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Mathieu Palain
L’énigme d’un homme, champion le jour, voyou la nuit. Un face-à-face exceptionnel entre l’auteur et son sujet.
De chaque côté du parloir de la prison, deux hommes se font face pendant deux ans, tous les mercredis. L’un, Mathieu Palain, est devenu journaliste et écrivain, alors qu’il rêvait d’une carrière de footballeur. L’autre, Toumany Coulibaly, cinquième d’une famille malienne de dix-huit enfants, est à la fois un athlète hors norme et un cambrioleur en série. Quelques heures après avoir décroché un titre de champion de France du 400 mètres, il a passé une cagoule pour s’attaquer à une boutique de téléphonie.
Au fil des mois, les deux jeunes trentenaires deviennent amis. Ils ont grandi dans la même banlieue sud de Paris. Ils auraient pu devenir camarades de classe ou complices de jeux. Mathieu tente d’éclaircir « l’énigme Coulibaly », sa double vie et son talent fracassé, en rencontrant des proches. Il rêve qu’il s’en sorte, qu’au bout de sa course, il se retrouve un destin.
Tout sonne vrai, juste et authentique dans ce livre. Mathieu Palain a posé ses tripes sur la table pour nous raconter ce face-à-face bouleversant. Quand la vraie vie devient de la grande littérature.
Remarqué pour ses talents de portraitiste dans la revue XXI, Mathieu Palain a publié son premier roman, Sale Gosse, à L’Iconoclaste en 2019, qui a été un succès critique et public. Avec Ne t’arrête pas de courir, il affirme son goût pour une littérature du réel, dans la lignée des journalistes écrivains. Il a 32 ans.--> Qu'est-ce qui pousse Toumany Coulibaly, athlète de haut niveau, à voler et récidiver? D'ailleurs, comment est-il devenu champion du 400 mètres en passe d'être sélectionné aux J.O. Que peut-il se passer dans sa tête. Quelle est l'histoire de l'homme derrière l'athlète, derrière le délinquant, derrière le prisonnier? Mathieu Palain témoigne de ses visites auprès d'un prisonnier, on devine une empathie entre le journaliste et le prisonnier. Ce récit, hyperréaliste, n'apporte aucune réponse, juste des suppositions et on s'interroge... que va faire Coulibaly en sortant de prison? C'est un récit à lire.
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Laura, passionnée de littérature japonaise, travaille pour la petite entreprise de peinture de son mari. A sa surprise, elle est sollicitée en urgence pour dépanner la médiathèque de sa ville et dialoguer publiquement avec l'un de ses écrivains favoris. Sa prestation est si étonnante que le romancier en parle sur les ondes d'une grande radio. Cette sortie soudaine de l'anonymat produit chez la jeune femme une étrange réaction. Elle grandit, grandit, grandit... A cette fable menée tambour battant, Murielle Magellan mêle des extraits de son journal qui, peu à peu, mettent en perspective la remarquable évolution de la place des femmes dans la société d'aujourd'hui. A bas bruit, Géantes est aussi un vibrant hommage à la littérature et à la lecture.
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L'abécédaire de Christian Voltz A gauche, une lettre. A droite, une illustration. Un abécédaire mélangeant techniques et humour pour découvrir avec plaisir l'univers de Christian Voltz.
--> Un abécédaire qui ne peut que satisfaire les amoureux de l'univers de Christian Voltz. La page de gauche propose les lettres de l'alphabet en 3 caractères (fil de fer, cuivre, pâte à modeler bien utile pour les cursives). La page de droite propose une page d'un traditionnel abécédaire (arbre, araignée, abeille, amoureux, arrosoir pour le A) génialement illustrée par l'auteur. Assurément, cet abécédaire peut trouver sa place parmi les plus grands.
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« Sans même s'en rendre compte, on marche vers ce qui nous rend vivant. »
Sans le savoir, Camille et Jérémy marchent l’un vers l’autre depuis leur naissance. Devenus adultes, ils s’aiment sans parvenir à être heureux ensemble, Jérémy s’efforçant de cacher à Camille les ombres qui le hantent. Le jour où Camille lui confie le désir de porter leur enfant, Jérémy ne parvient plus à tenir debout face aux possibles sur le point de s’écrire. La perspective de devenir père convoque lentement toutes les morts, car comment donner la vie quand on peine soi-même à trouver sa place parmi les vivants ?
Le premier roman de littérature générale d’Antoine Dole, alias Mr Tan, auteur de la série jeunesse phénomène Mortelle Adèle.--> Ce récit remue les tripes au bord du désespoir et pourtant tellement du côté de la vie. Avec une écriture puissante, riche en brèves métaphores, Antoine Dole convoque nos émotions. Qu'est ce qu'on est bien six pieds sur terre!
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Au XIXe siècle, Aimée, 18 ans, épouse Candre Marchère et s'installe au domaine de la Forêt d'Or. Très vite, elle se heurte au silence du riche propriétaire terrien du Jura et à la toute puissance de sa servante, Henria. Elle cherche sa place dans cette demeure hantée par le fantôme d'Aleth, la première épouse. Jusqu'au jour où Emeline, venue donner des cours de flûte, fait éclater ce monde clos.
--> Cécile Coulon nous transporte en une demeure dans laquelle réside les mystères de ce qui est tu, soulève les questions de ce que nous voudrions comprendre. Les chapitres courts nous emmènent de l'un à l'autre et sans que nous y prenions garde nous approchons de la fin. Un sentiment de déjà vu/ déjà lu (la naissance du désir, le destin d'une jeune femme à marier, les secrets de famille) n'a pas enlevé le plaisir de dévorer cette lecture. On y retrouve une part de mystère présent dans les précédents ouvrages de l'autrice. Le suspens est bien travaillé et la qualité des livres de l'iconoclaste (papier, mise en page, couverture) ne se dément pas. A lire et partager!
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Un manoir se dresse dans la neige, majestueux malgré les dommages du temps qui passe. Mais ses lourdes portes ne dissimulent plus son macabre secret : six cadavres pour six scènes de crime.
Quelques semaines plus tôt, Mallory reçoit une étrange proposition par mail : devenir l’un des six participants à un jeu très confidentiel. Le challenge : se glisser dans la peau d’un enquêteur de la police scientifique pendant un mois, avec à la clé, 100 000 euros de récompense. Pour la jeune femme, c’est l’occasion rêvée d’échapper à son travail de serveuse et surtout à sa patronne qu’elle ne supporte plus. Au fil des énigmes de la phase de qualification, Mallory se prend au jeu. Quand elle se réveille un jour après avoir été droguée devant cet imposant manoir, elle comprend qu’il est trop tard pour reculer : le jeu ne fait que commencer…--> Et bien c'est un livre qui se tente. Une sorte de page turner, prise dans un suspens et dans des intrigues très bien menées. Angélina Delcroix ne nous laisse pas de souffle. On tremble pour Mallory, on s'interroge sur Jessie Maure, on rencontre Willy puis Lilio, Orson... le rythme ne nous fait pas lâcher le livre à une condition: être portée par un certain goût pour l'horreur, la crainte et accepter la situation parfaitement improbable. Mais voilà... en ce moment j'ai envie de lire des choses douces ou des choses qui stimulent ma connaissance. Et je lis pour le plaisir. Pas de plaisir pour moi dans ces scènes d'horreur, au demeurant réussies! Jusqu'à la fin... Ce livre mérite de rencontrer son public.
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L'histoire se déroule dans une petite entreprise spécialisée dans les broyeuses à papier qui vient de se faire racheter, le matin même, par un gros concurrent. L'aventure commence lorsque Jean Doux fait cette découverte mystérieuse : une mallette contenant une disquette molle dans le faux-plafond du débarras. Après avoir mis sa collègue dans la confidence à la cantine, ils décident d'enquêter.
--> De la dérision dans cette histoire figée dans les années 90, où l'on est plongé dans la vie morose d'employés d'une société de broyeuse à papier. Morose... pas tant que ça. Avec de l'humour et de l'organisation dans le dessin, Philippe Valette est influencé par le jeux vidéo de ces mêmes années. Une aventure sympathique de Jean Doux.
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1832, Canterbury. Dans cette petite ville du Connecticut, l’institutrice Prudence Crandall s’occupe d’une école pour filles. Un jour, elle accueille dans sa classe une jeune noire, Sarah.
La population blanche locale voit immédiatement cette "exception" comme une menace. Même si l’esclavage n’est plus pratiqué dans la plupart des États du Nord, l’Amérique blanche reste hantée par le spectre de Nat Turner : un an plus tôt, en Virginie, cet esclave noir qui savait lire et écrire a pris la tête d’une révolte sanglante. Pour les habitants de Canterbury, instruction rime désormais avec insurrection. Ils menacent de retirer leurs filles de l’école si la jeune Sarah reste admise.--> Les dessins de Stéphane Fert ont quelque chose de doux et mystérieux, ils sont ici mis a service du scénario de Wilfried Lupano qui nous raconte l'histoire de Prudence Crandall, institutrice dans le Connecticut et décide d'accueillir des jeunes filles noires dans son institut. Rapidement les blancs retirent leurs enfants et Prudence Crandall enseignera coûte que coûte aux jeunes filles noires. Elle enseignera ce qu'elle sait enseigner.
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Tome 1. Faux accords
Prévu en deux tomes, Connexions est un récit labyrinthique qui se déroule dans une grande ville contemporaine.
Dans chacun des six chapitres de ce premier opus, nous suivons un personnage différent. Son histoire commence dans une pièce, dans un recoin de la page. En se déplaçant, il fait apparaître peu à peu son environnement, en vue isométrique, à la manière de certains jeux vidéos. Pierre Jeanneau parsème son récit de zooms sur des éléments du décor – une photographie, une lettre – autant d'indices permettant au lecteur de reconstituer le passé des personnages. Comme dans un roman de Georges Perec, les lieux et les objets sont partie prenante de la narration.
Récit générationnel, Connexions met en scène de jeunes adultes entrant tous dans une nouvelle période de leur vie : changement professionnel, perte de figure parentale, naissance d’un enfant, retour de voyage, etc. Mais nous découvrirons d’autres connexions entre ces individus dont les vies s’entremêlent subtilement…
Pierre Jeanneau est par ailleurs cofondateur des éditions Polystyrène, maison d’édition qui propose des livres-objets ludiques et expérimentaux.--> Mise en scène originale et bluffante, j'ai beaucoup aimé la manière de créer les interactions entre personnages, stratagème pour rendre compte de ces multiples interactions en bande dessinée très bien trouvé. Cette mise en scène est associée à un scénario en 6 chapitres ou l'on suit 6 personnages. Le tout est intéressant, stimulant, vivement le tome 2.
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"Les Enfants Tanner" est le premier roman d'un "marginal" né en suisse il y a un siècle. Robert Walser, entré dans l'oubli bien avant sa mort en 1956, est revenu aujourd'hui au rang des plus modernes de ses contemporains, Franz Kafka, Robert Musil, Walter Benjamin.
"De tous les endroits où j'ai été, poursuivit le jeune homme, je suis parti très vite, parce que je n'ai pas eu envie de croupir à mon âge dans une étroite et stupide vie de bureau, même si les bureaux en question étaient de l'avis de tout le monde ce qu'il y avait de plus relevé dans le genre, des bureaux de banque par exemple. Cela dit, on ne m'a jamais chassé de nulle part, c'est toujours moi qui suis parti, par pur plaisir de partir, en quittant des emplois et des postes où l'on pouvait faire carrière, et le diable sait quoi, mais qui m'auraient tué si j'étais resté. Partout où je suis passé, on a toujours regretté mon départ, blâmé ma décision, on m'a aussi prédit un sombre avenir, mais toujours on a eu le geste de me souhaiter bonne chance pour le reste de ma carrière.Citation: (incipit)
"Un beau matin, un jeune homme ayant plutôt l'air d'un adolescent entra chez un libraire et demanda qu'on voulût bien le présenter au patron. Ce que l'on fit. Le libraire, un vieil homme très digne, dévisagea avec attention ce garçon qui se tenait devant lui un peu gêné, et l'invita à parler. « Je veux être libraire, dit le jeune homme, c'est une envie que j'ai et je ne vois pas ce qui pourrait m'empêcher de la suivre jusqu'au bout. je me suis toujours imaginé le commerce des livres comme quelque chose de merveilleux, un bonheur, et il n'y a aucune raison pour que j'en sois privé plus longtemps. Regardez, monsieur, comme je suis là devant vous, je me sens une extraordinaire aptitude à vendre des livres dans votre magasin, en vendre autant que vous pourriez souhaiter. Je suis un vendeur-né : affable, vif, poli, rapide, parlant peu, décidant vite, comptant bien, attentif, honnête, mais pas non plus aussi bêtement honnête que j'en ai peut-être l'air. Je sais baisser un prix quand j'ai affaire à un pauvre diable d'étudiant et je sais aussi le faire monter s'il ne s'agit que de rendre service aux riches, dont je vois bien que parfois ils ne savent que faire de leur argent. Je crois malgré mon jeune âge posséder une certaine connaissance des hommes. D'autre part, j'aime les hommes, si différents soient-ils : je ne me servirais donc jamais de ma connaissance des hommes pour avantager l'un plutôt que l'autre, pas plus que mes concessions aux pauvres diables n'iraient jusqu'à nuire à l'intérêt de vos affaires, monsieur. En un mot : sur ma balance de vendeur l'amour des hommes sera en parfait équilibre avec la raison commerciale, laquelle me paraît tout aussi importante et nécessaire à la vie qu'une âme aimante et généreuse. Je saurai trouver le juste milieu, soyez-en dès maintenant convaincu. »
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« Je ne voulais pas attendre plus longtemps pour vous écrire, vous parler de mon impatience, peut-être pour apprendre à attendre et ne plus être l’enfant gâté qui veut tout, tout de suite. En attendant, j’attends le bonheur et mon plombier. »
Avec son ton unique, son humour, son esprit inimitable, Jean-Louis Fournier nous offre un récit plein de tendresse, de mélancolie et de rires sur la patience et son contraire : nos impatiences, nos urgences, notre rapport au temps.--> Pour faire court, Jean-Louis Fournier a fait court. Il s'en justifie et le revendique. Son éditeur le camoufle dans un gros vrai livre. "Certains lecteurs disent qu'ils n'en ont pas pour leur argent", c'est lui qui le dit (p.51). Si c'est une courte vue de penser que la valeur d'un livre est fonction de sa densité, là, il faut le dire, il tend un bâton. Son recueil tiendrait en moins de 100 pages si nous pensions aux forêts. Le contenu n'en serait pas changer. Quoi que quand il s'agit de temps, de souffle, d'espace.... la présentation participe à l'argument. Pour résumé cet opus de Jean-Louis Fournier ne devrait pas décevoir son public sans pour autant en conquérir de nouveaux. Certaines pages ont des allures d'aphorismes à retenir, mais je suis impatiente de passer à d'autres lectures.
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Miles Halter a seize ans mais n'a pas l'impression d'avoir vécu. Assoiffé d'expériences, il quitte le cocon familial pour le campus universitaire : ce sera le lieu de tous les possibles, de toutes les premières fois. Et de sa rencontre avec Alaska. La troublante, l'insaisissable Alaska Young, insoumise et fascinante. Amitiés fortes, amour, transgression, quête de sens : un roman qui fait rire, et fondre en larmes l'instant d'après..."Le défi en écrivant "Qui es-tu Alaska ?" était de comprendre qu'un roman est là pour révéler la vérité, sans se préoccuper des faits. Car pour citer William Faulkner : "C'est la vérité qui m'intéresse, pas les faits"" John Green.
--> Me voilà donc avec Qui es-tu Alaska en main, à la recherche de la citation qui fait le titre énigmatique du guide de littérature ado des frères Lévêque: En quête d'un grand peut-être.
Ma curiosité est rapidement satisfaite: je n'ai pas eu à attendre plus de 4 pages pour avoir ma réponse. Rabelais aurait prononcé ces paroles sur son lit de mort "Je pars en quête d'un grand peut-être" Ces 4 pages ont également suffit à attiser mon intérêt de lecture : c'est dire la force d'attraction de ce livre.
Nous allons vivre avec Miles Halter (passionné par les dernières paroles des personnages célèbres) sa première année de pensionnat choisie pour rompre avec sa vie. Ce livre est parfait pour les lectures adolescentes. Je ne mettrai pas la même appréciation selon que je me situe comme lectrice ou comme prescriptrice, c'est un petit regret: à bientôt 50 ans, ce livre ne peut pas me procurer la saveur qu'il peut avoir à 16 ans. Néanmoins, je perçois l'intérêt et la réflexion que peuvent procurer la vie de Miles et ses acolytes Chip, Takumi, Lara et bien sûr Alaska sur des thèmes tels que l'amitié, les premières expériences, la mort... sur la question fondamentale du sens de la vie.
Un excellent livre.
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Capturé en pleine Palombie par des Indiens Chahutas et vendu à des trafiquants d'animaux exotiques, un marsupilami débarque dans les années 50 au port d'Anvers. Réussissant à s'enfuir, il arrive dans la banlieue de Bruxelles et est recueilli par François, un jeune garçon fan d'animaux dont le quotidien est loin d'être facile. Le début d'une aventure passionnante, parfois sombre mais toujours porteuse d'espoir, et d'une belle amitié.
Les auteurs rendent un superbe hommage à l'animal fabuleux créé par Franquin dans la série « Spirou et Fantasio » tout en dénonçant la maltraitance et le trafic d'animaux exotiques. Une magnifique aventure dont le cœur est l'amitié extraordinaire qui peut unir un enfant à un animal.--> Le préambule à l'histoire dans le port d'Anvers m'a totalement séduite ainsi que le format -presque carré- de cette bande dessinée. Mais j'ai eu par la suite beaucoup de mal à me faire à une atmosphère sombre qui ne lâche pas le dessin et le scénario. On est bien loin du marsupilami de Franquin, c'était un pari osé et risqué. Le résultat est intéressant mais ne remporte pas mon adhésion totale. Il y a quelque chose de trop tragique dans cette bande dessinée ou le dessin ne complète pas le scénario mais le renforce et l'alourdit (ou c'est le texte qui alourdit les dessins). Un petit quelque chose de trop. Il faut dire que le Marsupilami original est tellement plus léger! Les dessins de Frank Pé sont cependant très intéressant, et l'histoire de ce jeune François dans les années 50 à Bruxelles est propre à soulever un tas de questions. C'est un premier tome, et il est a parier que Marsupilami n'a pas fini de nous étonner...
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Les filles du bord de mer…
Japon, fin des années 1960. Nagisa, jeune citadine tokyoïte aux manières policées et pudiques, débarque avec son paquetage sur Hegura, petite île de pêcheurs reculée. Là, elle est adoptée par Isoé, la cheffe de la communauté des « Ama » qui gouverne l’île. Les Ama, ces « femmes de la mer » brutes, fortes et sauvages qui plongent en apnée, nues, pour pêcher des coquillages…
Choc intime et culturel, ce mode de vie rural et indépendant est progressivement investi par la timide Nagisa, qui fuit son passé.--> Une bande dessinée agréable pour découvrir ces "Ama", femmes japonaises qui plongent nus pour pêcher des ormeaux. Femmes de caractères. Nagisa, jeune citadine de Tokyo revient sur les traces de ses parents et tente de devenir Ama mais ce n'est pas facile d'orienter son destin.
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La maison de l'Ours et tout ce qu'elle contient / Emilie Vast
Ourse, Ours et Ourson vivent dans une grotte, sombre et étroite, mais confortable. Un jour, Ourse aperçoit de drôles de maisons : des maisons d’humains, grandes, lumineuses et pleines de trésors. De retour chez elle, elle trouve sa grotte lugubre, froide, et austère, et raconte à Ours les merveilles qu’elle a vues. Ours réunit alors tous leurs amis. Tous doivent rapporter les matériaux et objets éparpillés dans la forêt par des humains. La clairière est vite remplie d’un incroyable bazar : vieux volets, portes usées et fenêtres délabrées, pots de peinture presque vides, planches, briques, meubles incomplets et tout un fatras d’objets. Tous se mettent au travail, pour créer la maison parfaite pour Ourse. Mais est-ce une si bonne idée ?
Pour la première fois, les objets humains investissent l’univers naturel de l’illustratrice, amenant un questionnement philosophique inédit dans son œuvre.--> Quelle belle histoire, toute en simplicité, qui nous amène du plaisir d'aménager son intérieur en un lieu bien décoré, accumulant des trésors auxquels s'attacher vers le détachement matériel pour pouvoir se retrouver et relativiser. Cette histoire sera accessible assez jeune, 4 ans, avec une belle portée philosophique. Emilie Vast (En t'attendant, il était un arbre)
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Depuis plus de vingt ans, le mythographe arpente routes et chemins de tout le pays afin d'en collecter les contes et légendes populaires. Il aime ce travail modeste qui lui fait rencontrer toutes sortes d'affabulateurs et autres baratineurs. Mais s'il est une histoire après laquelle il court depuis toujours, c'est bien celle de la Malédiction de Castelmaure, une légende extraordinaire à laquelle tant de destins sont étrangement liés.
--> Une collaboration Lewis Tronheim (Donjon) et Alfred (Come prima). Un collecteur (qui recueille les légendes orales) qui vit le conte se former.
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L'allée du bonheur, où vivent Luce, Lucas et leurs parents, est située dans une ville tranquille mais monotone. Comme rien ne s'y produit jamais, personne n'a de problème et chacun est heureux.
Un jour, un géant dévasté par le chagrin piétine les lieux sans s'en rendre compte. En brisant les habitudes, il libère aussi les couleurs et les odeurs jusqu'alors cachées dans les greniers.--> Un superbe album grand format (30X40), tant par le texte de Carole Martinez que les illustrations de Bruno Sala. Les illustrations complètent parfaitement un texte qui s'autorise à ne pas être trop détaillé. Une vie bien rangée, qui ne déborde pas: le décor est posé. Et pourtant tout le monde sait qu'on a besoin d'un peu de fantaisie: celle qu'on trouve par exemple au grenier. Dans la forêt, on n'ose pas y aller... par crainte des géants qui s'y trouvent. Carole Martinez fait se rencontrer le géant et les petits, la ville et la forêt, le bonheur et la tristesse? La réconciliation du géant et de la géante a une belle odeur du bonheur. Un très bel album!
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Certains trésors feraient mieux de rester cachés
Le monde est enfin en paix après des années de conflit. Mickey, Minnie et Dingo sont récupérateurs. Leur mission : explorer les épaves de l'ancienne guerre en quête de ressources technologiques. Activité dans laquelle ils peuvent compter sur Pat Hibulaire pour leur mener la vie dure ! Un jour, répondant à une annonce, nos trois comparses mettent la main sur un cube étrange situé dans les profondeurs de l'océan. Ils n'imaginent pas les véritables motivations de leur commanditaire ni l'étendue des pouvoirs de cet artefact, à première vue inoffensif...
Les auteurs du Voyage Extraordinaire propulsent nos héros Disney dans une fabuleuse aventure au parfum steampunk ! Découvrez vos héros favoris sous un autre visage, dans un univers fascinant aux dessins somptueux.--> Je n'ai pas lu beaucoup de Mickey dans mon enfance, mais suffisamment pour en garder un souvenir tendre et farceur. La curiosité et surtout l'étonnement d'une lectrice m'a poussée vers ce tome et j'avoue en sortir un peu déconcertée. Voilà les héros Mickey, Minnie, Dingo, Pat Hibulaire et compagnie mis en scène dans un format dans lesquels je ne les attendais pas : un album de belle taille au papier épais, loin du journal de mon souvenir. Des cases jouant avec le format sans phylactère, des illustrations pleine page jusqu'à la double page: on s'éloigne clairement du format original. Nos héros ont gardé leurs têtes d'antan, en revanche la mise en scène et les décors dans lesquels ils sont plongés sont totalement nouveaux pour ne pas dire décalés. Décalé, c'est le terme que je retiendrai pour le scénario qui nous emmène dans une intrigue qui veut mêler la modernité avec ses casques virtuels , une quête d'énergies nouvelles et la recherche technologique. Le scénario ne prend pas avec moi, mais je reconnais un belle tentative d'affronter ce qui représente un sommet de l'histoire de la bande dessinée.
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Au début de Qui es-tu Alaska ? (John Green, 2007), le héros, Miles, quitte le domicile familial. "Pourquoi ? " demandent ses parents à qui il répond : "François Rabelais, le poète, a dit sur son lit de mort : "Je pars en quête d'un Grand PeutEtre. " Voilà ma raison. Je ne veux pas attendre d'être mort pour partir en quête d'un Grand Peut-Etre". Ce "Grand Peut-Etre" , c'est celui de l'adolescence, ce moment très intense durant lequel tout est encore possible.
Par extension, c'est aussi celui de la littérature ado, une littérature de l'intensité, des premières et dernières fois. Une littérature qui s'autorise les grands sentiments grâce aux plus banales des histoires ou aux plus épiques des quêtes. Cartes et lampes torches à la main, partez à l'exploration de ce paysage littéraire grâce à plusieurs entrées : historique, liste des romans incontournables, réflexions thématiques, portraits de personnalités...
Ce livre de référence vous donnera les outils et les pistes balisées pour arpenter une littérature au moins aussi riche à défricher que n'importe quel territoire littéraire... Mais comme pour tout chemin, le hors-piste est vivement conseillé ! En quête d'un grand peut-être s'adresse aux passionné·es comme aux curieux·ses, aux lecteur·rices et aux professionnel·les.--> Les frères Tom et Nathan ne font rien moins que définir la littérature ado avec laquelle ils ont grandi. Ils ont été tout d'abord lecteurs au contact des salons et des auteurs, ils ont choisi les métiers du livre et exercent au plus près de cette foisonnante littérature: éditeurs, prescriptions, auteurs n'ont plus de secret pour eux et ils nous livrent les clés pour mieux s'y retrouver. Avec mes 25 ans de plus, c'est une génération qui nous sépare: merci, je vais nettement mieux m'y retrouver. Votre livre est très agréable à lire, instructif et c'est un outil pour tout professionnel en charge d'un rayon ado.
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Trois jours, c'est le temps qu'un adolescent va passer dans un village isolé, où il décide de planter sa tente en plein mois de février. sa démarche insolite éveille la curiosité des villageois et bientôt, la méfiance tourne à la suspicion lorsque survient dans son sillage une série d'évènement étranges. Chacun, au coeur de ce village pétrifié de froid, projette ses fantasmes et ses peurs sur le jeune inconnu...
--> C'est l'histoire de l'arrivée d'un étranger dans un petit village. Il va y séjourner 3 jours, puis repartir.
Adolescent, nous dit la quatrième de couverture. Son âge reste relativement indéterminé. Il est jeune, certes.
L'époque n'est pas très précise non plus. On fume dans le café, mais il semble qu'on soit à l'époque des téléphones portables. On ne se situe pas précisément dans une époque.
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Tout un tas de clients fréquentent la Librairie où tout est possible, dans laquelle on trouve tant les livres dont on rêve que des accessoires de lecture rêvés, ou encore des livres sur des métiers incroyables liés au livre. Un livre pour tous les amoureux du livre, qu'ils soient jeunes ou plus vieux : Yoshitake propose des petites histoires pour répondre à chaque demande de client. Des histoires tour-à-tour drôles, poétiques ou plus sensibles.
--> Voici ce qui ressemble à une petite pépite indispensable pour les amoureux du livre, amateurs ou professionnels. C'est tendre, juste, drôle. On sourit et referme cette centaine de pages, toujours plus convaincu que ce que l'on tient entre les mains est précieux. Vive le livre!
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Novak court. Il est poursuivi et fuit pour sauver sa peau. Heureusement, il a Scarlett avec lui. Scarlett, l’intelligence artificielle de son brightphone. Celle qui connaît toute sa vie, tous ses secrets, qui le guide dans la ville, collecte chaque donnée, chaque information qui le concerne. Celle qui répond autant à ses demandes qu’aux battements de son cœur. Scarlett seule peut le mettre en sécurité. A moins que… Et si c’était elle, précisément, que pourchassaient ses deux assaillants ?
--> C'est efficace, percutant et actuel. Cette nouvelle aux éditions Rageot vient me rappeler que je n'ai toujours pas lu M. Damasio. N'hésitez pas à commencer par ce court texte et glissez le entre de nombreuses mains. Je l'ai acheté aujourd'hui, jour de sa sortie officielle. Il a déjà fait 3 lecteurs :) Une petite fiction comme celle-ci, qui peut glisser de poche en poche et fait réfléchir à l'utilisation smartphone, cest tout bon!
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Réalisé par Blandine Lenoir (2017)Avec Agnès Jaoui, Thibault de Montalembert, Pascale Arbillot
Aurore est séparée, elle vient de perdre son emploi et apprend qu’elle va être grand-mère.
La société la pousse doucement vers la sortie, mais quand Aurore retrouve par hasard son amour de jeunesse, elle entre en résistance, refusant la casse à laquelle elle semble être destinée. Et si c’était maintenant qu’une nouvelle vie pouvait commencer ?
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Réalisé par John Lee Hancock (2016)Avec Michael Keaton, Linda Cardellini, Patrick Wilson
Dans les années 50, Ray Kroc rencontre les frères McDonald qui tiennent un restaurant de burgers en Californie. Bluffé par leur concept, Ray leur propose de franchiser la marque et va s'en emparer pour bâtir l'empire que l'on connaît aujourd'hui.
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Réalisé par Gilles Bannier (2016)Avec Reda Kateb, Léa Drucker, Gilles Cohen
Chauffeur de taxi à Nice, Samson Cazalet, la trentaine, charge une cliente ravissante à l’aéroport. Un charme réciproque opère. Le soir même, la fille de cette femme disparaît et des preuves accablent Samson. Comment convaincre de son innocence lorsqu’on est le coupable idéal ?
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Les frères Tom et Nathan ne font rien moins que définir la littérature ado avec laquelle ils ont grandi. Ils ont été tout d'abord lecteurs au contact des salons et des auteurs, ils ont choisi les métiers du livre et exercent au plus près de cette foisonnante littérature: éditeurs, prescriptions, auteurs n'ont plus de secret pour eux et ils nous livrent les clés pour mieux s'y retrouver. Avec mes 25 ans de plus, c'est une génération qui nous sépare: merci, je vais nettement mieux m'y retrouver. Votre livre est très agréable à lire, instructif et c'est un outil pour tout professionnel en charge d'un rayon ado.
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Jeune ingénieur, Carlos Pérez se fait embaucher en 1988 par une grande marque automobile. Son rêve d’enfant se réalise. Il monte peu à peu les échelons, se marie, attend un premier enfant…
Sa vie se complique dès lors que la société emménage dans un nouveau lieu, à l’opposé de la banlieue où il vient d’emménager. Une nouvelle génération de cadres arrive avec la nouvelle direction et la machine à broyer se met en marche. On l’envoie suivre le travail d’une usine en Argentine, pour mieux confier la suite de sa mission à un autre cadre. Lui, devra aller en Roumanie, abandonnant provisoirement femme et enfants. Les réunions inutiles se chevauchent, sa hiérarchie devient humiliante, inhumaine.
À bout, harcelé moralement, Carlos va commettre l’irréparable.
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"La vie est un voyage, pas une destination."
À Reclesme, dans un petit village au cœur de la France, Abel vit seul avec son chien, ses deux vaches et ses brebis. Il n'a jamais quitté son village. Pourtant, toute sa vie, il a rêvé de parcourir le monde, et imaginé de lointains voyages. En ce mois de septembre, et ce malgré son âge, Abel a décidé de partir en Éthiopie.
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« Les meilleures choses sont celles que vous n'auriez jamais su vouloir jusqu'à ce que vous les ayez. Internet prend vos désirs et vous les recrache, consommés. Vous lancez une recherche, vous entrez les mots que vous connaissez, les choses que vous avez déjà à l'esprit, et Internet vous crache un livre, une image ou une notice Wikipédia. Mais c'est tout. C'est ailleurs qu'il faut chercher ce qu'on ne sait pas ne pas savoir ».
Que se passerait-il si nous éliminions de notre vie toute irruption du hasard, de la chance et de l'inconnu ? Il y a fort à parier que nous sombrerions dans l'ennui le plus épais. Nous croyons maîtriser la réalité via internet, les librairies en ligne et les sites de rencontre - mais sans le hasard, la chance et l'inconnu, pas de Juliette pour Roméo, pas de livres bouleversants dont nous ignorions l'existence !
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Connaissez-vous Mazette et son ami mouton? Leurs histoires nous parlent de ce que peut ressentir l'enfant au quotidien, et comment l'aider à s'épanouir.
Lues dans un sens puis dans l'autre, elles présentent la vie sous un angle très différent.
Est-ce un problème d'être trop sensible ou faut-il juste l'accepter?--> J'ai été intriguée par le concept avancé pour les histoires de Mazette et son ami mouton. Une histoire à lire dans deux sens, en avançant et en reculant et qui permet alors de prendre le contrepied de ce qui est "trop". Ce n'est pas clair? Ce le sera en le lisant. Peut-être pas à la première lecture, les phrases sont découpées pour prendre du sens en étant lu en arrière et la lecture devient hachée. L'idée est très séduisante et ça fonctionne assez bien. A tester.
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