel des sirènes: "Un jour, mon père, qui n'était jamais là, m'avait placé devant ses yeux: "Petit, il n'y a que la mer qui vaille. Pour autant, méfie-toi de cette farceuse qui revêt innocemment les couleurs de la femme alors même qu'elle a le coeur futile de la sirène et le sein lourd du malentendu des hommes. Et ceux-là danseront toujours comme des funambules irrésolus sur le fil tendu entre l'une et l'autre."
- Stage de voile: "La nuit c'est pire. Le savoyard ronfle comme un lave-vaisselle, les filles gloussent des heures en fumant des paquets de cigarettes avant de se mettre au lit. Il serre les dents dans son sac de couchage poisseux, lutte contre son propre corps qui penche toujours du mauvais côté, et quand enfin il réussit à se caler contre les équipets, il entend le skipper qui entonne: "Attention, on va virer!" Et là, sa carcasse rebascule, il écoute son estomac traverser son ventre en repoussant les autres organes sur son passage comme un sauvage qui se fraie un chemin dans la jungle à grands coups de machette. Il doit se lever, se hisser en slip dans la nuit froide, ramper jsuqu'aux filières et offrir sa bile au plancton phosphorescent."
- Retour en grâce: "Mon regard a survolé les ombres et j'ai distingué le profil d'Alex, loin devant. Sa douleur m'est rentrée en plein ventre parce que j'ai vu qu'il souffrait plus que moi et cela m'a effrayée. Ses lèvres semblaient toutes raplaties, mangées, blanches à force d'être écrabouillées l'une contre l'autre. Mes jambes sont restées solides malgré tout. L'amour s'était donc tari, enfin."
- Coment ne pas perdre la tête: "Amoureux, ça oui qu'il l'était! Mais elle n'a pas eu le cran, elle n'est jamais venue au rendez-vous. Une nuit, une nuit toute entière il a poireauté là-haut, à se ronger les sangs. Pour rien."
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Par Pavi le 8 Janvier 2012 à 22:33
de Muriel Barbery
(adapté au cinéma parMona Hachache, avec Josiane Balasko, Togo Igawa, Garance Le Guillermic, Anne Brochet)
Présentation de l'éditeur
"Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. "Biographie de l'auteur
Muriel Barbery est née en 1969. L'élégance du hérisson est son deuxième roman. Le précédent, Une gourmandise, est traduit en douze langues.
--> J'ai lu et apprécié il y a quelques temps déjà le roman. Ce soir, j'ai regardé l'adaptation cinématographique. Un peu dubitative au début du film, je me suis accrochée car je connaissais le roman. Sans regret: l'adaptation est fidèle au livre, même s'il me semble que cette oeuvre doit être lue plutôt que vue. J'ai aimé l'omniprésence de la culture japonaise.
CITATION
"Mme Michel, elle a l'élégance du hérisson : à l'extérieur, elle est bardée de piquants, une vraie forteresse, mais j'ai l'intuition qu'à l'intérieur, elle est aussi simplement raffinée que les hérissons, qui sont des petites bêtes faussements indolentes, farouchement solitaires et terriblement élégantes."
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Par Pavi le 11 Décembre 2011 à 15:14
de Jonas Jonasson
Présentation de l'éditeur
Le jour de ses cent ans, alors que tous les notables de la ville l'attendent pour célébrer l'événement, Allan Karlsson s'échappe par la fenêtre de sa maison de retraite quelques minutes avant le début de la fête organisée en son honneur. Ses plus belles charentaises aux pieds, le vieillard se rend à la gare routière, où il dérobe une valise dans l'espoir qu'elle contienne une paire de chaussures. Mais le bagage recèle un bien plus précieux chargement, et voilà comment Allan se retrouve poursuivi par la police et par une bande de malfrats… Commence alors son incroyable cavale à travers la Suède, mais aussi, pour le lecteur, un étonnant voyage au coeur du XXe siècle, au fil des événements majeurs auxquels le centenaire Allan Karlsson, génie des explosifs, a été mêlé par une succession de hasards souvent indépendants de sa volonté.
--> L'histoire débute bien: ce "vieux" qui s'enfuie de sa maison de retraite, l'idée était séduisante et le début de sa fuite accrocheur. Puis on tombe dans une histoire de mafieux trop grossière pour que l'insolite et le côté déjanté me plaisent. J'ai arrêté la lecture rapidement.
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Par Pavi le 5 Décembre 2011 à 07:06
de Marie Charrel
Présentation de l'éditeur
Charlie dite Charlotte est en colère. Contre son oncle, ce macho qui l'a élevée comme un p'tit mec, à la dure. Contre les hommes, aveuglés par sa beauté de saltimbanque, qui refusent de voir la fille tordue-bricolée qu'elle est. Certaines nuits, elle rêve qu'ils disparaissent: son oncle, les hommes, tous. Seule sur terre, elle serait libre, enfin. Un matin, elle se réveille dans une ville totalement déserte. Ailleurs, au même moment, ils sont trois à voir aussi leur désir devenir réalité: Eric a l'occasion de réparer ses erreurs passées. Michèle retrouve sa jeunesse. Lorine devient la prestigieuse journaliste qu'elle souhaitait être.
--> Ce roman, ce sont 4 nouvelles qui s'entrecroisent: Charline qui découvre une vie fantôme, Lorine qui vit dans la peau de sa détestable chef, Eric qui retrouve ses premiers émois amoureux avec son épouse aujourd'hui divorcée , Michèle qui rajeunit de 30 ans...
Fallait-il croiser ces récits? Cela rend la lecture un peu pénible au début, et finalement chaque histoire peut-être un peu moins "lourde".
Chaque histoire nous livre des messages...
Quelques extraits:
Charlotte: "Elle préfère la solitude aux interactions, il lui faudrait accepter l'amour."
" Pas de panique, tu ne risques rien puisque tu es parfaitement seule."
Eric: "La mémoire a la subjectivité des rêves. Elle maquille les souvenirs. Par omission et reconstruction, elle habille a posteriori les faits des justifications nécessaires."
"Ce dont je rêve, Eric, c'est que, au moins une fois avant qu'il meure, Marco me ragerde dans les yeux et me dise que je suis sa fille et qu'il m'aime. Rien ne me rendrait plus heureuse. J'aurais l'impression qu'il n'y a pas eu que des mensonges." (...) "Elsa est pathétique, à 43 ans, sa vie et son bonheur sont encore déterminés par les faits et les mots d'un vieillard à demi sénile en qui elle a placé des attentes impossibles." (...) "sous son maquillage et ses bagues tape-à-l'oeil, Elsa est encore la petite fille qui attend que son père la prenne sur ses genoux."
Michèle: "La liberté, c'est out perdre."
"Liquider ses possessions. Se libérer du poids des choses, matérielles et symboliques. Quand elle n'aura plus rien, là, seulement, toutes ses criantes s'envoleront: elle sera aussi légère que le vent."
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Par Pavi le 23 Novembre 2011 à 20:54
de Mélanie Fazi
Présentation de l'éditeur
Une boutique de tatouage où l'on emploie des encres un peu spéciales. Une aire d'autoroute qui devient un refuge à la nuit tombée. Une ligne de métro où l'on fait d'étranges rencontres. Un restaurant grec dont la patronne se nomme Circé. Une maison italienne où deux enfants croisent un esprit familier... Tels sont les décors du quotidien où prennent racine ces dix histoires. Dix étapes, et autant de façades rassurantes au premier abord... mais qui s'ouvrent bientôt sur des zones troubles. Car les lieux les plus familiers dissimulent souvent des failles, écho de ces fêlures que l'on porte en soi. Il suffit de si peu, parfois, pour que tout bascule... Serpentine est le premier recueil de nouvelles de Mélanie Fazi et la place d'emblée parmi les grandes voix du fantastique contemporain. Il a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire en 2005.
Biographie de l'auteurNée en 1976, Mélanie Fazi est l'auteur de deux romans et de deux recueils de nouvelles, acclamés par les critiques et le public. Plusieurs de ses textes ont même été traduits et publiés dans des revues anglo-saxonnes. Elle est également traductrice. Son oeuvre a été recompensée par de nombreux prix.
--> 10 nouvelles, chacune surprenante. L'auteure excelle dans la métaphore. D'un univers quotidien elle détourne notre regard pour y voir une autre dimension, elle flirt avec la métaphysique. J'ai été curieuse de découvrir cette écriture. Un genre tout à fait nouveau pour moi.
Serpentine: Dans un cabinet de tatouages, où l'on utilise une encre spéciale. M.Fazi attribue avec cette nouvelle un pouvoir suprême aux tatouages. Une occasion est offerte à des clients peu ordinaire d'éviter l'inévitable.
Elégie: où il est question de jumeaux disparus, appelés vers la Liberté?, vers un arbre, un esprit?
Nous reprendre à la route: Sur une aire d'autoroute, on peut croiser des gens, indifférent, chacun sur un chemin différent. Parfois plus morts que vivants.
Rêves de cendre: Fascinée par le feu, par l'oiseau, par le phénix qui renait de ses cendres. Il est des rêves qu'on garde au fond de soi. Il est des gestes totalement incohérents pour ceux qui ne peuvent pas voir. Quand la mère y voit un accident, la fille entendait un appel.
Matilda: Assister à un concert, comme une expérience unique. La musique qui se fond aux souvenirs. Des fans qui choisissent le rite intiatique comme signe de reconnaissance.
J'ai arrêté la lecture des nouvelles ici. J'ai été curieuse de découvrir cette auteur. Ces nouvelles sont trop métaphoriques, dans un univers qui me parle peu aujourd'hui. J'y reviendrai peut-être un jour?
Mémoire des herbes aromatiques
Petit théâtre de rame
Le faiseur de pluie
Le passeur
Ghost town blues
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Par Pavi le 9 Novembre 2011 à 22:08
de Daniel Glattauer
Présentation de l'éditeur
En voulant résilier un abonnement, Emma Rothner se trompe d’adresse et envoie un mail à un inconnu, un certain Leo Leike. Ce dernier, poliment, lui signale son erreur ; Emma s’excuse, et, peu à peu, un dialogue s’engage entre eux, par mail uniquement. Au fil du temps, leur relation se tisse, s’étoffe, et ces deux inconnus vont se mettre à éprouver l’un pour l’autre une certaine fascination. Alors même qu’ils décident de ne rien révéler de leurs vies respectives, ils cherchent à deviner les secrets de l’autre… De plus en plus attirés et dépendants, Emmi et Leo repoussent néanmoins le moment fatidique de la rencontre. Emmi est mariée, et Leo se remet à grand peine d’un chagrin d’amour. Un jour, pourtant – enfin ! –, ils décident de se donner rendez-vous dans un café bondé de la ville. Mais ils s’imposent une règle : reconnaître l’autre qu’ils n’ont pourtant jamais vu, avec interdiction formelle de lui parler…Biographie de l'auteur
Daniel Glattauer, né à Vienne en 1960, écrit depuis 1989 des chroniques politiques et judiciaires pour journal Der Standaard. Il est l’auteur entre autres de Quand souffle le vent du nor (Grasset, 2010), vendu à plus de 800.000 exemplaires en Allemagne, traduit dans le monde entier.
--> --> La correspondance entre Emmi et Léo est prenante, on ne veut pas la lâcher et le livre se lit très vite. Le courrier électronique est une forme de relation épistolaire nouvelle, dont on parle peu. Le rythme des messages est proche du dialogue, tandis que leur forme écrite leur donne leur persistance dans le temps : les écrits restent.
La messagerie électronique devient parfois messagerie instantanée au gré de la volonté de chaque correspondant ou de ses impératifs quotidiens. C’est une des raisons qui fait le succès de ce mode de communication que j’affectionne, et qui a rendu la lecture encore plus attractive. La lecture de ce livre me donne envie de me pencher sur la correspondance dans la littérature classique, c’est un genre que je ne connais pas.
C’est un roman ancré dans la vie actuelle, avec ses espérances, ses désillusions, ses acceptations.
Il n'aurait pas fallu qu'ils soit plus long car je trouve qu'on tombe dans le répétition dans le dernier tiers du livre.
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Par Pavi le 27 Octobre 2011 à 22:51
d'Eric Emmanuel Schmitt
Présentation de l'éditeur
Voici les lettres adressées à Dieu par un enfant de dix ans. Elles ont été retrouvées par Marie Rose, la dame rose qui vient lui rendre visite à l'hôpital pour enfants. Elles décrivent douze jours de la vie d'Oscar, douze jours cocasses et poétiques, douze jours pleins de personnages drôles et émouvants. Ces douze jours seront peut-être les douze derniers. Mais, grâce à Mamie Rose qui noue avec Oscar un très fort lien d'amour, ces douze jours deviendront légende.
L'auteur
Après des études musicales au Conservatoire de Lyon, Eric-Emmanuel Schmitt a suivi un cursus l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm de 1980 à 1985.
Agrégé de philosophie en 1983, il soutient en 1986 sa thèse de doctorat intitulée Diderot et la Métaphysique (Diderot ou la philosophie de la séduction, Albin Michel, 1997).--> Oscar est atteint d'une leucémie. "Mamie Rose" est une dame en rose qui visite les enfants malades à l'hôpital. Le livre témoigne de leur relation. Elle lui demande d'adresser des lettres à Dieu, et de vivre chaque jour comme s'il comptait pour 10 ans. Le roman nous livre donc 11 lettres des 11 derniers jours de la vie d'Oscar et quelques interrogations de tous les âges de la vie.
Oscar et la dame en rose fait partie de ces petits livres qui se lisent facilement et rapidement, ponctué de nombreux passages porteurs d'interrogations ou d'espoir. Je n'aurais pas dû le lire après "Le bizarre incident du chien pendant la nuit", le narrateur étant aussi un enfant: j'avais hâte de changer de point de vue. Il reste un joli livre à lire, à offrir.
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Par Pavi le 17 Octobre 2011 à 22:07
de Mark Haddon
Présentation de l'éditeur
Qui a tué Wellington, le grand caniche noir de Mme Shears, la voisine ? Christopher Boone, " quinze ans, trois mois et deux jours ", décide de mener l'enquête. Christopher aime les listes, les plans, la vérité. Il comprend les mathématiques et la théorie de la relativité. Mais Christopher ne s'est jamais aventuré plus loin que le bout de la rue. Il ne supporte pas qu'on le touche, et trouve les autres êtres humains... déconcertants. Quand son père lui demande d'arrêter ses investigations, Christopher refuse d'obéir. Au risque de bouleverser le délicat équilibre de l'univers qu'il s'est construit...Biographie de l'auteur
Mark Haddon a écrit et illustré de nombreux livres pour enfants. Il est également l'auteur de scénarios pour la télévision et le cinéma. Le bizarre incident du chien pendant la nuit, son premier roman, a connu un succès retentissant et immédiat en Grande-Bretagne, puis dans le monde entier. Il a valu à son auteur de remporter le prestigieux Whitbread Prize en 2003, et ses droits ont été acquis par Brad Pitt en vue d'une adaptation cinématographique. Mark Haddon vit à Oxford avec sa femme et leurs deux enfants.
--> Raconté à la première personne du singulier par un enfant de 15 ans qui est atteint de "troubles du comportement" proches de l'autisme. Son récit affiche sa logique permanente dans ses actes et ses relations aux autres. Le récit est porté par un mensonge fait par le père qui laisse penser à Christopher que sa mère est morte alors qu'elle a quitté le domicile. C'est cette intrigue qui nous pousse jusqu'au bout du livre parce que la logique de pensée de Christopher, on la cerne assez rapidement et le récit deviendrait assez vite répétitif.
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Par Pavi le 12 Octobre 2011 à 20:49
d'Alice Ferney
Présentation de l'éditeur:
Théo fête ce soir ses vingt ans et rien ne devrait troubler ce moment de convivialité et de réjouissance. Rien sinon le jeu de société que son frère aîné lui offre, qui révélera à chaque participant la façon dont les autres le perçoivent, menaçant de remettre en cause l'idée qu'il se faisait de lui-même et des sentiments réciproques l'attachant à ses proches. Au fil de la partie, le jeu devient le révélateur de secrets de famille jusque-là soigneusement occultés par la honte, la déception ou la souffrance... et nul ne sortira indemne de la soirée. Evoquant les liens de la fratrie, de l'amitié ou de l'amour naissant, Les Autres est aux relations affectives ce que La Conversation amoureuse est à l'amour : un accomplissement romanesque d'une remarquable maîtrise polyphonique.
--> Le roman est présenté en trois parties. La troisième est selon moi trop redondante avec le les deux autres, je l'ai donc lue rapidement pour garder le plaisir des 2 deux premières. Chaque partie est racontée d'un point de vue différent. A partir d'un jue de société, Alice Ferney nous livre les relations psychologiques qui unissent les personnages. Un roman qui n'est pas sans me faire songer à un de mes films favoris: Un air de famille.Citation: "Sous prétexte de bien mélanger les cartes-questions, Niels fit ce qu'il avait prévu. Il choisit une première question qui ne causerait aucun dommage et avait le mérite de tomber à propos."
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Par Pavi le 12 Octobre 2011 à 20:44
de Frédérique Deghelt
Présentation de l'éditeur
Hier soir, nous étions encore en 1988. Jeudi 12 mai. Un jour de décalage. C'est noir sur blanc, et ça veut dire que douze années se sont écoulées. En 1988, où je crois être encore, je viens de rencontrer Pablo. Mais en 2000, où je viens d'arriver, nous avons deux enfants. Mais moi, où suis-je dans tout ça ?je ne me souviens de rien... Sinon du septième étage d'une rue de Montmartre. Je revois Pablo m'emmenant sur le balcon admirer le Sacré-Cœur. Pablo, la tête enfouie dans mon corsage, hurlant au milieu des fleurs qu'il me désire. Pablo qui, pour l'instant, est mon seul lien avec la veille. Que s'est-il passé pendant douze ans ? F. D.Biographie de l'auteur
Journaliste et réalisatrice de télévision, voyageuse infatigable, avec Paris pour port d'attache, Frédérique Deghelt a publié en 1995, aux éditions Sauret, un premier roman, La valse renversante
--> Marie a vingt-cinq ans. Un soir de fête, coup de foudre , nuit d'amour et le lendemain... elle se retrouve douze ans plus tard, mariée, des enfants et plus un seul souvenir de ces années perdues. Cauchemar, angoisse... Elle doit assumer sa grande famille et accepter que l'homme dont elle est amoureuse depuis la veille vive avec elle depuis douze ans et ne se doute pas du trou de mémoire dans lequel elle a été précipitée - car elle a choisi de ne rien dire. Chaque jour confrontée à de nouvelles découvertes , elle arpente ce quotidien oublié et devient l'enquêtrice de la vie d'une autre. Sa propre vie...
--> une lecture très facile, une histoire à laquelle on peut rester suspendu d'une page à l'autre.
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Par Pavi le 12 Octobre 2011 à 10:40
de Frédéric Beigbeder.
Présentation de l'éditeur
" Le seul moyen de savoir ce qui s'est passé dans le restaurant situé au 107e étage de la tour nord du World Trade Center, le 11 septembre 2001, entre 8 h 30 et 10 h 29, c'est de l'inventer. " F.BBiographie de l'auteur
Frédéric Beigbeder est né en 1965. Il est l'auteur de quatre romans dont Vacances dans le coma (Grasset, 1994), L'Amour dure trois ans (Grasset, 1997) et 99 Francs (Grasset, 2000)
--> 2 hommes, 2 histoires, 2 parallèles: L'un emmène ses 2 enfants prendre un petit déjeuner dans le restaurant le plus élevé de New-York, ce matin du 11 septembre. L'autre, le même jour déjeune en haut de la tour Montparnasse à Paris.
L'idée est forte, je suis bien rentrée dans l'histoire. Mais à l'image de 99 francs, du même auteur, je passe difficilement le tiers du livre, et abandonne à la moitié. Je n'aime pas l'écriture. Et en même temps, je reste sur ma faim (fin?), peut-être que j'y reviendrai!
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