• La tête haute

    Réalisé par Emmanuelle Bercot (2015)

    Avec Catherine Deneuve, Rod Paradot, Benoît Magimel, Sara Forestier....

    Le parcours éducatif de Malony, de six à dix-huit ans, qu’une juge des enfants et un éducateur tentent inlassablement de sauver.

    --> Un synopsis bien bref pour un film rythmé et percutant. Le film s'ouvre dans le bureau d'un juge pour enfant, avec le cas de Malony, 6 ans qui va être placé. Les retours de Malony dans ce bureau rythment le film jusqu'à la fin. A chaque passage correspond une nouvel étape pour Malony. Ce sont ses "bêtises" qui y amènent le désormais délinquant Malony. Des placements différents, le suivi par l'éducateur, des rouages de la justice pour mineur s'offrent au spectateur. Un film choc, qu'on peut placer dans une catégorie de docu-fiction.


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  • Le jour se lève

     

    Réalisé par Marcel Carné (1939)

    Avec Jean Gabin, Arletty

    François vient d'assassiner Valentin. Au comble du désespoir, il s'est barricadé dans son appartement. Tandis que la police l'assiège, il se repasse en pensée (flash-back) les événements qui l'ont conduit au crime.

    (wikipédia): Ce film appartient au réalisme poétique. Une caractéristique originale du film est sa structure, un long retour en arrière (flash-back), procédé alors peu utilisé - et ceci deux ans avant la sortie de Citizen Kane. Le décor de la chambre, construit par Alexandre Trauner, comporte les quatre côtés de la chambre (et non trois comme il était de coutume) pour autoriser des plans circulaires et souligner l'enfermement.

    --> Un film fondateur, qu'il faut regarder jusqu'au dernier plan. Les dialogues sont de Jacques Prévert.

     


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  • Le boucher (1970)

    Réalisé par Claude Chabrol

    Avec Stéphane Audran, Jean Yanne

    Dans un village du Périgord, la vie quotidienne des habitants cesse brusquement d'être tranquille. Des femmes sont égorgées. Par qui ? Le boucher, qui a fait les guerres d'Indochine et d'Algérie, semble devenir le suspect numéro un aux yeux de la directrice d'école, qui ressentait pour lui de tendres sentiments.

    -avec Spoiler-

    Dans le petit village de Tremolat, dans le Périgord, on célèbre le mariage de l'instituteur Léon Hamel avec une jeune fille du village. Parmi les invités de la cérémonie, la jeune collègue de l'enseignant, Hélène David, qui est également la directrice de l'établissement scolaire et Paul Thomas, surnommé « Popaul », le boucher du village.

    Hélène et Paul font connaissance durant le mariage et sympathisent. Sous le charme de la jeune femme, le commerçant lui confie qu'il a fui son père violent en s'engageant dans l'armée et a participé aux guerres d'Indochine et d'Algérie. Hélène, quant à elle, d'origine parisienne, a vécu une histoire d'amour dont elle a mal vécu la fin. La jeune institutrice, qui considère Popaul comme un ami meublant sa solitude, fait participer le boucher aux activités des élèves et l'invite chez elle.

    La quiétude du village se dissipe quand on découvre le cadavre d'une jeune fille du village, assassinée à coups de couteaux. Lors d'une sortie scolaire avec ses élèves, Hélène découvre un autre corps de jeune femme, qui s'avère être l'épouse de Léon, assassinée de la même manière. Sur les lieux du crime, elle découvre un briquet semblable à celui qu'elle a offert à Popaul pour son anniversaire, le ramasse et se tait. Le commissaire Grumbach, chargé de l'affaire, interroge Hélène sur le meurtre. Quand Popaul rend visite, un soir, à Hélène, elle lui tend une cigarette pour qu'il la lui allume. Il la rassure sans le savoir, car il se sert du briquet qu'elle lui a offert, toujours en sa possession.

    Popaul se propose de repeindre le plafond de l'appartement de la jeune femme, et découvre, alors qu'il cherchait un torchon, pour nettoyer une tache de peinture, le briquet qu'Hélène a récupéré sur le second meurtre. Il le met dans sa poche. Quand elle revient de course, elle annonce qu'un troisième meurtre semblable aux deux premiers a été commis.

    Hélène découvre que Popaul a pris le briquet et comprend que ce dernier est bel et bien le tueur de jeunes femmes. La nuit, il l'appelle pour lui parler, mais elle refuse de le laisser entrer dans l'école. Apeurée, elle ferme les portes. Il s'introduit tout de même dans l'école et, armé d'un couteau à cran d'arrêt, il lui explique les raisons de ses meurtres. Mais il retourne le couteau sur lui-même et est emmené à l'hôpital où, après avoir été embrassé par Hélène, restée dans le hall d'entrée de l'établissement hospitalier, et lui avoir avoué ses sentiments durant le trajet, il meurt avant d'avoir pu être sauvé par les médecins.

    Après avoir quitté l'hôpital, Hélène s'arrête en pleine nuit au bord de la rivière, prostrée par ce qui s'est passé et y reste jusqu'à ce que le jour se lève.

    --> C'est simple, ou ça le semble, et c'est ... efficace!

     


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  • Le dernier coup de marteau

    Réalisé par Alix Delaporte (2015)

    Avec Clotilde Hesme, Candela Pena, Grégory Gadebois.

     

    Victor, 13 ans, entre dans un opéra. Son père qu'il ne connaît pas y travaille. Sa mère lui cache un secret. Il décide de rentrer en contact avec lui.

    --> Le dernier coup de marteau du titre, c’est celui que Mahler décide de retirer à la fin de sa 6e symphonie afin de conjurer le sort. Des trois coups représentants le destin, le compositeur passe donc à deux pour le laisser en suspens. Il laisse alors le choix à ceux qui s’attelleront à son oeuvre de les faire retentir par deux ou par trois coups. Dans ce film Victor, élevé par sa mère dans un mobil'home découvre son père, chef d'orchestre en représentation dans la ville.

     


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  • Un américain à Paris

    Réalisé par Vincente Minnelli (1951)

    Avec Gene Kelly (Jerry Mulligan), Leslie Caron (Lise Bouvier), Oscar Levant (Adam Cook), Georges Guétary (Henri Baurel), Nina Foch (Milo Roberts)

    À Paris, une riche héritière s'éprend de Jerry Mulligan, un jeune peintre américain. Mais celui-ci tombe amoureux de Lise qui est elle-même promise à un autre homme.

     

    Ce film est universellement célèbre pour sa scène finale : Jerry pense qu'il ne pourra jamais être avec Lise et fait un rêve fantastique : apothéose du film. Il rêve qu'il danse avec Lise partout dans les rues de Paris. Le fiancé de la jeune fille et tout un chœur se joignent à eux tout au long d'un ballet magistral qui dure près de dix-huit minutes. La musique du ballet (qui porte le nom du film) est de George Gershwin. Dans les dernières mesures, Henri accepte de renoncer à Lise qui se précipite dans les bras de Jerry sous la bénédiction d'Henri. Le film s'achève.

     

    Numéros musicaux

     

    • Love Is Here to Stay
    • By Strauss
    • Tra-la-la (This Time is Really Love)
    • I Got Rhythm (chanté par Gene Kelly)
    • We Build a Stairway to Paradise (chanté par Georges Guétary)
    • 'S Wonderful (chanté par Gene Kelly et Georges Guétary, dansé par Gene Kelly)
    • Nice Work If You Can Get It (chanté par Georges Guétary)
    • Embraceable You (dansé par Leslie Caron)
    • An American in Paris Ballet (dansé par Gene Kelly, Leslie Caron et ensemble)
    • Strike Up the Band
    • Concerto en fa pour piano et orchestre (interprété par Oscar Levant et le MGM Symphony Orchestra)

     


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  • La famille Bélier

    (2014)

    Louane Emera : Paula Bélier, fille de Gigi et Rodolphe

    Karin Viard : Gigi Bélier, la mère

    François Damiens : Rodolphe Bélier, le père

    Eric Elmosnino : Fabien Thomasson, le professeur de musique

    Rodolphe Bélier et son épouse Gigi, tous deux sourds, sont agriculteurs en Mayenne. Si leur fils cadet est également sourd, Paula, leur fille aînée, est entendante : l'adolescente de seize ans est une interprète indispensable pour toute sa famille, qu'elle aide dans le travail et dans la vie de tous les jours, quand il s'agit de répondre au téléphone, de traiter avec leur banquier ou de traduire une consultation chez le médecin. Un jour, le professeur de musique de Paula découvre sa belle voix et la pousse à participer à un concours de la Maîtrise de Radio France : les parents de Paula, à qui la musique est étrangère, sont déconcertés et même inquiets de cette initiative. Paula est confrontée en même temps à l'incompréhension de ses parents, à ses propres doutes sur sa vocation musicale, sur ses devoirs vis-à-vis de sa famille, et à l'incertitude d'une liaison avec un garçon de son âge. Dans le même temps, Rodolphe Bélier, mécontent de la politique du maire du village, se met en tête, malgré son handicap, de se présenter aux élections...

    --> Quand le cinéma me remplit d'émotions, de la sympathie au rire en passant par le doute, l'espoir... j'en parle et j'ai envie d'y retourner.


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  • L'homme qui rétrécit

     

    (The Incredible Shrinking Man)

    Réalisé par Jack Arnold

     À quelques semaines d’intervalle, Scott Carey (Grant Williams) entre en contact direct avec un pesticide, puis avec un mystérieux brouillard radioactif lors d’une sortie en bateau. Peu de temps après, il constate qu’en plus de perdre du poids, il perd significativement en taille. Scott perdant des centimètres chaque jour ; s’engage alors une course contre la montre et une série de tests médicaux pour tenter d’inverser le processus. Alors qu’il ne mesure plus qu’un mètre, le traitement semble enfin donner des résultats : il ne rétrécit plus, mais ses chances de grandir et de retrouver une taille normale sont quasi nulles. Son mariage semblant de plus en plus compromis par son handicap, il se lie d’amitié avec une jeune fille naine, à peine plus petite que lui. Mais la trêve est de courte durée, Scott constatant avec effroi quelques jours plus tard qu’il est à nouveau en train de rétrécir. Les semaines passent, et Scott ne mesure plus qu’une dizaine de centimètres. Il vit désormais dans une maison de poupée, aménagée par son épouse. Il est attaqué par le chat de la maison, lui échappe de justesse, mais dans sa fuite il est précipité dans la cave. Lorsqu’il revient à lui, personne ne se doute qu’il a échappé au chat. Sa taille a encore diminué, et plus personne ne soupçonne qu’il est dans le sous-sol de la maison ; c’est seul, face à une araignée deux fois plus grosse que lui qu’il doit maintenant se battre. Après l’avoir tuée, il accepte enfin sa destinée, et part à la rencontre de l’infiniment petit. Il est toujours en vie.

     


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  • Les émotifs anonymes (2010)

    Réalisé par Jean-Pierre Améris

    Avec Isabelle Carré, Benoît Poelvoorde.

    Angélique Delange est une chocolatière talentueuse, mais aussi une grande émotive, qui perd tous ses moyens dès qu'elle devient le centre des attentions. Pendant 7 ans, elle a été maître chocolatier de Mercier, œuvrant dans l'ombre derrière l'identité fictive d'un ermite anonyme. A la mort de Mercier, sa recherche d'un nouvel emploi lui fait répndre à l'annonce de Jean-René Van den Hugde, patron d'une fabrique de chocolat au bord de la faillite. Leur passion commune pour le chocolat les rapproche rapidement et ils tombent amoureux, mais leur timidité maladive les empêche de se l'avouer. En effet, Jean-René est également un grand émotif, qui consulte un psychologue, alors qu'Angélique rencontre un groupe d'émotifs anonymes. Leur relation semble difficile, voire compromise, alors qu'ils ont tout pour réussir ensemble…

    --> Un film qui me remplit d'émotions. Du cinéma comme je l'aime.

     


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  • Australia (2008)

    Réalisé par Baz Luhrmann

    Avec Nicole Kidman (Lady Sarah Ashley), Hugh Jackman (le drover), Brandon Walters (Nullah)

    Fin des années 30.
    Lady Sarah Ashley, une aristocrate anglaise hautaine et renfermée, arrive au coeur des paysages sauvages du Nord de l'Australie pour y rejoindre son mari qu'elle soupçonne d'adultère, et qui tente - sans succès - de vendre l'immense domaine qu'ils possèdent sur place : Faraway Downs.
    Elle ne tarde pas à découvrir que l'exploitation est au bord de la ruine et menacée par son propre contremaître, Neil Fletcher, un homme sans scrupules de mèche avec un puissant éleveur, prêt à tout pour précipiter la chute du domaine et s'en emparer.
    Pour sauver Faraway Downs, Sarah n'a pas d'autre choix que de s'allier à un "cow-boy" local un peu rustre connu sous le seul nom de "Drover", et de parcourir avec lui des milliers de kilomètres à travers les terres aussi magnifiques qu'inhospitalières du pays afin de mener jusqu'à Darwin 1500 têtes de bétail.
    Peu à peu transformée par la puissance et la beauté des paysages, touchée par la rencontre d'un jeune aborigène orphelin, Sarah découvre des sentiments qu'elle n'avait jamais éprouvés jusqu'alors.
    Au terme de leur périple, la seconde guerre mondiale a rattrapé l'Australie, et la ville de Darwin doit désormais faire face aux bombardements japonais.
    Pour la première fois de sa vie, Sarah sait pour qui et pour quoi se battre, et est prête à tout pour sauver ce qui compte désormais pour elle.

    --> A voir pour la romance, les apports historiques, la connaissance de cette région du monde à cette époque.

     


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    La French

    Réalisé par Cédric Jimenez

    Avec Jean Dujardin, Gilles Lellouche

    Dans les années 1970, Marseille est devenue la capitale mondiale du trafic d'héroïne. Gaëtan Zampa est l'un des membres influents de la French connection, réseau mafieux qui "gère" et prospère grâce à ce très juteux business. Alors qu'il mène grand train sur la Côte d'Azur, il trouve sur sa route le juge Pierre Michel, qui a été muté dans le sud pour faire le ménage. Magistrat intégre et jusqu'au-boutiste, il mène une guerre sans répit contre le milieu au point de risquer plus d'une fois sa vie. Sa femme Jacqueline ne comprend pas sa lutte obstinée et ne supporte pas de le voir mettre sa vie et celle de sa famille en danger...

    --> Encore un grand Jean Dujardin, Gilles Lellouche est aussi excellent, et la réalisation, et l'histoire, bref... un film à voir!

     


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  • L'homme tranquille

    Réalisé par John Ford (1952)

    Avec John Wayne (Sean Thornton), Maureen O'Hara (Mary Kate Danaher), Barry Fitzgerald (Michaleen O'Flynn), Ward Bond (le père Peter Lonergan)

    À la suite de la mort de son adversaire au cours d'un combat, le boxeur Sean Thornton décide d'abandonner sa carrière en Amérique et de regagner son Irlande natale pour s'y installer et couler des jours paisibles. Il s'attire pourtant rapidement l'animosité de Will "Red" Danaher, en rachetant le cottage que ce dernier convoitait. Les rapports amoureux que Sean et Mary Kate, la sœur de Will, vont nouer, ne vont rien arranger.

    --> Une scène culte (ou référence à une autre scène culte?) lorsque John Ford attire à lui Maureen O'Hara. Le film se regarde tranquillement et agréablement. On y découvre l'Irlande des années .... voiture à cheval, pub et propriétaires terriens. Le couple formé par Sean Thornton et Mary Kate Danaher est bourré de clichés d'époque, avec un profil psychologique intrigant. A voir.


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  • Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu?

    Réalisé par Philippe de Chauveron

    Avec Christian Clavier, Chantal Lauby, Ary Ahittan

     

    Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale sont des parents plutôt "vieille France". Mais ils se sont toujours obligés à faire preuve d'ouverture d'esprit...Les pilules furent cependant bien difficiles à avaler quand leur première fille épousa un musulman, leur seconde un juif et leur troisième un chinois.
    Leurs espoirs de voir enfin l'une d'elles se marier à l'église se cristallisent donc sur la cadette, qui, alléluia, vient de rencontrer un bon catholique.

    --> On en a dit du bien... très décevant. Des clichés, pourquoi pas. Mais rien d'autre.

       
       

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  • Avant l'aube (2011)

    Réalisé par Raphaël Jacoulot

    Avec Jean-Pierre Bacri, Vincent Rottiers, Ludmila Mikaël

    Frédéric, un jeune en réinsertion, travaille dans un grand hôtel à la montagne. Un client disparaît. Frédéric suspecte la famille qui l'emploie mais choisit de protéger son patron, cet homme qui le fascine. Bientôt, il est mis en danger.

    --> Les regards entre Jean-Pierre Bacri et Vincent Rottiers font beaucoup au film. Le scénario est un peu tendu. On se laisse porter jusqu'au bout du film en se demandant comment tout cela va finir.


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  • Jeux d'enfants (2003)

    Réalisé par Yann Samuell

    Avec Guillaume Canet et Marion Cotillard

    Julien, 8 ans, est confronté au cancer de sa mère, tandis que Sophie doit affronter la xénophobie des autres écoliers. Très vite ils deviennent inséparables et s'inventent un jeu : « cap ou pas cap ? » (capable ou pas capable ?). C'est à celui qui, mis au défi par l'autre, fera les pires bêtises, au grand désespoir des adultes.

    Arrivés à l'âge des études, ils continuent à se lancer des défis de plus en plus cruels et même parfois pervers. Mais le jeu prend des dimensions extrêmes. Aucun des deux ne veut rompre la spirale, même si cela met en question son avenir, de peur de passer pour un lâche. Sophie finit par s'agacer de l'immaturité de Julien, pour qui tout est prétexte au jeu. Elle essaie de lui faire prendre conscience que leur amitié s'est muée en amour réciproque, sans succès. Après de nombreuses péripéties ponctuées de blessures mutuelles et de longues périodes de froid, ils se mettent au défi de ne plus se voir pendant dix ans.

    Julien s'est résigné à devenir adulte. Il gagne bien sa vie, a une femme et deux enfants ; faute de mieux, son « bonheur fade » lui convient, mais il reste hanté par Sophie. De son côté, cette dernière vit en couple avec un joueur professionnel de football riche et célèbre. Le jour d'anniversaire de leur séparation, ils se revoient.

    -->Un titre bien choisi pour un filmant assez troublant fait de jeux relationnels, de je te quitte je reviens. Derrière le jeu on perçoit du trouble, de la détresse, de l'incompréhension. Un film du non-dit aussi. La vie n'est pas un jeu.


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  • Le silence de la mer (1947)

    Réalisé par Jean-Pierre Melville.

    D'après la nouvelle de Vercors (1942)

    Avec Howard Vernon, Nicole Stephane, Jean-Marie Robain

    Un homme d'une soixantaine d'années demeure avec sa nièce dans une maison du Dauphiné, occupé pendant la Seconde guerre mondiale. La Kommandatur envoie un officier allemand loger chez eux.

    Pendant plusieurs mois, l'officier, tout imprégné de culture française, essaie d'engager en dépit d'un silence immuable un dialogue avec ses hôtes. Par ses visites quotidiennes du soir, il fait partager sous divers prétextes à l'oncle et à la nièce son amour de la France, de la littérature, de la musique, et son espoir de voir naître du rapprochement entre la France et l'Allemagne une grande Europe. Progressivement, une passion toujours tue se noue entre la nièce et l'officier. Ce dernier essaie par force métaphores peu dissimulées d'éteindre l'indifférence et le mépris qui lui sont réservés.

    Au cours d'une permission à Paris, une conversation avec des amis lui apprend d'abord que la collaboration n'est qu'un prétexte pour détruire la culture française, dangereuse pour l'affirmation du nazisme en Europe. Ensuite, il découvre l'existence des camps d'extermination et voit sous un jour nouveau ses amis d'avant-guerre. De retour en province, il décide de quitter le pays pour partir se battre sur le front de l'est.

    Après avoir donné les raisons de sa décision à ses hôtes, la nièce lui parlera pour la première et dernière fois en lui adressant un adieu à peine audible. Le lendemain à l'aube, il découvre une coupure de presse d' Anatole France laissée à dessein par l'oncle énonçant qu'« Il est beau qu'un soldat désobéisse à des ordres criminels. » Torturé en son for intérieur, il n'en part pas moins. Résigné.

    --> Très intéressant de connaître cette oeuvre, ces monologues impressionnants, ces silences persistants.


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  • Guillaume et les garçons, à table! (2013)

    Réalisé par Guillaume Galienne

    Avec Guillaume Galienne, André Marcon, Françoise Fabian

    Film autobiographique de Guillaume Gallienne sur son rapport à sa mère, son genre et son amour des femmes en général. Dès son plus jeune âge, Guillaume est persuadé d'être une fille, notamment par des propos de sa mère comme « les garçons et Guillaume, à table ! ». Sa famille, les personnes qu'il rencontre, sont convaincues qu'il est homosexuel. Le film narre les circonstances provoquées par ce quiproquo.

    --> Allo Ciné juge le film « drôlissime et émouvant » tandis que Télérama le qualifie de « désopilante comédie » et Le Figaro de « film qui piaffe, qui a un rythme pétaradant ». C'est étonnant, mais je l'ai trouvé plutôt grave. Non dénué d'humour, mais grave. Et je ne savais pas qu'il était autobiographique. A voir.

     


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  • Un flic (1972)

    Réalisé par Jean-Pierre Melville

    Alain Delon, Richard Crenna, Catherine Deneuve, Riccardo Cucciola

    L'avant-veille de Noël, un gang constitué de Simon, Louis, Marc et Paul attaque une banque à Saint-Jean de Monts en Vendée. Au cours de ce braquage, Marc est très grièvement blessé. À Paris, le commissaire Édouard Coleman commence son périple nocturne par la descente des Champs-Elysées. Il a ses habitudes un peu plus loin, rue d'Armaillé, au Simon's, la boîte de nuit appartenant au chef du gang, Simon. Il est, en effet, l'amant de Cathy, la « femme » de Simon. Pour empêcher la police de remonter jusqu'à eux, Marc, pourtant hospitalisé dans une clinique, est achevé par Cathy. Simon, Louis et Paul projettent un nouveau coup audacieux : l'agression de « Mathieu la Valise » qui doit transporter une importante quantité de drogue à bord du train de nuit Paris - Lisbonne. Simon réussit à aborder le train à partir d'un hélicoptère à la hauteur de Morcenx dans les Landes et dérobe la précieuse marchandise. Édouard poursuit son enquête et appréhende Louis, qui finit par parler. Le commissaire retourne au Simon's pour faire comprendre à Simon, non sans une certaine ambiguïté, qu'il n'ignore plus rien de ses activités. Simon avertit Paul qui se suicide plutôt que d'être arrêté. Simon organise sa fuite avec Cathy, mais au petit matin Édouard l'abat, en haut de l' avenue Carnot, sous les yeux de Cathy.

    -->

     


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  • L'assassin habite au 21 (1942)

    Réalisé par Henri-Georges Clouzot

    Avec Pierre Fresnay, Suzy Delair, Jean Tissier, Pierre Larquay, Noël Roquevert, Odette Talazac

    Un clochard, qui vient de gagner une forte somme à la loterie, est la 5e victime d’un mystérieux assassin qui signe ses crimes d’une carte de visite au nom de Monsieur Durand. Le commissaire Wenceslas Vorobeïtchik, appelé par tous Wens, se voit donner deux jours pour l’arrêter. Mila Malou, son amie, veut être engagée par un imprésario, qui lui fait comprendre que si elle avait son nom dans le journal, comme Monsieur Durand, il l’engagerait. Elle a alors l’idée d’arrêter celui-ci. L’assassin tue encore. Mila est arrêtée alors qu’elle est en chasse de Monsieur Durand et finit par demander qu’on appelle Wens. Un agent veut arrêter un homme ivre, perché sur un bec de gaz, qui vient de l’injurier. Il tire sur ses habits, pour le faire descendre. Il déchire ainsi la poche de sa veste d’où tombe, sans qu’il ne s’en rende compte, un lot de cartes aux noms de Monsieur Durand. Au commissariat Wens reconnaît l’homme, Turlot, à qui il a déjà eu affaire. Il lui apporte l’adresse de Monsieur Durand, une pension au 21 avenue Junot. Cette adresse il l'a découverte grâce aux cartes, que Wens a ramassées, et qu'il sort d’un chiffonnier qu'il a récupéré à la pension. Wens laisse à Mila une lettre à remettre au préfet, sous deux jours, et lui révèle qu’il espère arrêter Monsieur Durand.

    La pension est dirigée par Mme Point, la gérante, pour qui travaillent Armand et Juliette. Au matin, le salon accueille les pensionnaires : Collin, un petit artisan, Mlle Cuq, une romancière toujours pas publiée, le docteur Linz, un ancien de la coloniale, boiteux, et Lalah-Poor, un fakir. Se présente le pasteur Lester, qui n'est autre que Wens, qui cherche une chambre. Mila ouvre la lettre pour le préfet. Wens croise les derniers pensionnaires, Kid Robert, un ancien boxeur aveugle et son infirmière, Vania. Feignant de s’être trompé de porte, Wens entre chez Collin, qui fabrique des pantins sans visage comme l’assassin sans visage, Monsieur Durand. Il apprend de lui que Linz a été poursuivi pour une affaire d'avortements et que Lalah-Poor, sans engagement depuis des mois, doit vivre d’affaires louches. Wens va voir Lalah-Poor puis, en entrant dans sa chambre, découvre Linz en train de fouiller sa valise.

    Au repas, Wens découvre que Mila est là. Le repas fini, les pensionnaires discutent. Mlle Cuq annonce qu’elle va désormais écrire des romans policiers. À propos du choix du nom de son héros, Linz propose celui de Durand et se lance, suivant une de ses habitudes, dans le panégyrique de celui-ci. Collin qualifie Monsieur Durand de monstre. Lalah-Poor annonce que c’est lui Durand et pour le prouver tue le serin dans sa cage et le fait ressusciter. Mlle Cuq annonce qu’elle a son idée de roman. Elle décrit exactement, sans le savoir, la situation que vit justement Wens et que son roman se poursuit par un meurtre horrible. Le préfet, qui discute avec les supérieurs de Wens de sa disparition, reçoit un appel de Monsieur Durand, qui lui donne l'adresse de la pension, où il annonce vivre, et lui dit que les policiers y trouveront un cadavre encore chaud.

    À 0 h 13, les pas d’un boiteux se font entendre dans l’escalier de la pension. Dans le noir, Mila assomme l’homme qui s’introduit dans sa chambre. Découvrant que c’est Wens, elle réveille par ses cris tout le monde et leur apprend par inadvertance son vrai nom. On sonne à la porte, c’est le supérieur de Wens, Monet, et d’autres policiers. Vania découvre dans la salle de bain le cadavre de Mlle Cuq, morte avec près d’elle un papier portant la mention Monsieur Durand. Il provient de la manchette d’un journal retrouvé chez Linz, mais que seul Collin lit. Le meurtre a été commis avec un scalpel. Monet est convaincu que c’est docteur Linz le coupable. Wens annonce que c’est une erreur. Il prouve que les pas entendus dans la nuit n’étaient pas ceux de Linz. La victime a été vue la dernière fois en vie à 11 h. À 11 h et demie, Vania a vu Collin entrer dans la salle de bains, ce que confirme Lalah-Poor. Collin dit y être allé pour prendre un bain. Wens le fait déshabiller et l’arrête car il avait les pieds sales.

    Mila se prépare à être interrogée par les journalistes, quand Wens lui lit le journal où c’est à Monet que la presse attribue l’arrestation. On sonne à la porte. Wens va ouvrir et reçoit dans ses bras le cadavre d’une nouvelle victime de Monsieur Durand. Monet libère Collin et arrête Linz, qui est interrogé. Wens va voir Vania qui lui avoue qu’elle a dénoncé Collin poussée par Lalah-Poor. Elle lui apprend qu’il vient d’être engagé dans un cabaret, suite au bruit fait par l’affaire. Dans sa loge, le fakir reçoit un journaliste à qui Linz avoue être Monsieur Durand. Alors que Wens vient d’entrer dans la salle et que Lalah-Poor est sur scène, le journaliste y est retrouvé dans une malle, victime de Monsieur Durand. Lalah-Poor est arrêté mais est innocenté lorsque Monsieur Durand fait une 13e victime pendant qu'il est en prison.

    Wens et Mila sont invités par Mme Point pour une petite fête organisée pour fêter la libération de ses pensionnaires. Mila va y chanter. Le soir de la fête, dans la « loge » de Mila, en lisant le programme de la soirée où il est inscrit que Collin, Linz et Lalah-Poor joueront ensemble un trio de Beethoven, Wens a une illumination et lui annonce qu’il a trouvé qui est Monsieur Durand. Il lui demande de garder le secret. Il va téléphoner. Mila apprend à Vania et Lalah-Poor ce qu’il va faire. Le fil du téléphone est coupé. Lalah-Poor le menace d’une arme et l’oblige à sortir avec lui. Mila commence à chanter et comprend ce qu’a découvert Wens. Elle l’annonce à Armand et Vania avant de partir sauver Wens...

    --> Un classique, à voir! Pour l'époque, l'intrigue, les dialogues, les acteurs, la chute....

     


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  • Les visiteurs

    Réalisé par Jean-Marie Poiré

    Christian Clavier: Jacquouille la Fripouille / Jacques-Henri Jacquard ;Jean Reno : Godefroy Amaury de Malfête, com te de Montmirail, d'Apremont et de Papincourt; Valérie Lemercier: Frénégonde de Pouille / Béatrice Goulard de Montmirail; Marie-Anne Chazel: Ginette

    En 1123, pour avoir sauvé la vie du roi de France Louis VI, dit « le Gros », le comte Godefroy de Montmirail, dit « le Hardi », se voit promettre en épousailles Frénégonde de Pouille, la fillotte du duc Fulbert de Pouille. Alors que Godefroy fait route vers le château de sa promise, une sorcière lui fait absorber un breuvage à son insu. Ce dernier donne des hallucinations au comte, au point de le pousser à assassiner son futur beau-père. Afin de réparer sa faute, Godefroy demande conseil au mage Eusæbius, qui concocte une potion pour renvoyer Godefroy dans le passé, peu de temps avant le drame.

    Le mage ayant oublié un ingrédient indispensable à la préparation de la potion, Godefroy et son écuyer Jacquouille la Fripouille se retrouvent propulsés au XXe siècle, en 1992. Tous deux font la connaissance de Béatrice de Montmirail, la déscendante de Godefroy, qui est une mère de famille bourgeoise mariée à Jean-Pierre Goulard, un dentiste réputé. Ils font la connaissance de Jacques-Henri Jacquard, un roturier nouveau riche qui n'est autre que le descendant de Jacquouille et l'actuel propriétaire du château Montmirail.

    Godefroy ne cherche alors qu'une chose : retourner dans son époque et épouser Frénégonde. La tâche va se révéler difficile car Béatrice le prend pour son cousin Hubert, un pilote de rallye disparu depuis plusieurs années, qu'elle croit revenu amnésique après un accident à Bornéo durant le Raid Gauloises. Il finira néanmoins par trouver le descendant du mage Eusæbius qui lui donnera la potion pour arriver cette fois-ci au bon moment de son époque. Mais Jacquouille, qui a entre-temps rencontré Ginette Sarclay, une SDF excentrique avec qui il prévoit de se marier, ne veut plus partir et se débrouille pour faire partir Jacquard à sa place.

    --> Le film n'a pas trop vieilli ou a vieilli avec nous.. mais surtout, on se rend compte que nombreuses courtes répliques sont devenus cultes.


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  • Tous en scènes! (1953)

    Réalisé par Vincente Minnelli

    Avec Fred Astaire, Cyd Charisse, Oscar Levant...

    Dans le train qui l'emmène à New York, Tony Hunter, star à la dérive de la comédie musicale, surprend une conversation entre deux voyageurs, qui l'estiment fini. Abattu, Tony retrouve cependant son optimisme lorsqu'il aperçoit, sur le quai de la gare, une foule de journalistes et de photographes. Hélas, ceux-ci sont venus accueillir Ava Gardner, qui voyageait dans le même train. Le moral de Tony est au plus bas. Il retrouve enfin ses amis, Lester et Lily Marton, qui lui racontent le scénario d'une prochaine comédie musicale, dont la mise en scène sera signée par Cordova, la nouvelle coqueluche de Broadway. L'artiste monte des spectacles résolument dramatiques et pompeux...

    --> A mettre en réseau avec Chantons sous la pluie, tourné un an auparavant. Comédie musicale, où il est question de succès au théâtre.


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  • Les saveurs du palais

    Réalisé par Christian Vincent

    avec Catherine Frot, Jean d'Ormesson, Hippolyte Girardot

    Hortense Laborie est une cuisinière réputée qui vit dans le Périgord. À sa grande surprise, le président de la République la nomme responsable de ses repas personnels au palais de l'Elysée. Malgré les jalousies des chefs de la cuisine centrale, Hortense s’impose avec son caractère bien trempé. L’authenticité de sa cuisine séduit rapidement le Président mais, dans les coulisses du pouvoir, les obstacles sont nombreux.

    --> DVD acheté "sur jaquette", sans en avoir entendu parler, pour Catherine Fort que j'apprécie et le thème du film: c'est une belle surprise. Un film bien français, pour les amoureux de la table. (inspiré de la vie de Danièle Mazet-Delpeuch, ancienne cuisinière de François Mitterrand)


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  • Sous le figuier

    Réalisé par Anne-Marie Etienne, avec Gisèle Casadesus, Anne Consigny, Jonathan Zaccaï, Marie Kremer

    Nathalie, son meilleur ami Christophe et Joëlle, une jeune mère de famille, sont trois adultes en crise sur le plan professionnel et personnel qui se retrouvent ensemble un été pour accompagner Selma, une vieille dame de 95 ans, voyante amateur, qui est sur le point de mourir, dans sa grande maison de vacances.

    Bien vivante dans sa tête, avec le fil conducteur d'une liste de souhaits à réaliser avant et après sa mort — notamment que tous trois fassent la fête puis une sieste sous le figuier de la maison de vacances après sa disparition —, Selma les amène à reconsidérer leurs choix de vie avec une plus grande sérénité, en particulier sous l'angle de l'amour et de l'engagement.

    --> Ce film ouvre beaucoup de possibilités d'interprétations on peut le recevoir chacun avec sa sensibilité. Peut-être que certains s'y ennuieront. Je l'ai trouvé très touchant,juste ce qu'il faut: pas trop. Il interroge sur le sens de notre vie sur Terre, nos choix. Sujet bien dangereux que la réalisatrice a traité sans tomber dans des lieux communs. Le sourire de Selma à l'aube de sa vie est à l'image de mes oncles et tantes du côté de ma maman. Cela fait du bien de voir cette approche de la mort partagée par d'autres. En serai-je capable?


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    Arrête ou je continue (2014)

    Réalisé par Sophie Fillières, avec Emmanuelle Devos, Mathieu Almaric, Anne Brochet...

    Synopsis et détails

     

     

    Pomme et Pierre.
    Ils sont ensemble depuis longtemps. Trop longtemps ?
    Ils sont pris dans cette combine qu’est devenu leur couple, ce discret désastre, pris dans ce numéro qui se joue presque malgré eux.
    "Arrête ou je continue" l’un comme l’autre pourrait le dire.
    Ils ont l’habitude de longues marches en forêt. Au cours de l’une d’elle, Pomme refuse de rentrer. Non. Juste non. Qu’il lui file le kway, qu’il lui file le pull, qu’il lui file le sac, elle reste…
    Elle disparaît dans les taillis. Sans fracas…

     

    Crotique Pierre Morice - Télérama:

    Du non-sens très parlant, des situations blessantes, de l'euphorie délirante : un jour, on mesurera le rôle moteur, malgré sa discrétion, de Sophie Fillières dans la comédie « intello » de ce début du xxie siècle. Car elle fut bien l'une des premières (avec Aïe) à renouveler le genre, de manière très originale, un canif à la main. Cette sagacité incisive, on la retrouve dans cette histoire de couple désaccordé. Quelque chose ne fonctionne plus comme avant entre Pierre (Mathieu Amalric) et Pomme (Emmanuelle Devos). Des prénoms signifiants, comme dans toute fable. Lui est devenu dur, cassant, monolithique. Elle, plus fragile, ne demande sans doute qu'à se laisser glisser. Ils ne cessent de se disputer pour un rien, veulent systématiquement avoir le dernier mot. Bref, le manège infernal qu'induit tout ménage de longue date. A la sauce Fillières, agrémentée de dialogues très écrits, c'est particulièrement savoureux.

    Comment rompre — avec la routine, avec l'autre, avec soi —, telle est la question. Compliquée s'il en est, car ces deux-là, malgré leurs guéguerres, vivent en bonne intelligence, partagent un humour et une complicité très anciens. A défaut de savoir avec certitude s'ils s'aiment toujours, ils jouent à s'aimer. Cela peut donner d'excellents résultats, comme en témoigne leur numéro de duettistes dans la cuisine : les deux se déclarent froidement leur flamme, avant de fêter leur réconciliation provisoire en suçant des glaçons de champagne truffés de bouts de verre (la bouteille s'étant brisée au fond du congélo !). Le récit fourmille d'idées, de situations totalement saugrenues, et pourtant si vraies, sur l'agacement mutuel, le rapport de force violent, au quotidien, lorsque tout chez l'autre devient source de crispation permanente. De là les sautes d'humeur, les bizarreries (ce moment hilarant où Pomme prend soudain du sucre dans son café !) et les escapades qui composent ce film zigzagant, paré d'un titre idoine. Avec un Mathieu Amalric sous tension, au bord du pétage de plombs, le visage grimaçant, déformé par le sarcasme ou les larmes, on ne sait trop. Et une Emmanuelle Devos plus composite, changeante, touchante, dans le faux-semblant comme dans la vérité.

    Car arrive le moment où Pomme se retrouve esseulée et déboussolée, au fond du trou, littéralement. Cela se passe dans la forêt, à la suite d'une randonnée qui a mal tourné avec son homme. La réalisatrice y exploite les vertus à la fois enchanteresses et inquiétantes du lieu pour filmer un rite de passage. Les prises de bec, le flux incessant de paroles sont, alors, mis entre parenthèses. Un grand silence se pose et s'impose. Qui mène à une métamorphose synonyme d'apaisement. Une forme de libération fluide, non dénuée d'émotion, pour le coup tota­lement inédite dans le cinéma de Fillières. Ça se fête, non ? — Jacques Morice


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  • Un beau dimanche (2014)

    de Nicole Garcia

    • : Sandra
    • : Baptiste

    Baptiste, instituteur, se retrouve malgré lui responsable de Mathias, un élève oublié à la sortie de l’école. Il l'emmène chez sa mère, Sandra. En une journée le charme opère et ces trois solitaires forment un semblant de famille. Mais Sandra doit de l’argent et doit prendre la fuite. Pour l'aider, Baptiste revient aux origines de sa vie, à ce qu’il y a en lui de plus douloureux, de plus secret.

    --> Il est des films qui nous laissent imaginer la suite. Celui-ci est de ceux-là. Un film aussi qui interroge sur notre famille et l'attente de ce que l'on doit devenir pour correspondre à cette famille. Baptiste a ses douleurs, et c'est un tout petit bout de son histoire qui est donné à voir. Sans explication, le spectateur peut imaginer.


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  • 127 heures

    Réalisé par Danny Boyle

    Avec James Franco

    Le 26 avril 2003, Aron Ralston (James Franco), jeune homme de vingt-sept ans, se met en route pour une randonnée dans les gorges de l’Utah.

     

    Il est seul et n’a prévenu personne de son excursion. Alpiniste expérimenté, il collectionne les plus beaux sommets de la région. Pourtant, au fin fond d’un canyon reculé, l’impensable survient : au-dessus de lui un rocher se détache et coince son bras contre la paroi rocheuse du canyon. Le voilà pris au piège, menacé de déshydratation et d’hypothermie, en proie à des hallucinations…

     

    Il pense à son ex-petite amie et à sa famille et se demande si les deux filles qu’il a rencontrées dans le canyon juste avant son accident seront les dernières.

     

    Cinq jours plus tard, comprenant que les secours n’arriveront pas, il va devoir prendre la plus grave décision de son existence…

    --> Prouesse cinématographique, inspiré d'un fait réel. Dans un superbe paysage, une situation d'angoisse ultime.

    Résumé - Wikipédia:

    Aron Ralston, ingénieur et alpiniste chevronné, passe ses week-ends à explorer différents endroits de l'Amérique. Un vendredi soir d'avril 2003, il décide d'aller explorer le Blue John Canyon sans avoir prévenu son entourage de son projet.

     

    Une fois sur place et après une nuit de repos, il prend son vélo et s'élance sur les pistes et chemins déserts des Canyonlands. Délaissant sa bicyclette, il continue sa route à pied. Il rencontre deux jeunes femmes égarées, Kristie et Megan, et décide de les accompagner. Après quelques heures passées avec elles, Aron les quitte et continue son excursion solitaire.

     

    En descendant un canyon en fente, Ralston s'appuie sur une roche instable. Celle-ci bascule sous le poids du randonneur et tombe avec ce dernier en bas de la faille, coinçant son bras droit contre la paroi.

     

     

    Aron tente dans un premier temps, et pendant de longues minutes, de tirer de toutes ses forces sur son bras pour le retirer, puis de bouger le lourd rocher ; ces deux tentatives se soldent par un échec. Épuisé par ses efforts, Ralston décide de boire dans sa gourde mais se rend vite compte qu'il doit désormais économiser son eau. Comprenant qu'il est seul au milieu de nulle part, il décide de faire l'inventaire de tout le matériel qu'il a apporté (montre, poche d'eau, appareil photo numérique, caméra numérique, etc.) et s'empare du couteau multifonction pour tailler la pierre et la faire tomber ; il continue cette tâche pendant la nuit, pour se réchauffer, et attache une sangle autour du rocher et qu'il fixe à une autre roche. Il essaye de dormir, en vain.

     

    Le jour se lève et le soleil inonde le canyon, de quoi lui rappeler de vieux souvenirs d'enfance avec son père. Aron commence à se filmer lui-même avec sa caméra, à raconter ses mésaventures et à délivrer des messages à ses proches. Après avoir cru l'espace d'un instant qu'une personne se trouvait près de lui et pouvait le secourir, l'alpiniste réalise qu'il va devoir rester lucide pour ne pas tomber dans le désespoir. La nuit arrivant, et après s'être, cette fois, couvert pour affronter le froid, il montre des premiers signes d'hallucinations.

     

    Le lendemain matin, avec tous les cordages et mousquetons en place, Aron essaye de soulever, avec son bras puis avec ses pieds, la pierre, sans résultat. Il continue de tenir son journal de bord avec la caméra et annonce deux constatations peu joyeuses : le manque sérieux d'eau, dont le niveau diminue d'heures en heures, va l'obliger à boire son urine ; et sa main prisonnière semblant soutenir le rocher de grès, il va devoir s'amputer pour se libérer. Pour sa première tentative, et après avoir utilisé un garrot, il essaye de se taillader le bras avec la lame de son couteau multifonction mais cela ne l'a pas avancé. Cette liberté se manifeste d'ailleurs à lui avec un corbeau qu'il voit tous les jours.

     

    Après s'être remémoré certains souvenirs liés à ses parents et à sa sœur, puis à Rana, son ancienne petite-amie, Ralston est réveillé par le tonnerre et affronte une pluie torrentielle. L'étroitesse du canyon faisant que l'eau monte très vite, il réussit à soulever la pierre grâce à l'eau et à retourner à sa camionnette. Arrivé chez Rana, il lui demande de l'aide sans pouvoir sortir des mots de sa bouche ; elle lui ferme la porte au nez. Cette vision se révèle, en fait, n'être qu'un rêve.

     

    Au lever du jour, perdant de plus en plus sa lucidité, il s'imagine invité d'un talk-show américain où le présentateur et un des auditeurs le tournent en ridicule ; il se rend compte alors de la gravité de son erreur de n'avoir donné aucune indication sur son excursion à ses proches, les recherches de la police sur sa disparition ne pouvant commencer qu'à une date où il sera probablement déjà mort. Revenu à lui-même, il semble faire ses adieux à ses parents après leur avoir dit ce qu'il avait sur le cœur et s'excuser. Aron fait alors une deuxième tentative pour s'amputer, après avoir maitrisé son angoisse, en plantant le canif dans son bras ; mais il ne peut continuer, ne pouvant pas casser les os avec son outil. La nuit venant, il continue de taillader la pierre avec son couteau mais est en proie à des hallucinations de plus en plus aigües, comme si quelqu'un l'épiait, puis il voit diverses personnes le matin suivant comme les membres de sa famille, ses amis, auprès desquels il s'excuse de nouveau, ou encore Blue John, l'acolyte de Butch Cassidy qui a donné son nom au canyon.

     

    À bout de forces, Ralston livre ses dernières pensées à la caméra ; le corbeau a disparu et il y voit comme un signe : il a réfléchi à tout ce qui lui est arrivé depuis son enfance et interprète cet accident comme un moyen de se racheter auprès de ses proches, de faire sa rédemption. Il inscrit la mention « R.I.P. Aron Ralston, 1975-2003 » sur la paroi rocheuse, comme sur une pierre tombale, au cas où les choses tourneraient mal pour lui.

     

    Après six jours et cinq nuits à essayer, sans succès, de se décoincer et complètement déshydraté, en manque de nourriture et souffrant d'hypothermie, Ralston aperçoit au lever du jour un petit garçon qui semble être son fils ; cette ultime hallucination lui permettra de se donner du courage et de prendre la décision extrême de s'amputer le bras droit pour de bon. Ne pouvant pas le couper directement avec son couteau multifonction de piètre qualité et usé après ses nombreuses utilisations, il utilise la roche pour broyer ses os, puis se sert de son canif comme poignard jusqu'à s'amputer, coupant chair, muscles, vaisseaux sanguins et nerfs, non sans mal, et ce pendant plus d'une heure.

     

    Enfin libre, il suit la faille et débouche sur un précipice, qu'il réussit à descendre en rappel à l'aide de son matériel et de son seul bras valide. Aron se met à marcher vers sa voiture située à 11 kilomètres, et alors que son état devient de plus en plus inquiétant, il rencontre des randonneurs et est sauvé. Il est emmené à l'hôpital en hélicoptère.

     

    Les dernières minutes du film montrent le personnage du film nageant avec un seul bras, et rencontrant le vrai Aron Ralston, avec sa femme et son fils né en février 2010. Aron Ralston continue à pratiquer l'escalade et l'alpinisme, cependant il indique toujours à ses proches où il compte se rendre.


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    Le marquis (2010)

     

    Réalisé par Dominique Farrugia

    Avec Richard Berry, Franck Dubosc, Jean-Hugues Anglade

    Thomas Gardesse, VRP en système d’alarme, est arrêté pour un fait mineur et envoyé en prison pour 6 mois. Afin de gagner le respect des détenus il se fait passer pour Le Marquis, un génie du casse dont personne ne connaît le visage. Quinze jours avant sa sortie, un braqueur du nom de Quentin Tasseau le fait évader pour l’emmener à Manille afin qu’il participe à un casse dont le commanditaire a besoin des talents du Marquis…

    --> On a envie de zapper très vite, et finalement je me suis laissée porter par cet humour caricatural. Pourquoi pas.


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  • La tendresse (2013)

    réalisé par Marion Hänsel

    avec : Lise, : Frans, : Jack, : Allison...

    Frans et Lisa, séparés depuis quinze ans, se retrouvent le temps d’un voyage de 2 jours pour aller chercher leur fils hospitalisé à l’étranger, suite à un grave accident de ski. Que ressentent-ils encore l’un pour l’autre ; de l’indifférence, de la rancoeur, de la jalousie ? Ou peut-être de la connivence, de l’amitié, qui sait de l’amour.

    --> Dire que tout est dans le titre, c'est un peu vrai. On n'est pas trompé, on peut s'attendre à beaucoup de tendresse dans ce film. Une tendresse "fine", légère. Un sentiment que l'on ressens - ou pas peut-être- c'est une affaire de sensibilité. Et une question fondamentale peut-être: quelle est la place de la tendresse dans le couple? est-ce que c'est le couple, même passé, qui fabrique cette tendresse?

    Lorsque Allison, petite amie de Jack (le fils) lui dit qu'elle voit de l'amour entre ces deux parents divorcés, que pense le spectateur. A quel amour cette phrase fait-elle référence? Un amour passé? Un amour présent? De la tendresse, c'est certain et c'est bon.


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  • Après vous (

    Réalisé par Pierre Salvadori

    • : Louis
    • : Antoine
    • : Christine
    • : Blanche

    Synopsis:

    En rentrant un soir chez lui, Antoine sauve la vie d'un inconnu. Désormais, il se sent investi d'une mission : faire le bonheur à tout prix de son "nouvel ami"... qui n'a, lui, qu'une idée en tête : se suicider. Daniel Auteuil/José Garcia, un tandem comique sous le charme de Sandrine Kiberlain.
     
    --> Encore un film de Pierre Salvadori réalisateur dont j'ai eu envie de connaitre la filmographie. Un bon petit moment à passer.
     
     

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  • Les apprentis (1995)

    Réalisé par Pierre Salvadori

    Antoine est un écrivain raté et dépressif. Fred ne fait pas grand-chose de sa vie et semble s'en contenter. Tous deux partagent un appartement et vivent de petites combines foireuses. Les aventures et surtout mésaventures de ces deux copains un brin loosers, leur permettront de s'apercevoir que l'amitié est bien la plus grande des richesses.

    --> "Galères, embrouilles, angoisses? Rencontrez de vrais professionnels!" Après avoir vu Dans la cour (2014) du même réalisateur, j'ai eu envie d'en connaître un peu plus sur la filmographie de ce réalisateur. On y retrouve un dépressif, mais le thème est tout autre. Incarné par François Cluzet et son acolyte Guillaume Depardieu. Un film qui se laisse tranquillement regarder.


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  • Le grand soir (2012)

    Réalisé par Gustave Kervern et Benoît Délépine

    Avec Benoît Poelvoorde, Albert Dupontel, Brigitte Fontaine

    Les Bonzini tiennent le restaurant 'la Pataterie' dans une zone commerciale. Leur fils ainé, Not, est le plus vieux punk à chien d'Europe. Son frère, Jean Pierre, est vendeur dans un magasin de literie. Quand Jean Pierre est licencié, les deux frères se retrouvent.…

    --> Un film un brin déjanté. Plusieurs bonnes idées, quelques scènes à retenir (Poelvoorde dansant devant la vitrine teintée de la pizzeria...), une image à peine travaillée qui laisse penser qu'on est chez nous ( et c'est tourné au CC rives d'Arcins). Mais au final, un bof pour ce film.

     


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