• Charlotte

    De David Foenkinos

    Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une œuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant: "C'est toute ma vie." Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.

    --> Je ne connaissais pas l'histoire de Charlotte Salomon, et pour cela j'ai apprécié ce roman. Une histoire passionnante et c'est bien à l'auteur que je dois cette découverte. Mais... je n'ai vraiment pas aimé toutes ces phrases courtes et retours à la ligne. Je n'y ai pas vu de poésie, ni de rythme, ni d'essoufflement recherché (ou inévitable pour l'auteur). Je me suis ennuyée d'une phrase à l'autre, j'ai peiné dans cette lecture qui est devenue trop technique pour moi au fil des pages. Si l'histoire de Charlotte Salomon n'avait pas eu cette substance, j'aurais écrit "passez votre chemin". Mais cette histoire bouleversante vaut qu'on s'y attarde. Lisez, et jugez si vous auriez voté pour attribuer un prix.


    votre commentaire
  • L'homme tranquille

    Réalisé par John Ford (1952)

    Avec John Wayne (Sean Thornton), Maureen O'Hara (Mary Kate Danaher), Barry Fitzgerald (Michaleen O'Flynn), Ward Bond (le père Peter Lonergan)

    À la suite de la mort de son adversaire au cours d'un combat, le boxeur Sean Thornton décide d'abandonner sa carrière en Amérique et de regagner son Irlande natale pour s'y installer et couler des jours paisibles. Il s'attire pourtant rapidement l'animosité de Will "Red" Danaher, en rachetant le cottage que ce dernier convoitait. Les rapports amoureux que Sean et Mary Kate, la sœur de Will, vont nouer, ne vont rien arranger.

    --> Une scène culte (ou référence à une autre scène culte?) lorsque John Ford attire à lui Maureen O'Hara. Le film se regarde tranquillement et agréablement. On y découvre l'Irlande des années .... voiture à cheval, pub et propriétaires terriens. Le couple formé par Sean Thornton et Mary Kate Danaher est bourré de clichés d'époque, avec un profil psychologique intrigant. A voir.


    votre commentaire
  • Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu?

    Réalisé par Philippe de Chauveron

    Avec Christian Clavier, Chantal Lauby, Ary Ahittan

     

    Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale sont des parents plutôt "vieille France". Mais ils se sont toujours obligés à faire preuve d'ouverture d'esprit...Les pilules furent cependant bien difficiles à avaler quand leur première fille épousa un musulman, leur seconde un juif et leur troisième un chinois.
    Leurs espoirs de voir enfin l'une d'elles se marier à l'église se cristallisent donc sur la cadette, qui, alléluia, vient de rencontrer un bon catholique.

    --> On en a dit du bien... très décevant. Des clichés, pourquoi pas. Mais rien d'autre.

       
       

    votre commentaire
  • Avant l'aube (2011)

    Réalisé par Raphaël Jacoulot

    Avec Jean-Pierre Bacri, Vincent Rottiers, Ludmila Mikaël

    Frédéric, un jeune en réinsertion, travaille dans un grand hôtel à la montagne. Un client disparaît. Frédéric suspecte la famille qui l'emploie mais choisit de protéger son patron, cet homme qui le fascine. Bientôt, il est mis en danger.

    --> Les regards entre Jean-Pierre Bacri et Vincent Rottiers font beaucoup au film. Le scénario est un peu tendu. On se laisse porter jusqu'au bout du film en se demandant comment tout cela va finir.


    votre commentaire
  • Le goût des insectes

    de Frédéric Marais

    De la soupe de hannetons, de la confiture de libellules de Bali, du pâté de larves de charançon du palmier, de la glace aux vers de farine... Découvre vingt bonnes idées pour composer un menu et faire comme les 2,5 milliards d’êtres humains qui mangent quotidiennement des insectes.

    -->  Une très belle surprise de l'opération masse critique. J'avais -encore une fois- misé sur la qualité de cette maison d'édition que j'aime. Et j'ai découvert une autre collection: un format album illustré et gardant l'humour et les informations sérieuses. J'aime les couleurs, les illustrations. Alors je m'attarde sur l'auteur et je me rends compte qu'il fait déjà parti de mes coups de coeur récents avec La guerre des mots, publié chez Sarbacane en 2012.

    Le sujet? les insectes mangés à travers le monde. Une courte phrase pour une double page, avec une illustration qui reprend met en scène les insectes dans nos conditionnements occidentaux (un pot de nutella, un papier de carambar, une boîte de conserve, un pot de végémite, un emballage de burger, etc...) c'est voyant, choc, et ça accroche les petits et les grands. Bravo.


    votre commentaire
  • Un moment de couple

    de Nelly Alard

    Juliette, ingénieur dans l'informatique, et Olivier, journaliste, ont deux enfants et une vie de couple moderne. Lorsque Olivier avoue à sa femme avoir une liaison, l'univers de Juliette vacille. Comment survivre à la trahison? C'est à cette question que ce roman, écrit au scalpel, sans concession mais non sans humour, entend répondre. Rien n'y échappe, ni les risques de la vie à deux et les glissements du désir ni les contradictions d'un certain féminisme et la difficulté d'être un homme aujourd'hui.

    --> Une moitié de roman longue... où j'ai failli abandonner à plusieurs reprises. Et puis, finalement l'adultère mérite peut-être ces longueurs. Dans ce que vivent Juliette et Olivier, rien n'est finalement très tranché et cette longueur nous le montre. Heureusement, le dénouement réserve une petite coupure dans le scénario, que ce soit le dénouement de l'histoire de V et Olivier ou celle de Juliette. A lire? Pourquoi pas.

     

     


    votre commentaire
  • Jeux d'enfants (2003)

    Réalisé par Yann Samuell

    Avec Guillaume Canet et Marion Cotillard

    Julien, 8 ans, est confronté au cancer de sa mère, tandis que Sophie doit affronter la xénophobie des autres écoliers. Très vite ils deviennent inséparables et s'inventent un jeu : « cap ou pas cap ? » (capable ou pas capable ?). C'est à celui qui, mis au défi par l'autre, fera les pires bêtises, au grand désespoir des adultes.

    Arrivés à l'âge des études, ils continuent à se lancer des défis de plus en plus cruels et même parfois pervers. Mais le jeu prend des dimensions extrêmes. Aucun des deux ne veut rompre la spirale, même si cela met en question son avenir, de peur de passer pour un lâche. Sophie finit par s'agacer de l'immaturité de Julien, pour qui tout est prétexte au jeu. Elle essaie de lui faire prendre conscience que leur amitié s'est muée en amour réciproque, sans succès. Après de nombreuses péripéties ponctuées de blessures mutuelles et de longues périodes de froid, ils se mettent au défi de ne plus se voir pendant dix ans.

    Julien s'est résigné à devenir adulte. Il gagne bien sa vie, a une femme et deux enfants ; faute de mieux, son « bonheur fade » lui convient, mais il reste hanté par Sophie. De son côté, cette dernière vit en couple avec un joueur professionnel de football riche et célèbre. Le jour d'anniversaire de leur séparation, ils se revoient.

    -->Un titre bien choisi pour un filmant assez troublant fait de jeux relationnels, de je te quitte je reviens. Derrière le jeu on perçoit du trouble, de la détresse, de l'incompréhension. Un film du non-dit aussi. La vie n'est pas un jeu.


    votre commentaire
  • Le silence de la mer (1947)

    Réalisé par Jean-Pierre Melville.

    D'après la nouvelle de Vercors (1942)

    Avec Howard Vernon, Nicole Stephane, Jean-Marie Robain

    Un homme d'une soixantaine d'années demeure avec sa nièce dans une maison du Dauphiné, occupé pendant la Seconde guerre mondiale. La Kommandatur envoie un officier allemand loger chez eux.

    Pendant plusieurs mois, l'officier, tout imprégné de culture française, essaie d'engager en dépit d'un silence immuable un dialogue avec ses hôtes. Par ses visites quotidiennes du soir, il fait partager sous divers prétextes à l'oncle et à la nièce son amour de la France, de la littérature, de la musique, et son espoir de voir naître du rapprochement entre la France et l'Allemagne une grande Europe. Progressivement, une passion toujours tue se noue entre la nièce et l'officier. Ce dernier essaie par force métaphores peu dissimulées d'éteindre l'indifférence et le mépris qui lui sont réservés.

    Au cours d'une permission à Paris, une conversation avec des amis lui apprend d'abord que la collaboration n'est qu'un prétexte pour détruire la culture française, dangereuse pour l'affirmation du nazisme en Europe. Ensuite, il découvre l'existence des camps d'extermination et voit sous un jour nouveau ses amis d'avant-guerre. De retour en province, il décide de quitter le pays pour partir se battre sur le front de l'est.

    Après avoir donné les raisons de sa décision à ses hôtes, la nièce lui parlera pour la première et dernière fois en lui adressant un adieu à peine audible. Le lendemain à l'aube, il découvre une coupure de presse d' Anatole France laissée à dessein par l'oncle énonçant qu'« Il est beau qu'un soldat désobéisse à des ordres criminels. » Torturé en son for intérieur, il n'en part pas moins. Résigné.

    --> Très intéressant de connaître cette oeuvre, ces monologues impressionnants, ces silences persistants.


    votre commentaire
  • Guillaume et les garçons, à table! (2013)

    Réalisé par Guillaume Galienne

    Avec Guillaume Galienne, André Marcon, Françoise Fabian

    Film autobiographique de Guillaume Gallienne sur son rapport à sa mère, son genre et son amour des femmes en général. Dès son plus jeune âge, Guillaume est persuadé d'être une fille, notamment par des propos de sa mère comme « les garçons et Guillaume, à table ! ». Sa famille, les personnes qu'il rencontre, sont convaincues qu'il est homosexuel. Le film narre les circonstances provoquées par ce quiproquo.

    --> Allo Ciné juge le film « drôlissime et émouvant » tandis que Télérama le qualifie de « désopilante comédie » et Le Figaro de « film qui piaffe, qui a un rythme pétaradant ». C'est étonnant, mais je l'ai trouvé plutôt grave. Non dénué d'humour, mais grave. Et je ne savais pas qu'il était autobiographique. A voir.

     


    votre commentaire
  • Un flic (1972)

    Réalisé par Jean-Pierre Melville

    Alain Delon, Richard Crenna, Catherine Deneuve, Riccardo Cucciola

    L'avant-veille de Noël, un gang constitué de Simon, Louis, Marc et Paul attaque une banque à Saint-Jean de Monts en Vendée. Au cours de ce braquage, Marc est très grièvement blessé. À Paris, le commissaire Édouard Coleman commence son périple nocturne par la descente des Champs-Elysées. Il a ses habitudes un peu plus loin, rue d'Armaillé, au Simon's, la boîte de nuit appartenant au chef du gang, Simon. Il est, en effet, l'amant de Cathy, la « femme » de Simon. Pour empêcher la police de remonter jusqu'à eux, Marc, pourtant hospitalisé dans une clinique, est achevé par Cathy. Simon, Louis et Paul projettent un nouveau coup audacieux : l'agression de « Mathieu la Valise » qui doit transporter une importante quantité de drogue à bord du train de nuit Paris - Lisbonne. Simon réussit à aborder le train à partir d'un hélicoptère à la hauteur de Morcenx dans les Landes et dérobe la précieuse marchandise. Édouard poursuit son enquête et appréhende Louis, qui finit par parler. Le commissaire retourne au Simon's pour faire comprendre à Simon, non sans une certaine ambiguïté, qu'il n'ignore plus rien de ses activités. Simon avertit Paul qui se suicide plutôt que d'être arrêté. Simon organise sa fuite avec Cathy, mais au petit matin Édouard l'abat, en haut de l' avenue Carnot, sous les yeux de Cathy.

    -->

     


    votre commentaire
  • L'assassin habite au 21 (1942)

    Réalisé par Henri-Georges Clouzot

    Avec Pierre Fresnay, Suzy Delair, Jean Tissier, Pierre Larquay, Noël Roquevert, Odette Talazac

    Un clochard, qui vient de gagner une forte somme à la loterie, est la 5e victime d’un mystérieux assassin qui signe ses crimes d’une carte de visite au nom de Monsieur Durand. Le commissaire Wenceslas Vorobeïtchik, appelé par tous Wens, se voit donner deux jours pour l’arrêter. Mila Malou, son amie, veut être engagée par un imprésario, qui lui fait comprendre que si elle avait son nom dans le journal, comme Monsieur Durand, il l’engagerait. Elle a alors l’idée d’arrêter celui-ci. L’assassin tue encore. Mila est arrêtée alors qu’elle est en chasse de Monsieur Durand et finit par demander qu’on appelle Wens. Un agent veut arrêter un homme ivre, perché sur un bec de gaz, qui vient de l’injurier. Il tire sur ses habits, pour le faire descendre. Il déchire ainsi la poche de sa veste d’où tombe, sans qu’il ne s’en rende compte, un lot de cartes aux noms de Monsieur Durand. Au commissariat Wens reconnaît l’homme, Turlot, à qui il a déjà eu affaire. Il lui apporte l’adresse de Monsieur Durand, une pension au 21 avenue Junot. Cette adresse il l'a découverte grâce aux cartes, que Wens a ramassées, et qu'il sort d’un chiffonnier qu'il a récupéré à la pension. Wens laisse à Mila une lettre à remettre au préfet, sous deux jours, et lui révèle qu’il espère arrêter Monsieur Durand.

    La pension est dirigée par Mme Point, la gérante, pour qui travaillent Armand et Juliette. Au matin, le salon accueille les pensionnaires : Collin, un petit artisan, Mlle Cuq, une romancière toujours pas publiée, le docteur Linz, un ancien de la coloniale, boiteux, et Lalah-Poor, un fakir. Se présente le pasteur Lester, qui n'est autre que Wens, qui cherche une chambre. Mila ouvre la lettre pour le préfet. Wens croise les derniers pensionnaires, Kid Robert, un ancien boxeur aveugle et son infirmière, Vania. Feignant de s’être trompé de porte, Wens entre chez Collin, qui fabrique des pantins sans visage comme l’assassin sans visage, Monsieur Durand. Il apprend de lui que Linz a été poursuivi pour une affaire d'avortements et que Lalah-Poor, sans engagement depuis des mois, doit vivre d’affaires louches. Wens va voir Lalah-Poor puis, en entrant dans sa chambre, découvre Linz en train de fouiller sa valise.

    Au repas, Wens découvre que Mila est là. Le repas fini, les pensionnaires discutent. Mlle Cuq annonce qu’elle va désormais écrire des romans policiers. À propos du choix du nom de son héros, Linz propose celui de Durand et se lance, suivant une de ses habitudes, dans le panégyrique de celui-ci. Collin qualifie Monsieur Durand de monstre. Lalah-Poor annonce que c’est lui Durand et pour le prouver tue le serin dans sa cage et le fait ressusciter. Mlle Cuq annonce qu’elle a son idée de roman. Elle décrit exactement, sans le savoir, la situation que vit justement Wens et que son roman se poursuit par un meurtre horrible. Le préfet, qui discute avec les supérieurs de Wens de sa disparition, reçoit un appel de Monsieur Durand, qui lui donne l'adresse de la pension, où il annonce vivre, et lui dit que les policiers y trouveront un cadavre encore chaud.

    À 0 h 13, les pas d’un boiteux se font entendre dans l’escalier de la pension. Dans le noir, Mila assomme l’homme qui s’introduit dans sa chambre. Découvrant que c’est Wens, elle réveille par ses cris tout le monde et leur apprend par inadvertance son vrai nom. On sonne à la porte, c’est le supérieur de Wens, Monet, et d’autres policiers. Vania découvre dans la salle de bain le cadavre de Mlle Cuq, morte avec près d’elle un papier portant la mention Monsieur Durand. Il provient de la manchette d’un journal retrouvé chez Linz, mais que seul Collin lit. Le meurtre a été commis avec un scalpel. Monet est convaincu que c’est docteur Linz le coupable. Wens annonce que c’est une erreur. Il prouve que les pas entendus dans la nuit n’étaient pas ceux de Linz. La victime a été vue la dernière fois en vie à 11 h. À 11 h et demie, Vania a vu Collin entrer dans la salle de bains, ce que confirme Lalah-Poor. Collin dit y être allé pour prendre un bain. Wens le fait déshabiller et l’arrête car il avait les pieds sales.

    Mila se prépare à être interrogée par les journalistes, quand Wens lui lit le journal où c’est à Monet que la presse attribue l’arrestation. On sonne à la porte. Wens va ouvrir et reçoit dans ses bras le cadavre d’une nouvelle victime de Monsieur Durand. Monet libère Collin et arrête Linz, qui est interrogé. Wens va voir Vania qui lui avoue qu’elle a dénoncé Collin poussée par Lalah-Poor. Elle lui apprend qu’il vient d’être engagé dans un cabaret, suite au bruit fait par l’affaire. Dans sa loge, le fakir reçoit un journaliste à qui Linz avoue être Monsieur Durand. Alors que Wens vient d’entrer dans la salle et que Lalah-Poor est sur scène, le journaliste y est retrouvé dans une malle, victime de Monsieur Durand. Lalah-Poor est arrêté mais est innocenté lorsque Monsieur Durand fait une 13e victime pendant qu'il est en prison.

    Wens et Mila sont invités par Mme Point pour une petite fête organisée pour fêter la libération de ses pensionnaires. Mila va y chanter. Le soir de la fête, dans la « loge » de Mila, en lisant le programme de la soirée où il est inscrit que Collin, Linz et Lalah-Poor joueront ensemble un trio de Beethoven, Wens a une illumination et lui annonce qu’il a trouvé qui est Monsieur Durand. Il lui demande de garder le secret. Il va téléphoner. Mila apprend à Vania et Lalah-Poor ce qu’il va faire. Le fil du téléphone est coupé. Lalah-Poor le menace d’une arme et l’oblige à sortir avec lui. Mila commence à chanter et comprend ce qu’a découvert Wens. Elle l’annonce à Armand et Vania avant de partir sauver Wens...

    --> Un classique, à voir! Pour l'époque, l'intrigue, les dialogues, les acteurs, la chute....

     


    votre commentaire
  • Les visiteurs

    Réalisé par Jean-Marie Poiré

    Christian Clavier: Jacquouille la Fripouille / Jacques-Henri Jacquard ;Jean Reno : Godefroy Amaury de Malfête, com te de Montmirail, d'Apremont et de Papincourt; Valérie Lemercier: Frénégonde de Pouille / Béatrice Goulard de Montmirail; Marie-Anne Chazel: Ginette

    En 1123, pour avoir sauvé la vie du roi de France Louis VI, dit « le Gros », le comte Godefroy de Montmirail, dit « le Hardi », se voit promettre en épousailles Frénégonde de Pouille, la fillotte du duc Fulbert de Pouille. Alors que Godefroy fait route vers le château de sa promise, une sorcière lui fait absorber un breuvage à son insu. Ce dernier donne des hallucinations au comte, au point de le pousser à assassiner son futur beau-père. Afin de réparer sa faute, Godefroy demande conseil au mage Eusæbius, qui concocte une potion pour renvoyer Godefroy dans le passé, peu de temps avant le drame.

    Le mage ayant oublié un ingrédient indispensable à la préparation de la potion, Godefroy et son écuyer Jacquouille la Fripouille se retrouvent propulsés au XXe siècle, en 1992. Tous deux font la connaissance de Béatrice de Montmirail, la déscendante de Godefroy, qui est une mère de famille bourgeoise mariée à Jean-Pierre Goulard, un dentiste réputé. Ils font la connaissance de Jacques-Henri Jacquard, un roturier nouveau riche qui n'est autre que le descendant de Jacquouille et l'actuel propriétaire du château Montmirail.

    Godefroy ne cherche alors qu'une chose : retourner dans son époque et épouser Frénégonde. La tâche va se révéler difficile car Béatrice le prend pour son cousin Hubert, un pilote de rallye disparu depuis plusieurs années, qu'elle croit revenu amnésique après un accident à Bornéo durant le Raid Gauloises. Il finira néanmoins par trouver le descendant du mage Eusæbius qui lui donnera la potion pour arriver cette fois-ci au bon moment de son époque. Mais Jacquouille, qui a entre-temps rencontré Ginette Sarclay, une SDF excentrique avec qui il prévoit de se marier, ne veut plus partir et se débrouille pour faire partir Jacquard à sa place.

    --> Le film n'a pas trop vieilli ou a vieilli avec nous.. mais surtout, on se rend compte que nombreuses courtes répliques sont devenus cultes.


    votre commentaire
  •  

     La démesure

    ... soumise à la violence d'un père

    de Céline Raphaël

    "Céline est privée de nourriture, battue des années durant, enfermée. Elle craint chaque week-end pour sa vie, travaille, travaille encore, pour briller et jouer les pianistes prodiges en gardant le secret sur l’horreur de sa vie familiale. Et autour d’elle, un silence assourdissant. Comment suspecter l’horreur de la servitude sous les atours de l’excellence ? L’exigence absolue de la perfection qui devient justification de tous les excès et de tous les abus et qui mystifie l’entourage d’autant plus facilement que cette esclave n’est pas affectée à une tâche de souillon mais à une production artistique réservée aux élites ?"  Daniel Rousseau.

    --> Un roman témoignage, probablement réparateur pour son auteure, mais pas seulement. Elle veut aussi sensibiliser. Mais pas seulement. Elle montre, sans théorie superflue des mécanismes qui se sont mis en place chez elle, chez son père. Elle témoigne aussi des lieux traversés pendant son placement. L'anorexie est aussi au coeur du roman. Ca glace parfois le sang, pourtant ce n'est jamais larmoyant. Et quel titre! Il est parfaitement adapté, comme chaque mot de la narration.

    Citations:

    - Dès que nous sommes arrivés à la maison, il m'a jetée par terre sur le carrelage de l'entrée. J'étais sur le ventre. D'une main, il m'a maintenu la tête contre le sol, de l'autre, il m'a mis les deux mains dans le dos et a appuyé son genou contre mon dos. Il m'écrasait. J'étais à moitié consciente. Je savais que maman et Marie l'imploraient de me laisser tranquille, mais je ne réagissais plus. Au bout de quelques minutes, il me demanda si j'étais calmée et prête à travailler sérieusement. Sans attendre ma réponse, il m'a lâchée et nous sommes retournés dans la salle de jeu pour travailler.

    - Aujourd'hui, j'ai renoué avec cet instrument.
    Pour moi. Parce que je me suis rendu compte qu'il a le pouvoir de rendre les gens heureux, le temps d'un morceau.

    - Un soir, peu après mon dixième anniversaire, alors que j'avais reçu de nombreux coups et que je n'avais pas eu le droit de dîner, mon père a décidé que je n'irai pas me coucher sans une dernière punition. Il m'a emmenée dans la cuisine et m'a fait asseoir à table. Il a ensuite pris une assiette et y a mélangé de l'omelette froide, un yaourt, du pain, de l'eau et de la salade.
    "Tu ne sortiras de table que lorsque tu auras tout fini. Tout. Y compris la sauce."
    J'ai alors osé me tourner vers lui, entre bravade et désespoir. Je lui ai demandé, en larmes, ce que je lui avais fait pour mériter de souffrir comme il me faisait souffrir. Même Haydn, notre berger allemand, était mieux traité que moi. Mon père m'a répondu froidement, en me regardant droit dans les yeux :
    "Tu es pire qu'un chien."

    Ces mots irrémédiables ont marqué ma chair jusqu'au sang. Je ne les oublierai jamais. J'ai beaucoup de mal à m'en défaire.

    - " J'avais beaucoup de mal à gérer l'enfermement. Je faisais des crises d'angoisse violentes tant je me sentais seule et perdue. Aujourd'hui encore, j'ai des difficultés avec la contrainte de temps et d'espace à laquelle nous devons tous nous soumettre. "

    "« Tu es pire qu’un chien. »
    Ces mots irrémédiables ont marqué ma chair jusqu’au sang. Je ne les oublierai jamais. J’ai beaucoup de mal à m’en défaire."

    " Pour la première fois de ma vie, je n'avais plus peur de mourir seule pendant le week-end. Pour la première fois de ma vie, je savais que si je n'étais pas au lycée le lundi matin, quelqu'un s'apercevrait de mon absence et appellerait les secours. "

    " «[...]Je suis perplexe. Tu as attendu quatorze ans pour parler? Tu ne pouvais pas te rebeller avant si c'était si terrible que cela chez toi?»
    Le ton était donné. Comme d'autres, elle ne me croyait pas et avait sans doute été séduite par les beaux discours de mon père. Mes parents étaient visiblement trop bien habillés pour avoir osé maltraiter leur fille. "

    " Ces adultes ignorent le courage qu'il faut pour se libérer d'un asservissement, encore plus quand cet état est imposé par ceux-là mêmes qui doivent être des protecteurs. Pour l'enfant, en prendre conscience et le dénoncer nécessitent une maturité exceptionnelle ou une détresse extrême. "

     


    votre commentaire
  • Pars avec lui

    d'Agnès Ledig

    On retrouve dans Pars avec lui l'univers tendre et attachant d'Agnès Ledig, avec ses personnages un peu fragiles, qui souvent nous ressemblent. L'auteur de Juste avant le bonheur sait tendre la main aux accidentés de la vie, à ceux qui sont meurtris, à bout de souffle. Mais aussi nous enseigner qu'envers et contre tout, l'amour doit triompher, et qu'être heureux, c'est regarder où l'on va, non d'où l'on vient.

    --> Dans ce troisième roman, l'auteure met en scène une infirmière Juliette et le pompier Roméo. J'avais craint quelque chose de "trop" dans son première livre, et finalement j'ai aimé et recommandé de multiples fois "Juste avant le bonheur". Changement de cadre, de vies avec "Marie d'en haut", je reste sous le charme. Mais dans Pars avec lui, je me suis lassée. Le sentiment que les mots de l'auteure venaient à moi avant de les avoir lus: je n'ai pas eu de surprises en lisant cette histoire. L'auteure est devenue un peu trop prévisible à mes yeux. Seule surprise, les tous derniers évènements. A lire donc, mais avec des réserves.


    votre commentaire
  • Tous en scènes! (1953)

    Réalisé par Vincente Minnelli

    Avec Fred Astaire, Cyd Charisse, Oscar Levant...

    Dans le train qui l'emmène à New York, Tony Hunter, star à la dérive de la comédie musicale, surprend une conversation entre deux voyageurs, qui l'estiment fini. Abattu, Tony retrouve cependant son optimisme lorsqu'il aperçoit, sur le quai de la gare, une foule de journalistes et de photographes. Hélas, ceux-ci sont venus accueillir Ava Gardner, qui voyageait dans le même train. Le moral de Tony est au plus bas. Il retrouve enfin ses amis, Lester et Lily Marton, qui lui racontent le scénario d'une prochaine comédie musicale, dont la mise en scène sera signée par Cordova, la nouvelle coqueluche de Broadway. L'artiste monte des spectacles résolument dramatiques et pompeux...

    --> A mettre en réseau avec Chantons sous la pluie, tourné un an auparavant. Comédie musicale, où il est question de succès au théâtre.


    votre commentaire
  • Depuis quelques jours, je découvre des courts témoignages de vie, téléchargeable sur le site "Raconter la vie"


    Le projet Raconter la vie par raconterlavie

     

    Des petits livres

    Un site internet participatif

    Parler de la société réelle

    Donner la parole, faire sortir de l'obscurité

    Raconter la vie est un projet initié (ou soutenu?) par Pierre Rosanvallon. De simples gens témoignent de leur vie dans un court texte.

    Marin pêcheur

    --> la vie d'un marin retraité. Des faits. Les postes qu'il a occupé sur chaque bateau, le nom des bateaux qui se sont succéder. Des naufrages: celui de son ami, celui de son bateau aussi.
    Un récit simple, qui donne l'image d'un homme simple à la dure vie de labeur.

    Je suis l'ombre fatiguée qui nettoie vos merde en silence

    --> Etudiante qui travaille dans la restauration rapide et qui étouffe de colère dans son poste.
    J'ai aussi été étudiante travaillant en restauration rapide, et je ne me suis pas du tout retrouvée dans son récit (sauf pour l'odeur qui reste pour moi un vif souvenir désagréable) Elle a quitté son travail, et elle a bien fait!

    Les drames qui peuplent mon bureau

    --> Psychologue scolaire en ZEP, elle donne à lire quelques vie de famille révélées par des signalement à l'école.
    Plaisir de lire l'écrit d'une collègue, qui écrit comme j'ai envie souvent de la faire: des tranches de vie des enfants que nous croisons, suivons, pour lesquels nous nous impliquons et que nous ne reverrons probablement pas.

    Matricule 113

    --> Etudiante caissière dans la grande distribution.
    Une écriture qui m'a plutôt ennuyée, et des faits trop généralistes, je recommande plutôt le roman Les tribulations d'une caissière de Anna Sam.

    Ligne 11

    --> Conducteur de métro.
    J'ai aimé le vocabulaire technique qui accompagne son récit. Et il faut bien l'avouer, prenant le métro à Paris je m'étais souvent demandée comment ces conducteurs voient les quais, les passagers, les tunnels... J'ai eu un bout de réponse.

    Ma machine et moi

    --> Du bonheur du confort moderne avec l'arrivée de la machine à laver à la panne pour laquelle il faut attendre la potentielle commande d'une pièce de rechange en Chine ou acheter une nouvelle machine parce que ce sera moins chère.
    --> Petit récit plein d'humour, chacun y retrouvera du vécu et se persuadera encore un peu plus que nos modes de consommation nous font marcher sur la tête.

    Les cheveux d'Elsa

    --> Terrible témoignage, brut de faits d'une mère dont la fille, 16 ans est atteinte d'un cancer qui va l'emporter en 14 mois.
    --> Tous les récits de Raconter la vie sont brefs. Ici, sont condensés la détresse face à la maladie, la force de combattre et une fin inéluctable. C'est dur.

    Street marketing

    Elle distribue des flyers destinés à faire entrer les passants dans une bijouterie sous prétexte d'y recevoir un bracelet pour la fête des mères.
    --> Un très court texte bien écrit avec une petite chute inattendue.

    Sous France

    Texte très court (3 pages?) d'une prostituée, ouvert sur l'espoir: elle "commence à voir un peu le jour" en commençant une formation dans la petite enfance.
    --> Court témoignage touchant.

    Aimer enseigner malgré tout

    Professeur de français en ZEP, de l'autre côté de Paris. Il a commencé proche de chez lui, a continué dans un collège difficile de centre ville, poursuit dans un établissement pour ainsi dire "noir".
    --> Il parle des difficultés, mais laisse surtout le sentiment d'accepter, et même de laisser penser que sa salle de classe demeure un monde à côté des trafics et incivilités du collège, sans pour autant dire qu'il fait mieux que les autres. C'est un témoignage qui n'est ni larmoyant, ni plaintif, juste un témoignage de faits, loin des préoccupations de ceux qui font les programmes de l'école.

    Fragments d'école

    .....
    --> .....

     

    Je me suis converti à l'islam

    Catholique converti à l'âge de 20 ans. L'éloignement des amis. Le regard de la famille. Son rapport à l'islam.
    --> Pas extrémiste du tout: un témoignage simple, concret et je dirais presque logique.

     

    L'heure du thé

    Dans un village, la narratrice a passé quelques années. Elle écrit. Elle se lie à une ancienne institutrice.
    --> Bof... j'ai trouvé ce récit obscur, comme si l'écrire faisait plaisir à l'auteur, mais l'auteur ne nous dit pas tout de sa motivation et cela rend le récit trop opaque.

     

     

     
    Pierre Rosanvallon, Le Parlement des invisibles par raconterlavie


    Pierre Rosanvallon devant les députés socialistes par GroupeSRC

     


    votre commentaire
  • En sortant de l'école

     

      • Réalisateur(s) : Camille Authouart, Marion Auvin, Marine Blin, Clément de Ruyter, Mélia Gilson, Geoffrey Godet, Anne Huynh, Marion Lacourt, Marie Larrivé, Caroline Lefevre, Morgane Le Péchon, Lila Peuscet, Armelle Renac, Burcu Sankur, Chenghua Yang
      • Distribution : Renan Luce
      • Durée : 0h39
      • Copie : Couleurs
      • Distributeur : Gebeka Films
      • Date de sortie : 01/10/2014

     

    • Description :
      Un homme tente de faire le deuil de sa fiancée, un garçon avec un bonnet d'âne reçoit de l'aide d'un âne magique, une femme nous parle d'elle, un homme défie l'autorité de son commandant, une jeune femme découvre la réalité de la vie, un père transmet à ses enfants la magie de l'imaginaire, un dromadaire assiste à sa première conférence... Les variété des thèmes qui font l'univers de Prévert est bien présente dans ce programme composé de 13 courts-métrages de 3 minutes chacun, réalisés par 15 élèves des écoles d’animation françaises, sélectionnés par la production à leur... sortie de l'école.
      Réunis durant un mois dans le cadre prestigieux de l’abbaye de Fontevraud, ils y ont conçu l’écriture de leurs sujets, tous inspirés des poèmes de Jacques Prévert. Les styles graphiques les plus différents, selon les aspirations de chacun, se côtoient dans cette réalisation par ailleurs très poétique.

     

    --> Chaque animation, poème dure 3 minutes. Les graphisme, les montages sont parfois époustouflants, il y a de l'humour, de la tendresse, de la tristesse, bref, tout est poétique. Un bel hommage à Jacques Prévert. A voir.


    votre commentaire
  • Moi, jardinier citadin

     

    de Min-ho Choi

    Min-ho CHOI, dessinateur de BD prometteur, ne se retrouve plus dans le système. Depuis quelques années, il vivote en travaillant pour différents studios d'animation, mais il a bien du mal à prendre du plaisir dans la production de masse. Suite à son mariage, il décide de quitter Séoul, et emménage alors à Uijeongbu, une plus petite ville au nord de la capitale et en bordure de montagne. C'est là que, après démissionné, il décide de se consacrer à sa nouvelle vie, entre jardinage et dessins. Sous le regard bienveillant des anciens du quartier, Min-ho CHOI va apprendre à observer les rythmes de la nature, ceux des plantes mais aussi les siens... Complètement ignorant en jardinage, il découvrira pourtant, au contact de ses truculents voisins, à quel point les préjugés véhiculés par le monde moderne ne sont que des aberrations, et qu'il n'est finalement pas si compliqué de cultiver son potager en respectant toute forme de vie... et surtout sans pesticides !!

    -->De l'information et de très belles illustrations pour nous donner envie de re-découvrir le jardinage et un mode de vie rationnel et naturel.

    J'ai été séduite par les illustrations des plantes, dans la bande dessinée et les "interludes" de planches botaniques. Je n'ai pas accroché avec le scénario en lui-même, mais tant pis: c'est le fond de cette histoire qui m'intéresse et tout son aspect informatif.

     


    votre commentaire
  • Merci pour ce moment

    de Valérie Trierweiler

    "Tout ce que j'écris est vrai. A l'Elysée, je me sentais parfois comme en reportage. Et j'ai trop souffert du mensonge pour en commettre à mon tour", Valérie Trierweiler.

    --> Allez, j'avoue, je l'ai lu. Personne ne s'en vante... Quelle provocation de révéler une part de la vie privée du Président. Est-ce respectueux de nos institutions?

    Valérie Trierweiler laisse surtout penser qu'elle est victime d'un homme menteur et manipulateur. Bon. Son témoignage, s'il était anonyme pourrait toucher. L'homme qu'elle aime éperdument n'est pas celui qu'elle croyait. Elle accuse en partie le pouvoir et sa fonction de l'avoir transformé, mais pas seulement. Elle accuse l'homme. On la sent manipulée. Mais qui des deux manipulait l'autre? Un couple sous influence. Je me suis demandée dans quelle mesure le couple pouvait être mis en scène pour servir la destinée de chacun. Et Valérie Trierweiler ne s'y est pas retrouvée. Elle clame n'avoir rien cherché. Tout juste a-t-elle soutenu quand il le fallait l'homme qu'elle aimait. Parce qu'elle est sincère, vraie, simple, humaniste, généreuse et j'en passe. Elle vient de chez les petites gens, elle ne possédait pas les codes de ces grands de la République (du royaume ai-je presque envie d'écrire). Elle ne possédait pas l'Etiquette. Trop de choses ont joué en sa défaveur. Et elle a souffert, beaucoup trop, des mensonges et de l'indifférence de son compagnon. Bon. Tout ça c'est ce qu'elle écrit. Son déballage. Parce qu'elle répète qu'elle n'aime pas déballer sa vie privée toutes les trois pages. Pourtant c'est ce qu'elle fait. Elle se clame sincère, mais parfois il ne faut pas en faire trop.

    Elle est probablement sincère, oui. Mais ce genre d'histoire je préfère les lire dans les romans de Tatiana de Rosnay. Ce roman se veut témoignage mais utilise les ficelles de la fiction en moins bien écrit. Cela fera du bien à son auteur. Cela ternira sans aucun doute l'image du Président encore un peu plus. Et cela donne un triste témoignage de nos institutions.

    Son récit est plaintif, larmoyant. Trop beaucoup trop. Elle est parfaite (enfin presque, elle dégage quelques défauts pour qu'on tende à l'écouter jusqu'au bout). Engagée dans les belles causes. Elle ne doit rien à personne. Finalement, tout le long du récit elle fait tout pour qu'on s'apitoie sur elle. Une fois le livre terminé, j'ai relevé la tête, regardé les gens qui m'entouraient, et je me dis que si elle est si malheureuse, il doit y avoir vraiment trop de gens malheureux sur terre.

    C'est un livre qui sent mauvais. Lisez-le pour savoir de quoi il s'agit (mais ne l'achetez pas!): il est un symptôme d'une République peut-être malade.

    "J'ai trop souffert" écrit-elle.... je préfère utiliser mon capital compassion pour d'autres souffrances.

    CITATIONS:

    - Je n'ai pas le droit de me plaindre : je traverse une épreuve, pas un drame.

     


    n dimanche de décembre, alors que nous déjeunons chez le couple Valls, la conversation se porte sur le ministre du Budget et son compte en Suisse.
    – C’est terrible pour lui, il ne dort plus, remarque Manuel Valls.
    Je lui réponds :
    – S’il ne dort pas, c’est qu’il n’a pas la conscience tranquille.
    – Ça n’a rien à voir, là on touche à sa dignité.
    Manuel Valls aurait pu choisir un autre mot que « dignité ». Le débat sur le mariage pour tous alimente alors la « fachosphère ». Sur Internet, l’extrême droite est remontée à bloc, je me fais insulter à longueur de temps. Donc la dignité de Cahuzac ne m’émeut pas autant que les autres convives.
    – Et moi ? Quand je me fais traiter de première pute de France, on ne touche pas à ma dignité ?
    D’une même voix, François et son ministre de l’Intérieur se récrient :
    – Ça n’a rien à voir.
    Non, rien à voir, lui est un homme politique drapé dans son honneur et moi une femme sans statut, une poupée vaudou que l’on peut insulter et traîner dans la boue. Je ne relève pas. Je suis convaincue que Jérôme Cahuzac va tomber. Je persiste :
    – Je suis sûre qu’il ment.
    Chacun reste sur ses positions. Les deux hommes le couvrent parce qu’il est l’un des leurs, un politique et un ami. Manuel Valls finira par lâcher à son propos :
    – On tient, on tient, jusqu’au moment où on ne tient plus.
     
    - Son assurance devrait me tranquilliser définitivement, mais le poison s'est installé.
    -Il n’arrive pas à m’expliquer clairement la distance qu’il veut installer entre nous sur certains sujets. Alors il agit à sa manière – pas vu, pas pris – en utilisant le non-dit, l’esquive et le mensonge.
    -Je me souviens du premier bâton de rouge à lèvres un peu raffiné que je me suis offert, du sentiment de féminité qu'il m'a donné. Jusque-là, j'empruntais ceux de ma mère ou de ma grand-mère, mémé Simone, à qui je prenais aussi une poudre de riz dont je n'oublierai jamais la bonne odeur, malgré la marque bas de gamme. Ma petite grand-mère [...] n'était qu'une simple couturière avec ses doigts experts, mais elle était tellement coquette. [...] J'ai encore le goût de la pastille Pulmoll que nous venions régulièrement lui quémander à la porte de sa chambre.
     
    - Je viens d’une famille où l’on ne vit pas à découvert. Chez moi, on considère qu’on ne dépense pas l’argent que l’on n’a pas et nous continuons tous à faire attention au prix de chaque chose. J’en ai gardé des stigmates : je ne sais pas « claquer » ni « flamber ».
     
    - En dehors de Laurent Fabius, il ne faut pas être expert pour comprendre que la plupart des nouveaux ministres n’ont pas le niveau. Je suis affligée de ce que j’entends. Je les observe en silence, en me demandant comment tel ou tel a pu être nommé ministre. Équilibre de courant, équilibre de sexe, équilibre régional ou de parti. Peu sont là pour leur compétence.
     
    - La moitié des ministrables dont les noms circulent me sont d’ailleurs inconnus. Ils viennent des entrailles du PS, des radicaux et des Verts. Leur nomination est le résultat de calculs d’appareils, d’un jeu de billard à plusieurs bandes. Certaines femmes ministres sont même choisies sur catalogue.
     

    votre commentaire
  • Les saveurs du palais

    Réalisé par Christian Vincent

    avec Catherine Frot, Jean d'Ormesson, Hippolyte Girardot

    Hortense Laborie est une cuisinière réputée qui vit dans le Périgord. À sa grande surprise, le président de la République la nomme responsable de ses repas personnels au palais de l'Elysée. Malgré les jalousies des chefs de la cuisine centrale, Hortense s’impose avec son caractère bien trempé. L’authenticité de sa cuisine séduit rapidement le Président mais, dans les coulisses du pouvoir, les obstacles sont nombreux.

    --> DVD acheté "sur jaquette", sans en avoir entendu parler, pour Catherine Fort que j'apprécie et le thème du film: c'est une belle surprise. Un film bien français, pour les amoureux de la table. (inspiré de la vie de Danièle Mazet-Delpeuch, ancienne cuisinière de François Mitterrand)


    votre commentaire
  • de Bruce Chatwin

     

    LECTURE EN COURS

     

    Citations:

    - page 12: La loi sur les droits à la terre - le Land Rights Act - donnait aux "propriétaires" aborigènes des titres de propriétés sur leur pays, à condition que celui-ci soit inoccupé; et le travail qu'Arkady s'était inventé consistait à traduire la "loi tribale" dans le langage juridique de la couronne.

    Personne ne savait mieux que lui que les jours "idylliques" de la chasse et de la cueillette étaient finis - si tant est qu'ils aient jamais été idylliques. Ce que l'on pouvait faire pour les aborigènes, c'était préserver la plus essentielle de leurs libertés: celle de rester pauvres ou, comme il l'exprimait avec plus de délicatesse, l'espace dans lequel ils puissent être pauvre.

    - page 24: Blesser la terre [...] s'est se blesser soi-même, et si d'autres blessent la terrre, c'est vous-mêmes qu'ils atteignent. Le pays doit rester vierge, comme il était au Temps du Rêve, à 'époque où les ancêtres amenèrent le monde à l'existence en le chantant.

    - page 36:Les Pintupi étaient la dernière tribu"sauvage" à avoir été contactée dans le Grand Désert Occidental et introduite à la civilisation blanche. Jusqu'à la fin des années 1950, ils avaient continué à pratiquer la chasse et la cueillette, nus dans les dunes, comme ils l'avaient fait pendant au oins dix mille ans.

    C'étaient des gens insouciants et très ouverts d'esprit, qui ne connaissaient pas ces rudes rites d'initiation propres aux groupes plus sédentaires. Les hommes chassaient le kangourou et l'émeu. Les femmes cueillaient des graines, ramassaient des racines et tout ce qui pouvait se manger. En hiver, ils s'abritaient derrière des pare-vent de spifinex; et, même en pleine sécheresse, l'eau leur faisait rarement défaut. Une bonne paire de jambes était leur valeur la plus sûre et ils riaient sans cesse. Les quelques Blancs qui les visitèrent furent surpris de voir leurs nourrissons gras et en bonne santé.

    Mais le gouvernement décréta que les hommes de l'âge de pierre devaient être sauvés ... pour le Christ, si besoin était. En outre on avait besoin du Grand Désert Occidental pour y mener à bien des opérations minières, éventuellement des essais nucléaires. Il fut donc ordonner d'embarquer les Pintupi dans des camions de l'armée et de les installer dans des lotissements du gouvernement. Nombre d'entre eux furent envoyés à Popanji, un camp situé  l'ouest d'Alice Springs, où ils moururent victimes d'épidémies, se prirent de querelle avec les hommes des autres tribus, se mirent à boire et à jouer du couteau.


    votre commentaire
  • Le collier rouge

    de Jean-Christophe Rufin

    En 1919, le juge Lantier du Grez est, pour sa dernière affaire, confronté à Morlac, un ancien poilu arrêté pour comportement anarchiste lors d'un défilé: il avait décoré son chien de sa médaille militaire et tenu des propos antimilitaristes. Entre l'aristocrate et le paysan, le dialogue s'instaure peu à peu, faisant remonter les souvenirs d'une époque tourmentée.

    --> Un court roman qui se déroule sur 4 jours. Que nous pourrions lire en 4 petites heures. C'est de fidélité qu'il s'agit et aussi de ce qui dirige la guerre. Une histoire originale toute en finesse. L'histoire de cet homme, de ce chien et aussi de la guerre. Un bon roman, à partager.


    votre commentaire
  • Sous le figuier

    Réalisé par Anne-Marie Etienne, avec Gisèle Casadesus, Anne Consigny, Jonathan Zaccaï, Marie Kremer

    Nathalie, son meilleur ami Christophe et Joëlle, une jeune mère de famille, sont trois adultes en crise sur le plan professionnel et personnel qui se retrouvent ensemble un été pour accompagner Selma, une vieille dame de 95 ans, voyante amateur, qui est sur le point de mourir, dans sa grande maison de vacances.

    Bien vivante dans sa tête, avec le fil conducteur d'une liste de souhaits à réaliser avant et après sa mort — notamment que tous trois fassent la fête puis une sieste sous le figuier de la maison de vacances après sa disparition —, Selma les amène à reconsidérer leurs choix de vie avec une plus grande sérénité, en particulier sous l'angle de l'amour et de l'engagement.

    --> Ce film ouvre beaucoup de possibilités d'interprétations on peut le recevoir chacun avec sa sensibilité. Peut-être que certains s'y ennuieront. Je l'ai trouvé très touchant,juste ce qu'il faut: pas trop. Il interroge sur le sens de notre vie sur Terre, nos choix. Sujet bien dangereux que la réalisatrice a traité sans tomber dans des lieux communs. Le sourire de Selma à l'aube de sa vie est à l'image de mes oncles et tantes du côté de ma maman. Cela fait du bien de voir cette approche de la mort partagée par d'autres. En serai-je capable?


    votre commentaire
  • Travail soigné

    de Pierre Lemaitre

    Dès le premier meurtre, épouvantable et déroutant, Camille Verhoeven comprend que cette affaire ne ressemblera à aucune autre.
    Et il a raison. D'autres crimes se révèlent, horribles, gratuits... La presse, le juge, le préfet se déchaînent bientôt contre la "méthode Verhoeven". Policier atypique, le commandant Verhoeven ne craint pas les affaires hors normes, mais celle-ci va le laisser totalement seul face à un assassin qui semble avoir tout prévu. Jusque dans le moindre détail. Jusqu'à la vie même de Camille qui n'échappera pas au spectacle terrible que le tueur a pris tant de soin à organiser, dans les règles de l'art.......

    " Il y a eu meurtre à Courbevoie... ". Message bien laconique pour un crime aussi épouvantable. Camille Verhœven comprend très vite que dans cette affaire les explications rationnelles seront inopérantes. Et il a raison. Parce que les crimes illogiques, horribles, gratuits, vont se succéder, que la presse va très vite se déchaîner contre la " méthode Verhoeven ", que le juge Deschamps, le Parquet, le ministre lui-même, n'auront de cesse de le dessaisir de l'affaire pour manquements à la discipline. Et parce que Camille Verhoeven va formuler une hypothèse... à laquelle personne ne veut croire. Une hypothèse hors nonnes. Camille a beau y être habitué, ça agace. Et il va bientôt se retrouver seul face à un assassin qui semble avoir tout compris, tout prévu, tout manipulé. Jusqu'au moindre détail. Jusqu'à la vie même de Camille qui n'échappera pas au spectacle terrible que le tueur a pris tant de soin à organiser dans les règles de l'art.

    --> Attention spoiler? Ce criminel en série s'applique à reproduire des scènes de crimes lues dans des livres. Lorsque Verhoeven fait cette analogie pour le double peurtre pour lequel il enquête, il découvre alors 4 autres affaires similaires. Et le meurtrier prépare un nouveau meurtre pour le livre... qu'il a lui même écrit et dans lequel il fait du Capitaine Verhoeven un co-auteur. Un livre terrifiant.


    votre commentaire
  • Nos voisins d'en dessous

    de Bill Bryson

    L'Australie n'est pas seulement célèbre pour ses kangourous, ses drag-queens et ses surfeurs. On y trouve aussi les bestioles les plus voraces et venimeuses du globe, des déserts où mieux vaut ne pas s'aventurer pour un petit besoin, et puis de drôles de gens persuadés que vous les prenez pour des ploucs du bout des antipodes. Bill Bryson, l'illustre auteur chez Payot de Motel Blues et American Rigolos, aimerait ressembler à Indiana Jones plutôt qu'à Mister Bean. Le voici donc surarmé de courage pour sillonner l'Australie et en aborder les thèmes les plus divers: sa flore, sa faune et sa population, mais aussi l'histoire très singulière de son exploration et de sa colonisation, sans oublier la " question aborigène ", car si une plume aussi caustique traite d'un sujet aussi grave, c'est pour mieux nous en révéler toutes les aberrations.

    --> Un mélange d'humour pour apporter des informations sérieuses, c'est un livre plutôt plaisant. C'est un véritable récit de voyage, avec l'art de raconter les histoires. Il nous donne sa sensibilité à ce pays, il nous fait partager ses rencontres et ses impressions. A lire sans aucun doute si vous voyagez là-bas! On apprend beaucoup de choses, des généralités aux faits plus anecdotiques.

    Citations:

    - ce pays ne connaît pas de coups d’État, n 'épuise pas ses réserves de poissons , n'arme pas d'horrible despotes, ne pratique pas la culture de la drogue de façon indécente . Bref, c'est un pays qui ne joue pas les gros bras et ne fait pas sentir sa puissance d'une manière provocante et déplacée. Un pays stable , pacifique et correct. Un pays qui n'a ps besoin d'être surveillé du coin de l'oeil , ce qui fait qu'on ne le regarde même plus

    - Si La Pérouse avait été plus rapide , il aurait pu proclame l'Australie terre française et épargner à ce pays deux cents ans de cuisine britannique.

    - En fait, je pense qu'il est tout simplement impossible de répertorier en une seule vie l'intégralité des dangers qui vous guettent dans le moindre buisson d'acacia ou la moindre flaque d'eau de cette contrée si étonnamment riche en espèces aux crocs venimeux ou acérés

    -Ma promenade m'a conduit devant des magasins au luxe tapageur - Prada,Hermès, Ralph Lauren. Impeccable. Mais pas très intéressant. Je n'avais pas parcouru treize mille kilomètres pour contempler des serviettes de bain signées Ralph Lauren.

    - la plupart des serpents ne vous feront aucun mal . Si vous vous trouvez dans le bush face à l'un d'eux, arrêtez-vous net et laissez-le passer tranquillement sur vos chaussures.
    Personnellement, au palmarès des "conseils les moins susceptibles d'être suivis" j'accorde le premier prix à celui-là.

    - Après des années d'études patientes et laborieuses (avec le cricket il ne peut en être autrement) , j'en suis arrivé à la conclusion que ce jeu gagnerait beaucoup à l'introduction de quelques chariots de golf. Ceux qui prétendent que les Anglais ont inventé le cricket uniquement pour rendre intéressante et palpitante toute autre forme d'activité humaine ont tort. Loin de moi l'idée de dénigrer un sport qui fait le bonheur de millions de gens - dont certains arrivent même à garder les yeux ouverts pendant les matchs- mais, franchement, c'est un jeu bizarre. C'est le seul sport qui inclut une pause pour le thé. C'est le seul sport qui porte le même nom qu'un insecte. C'est le seul sport où les spectateurs brûlent autant de calories que les joueurs ( et même plus , s'ils sont un brin enthousiaste). C'est la seule activité de type compétitif- mis à part les concours de boulangers- où les acteurs s'habillent tout en blanc le matin et se retrouvent aussi immaculés en fin de journée.

    - Un homme arrive à la finale de la coupe de football australien à Melbourne et constate avec surprise que le siège à côté de lui est vacant . Or généralement , tous les billets de finale sont vendus des mois à l'avance et il ne reste jamais le moindre place libre. L'homme s'étonne donc.
    - excusez-moi dit-il à son voisin , mais comment se fait-il que cette place soit inoccupée?
    - c'est la place de ma femme, réplique celui-ci, un peu morose . Malheureusement elle est décédée.
    - Mais c'est affreux ! Je suis terriblement navré!
    - Ouais . Elle n'a jamais raté un match de sa vie.
    - Vous auriez pu proposer sa place à un ami ou a l'un de vos parents?
    - Impossible :ils sont tous à l'enterrement.


    votre commentaire
  • Marion Duval, trois tomes

    d'Yvan Pommaux

    Marion peut en témoigner : être fille de journaliste n'est pas une sinécure ! Son père, Alexandre, a le chic pour se fourrer dans les guêpiers les plus improbables. Surtout lorsqu'il croit y apercevoir les yeux bleus de la belle Esther, d'ailleurs... Heureusement, Marion mène l'enquête, remontant la piste d'un inestimable bijou égyptien, d'une cantatrice enlevée ou... du tombeau d'Ulysse !

    --> Dans cette intégrale, sont réunies les 3 premières aventures de Marion Duval. Les petites notes biographiques en fin de tome nous donnent quelques informations sur Yvan Pommaux et sa fille, Marion. C'est un retour 30 ans en arrière que j'ai fait, ayant lu à l'époque l'histoire du scarabée bleu. Une bonne histoire, selon moi, puisque trente ans plus tard je m'en souvenais encore. Les aventures suivantes sont dans le même rythme que la première, et les trois aventures  se suivent. Mais la meilleure surprise fut que mon fils de 10 ans dévora l'intégrale le jour même où je la recevais! Marion Duval n'aurait-elle pas vieillie? Il n'y a pas de téléphone portable dans ses aventures, pas d'internet et pas d'écran tout court. On y parle du Louvre, d'opéra et d'Ithaque, assaisonné d'une intrigue amoureuse, et la recette fonctionne encore avec la nouvelle génération. Bravo Monsieur Pommaux!

    Merci à Babelio pour l'organisation de masse critique et l'éditeur pour son envoi!


    votre commentaire
  • Silo

    d'Hugh Howey

    Dans un futur postapocalyptique indéterminé, quelques milliers de survivants ont établi une société dans un silo souterrain de 144 étages. Les règles de vie sont strictes. Pour avoir le droit de faire un enfant, les couples doivent s’inscrire à une loterie. Mais les tickets de naissance des uns ne sont redistribués qu’en fonction de la mort des autres.
    Les citoyens qui enfreignent la loi sont envoyés en dehors du silo pour y trouver la mort au contact d’un air toxique. Ces condamnés doivent, avant de mourir, nettoyer à l’aide d’un chiffon de laine les capteurs qui retransmettent des images de mauvaise qualité du monde extérieur sur un grand écran, à l’intérieur du silo.
    Ces images rappellent aux survivants que ce monde est assassin. Mais certains commencent à penser que les dirigeants de cette société enfouie mentent sur ce qui se passe réellement dehors et doutent des raisons qui ont conduit ce monde à la ruine.

    --> Une dystopie qui m'a séduite.


    votre commentaire
  •    
       

    Arrête ou je continue (2014)

    Réalisé par Sophie Fillières, avec Emmanuelle Devos, Mathieu Almaric, Anne Brochet...

    Synopsis et détails

     

     

    Pomme et Pierre.
    Ils sont ensemble depuis longtemps. Trop longtemps ?
    Ils sont pris dans cette combine qu’est devenu leur couple, ce discret désastre, pris dans ce numéro qui se joue presque malgré eux.
    "Arrête ou je continue" l’un comme l’autre pourrait le dire.
    Ils ont l’habitude de longues marches en forêt. Au cours de l’une d’elle, Pomme refuse de rentrer. Non. Juste non. Qu’il lui file le kway, qu’il lui file le pull, qu’il lui file le sac, elle reste…
    Elle disparaît dans les taillis. Sans fracas…

     

    Crotique Pierre Morice - Télérama:

    Du non-sens très parlant, des situations blessantes, de l'euphorie délirante : un jour, on mesurera le rôle moteur, malgré sa discrétion, de Sophie Fillières dans la comédie « intello » de ce début du xxie siècle. Car elle fut bien l'une des premières (avec Aïe) à renouveler le genre, de manière très originale, un canif à la main. Cette sagacité incisive, on la retrouve dans cette histoire de couple désaccordé. Quelque chose ne fonctionne plus comme avant entre Pierre (Mathieu Amalric) et Pomme (Emmanuelle Devos). Des prénoms signifiants, comme dans toute fable. Lui est devenu dur, cassant, monolithique. Elle, plus fragile, ne demande sans doute qu'à se laisser glisser. Ils ne cessent de se disputer pour un rien, veulent systématiquement avoir le dernier mot. Bref, le manège infernal qu'induit tout ménage de longue date. A la sauce Fillières, agrémentée de dialogues très écrits, c'est particulièrement savoureux.

    Comment rompre — avec la routine, avec l'autre, avec soi —, telle est la question. Compliquée s'il en est, car ces deux-là, malgré leurs guéguerres, vivent en bonne intelligence, partagent un humour et une complicité très anciens. A défaut de savoir avec certitude s'ils s'aiment toujours, ils jouent à s'aimer. Cela peut donner d'excellents résultats, comme en témoigne leur numéro de duettistes dans la cuisine : les deux se déclarent froidement leur flamme, avant de fêter leur réconciliation provisoire en suçant des glaçons de champagne truffés de bouts de verre (la bouteille s'étant brisée au fond du congélo !). Le récit fourmille d'idées, de situations totalement saugrenues, et pourtant si vraies, sur l'agacement mutuel, le rapport de force violent, au quotidien, lorsque tout chez l'autre devient source de crispation permanente. De là les sautes d'humeur, les bizarreries (ce moment hilarant où Pomme prend soudain du sucre dans son café !) et les escapades qui composent ce film zigzagant, paré d'un titre idoine. Avec un Mathieu Amalric sous tension, au bord du pétage de plombs, le visage grimaçant, déformé par le sarcasme ou les larmes, on ne sait trop. Et une Emmanuelle Devos plus composite, changeante, touchante, dans le faux-semblant comme dans la vérité.

    Car arrive le moment où Pomme se retrouve esseulée et déboussolée, au fond du trou, littéralement. Cela se passe dans la forêt, à la suite d'une randonnée qui a mal tourné avec son homme. La réalisatrice y exploite les vertus à la fois enchanteresses et inquiétantes du lieu pour filmer un rite de passage. Les prises de bec, le flux incessant de paroles sont, alors, mis entre parenthèses. Un grand silence se pose et s'impose. Qui mène à une métamorphose synonyme d'apaisement. Une forme de libération fluide, non dénuée d'émotion, pour le coup tota­lement inédite dans le cinéma de Fillières. Ça se fête, non ? — Jacques Morice


    votre commentaire
  • Piège nuptial

    de Douglas Kennedy

    (roman nommé aussi Cul-de-sac)


    Tout quitter pour le bout du monde ? Non : quitter le bout du monde à tout prix !
    Quelques règles élémentaires de survie dans le bush australien :
    1) Ne jamais conduire en pleine nuit sur une route déserte : un kangourou se ferait une joie de défoncer votre pare-chocs.
    2) Ne jamais céder aux charmes d'une auto-stoppeuse du cru.
    3) Et ne jamais se laisser droguer, enlever et épouser par ladite autochtone.
    Dans son village, en effet, le divorce n'est pas autorisé. Mais le nombre de veuves y est impressionnant...


    Quand un voyage au paradis des grands espaces australiens vire au cauchemar le plus total. Un bijou d'humour noir et de suspense pour le premier roman de Douglas Kennedy, un ouvrage devenu culte et réédité aujourd'hui par Belfond dans une toute nouvelle traduction.

    Fasciné par une carte d'Australie, Nick, un journaliste américain, décide de tout plaquer pour atterrir à Darwin.
    Une nuit fatale, un accident avec un kangourou et sa rencontre avec la jeune et robuste Angie vont le mener au coeur du bush, au milieu de nulle part, au sein d'un clan d'allumés coupés du monde.
    Pris au piège, Nick va devoir user de tous les moyens possibles pour échapper à ceux qui l'ont adopté à son corps très défendant. En jeu : sa survie, tant physique que mentale...

    « Si vous voulez vraiment prendre conscience de votre insignifiance cosmique et existentielle, allez au coeur de l'Australie, vous en aurez la révélation immédiate et ça vous mettra K-O ! »

    --> Depuis 6 mois que je prépare un voyage en Australie, on m'a demandé plusieurs fois si j'avais lu Piège Nuptial. Et pour cause, c'est un incontournable, une lecture indispensable si on veut lire un thriller lié à l'outback. Une plongée dans le bush australien du Nord, une terre réputée inhospitalière... mais ici les hommes ont rejoint la terre et D. Kennedy a bâti une intrigue haletante, cauchemardesque, à lire d'une traite!


    votre commentaire
  • Nos étoiles contraires

    de John Green

    Hazel est malade. Gravement. Augustus est en rémission. Elle a 16 ans, lui 17. Dès leur rencontre, en groupe de soutien, il est charmé par son originalité, elle est séduite tout court. Ils ont le même humour, le même regard sans concession et leur complicité est immédiate. C'est le début d'une magnifique histoire d'amour et d'amitié.

    --> Des ados et des cancers dans ce livre. La mort, l'amour, la philosophie. Un livre pour les ados, mais pas que.


    votre commentaire